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La colonne tome 1 sur 2
EAN : 9782754807128
80 pages
Futuropolis (30/11/-1)
3.24/5   25 notes
Résumé :
L?album s?ouvre sur des vautours, des vautours prêts à se régaler d?un cadavre dont le sang est encore chaud. Le ton est donné. Celui d?un fait d?histoire sanglant. Souley a quitté son village pour la première fois de sa vie à 16 ans, six ans plus tôt, en s?engageant dans l?armée coloniale française par crainte, par désir aussi de s?élever dans la hiérarchie sociale. En dialoguant avec l? « esprit » de la défunte colonne, ils retracent ce que fut cette mission secrè... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
En 1899, notre République éclairée dépêcha une Mission Civilisatrice et envoya deux officiers français, le capitaine Voulet et le lieutenant Chanoine, à la conquête du Tchad, deux sinistres sires poussés à la faute par une République inconsciente et avide de conquêtes coloniales.
Leur colonne infernale (ils étaient accompagnés de plusieurs centaines de tirailleurs sénégalais et mercenaires africains) leur colonne infernale a laissé une longue traînée de sang dans les sables du Niger actuel, pillant, violant, incendiant, décapitant et massacrant tout sur son passage : on parle de plusieurs milliers de morts, femmes et enfants compris. À l'époque on mit cela sur le compte d'une "soudanite aigüe" qui aurait affecté nos vaillants soldats et, après la défaite de Fachoda contre les anglais, la conquête effective et glorieuse du Tchad fit bien vite oublier ce détail de l'Histoire, d'autant qu'en France, l'affaire Dreyfus présentait d'autres enjeux.
Depuis, les manuels d'Histoire se sont bien gardés de rappeler ce sinistre épisode (parmi d'autres) et il faudra attendre les années 80 pour que ces pages sortent des archives.
C'est donc ce sinistre épisode de la pacification coloniale que nous raconte la BD de Christophe Dabitch (scénario) et Nicolas Dumontheil (dessin).
Même si les noms ont été (légèrement) modifiés, le scénario reproduit fidèlement les événements historiques (même la résistance de la reine Sarraounia fut réelle) : il est hélas inutile de forcer le trait et les deux tomes sont bien suffisants !
Le dessin de Dumontheil surprendra de prime abord mais ses images Y'a-bon-Banania s'accordent finalement tout à fait à l'esprit de ces années (en rappelant les caricatures des journaux satiriques de l'époque) et ajoutent un peu de distanciation humoristique face à ces sombres événements.
Et les auteurs n'oublient pas de questionner également la soldatesque noire qui, en nombre, suivit un peu trop aveuglément la 'folie' des officiers supérieurs blancs.
Voulet ira même jusqu'à se proclamer même Roi du Tchad (qu'il n'atteindra jamais) et le gouvernement français dépêchera sur place (un peu tardivement dirons nous) une seconde mission chargée de remettre un peu d'ordre militaire dans cette folie meurtrière. On vous laisse un peu de suspense pour découvrir ce qu'il advint de nos fiers soldats mais sachez quand même que la colonne repartit ensuite avec d'autres commandants pour conquérir le Tchad, une façon de capitaliser sur les acquis.
Un devoir de mémoire passionnant.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.fr/s..
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C'est le genre de bd qui fait passer les français pour les pires colonialistes de l'Histoire. J'avoue avoir un peu de mal avec cette vision des choses. Je sais qu'il faut faire preuve de repentance car le colonialisme repose sur la dureté et la tyrannie en appelant à la destruction et à la ruine. J'aurais aimé voir un souci d'équilibre plutôt que des clichés qui s'empilent pour dénoncer un colonialisme peu glorieux.

Il est vrai que les massacres ont été perpétrés par des tirailleurs sénégalais enrôlés qui auraient pu aisément se soulever contre leurs maîtres. On se rend compte que cette manipulation est terrible et qu'il y a tout lieu de penser que c'est dans la nature humaine quelque soit la couleur de la peau. le pouvoir est le plus grand fléau de l'humanité.

Le ton est acerbe et l'histoire est perturbante. Si en plus, on rajoute des personnages volontairement caricaturaux, cela fait trop. Cet épisode tragique mérite toutefois d'être connu. C'est le traitement que je déplore.
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La colonne Tome 1 - Dumontheuil & Dabitch

Cette bande dessinée retrace l'histoire vraie de la mission Voulet-Chanoine, expédition de colonisation qui se déroula en 1899 pour conquérir le Tchad.

Le narrateur est un « esprit » qui s'adresse à Souley un jeune noir tirailleur dans l'armée française.

Dans ce premier tome on fait la connaissance des deux officiers français, puis Souley raconte comment il est devenu soldat, sa « formation » et ses premiers « exploits » guerriers. Ensuite les deux officiers français arrivent à Saint Louis du Sénégal et c'est le début de l'expédition.
Et les exactions commencent, pillages, viols, massacres, humiliations.

C'est traité de façon satirique et l'humour de cette BD est plutôt noir, c'est à la fois pathétique et dramatique. Une page de l'histoire de France peu ou pas connue mais une page sombre. L'armée française et la société de cette époque n'en sortent pas grandies
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La colonne de six-cent tirailleurs africains commandée par les capitaines Voulet et Chanoine s'enfonce en territoire tchadien, massacrant, tuant et pillant afin d'étendre le terrain de chasse de la France en Afrique (1899).
Dabitch et Dumontheuil (Futuropolis) ont choisi de relater en deux tomes cette expédition coloniale où le paroxysme de la bestialité fut atteint ; ce chapitre sanglant fut d'abord éclipsé par l'affaire Dreyfus, avant d'être couvert par l'omerta.
La colonne infernale, non seulement rasa un village tchadien de 10.000 âmes, violant et décapitant sur son passage, mais sa folie l'a en outre entraînée à sa propre perte et destruction : le manque de témoignages directs a obligé les auteurs, dans un souci d'exactitude, à changer les noms de Voulet et Chanoine en Boulet et Lemoine, non sans humour (en effet, comme le souligne le caricaturiste Gustave Jossot, l'alliance du sabre et du goupillon persiste sous le régime républicain ; la morale chrétienne ayant été fondue pour donner l'éthique républicaine, tel le métal d'une monnaie dévaluée pour frapper la nouvelle). le vide historique permet au scénariste l'invention, dans un cadre politique et militaire dont les tenants et aboutissants sont connus.

L'Etat-major a été averti des exactions particulièrement violentes commises par la mission par un de ses officiers subalternes. Voulet et Chanoine avaient du crédit ; ils s'étaient illustrés auparavant dans la conquête du royaume Mossi (Ouagadougou) et du Niger ; et, quand l'ordre fut donné de mettre un terme à leur entreprise de conquistadors sanguinaires, combinant les méthodes de la guerre tribale et celles du combat occidental, pour engendrer le pire, il était trop tard. (...)

(à suivre dans Zébra)
Lien : http://fanzine.hautetfort.co..
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Une évocation décalée et satirique (notamment dans ses choix graphiques) de la dernière et particulièrement meurtrière expédition française au Tchad, cette colonne fait autant sourire que s'émouvoir. Les gradés Boulet et Lemoine, deux militaires particulièrement gratinés, sont chargés par le gouvernement de lever une colonne pour contrer l'avancement des autres puissances européennes en Afrique. N'ayant que peu de budgets, nos deux personnages vont composer sur le terrain : enrôlements de force, pillages, décimation de villages, marches forcées…j'en passe et des meilleures, Si le parti pris des auteurs de traiter cet épisode peu connu de l'histoire de la colonisation avec un humour grinçant est réussie, il n'en occulte pas moins l'horreur de la situation, et en ceci, c'est déjà une belle réussite, à lire avec la musique adéquate: http://bobd.over-blog.com/article-en-colonne-par-deux-119962952.html
Lien : http://bobd.over-blog.com/ar..
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critiques presse (4)
Telerama
11 septembre 2013
Délié, mobile, étourdissant, son trait est corrosif : il déjoue les pièges de l'emphase pour mieux enfoncer le clou de cette aventure dramatique, si irrésistiblement évocatrice d'une époque.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bedeo
09 septembre 2013
Cet album convainc d’emblée par le sujet qu’il propose ; découvrir un fait de l’histoire que l’école ne nous apprend pas. Et pour cause, c’est une histoire sanglante qui nous est mise devant les yeux, et la cruauté humaine n’y manque pas.
Lire la critique sur le site : Bedeo
BDGest
20 août 2013
Mi-tragique, mi-comique, alternant entre épique et ridicule, cette aventure peu reluisante a le verbe d'un Alphonse Daudet et la nostalgie d'un Anti-Tintin au Congo. Un bonne surprise parmi les sorties de septembre.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
03 juillet 2013
Le scénario jongle donc avec toutes ces tensions, portant un regard incisif sur les évènements tout en rythmant l'intrigue principale comme s'il s'agissait d'une sorte de guignolade cynique et cruelle.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
"Où veux-je en venir ? A cette idée : que nul ne colonise innocemment, que nul ne colonise non plus impunément ; qu'une nation qui colonise, qu'une civilisation qui justifie la colonisation - donc la force - est déjà une civilisation malade, une civilisation moralement atteinte, qui, irrésistiblement de conséquence en conséquence, de reniement en reniement, appelle son Hitler, je veux dire son châtiment.
Colonisation : tête de pont dans une civilisation de la barbarie d'où, à n'importe quel moment, peut déboucher la négation pure et simple de la civilisation." (Aimé Césaire)"
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La première fois que j'ai vu un blanc, j'ai eu peur. Un homme avec une peau de poulet. et puis j'ai vu que c'était sans danger parce qu'ils avaient cinq doigts aux pieds aussi. J'avais sept ans.
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Le colonialisme, c'est maintenir quelqu'un en vie, pour boire son sang goutte à goutte.
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Sur le fleuve. Le Niger. Je me souviens bien de ça. Les premiers morts de la colonne. Sept se sont noyés. Des femmes aussi. Les Blancs ont hurlé pour rattraper des caisses mais elles ont coulé. Pas un n'a bougé pour les hommes.
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La première fois que j'ai vu un Blanc, j'ai eu peur. Un homme avec une peau de poulet. Et puis j'ai vu que c'était sans danger parce qu'ils avaient cinq doigts aux pieds aussi.
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