J'ai adoré ce livre, le style de l'auteur, l'histoire, qui on peut le dire est vraiment originale, les personnages, tous plus déjantés les uns que les autres.
Dans ce roman, nous suivons Arnaud, jeune homme seul et ruiné, qui a hérité des vignes et du château de ses parents, mais qui n'arrive pas à faire prospérer tout cela. Un jour, une jeune fille l'accoste et cela scelle le début d'une grande aventure pour lui, aventure qui ne le laissera pas indemne.
Ce roman est une grande théorie du complot, bien sûr, on va y rencontrer des dieux, des joueurs d'échecs, des nobles, des libertin(e)s... En gros, tout ce que la terre peut porter et même plus.
J'ai vraiment beaucoup aimé les références à de vrais faits historiques ou à des personnages ayant réellement existé et qui avaient des exigences vraiment particulière concernant leurs propres obsèques, j'ai, d'ailleurs, à plusieurs reprises, été jeter un coup d'oeil sur internet pour avoir un peu plus de détails.
Si vous aimez les mystères, l'ésotérisme, la mythologie, les trucs un peu loufoques, je ne peux que vous conseiller ce livre qui vous fera passer un agréable moment de lecture.
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Excellente lecture... Je ne m'attendais pas à être aussi facilement embarquée dans cette histoire complètement folle : Arnaud se retrouve, du jour au lendemain, au sein de la Sélection, un groupe de privilégiés qui fait le tour du monde et se permet tous les excès possibles et imaginables.
Très vite, chacun cherche à percer le secret bien gardé de ce grand jeu d'échecs...
Les personnages sont tous plus fous les uns que les autres, tellement bien décrits au milieu des références historiques, qu'on peut se demander si l'auteur a vraiment vécu cette aventure.
J'ai adoré.
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Mais le XXe siècle était aussi celui de cet étrange milliardaire mexicain, Charles de Beistegui, connu pour avoir organisé, le 3 septembre 1951 au palais Labia à Venise, le fameux bal costumé connu depuis sous le nom de « bal du Siècle » ou « bal Oriental ». La soirée, l’une des plus fastueuses de l’après-guerre, réunit plus de mille cinq cents invités, dont Orson Welles, Salvador et Gala Dalí, Alexis de Redé, le marquis de Cuevas, Barbara Hutton, Leonor Fini, l’Aga Khan, Cecil Beaton… Il n’invita pas de journalistes et les commentaires sur cette fête furent rares et ambigus.
Fut-elle si bien que cela ?
— Je ne crois pas, déclara le prince Aga Khan alors que la soirée touchait à sa fin, qu’il nous soit donné de voir encore quelque chose comme cela.
Beistegui mourut abandonné de tous le 17… janvier 1970.
Dix-sept, car dix-sept est le nombre de la Sélection… Dans la Rome antique, ce nombre portait malheur. En effet, dix-sept s’écrit en latin XVII, qui a pour anagramme VIXI, qui signifie « j’ai vécu », c’est-à-dire « je suis mort ». Le dix-sept était donc le chiffre de la mort. Il est encore plus intéressant de noter que, selon Plutarque, Osiris (le nom égyptien de Dionysos) est mort le 17 d’un mois du calendrier de l’Égypte antique.
Je suis mort un 17… Tout était là !
— Deux bouteilles de votre meilleur champagne, mon ami est un peu barbouillé !
— Apportez-moi une vodka pour commencer, demanda Julie.
Je la regardai, effaré :
— Tu vas pas boire une vodka à cette heure-ci, quand même ?
— C’est une habitude, si j’ai pas ma vodka, ça me met de mauvaise humeur, répondit-elle d’un air bougon.
— Tu veux pas la mettre de mauvaise humeur, fieu ? enchaîna Gérard, comme si c’était moi le déraisonnable du groupe.
— Vous êtes tous les deux dingues.
Et voilà comment, en quelques jours, j’étais passé du muscadet au champagne. Les bulles, ça anoblit l’ivresse : bourré au vin blanc, c’est de l’alcoolisme, mais au champagne, c’est un art de vivre. Nous racontâmes à Julie notre rencontre à Antibes, l’héritage de ma sœur, l’Apollocane 1985. Julie m’écouta en souriant, riant aux blagues (nullissimes) de Van Berg, sans jamais sembler vraiment s’étonner. Finalement, j’avais conscience d’être celui des trois qui en savait le moins. Julie et Van Berg avaient tous deux été sélectionnés avant moi et, quand ils se parlaient, cette antériorité semblait leur conférer une sorte d’aura, une intimité dont j’étais jaloux. J’avais l’impression d’être le novice, le débutant sur la touche.
— Tapas sauce tempête ! s’écria-t-elle.
— Vous reprendrez bien un peu de seiche grillée avec votre orage ? me dit Laurent en me tendant une assiette dans laquelle deux petites seiches commençaient à se noyer dans l’eau de pluie et un filet d’huile.
— Mais certainement ! Et vous-même, un peu de vino tinto dans votre averse ? lui répondis-je en lui tendant un verre de vin complètement dilué.
Et nous étions heureux. C’était ça, la Sélection : le bonheur de jouir sans crainte, de transformer une nuit d’orage en pique-nique, de conduire une décapotable sous le déluge et de se plaindre que l’air était trop sec, se noyer dans la tempête en trouvant cela hilarant…
Voilà ce qu’enseigne la Sélection : sourire à l’apocalypse.