Troisième opus d'une série mettant en scène Cannelle et ses quatre inséparables amis (bien plus sympathiques que mes souvenirs du Club des 5…), qui se lit sans difficulté s'il l'on ne connaît pas les tomes précédents comme c'était mon cas.
Cannelle, qui habite Camaret et aime par-dessus tout les histoires de fées et de lutins, semble avoir le don de vivre dans la vraie vie les aventures qui restent en général dans les livres de contes. Cette fois, en gagnant un voyage vers Ouessant, elle trouve deux elfes sur le bateau qui l'emmène, elle et sa bande de copains, et tous les aideront à réaliser le rituel du solstice d'hiver afin de renouveler les énergies positives qui baignent notre humanité trop prompte à ne plus la voir.
Voilà donc une jolie histoire qui puise à pleines mains dans la tradition bretonne pour en donner une version contemporaine que je trouve bien réussie. Certes, il y a bien peu d'action dans ce livre malgré ses cent pages à peine dépassées, mais on a le temps de vivre (et les enfants prennent le temps de la grasse matinée même s'il ne reste qu'une journée pour résoudre l'énigme) et d'évoluer avec les personnages, dans un décor qui allie un cadre familier et des éléments d'imaginaire. Et puis l'écriture est agréable. Un vocabulaire assez riche pour apprendre de nouveaux mots, sans jamais pour autant être désuet ou pédant, bon équilibre entre un parler moderne mais respectant la syntaxe. Et les valeurs que met en exergue cette histoire, sans être jamais énoncées directement, sont celles que l'on veut tous (du moins je l'espère) transmettre à nos enfants : le respect de la différence, la force de l'amitié, l'importance de l'espérance et de la persévérance.
C'est donc une jolie découverte que ce livre, positif sans être jamais moralisateur, moderne tout en construisant sur ses racines, et qui s'adresse aux lecteurs de 10-12 ans (que ce soit l'âge de leurs artères ou de leurs rêves…), bretons ou non.
Commenter  J’apprécie         80
Je suis d’accord, dit Cannelle. Il ne faut pas perdre espoir. Ça ne veut pas dire que ça va être facile, ni qu’on doit attendre sans rien faire. Alors on y va. (p. 72, Chapitre 6).