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3,49

sur 1400 notes
J'avais déjà dû lire ce livre à l'école, pour découvrir le Nouveau Roman, et je n'en gardais aucun souvenir. Cela n'a rien d'étonnant, ce roman très court ne m'a toujours pas fait forte impression. J'ai même plutôt le sentiment d'avoir perdu mon temps à sa lecture. Il n'y a pas vraiment d'histoire, ou plutôt elle ne démarre jamais, alors qu'on attend que quelque chose se passe. Bon, il se passe tout de même un tout petit quelque chose. Au début du récit, pendant la pénible leçon de piano de l'enfant, un cri, une femme est assassinée dans un café non loin de là. Cet épisode marque Anne, la mère de l'enfant, à un tel point qu'elle ressent le besoin de venir chaque jour à ce café, où elle rencontre un homme à qui elle parle, et qui lui parle. L'ébauche d'un adultère ? Une descente dans l'enfer de l'alcoolisme ? Peut-être. Mais on n'en sait pas plus. Cela correspond bien au Nouveau Roman, pas d'intrigue, pas de personnage… et pour moi aucun plaisir de lecture.
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Dans les années 1950, une poignée d'intellectuels français ont cru bon (et surtout nécessaire !) de faire "évoluer " le roman, et d'appeler leurs créations pour le moins absconses "le nouveau roman". Ils avaient pourtant, pour la plupart, déjà montré qu'ils savaient écrire de vrais et bons livres. Mais le "bougisme" obligé, la certitude que le changement est forcément positif, la croyance paresseuse selon laquelle ce qui est ancien doit être abandonné, les a conduits à commettre cette double faute: publier des récits dont la forme et le fond s'approchaient du néant, et condamner de tous les maux de la terre ceux qui osaient mettre en cause la qualité et de l'intérêt de la démarche: promoteurs du changement, ils étaient forcément progressistes; et ceux qui en doutaient ne pouvaient être que d'épouvantables réactionnaires. Marguerite Duras - qui n'avait pourtant plus rien à prouver - s'est associée à cette démarche hasardeuse, et cela nous a valu cette nouvelle démembrée, "Moderato cantabile". Sa seule qualité est d'être courte: à peine 80 pages, en format poche. L'intrigue pouvait être bonne et solide: la femme d'un industriel s'ennuie, s'intéresse à des faits divers morbides, se met à boire dans les bistrots . On pouvait imaginer une suite passionnante. Mais M.Duras s'est volontairement auto-sabordée: dans la forme, elle fait se succéder des phrases ambiguës, supplice pour le lecteur. Et pour ce qui est du fond, elle s'efforce de nous laisser, toujours, au milieu du gué: très amusant peut-être de son point de vue, mais pénible pour celui qui a cru bon d'acheter son livre. Bref, cela est nul, et fort heureusement, ces "nouveaux romanciers" ont finalement fait choux blanc. Les auteurs de la génération suivante, passée cette mode ridicule et un peu totalitaire du "nouveau roman", se sont remis à écrire correctement, et seuls les amateurs de vieille bimbeloterie se penchent encore (?) sur ce navrant épisode.
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Un petit chef d'oeuvre de non-dit, de suggéré, de narration en pointillé, de silences qui racontent toute une histoire. Une histoire d'amour impossible, suscitant la réprobation générale, entre une grande bourgeoise, Anne Desbaresde et un ouvrier, Chauvin, qui se parlent sans se parler, s'étreignent sans se toucher, à peine deux mains qui se recouvrent et des lèvres qui fugacement se rejoignent et qui s'enivrent ensemble à défaut de réciproquement se pénétrer. Un désir résumé à une fleur de magnolia qui se fane sur une poitrine à moitié nue, sensualité aussi retenue qu'enivrante. Un enfant qui est là comme témoignage d'un lien entre Anne Desbaresde et sa vraie vie, un enfant qui disparaît dans la scène finale quand l'impossible, en liséré, pourrait presque paraître réel. Paradoxe aussi que le dialogue entre les deux héros, victimes de tous les impossibles, se noue à propos d'un crime passionnel ancré lui dans le drame et la réalité. Bref, une rare prouesse littéraire, troublante, délicate et d'une inouïe intelligence
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Moderato Cantabile est le premier livre de Marguerite Duras que j'ai lu et je n'ai pas été sensible du tout à son style d'écriture.
Le récit raconte l'histoire d'une mère et de son fils qui assiste à un meurtre de la fenêtre de la salle de piano où le fils vient prendre sa leçon hebdomadaire. En allant au café où s'est déroulé le meurtre, la mère rencontre un homme et va alors naître une relation ... ils parlent et parlent encore de ce meurtre dont ils ne connaissent rien.
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J'ai déjà essayé deux fois mais rien n'y fait je m'arrête avant la fin... peut être une troisième serait la bonne
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Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant saoulée (pas littéralement, entendons nous bien !) en lisant un livre ! 😩
L'histoire ? Pour ainsi dire, il n'y en a pas.
Les personnages ? Inintéressants, inattachables.
🤕
L'écriture ? Imaginez: vous êtes sur un escalator, distrait, tout à coup l'escalator laisse place au sol immobile et là votre pied accroche manquant de vous faire tomber, l'espace d'une fraction de seconde vous ne comprenez pas, puis vous devez seul vous redresser tant bien que mal. Eh bien, c'est l'effet que j'ai eu quasiment à chaque phrase !
Alors ok, le personnage principal, une jeune femme grande bourgeoise et maman d'un adorable petit garçon (qui est le seul pour lequel j'ai eu de la sympathie) est peut-être malheureuse ou en train de mourir d'ennui dans sa vie. C'était un autre temps (les années 1950).
Mais purin d'verbe! Bouge-toi le c*** ou va consulter un psy pour t'aider à surmonter tes soucis !
Les personnages sont pitoyables et je n'ai rien su en faire.
Chaque jours ils boivent en se posant la même question dont ils n'ont pas la réponse, en même temps, qui a jamais trouvé une réponse dans des verres de vin en compagnie de personnes incapables de penser ! 🤷
🥱
À vous d'voir: si vous avez envie de vous souler au vin rouge tous les jours avec les deux personnages principaux, grand bien vous fasse !
🍷🍷🍷🍷🍷🍷🍷😵‍💫
Alors il paraît que c'est une approche de l'écriture et du roman importante, nouvelle en son temps (les années 1950), et d'autres adjectifs savants...
D'accord, c'est bien d'avoir tenté une autre voie littéraire, c'est sans doute intéressant dans l'histoire de la littérature, mais dans mon histoire personnelle de la lecture, ce récit ne restera pas dans ma bibliothèque.
😁Viiite ! Une boîte à livres pour le refourguer à un autre !
(Quoi? J'ai abusé des émojis? Ben, oui, fallait bien que je trouve le moyen de m'amuser avec ce livre!)
Lien : https://www.gabrielle-dubois..
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Les livres de Marguerite Duras ont tous une ambiance particulière,celui ci ne fait pas exception a la regle,il est difficile en effet de decrire l'ambiance de cette histoire tant elle est unique.Le style est superbe et ce petit livre vous enchantera par son atmosphere unique et sa decoupe bien sentie qui donne du rythme à l'ensemble.
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« Qu'est-ce que ça veut dire Moderato cantabile ?
- Je ne sais pas. »

En réalité, moderato cantabile signifie équilibre. L'équilibre que les personnages du roman peinent à trouver.

Anne assite à un crime, un crime passionnel qui la touche profondément. Elle entend un cri, celui de la femme tuée, elle ne parviendra pas à l'oublier. C'est comme si elle s'identifiait à cette femme. Après le meurtre, Anne se rend dans le même café tous les jours et parle avec le même homme toujours autour d'un verre de vin. Ensemble, ils parleront du crime. L'histoire est chargée de mystères, de non-dits, les thèmes sont l'amour, la mort, la perte, la mémoire et le deuil.

Le titre du roman nous invite à la musique, en effet, elle joue un rôle important dans le récit. C'est à travers la musique qu'Anne va se souvenir, que son passé va refaire surface. C'est sans doute pour cela qu'elle insistera pour que son fils continue le piano : pour écouter la musique.

L'auteur s'intéresse à ce qu'il y a de plus enfouis chez l'être. En effet, le crime réveille quelque chose chez Anne, quelque chose de douloureux. le cri de la femme n'est pas seulement le symbole du crime passionnel c'est également le cri intérieur d'Anne qui ne demande qu'à sortir. Elle garde en elle une douleur du passé mais nous ne savons pas laquelle, nous pouvons imaginer qu'il s'agit de la perte d'un être chers. Elle cherche à combler un manque à travers l'alcool, comme si elle voulait échapper à sa propre existence. Ce personnage nous fait penser à Duras, elle aussi sombrera dans l'alcool pour oublier, elle aussi a perdu un être chers : son petit-frère, d'ailleurs, elle ne se remettra jamais de cette perte.

Le livre jette le lecteur dans un puit profond, un labyrinthe sans issue. En effet, l'auteur ne dit pas grand-chose sur les personnages. Nous devons nous creuser la tête afin de comprendre ce qui se passe, où on se trouve et qui est en scène. Cela n'intéresse pas Duras de tout dévoiler au lecteur, c'est dans son silence qu'elle dit le plus. Tout est suspendu à l'attente d'un évènement qui n'arrive jamais, le récit tient le lecteur avec des silences et des vides. Ce silence, ce refus de nommer et de raconter pousse le lecteur à se réveiller. Marguerite Duras a l'art de ne rien conclure : nous savons peu et nous ne saurons pas plus, elle garde une part de mystère et se renferme avec.

Duras nous donne l'illusion d'une histoire simple et banale pour finalement cachée une histoire bien plus complexe et profonde.
Ses romans sont des romans de l'attente, du désir, jamais de l'accomplissement.

Moderato cantabile c'est l'amour lié à la mort, l'histoire sans histoire.

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Peut-être mon Duras préféré avec le Ravissement de Lol V Stein. Lire et surtout ne pas oublier de relire Duras . Pour ne pas oublier ce qu'est la littérature. le goût du vin. Aimer le vin comme on aime l'amour. Parce qu'on n'a pas le choix? Trouver le ravissement. Forcément.
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Contexte? Que m'a-t-il pris d'aller acheter ce livre d'occasion sur le World Wide Web? L'envie de lire un deuxième Duras après "Un Barrage contre le Pacifique" que j'avais adoré. Son écriture m'avait laissé une impression d'accompli, de plénitude, de justesse et de vérité. Une écriture de femme, complexe et cérébrale et en même temps sauvage et brute.

"Moderato Cantabile" est un tout petit livre d'à peine 150 pages que j'ai décidé de lire dans le cadre du Petit mois de février/Petites lectures, un challenge inspiré par une booktubeuse (Audrey, le souffle des mots). C'est donc un tout petit livre qui est tout simple, tout modeste. Les premières pages se tournent et se lisent comme les vagues de la mer ramènent les écumes sur les rochers (désolée si une chanson vous vient à l'esprit à cet instant précis...)..

Au départ on est intrigué, on se dit "mais quel est cet objet littéraire?", "qui est cette mère qui regarde d'un air passif et las son fils se faire engueuler par la prof de piano?". Ce roman possède sa propre musicalité, son propre rythme, lent, comme une journée qui passe, puis une autre, puis encore une autre, et l'écriture de l'auteur nous fait ressentir ce temps qui passe, et la caresse du soleil sur la peau. La chaleur, la lourdeur, l'odeur étouffante des magnolias.

Et puis arrive ce crime. Une femme meurt dans un bar. C'est son amant qui l'a tuée. Curieusement, la mère de l'enfant s'intéresse à ce cas, cette situation qui sort de l'ordinaire, la sort de son train train quotidien, de la lassitude et de l'ennui. Elle va se saouler au bar où a eu lieu l'incident.

Petit à petit, on sent comme monter un suspens, une sorte d'addiction à la lecture. La plume délicate de Marguerite Duras n'invente rien, elle décrit les choses telles qu'elles sont et pas telles qu'elles devraient être. C'est sa force.

A la lecture, l'on croit que la mère de l'enfant, Anne, vit en parallèle la même tragédie que la femme assassinée. Ou bien Anne est-elle en fait cette femme? Et puis l'histoire nous mène et comme la marée repart ou le jour revient, l'histoire est à peine commencée qu'elle est déjà terminée. Et l'on se prend à être surpris, parce qu'en fait il ne fallait pas lire de multiples intentions, ne pas interpréter les choses comme des jeux de miroir, des réflexions, des métaphores. Non. Marguerite Duras a voulu démontrer ce qu'est être romancière. C'est mener le lecteur par le bout du nez, pour lui faire lire seulement et simplement la vérité brute d'une histoire toute simple. Un roman sans déguisement, sans artifice, sans colorant.

Ce n'est pas un coup de coeur, mais c'est une lecture qui révèle beaucoup de choses sur la littérature en général. C'est comme un petit manifeste à analyser pour comprendre ce qu'est un roman. Modéré et chantant.

A lire pour bien commencer avec Duras si ce n'est pas déjà fait.
Lien : http://www.unefrancaisedansl..
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