Situé dans un univers alternatif à la charnière du XIXème et du XXème siècle, plongé dans un hiver perpétuel,
le Pont suit les pas de Salpatrès, un savant exilé de sa patrie. Ce dernier est à la recherche d'un mystérieux trou noir, vers lequel convergeraient inexorablement les forces telluriques de la planète, mais également la destinée de ses habitants. Secouru par un capitaine de navire en mission d'exploration, le jeune homme est conduit jusqu'à une cité lacustre prise dans les glaces où sa rencontre avec Léda, la troublante épouse du gouverneur, va élever sa quête vers une dimension hautement allégorique. En s'appuyant à la fois sur les éléments constitutifs de l'aventure scientifique à la
Jules Verne, du récit fantastique et de la fable, Durieux plonge le lecteur dans une ambiance d'« étrange familiarité », sans avoir besoin de recourir à de multiples explications. Allusif donc (un reproche qui a pu être adressé à l'auteur, mais que ce dernier semble parfaitement assumer), mélancolique et doté d'une grande force poétique,
le Pont n'est pas sans rappeler certaines oeuvres du grand Andréas avec qui (tiens, tiens…) Durieux avait justement collaboré sur la trilogie Mobilis. Une BD un brin exigeante pour débuter l'année 2016, mais qui offre une belle réflexion sur l'amour et le sens de la vie humaine (envisagé ici sous un angle des plus concrets). Deux éléments aussi énigmatiques et insaisissables qu'un paysage qui disparait sous la neige…Un conseil musical pour aller avec: http://bobd.over-blog.com/2016/01/l-etrange-familiarite-
le-pont-vs-man-with-a-movie-camera.html
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