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3,62

sur 1214 notes
Détesté ou aimé, il n'a guère de juste milieu ce roman.
Je suis dans le clan second, je l'aime !
Il n'y a rien à décortiquer, ni tant et tant de questions à se poser comme souvent lu et entendu. Rationaliser n'est pas de mise, seulement se laisser porter et les réponses viendront d'elles-mêmes.
La folie de l'amour, tout l'art de Duras en ce domaine ! Un cri, un hurlement en dedans, en silence, en toute beauté, en déraison, en perte...
Quel joyau !

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Après avoir refermé ce livre, une question s'impose à mon esprit : Marguerite Duras, est-ce toujours une plume aussi particulière dans chacun de ses romans ? Une de celle qui vous frappe et que l'on n'oublie pas. On aime, on adore, on déteste, peu importe, on ne peut rester indifférent face à cette écriture si particulière. Une écriture poétique, brute, faite de silence et de non-dits et qui se laisse difficilement apprivoiser.

Qui est Lol V. Stein ? Personne ne le sait vraiment, ni le narrateur, ni sa meilleure amie, sûrement pas le lecteur et peut-être même pas elle-même. Mais là ne réside pas l'important. Est-il nécessaire de tout comprendre, de tout savoir pour apprécier une oeuvre ? Ce roman est bien la preuve que non. Ce sont les zones d'obscurités qui nous font apprécier la lumière et inversement. Comme dans un tableau de Rembrandt, tout en clair-obscur, ce récit nous invite à prendre le temps de le découvrir, de le lire, le relire et de l'approfondir pour en apprécier la saveur.

Ce roman, son histoire, son écriture, restent une énigme non résolue à l'image de son titre. Qu'est le “ravissement” de Lol V. Stein ? Tiré du verbe “ravir” évoque-t-il l'enlèvement ou bien l'extase ? A chacun de se faire sa propre idée à partir de son expérience de lecture. Pour ma part, Marguerite Duras m'a tout simplement ravie avec la lecture de ce roman.
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Hermétique mais fascinant.

L'écriture est parfois absconse mais on ne peut se détacher de Lola, exposée à l'amour et brûlée par le désamour.

Un livre dont la lecture demande de la concentration et peut-être, sans doute, une relecture.

J'ai une pensée compatissante pour les 1ères pour qui cet ouvrage est au programme :)
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Durant ma quête Durassienne, ayant déjà lu Hiroshima, La vie tranquille, La douleur, Moderato, L'amant, je me devais tout naturellement lire le ravissement.
Je le dis tout de suite, avec L'amant, c'est celui que j'ai préféré.
J'avais quelque peu une petite appréhension à le lire, ayant lu des critiques insistant sur le fait qu'il s'agissait de son livre le plus ardu et le plus hermétique, le plus difficile aussi.
Moi, je l'ai trouvé d'une beauté sans nom.
Alors oui, il est difficile d'accès, l'écriture Durassienne dans cet ouvrage nous offre peu de répit !
J'ai l'agréable impression que plus je la lis, mieux je l'apprécie et mieux je la comprends.
Tant mieux.
On retrouve bien la Duras du début, avec ses thèmes récurrents, la mer, les promenades, le crépuscule (Duras femme crépusculaire ?, d'un point de vue psychiatrique du terme), la danse, les villas du bord de mer, la bourgeoisie, les amants, et j'en passe.
Tout cela m'a ramené à Moderato, avec le plus grand plaisir.
Car, oui, j'ai eu beaucoup de plaisir à le lire, ce roman obscur et tourmenté, mais également magnifique et poétique. Car on peut véritablement parler de prose poétique s'agissant de ce roman.
Incroyable et déroutant les répétitions, les changements de personnes, j'entends les personnes de conjugaison, on passe du "je" au "nous", et puis l'on parle de soi à la 3e personne...
La relation du début de Lol et de Tatiana m'a fait penser à la relation d'amitié qu'entretient l'héroïne de L'amant, dans la pension, où elles dansent d'ailleurs également ensemble.
J'ai même pressenti une relation quelque peu homosexuelle entre les deux femmes, car ce n'est pas anodin de voler à Tatiana son amant...
Comme dans Moderato, on se cherche, on s'épie, on se cache derrière de grandes baies vitrées, on instaure une réception où Lol est absente, en-dehors d'elle, comme étrangère à elle-même...
Ce roman aurait pu être le scénario d'un film, on voit bien que Duras est toujours friande de cinéma, avec des descriptions quasi cinématographiques, comme un décor, avec des "je vois ceci, je crois ceci, cris des enfants, j'invente, je me souviens...
J'ai lu ce livre en dilettante, sans trop me poser de questions, me laissant flâner et me balader dans et entre les phrases menues de l'auteur, et c'est comme cela que je l'ai apprécié.
Oui, j'ai aimé cette écriture difficile, quasi psychotique parfois, mais passionnante.
Oui, j'ai aimé sa prose poétique, cette poésie un peu surréaliste, dont nous fait cadeau Duras. Car j'ai eu la sensation d'un cadeau.
Elle sait si bien parler d'amour Marguerite.
Probablement parce que sa vie a été celle d'une grande amoureuse, mais d'une telle générosité, qu'elle nous l'offre mine de rien, tout doucement, comme un présent.
Je finis, mais j'ai omis de parler de l'intrigue.
Mais quelle intrigue ? Quelles intrigues ? Elles sont plurielles, comme l'amour.
Le vrai, le beau, l'unique.
Le seul.
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Que dire mis à part que je n’ai pas du tout aimé ce roman? Jusqu’à la page 75, on ne sait même pas qui est le narrateur alors qu’il paraît avoir un lien vraiment privilégié avec Lol V. Stein. Je n’ai pas trouvé ce détail énigmatique mais plutôt très dérangeant. Avoir quelques moments de l’histoire flous et mystérieux aurait pu ajouter du suspense, des sortes de questions auxquelles nous brûlions d’envie d’avoir une réponse. Mais le problème dans Le ravissement de Lol V. Stein, c’est que tout le livre est flou ! On n’apprend rien sur Lol, on aimerait en savoir plus sur elle mais jusqu’à la fin elle restera un mystère pour le lecteur.

Je suis allée jusqu’à me demander l’intérêt réel de ce roman. Et dire qu’on fait étudier ça à des collégiens ou lycéens, il ne faut pas s’étonner que la littérature a mauvaise réputation auprès de la jeunesse. Je me dis que si moi-même étant une férue de livres, cela ne me donne vraiment pas envie de lire d’autres œuvres, que doit ressentir quelqu’un qui n’apprécie pas trop lire à la base? Fort heureusement, tous les romans ne sont pas comme ça et c’est tant mieux – sinon qui serait là pour lire?

En bref, une histoire qui n’a pas d’intérêt en soi, un roman qu’on finit de lire en se disant « Mais tout ça pour quoi hein ? » – parce qu’au final tout est dit dans le résumé, au final durant 190 pages on n’est pas plus avancé.

L’histoire – une femme qui tombe dans la folie depuis que son mari l’a abandonnée lors d’un bal – m’a donné envie de lire Le ravissement de Lol V. Stein, mais cette lassitude présente tout au long des pages m’a véritablement calmée net. Et le thème du triangle amoureux ne m’a pas forcément enthousiasmée non plus ! Comme vous vous en doutez, je ne suis pas adepte du nouveau roman et donc je ne le relirai pas.
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Pas très fan de ce style d'écriture qui en fait ne nous raconte rien ou plutôt nous laisse tout imaginer.
La personnalité de Lol V Stein nous est présentée par un narrateur qui ne sait pas grand chose, collectant souvenirs d'une amie d'enfance et impressions fugaces.
Tout comme son nom (Lola - Dolores - Valérie Stein) Lol est tronquée : il lui manque les mots pour exprimer ce qu'elle a ressenti lorsque son fiancé Michael Richardson l'a quitté pour une autre. Elle a alors sombré dans une sorte de folie, un détachement, une absence de réaction qui l'a isolée.
Un style très recherché, poétique mais auquel je n'accroche que peu.
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Un bijou précieux et baroque.

Le Ravissement raconte un double abandon, vécu puis provoqué - et surtout une extase : on joue sur toute la gamme polysémique du mot.

Ravir: enlever, charmer, transporter, ôter.

Ravir un homme, une femme, la raison, la vie: tout à la fois et conséquemment.

Du grand art.
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Après avoir lu l'Amant et Moderato cantabile, j'ai voulu faire une dernière incursion dans l'univers littéraire de Marguerite Duras, et j'ai choisi le ravissement de Lol V. Stein, un de ses plus célèbres ouvrages, séduite que j'étais par ce titre mystérieux.
Mais de quel ravissement s'agit-il ?
Parmi tous les sens possibles de ce beau mot, on relève : perte de conscience partielle ou totale du monde extérieur.
Et on peut imaginer que c'est ce qui est arrivé à Lol V. Stein lors de ce bal au Casino de T. Beach. où cette femme, Anne-Marie Stretter a subjugué d'un regard le fiancé de Lol, a dansé avec lui la nuit entière puis est repartie le jour venant au bras de Michaël Richardson, laissant la jeune fille en état de sidération au milieu des plantes vertes.
De prostration en crises, le temps s'écoula tuant peu à peu son amour et ses élans. Alors elle se maria, quitta la ville pendant dix ans puis y revint, y retrouva Tatiana, son amie de jeunesse totalement oubliée et fit connaissance du narrateur de cette histoire. Ce narrateur tente de comprendre Lol ; il l'invente et la réinvente au cours d'un récit déstructuré, où l'héroïne apparaît plus comme un zombie que comme une personne vivante et agissante.
On peut difficilement parler ici de roman, tant l'intrigue, si minimaliste est quasi inexistante. L'intérêt se trouve donc ailleurs .... mais où ? Telle est la question !
Cela ne peut résider que dans la manière épurée dont Madame Duras nous conte cette histoire, sous forme d'impressions, sensations, émotions, suppositions, voire supputations émises par le narrateur.
Je l'ai entendue affirmer que parmi les écrivains, beaucoup ne savent pas ce qu'est écrire, alors qu'elle, bien entendu le sait..... C'est pourquoi sans doute elle nous inflige une succession de phrases creuses, très souvent consternantes de banalité, un chapelet quasi ininterrompu de platitudes, mais parfois excessivement travaillées, bien ciselées et dégoulinantes d'afféterie.
Ce qui compte pour elle, visiblement, c'est la phrase, son balancement, les mots choisis avec gourmandise voire maniaquerie .... et du coup, le sens importe peu et cela peut aboutir au ridicule, carrément !

Je ne puis résister au plaisir de donner quelques exemples :
page 47 : il ne reste de cette minute que son temps pur, d'une blancheur d'os.
page 48 : ç'aurait été un mot-absence, un mot-trou, creusé en son centre d'un trou, de ce trou où tous les autres mots auraient été enterrés. On n'aurait pas pu le dire, mais on aurait pu le faire résonner.
page 51 : puis, un jour ce corps infirme remue dans le ventre de Dieu.
page 62 : l'idée de ce qu'elle fait ne la traverse pas. Je crois encore que c'est la première fois, qu'elle est là sans idée d'y être, que si on la questionnait elle dirait quelle s'y repose. de la fatigue d'être arrivée là. de celle qui va suivre. D'avoir à en repartir.
Je vais cesser ici cette fastidieuse énumération.

Tout de même, son discours est parfois émaillé de quelques fulgurances stylistiques, mais trop rares pour que l'on puisse véritablement s'immerger dans l'atmosphère obsessionnelle qu'elle tente de créer, dans cette quête d'absolu où tout arrive dans la dimension du rêve, où l'on sent qu'elle cherche à capter l'éternité de l'instant.
Cela hélas est trop fugitif pour être convaincant !

Mon exploration de l'univers durassien s'arrêtera donc ici !

Et je reconnais éprouver une jubilation certaine à "exécuter" Madame Duras, si imbue d'elle-même, dont Pierre Desproges disait qu'elle avait écrit beaucoup de conneries et qu'elle en avait aussi filmé, avis que je partage pour avoir vu certains des outrages qu'elle a infligés au cinéma !
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Qui est le ravisseur de Lol V. Stein ?

Lol, Lola, ou Lolita : des diminutifs de Dolores signifiant "Douleur".
Lol est diminuée depuis l'évènement fatidique du bal ou peut-être qu'elle l'est depuis le commencement sans fin de sa vie ; en effet, "il manquait quelque chose à Lol, déjà elle était étrangement incomplète, elle avait vécu sa jeunesse comme dans une sollicitation de ce qu'elle serait mais qu'elle n'arrivait pas à devenir." (p.80) Son deuxième prénom est également tronqué. V. Ou Valérie. L’étymologie latine du deuxième, c'est "valere" mais quelle est la valeur de Lola Valérie Stein ? Elle est le "cœur inachevé" du roman de Duras et "on se la disputait bien qu'elle vous fuît dans les mains comme l'eau parce que le peu que vous reteniez d'elle valait la peine de l'effort". (p.13) Elle est insaisissable parce qu'elle s'efface. Elle n'est jamais vraiment là.

Elle est ailleurs. Elle revit le bal, à l'infini. Cet évènement, cet instant, surtout, l'apparition de l'autre et cette "interruption dans la sempiternelle répétition de la vie"qui se concrétise sous ses yeux. L'évanescence de Lol, on la situe dans l'espace et dans le temps, parce que l'éternité, à laquelle Lola accède, nous échappe. Son ravissement, c'est l'extase, pour elle. Elle est enlevée de force, mais son ravissement la rend réellement extatique, heureuse, malgré et avec sa douleur, qui l'accompagne, qui la transporte jusqu'au septième ciel. Elle est mise à nu, ravie, passive, comme le titre du roman l'implique mais le titre est ambigu parce que Lol devient Lola Valerie Stein. Lola se matérialise, véritable obsession dans la narration ; renversante, elle est à ravir, ravissante.
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Malgré mon très grand scepticisme envers la vague de nouveaux romans qui a déferlé sur le 20ème siècle et englouti des siècles de littérature en balayant Flaubert et Balzac comme s'ils n'étaient que de simples clowns plus ridicules que talentueux, j'ai entamé ce roman sans grande conviction, persuadée que j'allais passer une petite centaine de pages à m'ennuyer ferme. Quelle erreur ! C'est bien écrit, bouleversant, prenant... l'émotion s'écoule de chaque phrase et vous submerge au rythme des mots qui s'épanchent sur le papier et vous vous perdez dans les méandres de l'esprit inaccessible de Lol V Stein, jeune bourgeoise abandonnée par son fiancé pour une autre lors d'un bal et qui ne se remit jamais de cette blessure, jusqu'à ce qu'elle revienne dans sa ville natale, où se joua son drame...
Et durant la totalité du récit, une même question qui se pose et qui ne sera pas résolue : quel est le réel problème de Lol V Stein ? Est-elle folle, ou au contraire, est-elle le seul être lucide dans un monde ravagé par la folie et le mensonge ?
Bref, une lecture que je n'ai pas regrettée malgré mon appréhension et que je conseille vivement, même pour ceux qui, comme moi, se raidissent lorsqu'ils entendent les mots "nouveaux romans".
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