AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,97

sur 168 notes
5
11 avis
4
12 avis
3
5 avis
2
2 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Au bon beurre est me semble t'il entré dans la mémoire des plus jeunes lecteurs de Babelio, les plus de 60 ans bien sur, grâce au téléfilm éponyme réalisé par Edouard Molinaro avec Roger Hanin et Andrea Ferréol dans les rôles principaux.
Publié en 1952, ce roman de Jean Dutourd décrit un couple de commerçants à l'image de ceux que nombre de citadins ont connu et/ou subi pendant l'occupation. Sous la plume de Jean Dutourd nous faisons la connaissance du couple Poissonnard, de ses enfants, un couple qui a su évoluer et suivre le sens de l'histoire avec un opportunisme de bon aloi sans oublier d'entasser quelques millions . Face à eux difficile de faire le poids et Leon Lecuyer, résistant trop timide et idéaliste en paiera le prix fort.
Ce roman doux amer au parfum parfois nauséabond riche en enseignement ose aborder ce sujet tabou, la plupart préférant baisser les yeux et garder le silence....
Commenter  J’apprécie          245
J'avais un très bon souvenir, nostalgique, du feuilleton télévisé que j'avais vu enfant. J'ai retrouvé, dans l'oeuvre originale, ce couple de crémier profiteur et sans scrupules. le feuilleton m'avait beaucoup marqué à l'époque et j'en conservais donc la trame principale en mémoire, c'est sans doute pour cela que je me suis un peu ennuyé lors de cette lecture. Je n'ai pas réussi à identifier les deux personnages principaux avec le couple formé à l'écran par Andréa Ferréol et Roger Hanin.
Bien sûr, l'état d'esprit des crémiers et certaines situations sont assez truculentes. Ce livre écrit moins de dix ans après la fin de la seconde guerre mondiale est attrayant par certains détails et mentalités. La partie concernant Léon m'a moins intéressé, le lien entre la famille Poissonard et ce prisonnier évadé est assez faible, ce sont plutôt deux histoires distinctes regroupées dans un même roman.
Jean Dutourd raconte lui-même dans la préface que l'idée lui est venue en croisant de véritables crémiers qui de petits commerçants avant la guerre, se retrouvèrent à la tête d'une fortune au sortir de celle-ci. C'est sans doute ce qui est le plus consternant, le fait que la réalité l'emporte sur la fiction et que certains hommes profiteront toujours du malheur de leurs contemporains.
Commenter  J’apprécie          101
Cette chronique grinçante de la vie d'un couple de crémier nous plonge au coeur de ce que l'homme a de plus médiocre. Traversant la guerre avec comme seule préoccupation leur propre intérêt, les héros de cette histoire triste n'hésitent pas à dénoncer, trahir, voler, tromper et escroquer leurs semblables. Collabos puis résistants, ils réussiront avec un cynisme jamais démenti à s'enrichir du malheur de tous. Lorsque ce roman est paru en 1952, on a voulu y voir une oeuvre anti-patriotique. Dutourd, homme de droite, monarchiste assumé (notons quand même qu'il fut résistant), aurait volontairement minimisé l'effort méritoire du peuple français pour se libérer. Il suffit hélas de regarder autour de soi pour perdre ses illusions sur le genre humain.
Commenter  J’apprécie          70
Pendant l'occupation, l'enrichissement honteux d'un couple d'épiciers sans scrupules : transformations des produits, triches sur les étiquettes, les poids, la nature des marchandises vendues, dénonciations, méchanceté, trahisons, opportunismes en fin de conflit pour se fabriquer une image de défenseur de la France libre, tout y passe.
Portrait au vitriol, accablant, et bien sûr, très drôle. Mais la caricature cache une réalité. Les Poissonard avec leur patronyme qui rime avec poissard, poisseux, poisson visqueux, vicelard, connard et salopard, ont existé pendant la guerre.

Parallèlement à ce récit nous suivons le parcours du jeune Léon Lécuyer, intellectuel idéaliste et intègre, prisonnier de guerre, vite évadé, qui connaîtra l'exaltation dans l'amour et la résistance avant de perdre ses illusions.

Pour son plus grand malheur, ce Léon croisera deux fois la route des Poissonard, au tout début du roman et à la fin. Mieux vaut ne pas tirer de morale à ce roman, car ici, les tricheurs gagnent et les honnêtes gens sont la victime des tricheurs.

L'univers des Poissonard m'a fait penser à celui de la trilogie de Gabriel Chavallier Clochemerle (1934), Clochemerle Babylone (1954), Clochemerle les Bains (1963), dont je recommande la lecture. Même humour, mêmes types de dialogues.

Ce roman m'a aussi fait penser au roman de Romain Gary, "Le Grand Vestiaire" (1949) où l'on découvre, dans la période d'après-guerre cette fois, le même univers de magouilles, de compromissions, de masques sociaux portés par les gens, qui cachent leur vraie nature.

Donc, une lecture très agréable, des scènes très drôles, quelques passages moins heureux. Je pense qu'on aurait pu se passer de Léon, que le roman aurait gagné en densité en restant concentré sur les Poissonard et la veine humoristique.

Voir les extraits proposés en "Citations"
Commenter  J’apprécie          63
Concernant les personnages, j'ai trouvé la famille POISSENARD exécrable et ignoble ! Les personnages secondaires eux, sont assez déroutants. Bien heureusement, je ne me suis identifiée à aucun d'entre eux. Cet ensemble de personnes représente une partie de notre société dont on est pas fières, des gens calculateurs dépourvus de sentiments, égoïstes, manipulateurs, antipathiques, avares, qui ne cherchent qu'à servir leurs propres intérêts. Bref, vous l'aurez compris, des personnages détestables !

Pour ce qui est de l'histoire, elle m'a tout simplement révolté ! Ça raconte le comportement que pouvait avoir certaines personnes durant la guerre de 39-45. J'avais envie de débarquer et de cracher au visage de ces gens. En effet, on se sent spectateur et on a cette désagréable sensation d'assister à ces événements sans pouvoir intervenir. Bien entendu, tout ceci est le but de cet ouvrage.
Cependant, je tiens à vous préciser que certains passages traînent un peu en longueur. Sachez aussi pour les âmes sensibles, que vous n'avez pas à vous inquiéter, les scènes ne sont pas dures psychologiquement. On arrive également à capter dans cet oeuvre l'aspect du "être et paraître" que j'ai bien apprécié.

Concernant l'écriture, le style de narration est assez perturbant car on passe par plusieurs styles différents. Cependant, ça ne nous empêche pas d'arriver à nous situer dans le récit, je ne me sentais pas perdue. J'ai également apprécié le fait de trouver des mots ou expressions que je ne connaissais pas, ce qui a permis d'enrichir mon vocabulaire.

En résumé, ce n'est pas un livre exceptionnel, il s'agit d'un essai, mais je trouve que c'est le genre d'ouvrage qu'il est important de lire au moins une fois dans sa vie. Ça nous rappel que malheureusement dans notre monde ce type de personne existe réellement, que l'humanité regorge de mauvaises personnes et que des gens sont prêts à tout pour de l'argent.
Lien : http://ayane-passions.blogsp..
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (384) Voir plus



Quiz Voir plus

Jean Dutourd

Dans quelle ville Jean Dutourd a-t-il vu le jour?

Lille
Saint-Etienne
Paris
Bayonne

10 questions
12 lecteurs ont répondu
Thème : Jean DutourdCréer un quiz sur ce livre

{* *}