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sur 1400 notes
Le récit commence par un enfant qui prend des cours de piano avec une professeure sévère, et assise, près d'eux, une mère dépassée.
En sortant, elle apprend qu'une femme a été tuée dans un bar en bas de l'immeuble.

Et commence une aventure très durassienne entre rêve et réalité. Où sommes-nous réellement ? Les personnages existent-ils ? Ou sont-ils le fruit de notre imagination.

Comme toujours avec Duras, c'est la rencontre d'une femme et d'un homme. Ici, dans ce bar où le sang a coulé. On ne peut jamais prédire ce que l'autrice va leur faire vivre, ils sont des marionnettes entre ses mains.

Pour aimer Duras, il faut accepter les voyages immobiles, l'irréel, le doute, les hésitations des personnages.

J'ai beaucoup aimé cette histoire décalée qui m'a transportée dans un univers hors du temps et de tout ce que l'on peut lire aujourd'hui.

Lire Duras, c'est accepter de se perdre, de ne pas avoir de réponse à nos questions, c'est plonger dans la tête de l'héroïne, de douter et de se perdre avec elle.
Osez rencontrer Duras, osez lire un récit déstabilisant, ce roman est un voyage unique.
Une très belle lecture à la fois troublante et touchante ❤❤❤
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'' Je ne sais pas. ''

Un roman avec une ambiance très lourde, des situations qui se répètent inlassablement, sans qu'une résolution ne vienne clore toute cette histoire. Nous voici donc au coeur de l'absurde.

Petite apparté pour dire que je suis d'autant plus heureuse que ce livre soit si justement placé à côté de mes Beckett (le maître ultime de l'absurde).

Un roman dépouillé de tout, rien n'est étoffé ou justifié rien n'a d'importance sauf la fascination qui prend Anne et se répercute sur le lecteur.

Finalement, cette histoire n'a ni queue ni tête sauf cette étroite liaisons entre ces deux pôles : personnage d'un côté lecteur de l'autre qui n'ont jamais été si proches et loins à la fois.

De la même manière que ces quelques personnages ont beau être proches, même collés les uns au autres... Cela reste comme s'ils ne se reconnaissaient jamais les uns les autres.

Une petite parenthèse littéraire sympathique. Quel roman de Marguerite Duras me conseillez vous à présent ?
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Un cri de femme en bas de l'immeuble, l'enfant et sa mère terminait tout juste la leçon de piano. Ce cri fait basculer la vie de celle-ci, pour quelques temps, une parenthèse hors du quotidien, hors de la vie. Pourtant la routine est nécessaire à cette phase, sinon comment entretenir cet entre-temps.

L'un et l'autre, Alice Desarèdes et l'homme, parlent ; leurs propos suivent leur chemin, tantôt se répondant, tantôt solitaires. Qu'importe c'est une échappée dans une autre dimension, que des libertés autorisent.

Jusqu'où peut-on se détacher sans se perdre totalement ?

Roman du quotidien qui interroge sur le basculement de la vie réglée, routinière, plate et autocentrée.
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Anne Desbaresdes, emmenant son fils à son cours de piano, se trouve malgré elle sur la trajectoire d'un drame. Dans le café en bas, un homme vient de tuer une femme. le lendemain, Anne revient sur les lieux de la tragédie, et encore encore encore.
Marguerite Duras fait partie de ces auteurs dont j'ai un peu honte de ne pas plus les aimer. Ce style très dépouillé, fait de non-dits, me laisse froide pourtant, et à chaque fois que je réessaye, le résultat est le même. Il se pourrait que je n'apprenne pas de mes erreurs....
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Dans l'ambiance feutrée de l'appartement d'une professeure de piano, un garçonnet refuse d'apprendre ses leçons. Soudain : un cri. le cri d'une femme, exceptionnellement haut et qui, tout aussi soudainement, s'arrête. Au sortir de la leçon de piano, Anne Desbaresdes, la mère du garçonnet, se précipite sur les lieux du cri, et du crime, puisque, couché à côté d'une jeune femme ensanglantée, un jeune homme a visiblement perdu la raison.

Comme aimantée par cette vision, comme fascinée par cette idée de la passion faite crime, Anne revient sur les lieux : un bar, sis à côté des usines dont son mari est le patron, dans lequel, les mains tremblantes, elle va faire connaissance d'un homme, lui aussi témoin de la scène de crime. Tous deux se retrouvent chaque soir, avant la sortie des ouvriers, pour évoquer cet événement. Aucun des deux ne connait la raison du crime, ni l'histoire de ces deux amants supposés. Dans le même temps, l'homme, prénommé Chauvin, révèle peu à peu à Anne l'attirance qu'il a pour elle : la description de sa maison, vue lors d'une soirée donnée par le patron des Fonderies, la tenue qu'elle portait ce soir là, les habitudes d'Anne au soir tombé.

Moderato cantabile : le terme issu de l'écriture musicale est finalement trompeur. Rien de modéré dans ce récit : un crime passionnel, le recours à l'alcool de plus en plus recherché et assumé par Anne, l'intérêt sans bornes - au moins morales - qu'a Chauvin pour Anne. Rien de chantant non plus : dans cette petite ville de province, on devine qu'Anne s'ennuie : d'un ennui mortel, d'un ennui si fort qu'elle voudrait peut-être mourir, être tuée. de quoi envier le destin tragique de la jeune femme assassinée. Les longues promenades sur le boulevard du bord de mer ne trompent personne. Les dîners mondains où l'on passe du saumon au canard à l'orange non plus.

Un baiser fugace, puis la fin. Pas de réponses sur cette jeune femme victime d'un crime, pas d'issue visible pour cette vie ennuyeuse qui est celle d'Anne. Comme une nouvelle, le roman de Marguerite Duras s'intéresse à un court moment de vie. Comme dans un roman, Moderato cantabile fait mine de mettre en place une intrigue et des personnages. Mais rien n'est vraiment complet, approfondi : on reste avec des doutes, des impressions. Et c'est cela que l'on partage le mieux avec Anne et Chauvin : le mystère des choses qui nous échappent.
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Je le conseille particulièrement : soit pour découvrir ce genre qu'est le Nouveau Roman, ou l'écriture de Marguerite DURAS, ou rien que pour plonger dans un univers particulier dans lequel le lecteur est prisonnier jusqu'à la fin, tellement le cycle est envoûtant. En tout cas, Moderato cantabile ne m'a pas laissée indifférente.
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Ce roman de Marguerite Duras est le premier que je lis, mais soyons francs, je ne l'ai pas apprécié.
On est plongé une atmosphère étrange et étouffante avec des scènes qui se répètent par chapitre avec quelques variantes. Tous les jours, Anne Desbaresdes s'obstine à revenir dans le café. Jour après jour, elle s'enivre d'abord de vin mais aussi de ce crime passionnel car la conversation avec Chauvin, cet inconnu, tourne systématiquement autour de ce sujet. Vivait-elle par procuration cette histoire ? S'identifiait-elle au destin particulier de ce couple, qui représentait une nouveauté par rapport à son existence étriquée et morne ?
Mais le récit et l'héroïne m'ont paru creux, sans grande consistance. le mal être de cette femme m'a ennuyé.
Je suis aussi déçue par le style d'écriture, qui m'a paru décousue, avec des dialogues brefs et des descriptions minimalistes et beaucoup de non-dits et de silences évocateurs.
Suis-je passée à côté de cette histoire ? Peut-être, mais j'en garde un souvenir désagréable et un ennui profond. Je me suis forcée à terminer ce livre, que personnellement, je ne vous recommande pas !
Lien : http://leslecturesdehanta.co..
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Moderato cantabile, roman publié en 1958.

Anne Desbaredes, épouse du Directeur des fonderies d'une ville côtière, est avec son petit garçon pour la leçon de piano de ce dernier. Alors que l'enfant, buté, refuse de répondre à la question de son professeur qui l'interroge sur le sens de "moderato cantabile" inscrit sur la partition qu'il travaille, un cri de femme vient ajouter à la tension.

Et la vie d'Anne Desbaresde bascule tout à coup, dans le rouge du sang versé.

Un crime passionnel a été commis dans le café d'en face. Une femme, tuée par son amant. Ce fait divers tragique exerce une véritable fascination sur la jeune femme qui revient dès le lendemain et les jours suivants dans ce café où elle n'a rien à faire. Les ouvriers la connaissent, elle n'est pas à sa place, là, devant son verre de vin. Pourtant elle vient, et revient, jour après jour, faisant abstraction de tout, sauf d'un homme avec qui elle entame un dialogue silencieux, Chauvin, un ouvrier.

Anne et Chauvin évoquent le crime, tentent de comprendre avant de laisser place à leur imagination. Ils créent une histoire qui peu à peu, par les effets du vin devient leur histoire. Se noue alors entre eux un lien très fort, presque violent, terriblement bien évoqué par l'écriture froide de Duras. Une situation de tension de passion, portée par la couleur rouge, celle du sang, celle du vin, celle du magnolia qu'Anne porte accroché entre ses seins, celle du soleil couchant et jusqu'au tricôt rouge de la patronne du café.

Ce texte court porté par une grande tension et pose de nombreuses questions laissées sans réponse, à travers ces lignes, Duras semble esquisser simplement l'idée que la mort peut ne pas être uniquement physique. le crime qui porte l'histoire ne fait que montrer la mort sociale, psychologique dans laquelle sombrent les deux principaux protagonistes.

A lire assurément !

A la fin de ma vieille édition, j'espère que les éditions suivantes ont conservé ces pages, on trouve quelques critiques de l'époque, je vous livre les premières lignes de celle de Claude Roy pour Libération, le 1er mars 1958

" le nouveau roman de Marguerite Duras, Moderato Cantabile, pourrait se définir : Madame Bovary réécrite par Bela Bartok - s'il ne n'agissait, avant tout, d'un roman de Marguerite Duras (qui ne ressemble finalement à personne) et de son meilleur livre (ce qui est dire beaucoup). "

Toutes les critiques ne sont pas du même avis, bien entendu !
Lien : http://parisiannemusarde.ove..
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C'est drôle, cette lecture m'a rappelé mon année de 1re (littéraire...), où les mots avaient souvent au moins deux sens, et les phrases davantage encore, quant au roman lui-même, on pouvait en débattre des heures entières... Tiens ! d'ailleurs il me semble bien que ce roman est étudié au bac...
Ouvrir un "Marguerite Duras", je n'osais pas trop, et finalement, c'est une jolie petite sonatine, très accessible, en huit temps. le style y est simple, le vocabulaire direct. Les personnages et les lieux restent flous, laissant libre cours à l'imaginaire... Nous assistons à un dialogue entre deux êtres de condition sociale fort différente autour d'un mystérieux crime. Je crois qu'ici Marguerite Duras a voulu exprimer un refus : celui de vivre dans le train-train du quotidien (qui est très probablement cette vie modérément chantante).
C'est spécial, mais très digeste. Un peu comme un tableau que l'on découvre, surpris au départ, dérangé, probablement, mais qui finit par nous séduire par quelques détails... A tenter, ne serait-ce que pour découvrir cet auteur qui aura fait couler tant d'encre
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Dans une ville portuaire anonyme, Anne Desbaresdes, jeune épouse du directeur des Fonderies, accompagne chaque vendredi son petit garçon à sa leçon de piano. Un jour, retentit un horrible cri venant du café voisin : une femme vient d'être assassinée par son amant. Ce crime passionnel fascine Anne. Elle va revenir régulièrement dans ce café, y boire du vin, beaucoup, et tenter de comprendre l'histoire de ce couple et finalement se dévoiler elle même à un ouvrier qui semble déjà bien la connaître..
A partir de ce scénario assez mince, rencontre entre un homme et une femme dans un café, Marguerite Duras tisse une toile intimiste, une atmosphère très cinématographique qui n'est pas sans intérêt. Pas passionnée au début du livre, je me suis laissée imprégner petit à petit par cette écriture minimaliste, ces dialogues qui suggèrent plus qu'ils n'informent, cette impression d'inachevé. Pas forcément ma tasse de thé au départ, mais sur 120 pages cette petite musique ne m'a pas déplue.
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