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un très bref texte de Marguerite Duras, qu'une amie m'avait offert , en 1999.... connaissant ma prédilection pour cette auteure... Etrange... je ne lis cet écrit que maintenant....
Lignes qui se présentent à la fois comme un monologue de l'écrivain, et un dialogue avec l'homme qu'elle aime, et qui partagera les dernières années de son existence, Yann Andrea...

Un texte fulgurant qui fait mal...et bouleverse. Il est question bien sûr de ce qui a occupé Marguerite Duras toute sa vie: l'écriture, centrale, essentielle, vitale... comme l'Amour, tout aussi vital... mais parallèlement, se profile de façon répétitive et lancinante, la peur de la mort, l'angoisse de la fin absolue, l'expression de la panique totale...qui signifie aussi la perte , la séparation d'avec l'être aimé...

"C'est tellement dur de mourir.
A un certain moment de la vie, les choses sont finies.
Je le sens comme ça: les choses sont finies.
C'est comme ça.


Silence, et puis.

je vous aimerai jusqu'à ma mort.
Je vais essayer de ne pas mourir trop tôt.
C'est tout ce que j'ai à faire." (p. 26)


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Un tout petit livre, très étrange et remarquable.
On reconnait l'écriture de Marguerite Duras: elle écrit comme elle parle, avec des phrases courtes.
Ce petit roman n'est constitué que de mots jetés sur papier, des pensées intuitives, une échappatoire à l'amour. Marguerite Duras s'adresse à son amant, avec amour, peur, amertume et regret.
A découvrir, "c'est tout".
Des petits riens qui font un bien fou.
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N°1844 – Mars 2024.

C'est toutMarguerite DurasP.O.L.

Ce petit livre assez déroutant est dédié à Yan Andrea qui fut son dernier compagnon. C'est un ensemble de textes datés d'octobre 1994 à août 1995 rédigés en partie à son domicile parisien, en partie à Neauphle-le-château. C'est soit un dialogue entre Marguerite Duras et Yan Andrea Steiner avec une alternance de vouvoiement et de tutoiement, et un monologue un peu décousu. Au cours de leurs échanges, elle mentionne son prochain livre où elle parle « d'un homme de 25 ans tout au plus, c'est un homme très beau ». « Vous devenez beau, je vous regarde, vous êtes Yan Andrea Steiner ». Elle parle de la beauté de ses mains et c'est un détail auquel elle paraît particulièrement sensible et qui revient notamment dans « L'amant de la Chine du Nord ». Il s'agit probablement de lui puisqu'elle lui consacre effectivement un livre « Yan Andrea Steiner »
Ce que je retiens c'est la déclaration d'amour qu'elle fait à cet homme, un écrivain plus jeune qu'elle, malgré ou peut-être à cause de leur trente-huit ans de différence. « J'ai voulu vous dire que je vous aimais. le crier, c'est tout » un peu comme si, comme le suggère le titre, tout était dit ainsi. Elle souhaite sa présence auprès d'elle « J'espère te voir à la fin de l'après-midi », une présence sensuelle qui n'a rien de platonique « Donne-moi ta bouche », « Caressez-moi, venez dans mon visage avec moi, vite, venez »,  « Viens dans mon visage », comme s'il y avait urgence. Il est sa source d'inspiration « Tout a été écris par toi, par ce corps que tu as » Avec un regret cependant « Ne pas pouvoir être comme toi, c'est un truc que je regrette ». Il sera son dernier amant et c'est lui qu'elle chargera de son « testament littéraire ». Son oeuvre est en effet une préoccupation pour elle et la trace qu'elle laissera, même si apparemment elle s'en défend « Vanité des vanités;Tout est poursuite du vent », « C'est moi la poursuite du vent ».
L'écriture fait essentiellement partie de sa vie non seulement parce que c'est son métier mais parce qu'elle ne pourrait pas vivre pleinement sans elle « Quand j'écris je suis de la même folie que dans la vie », « Écrire c'est à la fois se taire et parler » malgré tout, malgré la solitude « Je suis seule », la souffrance, les larmes. C'est qu'à travers Yan elle mesure pour elle le temps passé et l'imminence de la mort qu'elle attend et qu'elle craint. Elle se raccroche à ses courtes lettres comme si les mots tracés sur le papier étaient entre eux un lien, un baume «  Viens dans ce papier blanc, avec moi » , elle sent l'imminence de la mort et décédera le 3 mars 1996. Elle fait allusion à son roman « La maladie de la mort », elle note « Je suis au bord de la date fatale » et tout au long de ce recueil cette crainte devient lancinante. Elle y mêle ses souvenirs de Chine, de ses amants, un peu comme si, à l'approche de la mort toute sa vie revenait à sa mémoire.
La mort est une obsession pour elle mais ce que je retiens c'est l'amour qui la lie à Yan Andrea où se mêlent sensualité, écriture, passion, solitude et influences artistiques réciproques. .
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Comme si elle écrivait des bribes de notes dans un journal personnel, une femme livre ses pensées sur l'écriture, se confie à un amant, évoque sa crainte de la mort, de la perte de l'écriture, de la perte de l'amour de l'autre...
Un ouvrage très mince. Des paragraphes courts, des dialogues suspendus, de courtes réflexions. L'écriture.

Yann Andréa Steiner comme elle l'a appelé, a réellement partagé la fin de la vie de Marguerite Duras et lui a envoyé, alors qu'il n'avait qu'une vingtaine d'années, des quantités de lettres concises.
Pour son ultime livre, Marguerite Duras a confié l'écriture à la main de son amant, sous sa dictée. Les phrases ont alors une double résonance. (...)
Lien : http://chezlorraine.blogspot..
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Dans ce très court texte méconnu et inclassable, Duras livre des bribes de réflexion, d'abord sous la forme d'un dialogue avec Yann Andrea Steiner, écrivain qui fut son amant, alors qu'elle est malade. L'auteure évoque l'écriture qui, si elle n'a jamais sauvé personne, sert à savoir écrire. Elle parle de la mort, de l'oubli, de l'amour, de ses amants, de la Chine, comme si, à l'approche de la mort lui revenait par saccades tout ce qu'elle n'a pas su dire, du moins pas comme ça, pas nu comme ça. Le tout est écrit avec des indications de temps (dates, "plus tard", etc.) sous la forme d'un journal qui court de novembre 1994 au 1er août de l'année d'après, au bout de quelques pages elle dialogue avec elle-même, essayant par l'écriture d'échapper au néant qui menace de la dérober à son amour et au monde. Très beau et touchant, comme d'habitude.
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(Lu en novembre 2014)

Je me suis laissée emportée par ce livre de Marguerite Duras, très rythmé, écrit comme un mélange de roman, de pièce de théâtre et de poème.
Ce petit livre est une valse autour de l'Amour mais aussi entre la Vie et la Mort, la solitude et le partage, l'exaltation et la mélancolie, le Néant et l'écriture.
J'ai été séduite mais remuée.
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le style demeure mais je n'ai pas vraiment apprécié cet épisode avant la mort.
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"C'est tout" est un petit recueil de paroles de Marguerite Duras qui chemine vers la mort mais toujours dans l'amour de Yann Andrea Steiner. C'est fort. Elle écrit « je me sens écraser d'exister, ça me donne envie d'écrire ».
J'ai acheté ce petit livre dans une librairie poussiéreuse de Granville, en Normandie, sorte de caverne d'Ali Baba où l'on trouve des merveilles, au cours d'un week-end pluvieux mais enivrant que je n'oublierai pas.

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Voilà un récit très "Durassien". Les phrases sont courtes, incisives, ce n'est plus un roman, mais de la poésie tant c'est beau et c'est tout.
Tout au long de ma lecture, j'avais le sentiment que Marguerite Duras n'avait plus de temps à perdre avec des phrases alambiquées, j'ai ressenti une urgence à aller à l'essentiel, à gommer le superflu pour ne garder que la quintessence des mots, des paroles.
C'est magnifique et d'une beauté crue.
A ne pas lire en s'attendant à un roman, mais à des fragments de vie.
"Prends-moi dans tes larmes, dans tes rires, dans tes pleurs"
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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Touchant, comme les derniers échanges avec un aïeul âgé qui parle à demi mot, fait de longues pauses puis reprend la parole un court instant.
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