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3,81

sur 1053 notes
Voici un livre très court qui se lit d'une traite.
J'étais parti pour en lire quelques chapitres avant de dormir, mais pris non par l'histoire, mais plutôt par la prose magnifique de Jean ECHENOZ, je n'ai pu m'empêcher de le terminer dans la foulée.
Un livre sur la grande guerre. Un livre sur une amitié, une fraternité, un amour, et la grande guerre.

Cinq amis partent en soldats pour une guerre a laquelle ils ne croient pas du tout. Jusqu'aux premier obus, jusqu'aux premiers coups de feu. Et encore... Même là, tout parait complètement cartonné, complètement faux.
Et pourtant, à travers une douce écriture qu'est celle d'ECHECHENOZ, la terreur s'empare de nous. Une pointe d'humour glacial de temps en temps revigore un peu le lecteur, et surtout des rebondissements, notamment au niveau des liens entre les personnages, ou simplement des questions comme "tiens, celui-ci, qu'est-ce qu'il est devenu?".
Sans oublier Blanche, civile parce que femme, qui va adoucir un peu le roman tout en étant très froide.

Plongez dans une lecture affreuse avec l'assurance de passer un moment tendrement poétique. Vous pouvez faire confiance à l'auteur les yeux fermés. Et je vous le conseil fortement.
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Anthime et Charles aiment Blanche qui se retrouve enceinte et veuve avant d'être mariée car on est en 1914...

Je continue à apprécier la prose d' Echenoz,   une concision une économie de mots mais des beaux mots, un style visuel, factuel, sobre, se gardant de jouer avec nos sentiments. On pourrait le qualifier de froid mais j'y trouve une certaine douceur.
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Un bien court roman pour une si grande guerre ! Mais Jean Echenoz, avec son aisance habituelle dans le maniement de la langue française, nous fait partager le quotidien d'un parmi ces tout petits, chair à saucisse de la grande tuerie, qui s'en sont relativement mieux sortis que d'autres grâce à la perte d'un membre dès les premiers combats. Tel est le cas d'Anthime (oui, le prénom était courant à cette époque, avant de revenir à la mode tout récemment après une longue période de déclin), un rêveur à bicyclette qui va se trouver embarqué dans cette aventure meurtrière et reviendra bientôt, manchot mais toujours porteur (dans sa tête) de son bras droit. le charme du récit tient bien entendu au style de l'auteur, qui semble capable d'écrire avec la même aisance sur n'importe quel sujet, mais aussi et surtout à la véracité des personnages et des sentiments qu'ils expriment. Un roman vite lu, mais que l'on peut aussi déguster, comme un macaron gourmand : on l'avale tout rond ou bien on le laisse fondre tout doucement dans la bouche, au choix…
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Bizarre, bizarre que ce court roman qui semble parfois concurrencer directement les manuels d'histoire
Echenoz semble s'être demandé comment écrire sur la guerre préférée de Brassens.
Depuis que l'homme écrit L Histoire,
Depuis qu'il bataille à coeur joie
Entre mille et une guerres notoires,
Si j'étais tenu de faire un choix,
A l'encontre du vieil Homère,
Je déclarerais tout de suit' :
"Moi, mon colon, celle que j'préfère,
C'est la guerre de quatorze-dix-huit !"
Car après toutes les paroles de poilus dont chacun a été abreuvé, après Tardi, après Kubrick et Tavernier, que reste-t-il donc à nous dire sur la guerre de 14-18?
Alors Echenoz fait son Candide et voltairise à tout crin. Documenté. Flegmatique. Et ironique bien sûr. Mais, à mon avis, "Candide" vaut aussi pour les beaux désespoirs où s'abîme parfois notre philosophe qui, entre deux ricanements, pleure sur les femmes égorgées et les esclaves mutilés. Echenoz, lui, reste droit dans ses bottes jusqu'au bout, refusant toute grandiloquence, certes, mais du coup toute compassion aussi.
Eh bien ça m'a manqué.
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Personnellement, j'ai beaucoup de mal à lire les histoires sur les deux grandes guerres mondiales. Peut-être un traumatisme des lectures obligatoires du collège. Cet univers si difficile rempli de cruauté, d'injustice nous éclate à la figure telle un obus oublié. Les faits apportés, cette histoire d'amour est toutefois beaucoup trop courte. J'ai eu une l'impression de lire un extrait, voire des morceaux choisis pour me donner l'envie de lire un bon gros roman.
Une mise en bouche intéressante mais trop vite avalée. L'écriture est merveilleuse mais je suis restée sur ma faim même si la fin est intéressante.
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Le début de 14 est du pur Echenoz. Un homme à bicyclette qui entend au loin le tocsin de son village vendéen. Signal de la mobilisation générale. Fin de la quiétude, place à l'inquiétude. On y retrouve le style inimitable de l'auteur : vif, précis, cocasse ... Avec quelques termes rares, un imparfait du subjonctif par ci, par là, et un usage étonnant des adverbes lesquels, loin d'alourdir le texte, lui donnent une profondeur qui contraste avec la rapidité de l'écriture. Après une série de biographies très particulières et réjouissantes (Ravel, Zatopek, Tesla), quelle gageure de s'attaquer à la première guerre mondiale et de lui régler son sort en 125 pages compactes, alors que d'autres y ont consacré des pavés entiers. Pourtant, tout y est : la boue, les poux, les rats, la mort qui fauche au hasard. Et puis la peur, l'insouciance, l'ennui, et l'attente pour la jeune femme qui a vu partir ses amis au front. Comme toujours, Echenoz cavale et, parfois, s'attarde un moment, comme pour figer des scènes hautement symboliques. Avec ce sens de la dérision qui est sa marque de fabrique. Il faudrait aussi évoquer la dernière page du livre. Tendre, drôle, naturelle. La vie continue et Echenoz nous régale toujours.
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14 : Echenoz, égal à lui-même mais en mieux!
Non seulement j'ai retrouvé avec un immense plaisir le style de l'auteur mais, ici, en plus des précédents livres que j'ai pu lire de lui, il y a une histoire.

Tout d'abord, le titre: parfait car il rend parfaitement compte du contenu du livre. Concis (on peut difficilement faire plus... ou moins, c'est selon!), il implique une foule d'informations appartenant à l'inconscient collectif et à notre Histoire commune. Or, ici, l'auteur, en peu de pages, nous fait appréhender de l'intérieur, à une échelle humaine, l'horreur qu'a pu être la première guerre mondiale.

Sur le style de l'auteur, rien à redire sauf que j'adhère à 100% à cette façon qu'il a de nous faire rentrer dans son jeu tout en restant extérieur, avec une ironie qui affleure à chaque page et qui fait mon régal.

Enfin, l'histoire... et c'est ici, je trouve, le plus de ce roman par rapport aux précédents que j'ai lu d'Echenoz: en effet, alors que ceux-ci m'avaient conquise malgré, chaque fois, une trame que je trouvais légère ou des personnages qui ne m'étaient pas spécialement sympathiques, ici il y a tout: l'écriture mais aussi des héros attachants avec, cerise sur le gâteau, des prénoms qui sont des trouvailles géniales, et une histoire dans L Histoire, un contexte, une trame que j'ai suivis avec intérêt.

Bref, pour moi, un petit bijou que ce roman et un auteur qui, une nouvelle fois, ne m'a pas déçue!
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Laisser au lecteur de l'espace pour respirer.

La formule ci-dessus n'est pas de moi, elle est extraite d'une question d'Éléonore Sulser dans le cadre d'un entretien avec Jean Echenoz. Cette façon de laisser l'imagination du lecteur travailler, ces phrases retenues, presque elliptiques, cet art de l'épure sont, dit-on, caractéristiques du travail de cet auteur, que je découvre ici. Il semble que 14 soit particulièrement représentatif de ce style. En quelques pages, tout est dit, rien ne nous est épargné du sort des hommes et des femmes, mais aussi des animaux, aux destins bouleversés par la grande guerre. Sans pathos, sans ornements superflus, mais sans sécheresse non plus, simplement et précisément factuel, "avec le flegme du narrateur scrupuleux" (Bernard Pivot), Jean Echenoz construit un récit simple, direct, et d'autant plus efficace. J'ai repensé à Thierry Metz, qui écrivait "le vrai travail, peut-être, est de se simplifier", ou à Antoine de Saint-Exupéry, pour qui la perfection était atteinte "lorsqu'il n'y plus rien à retirer". Jean Echenoz illustre magnifiquement ces idées dans ce texte fort, qui fait naître l'émotion sans jamais l'imposer.

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Un livre court pour une guerre longue. Echnoz met en scène le destin de six personnages, cinq hommes et une femme, et nous transporte du haut d'une colline dominant un petit village de Vendée, aux tranchées boueuses du front, en passant par la vie à l'arrière, car la guerre n'a pas été uniquement vécue au front. Histoires d'amour et d'amitié, histoire d'une France industrieuse et rurale, bourgeoise et ouvrière, cynique par endroits, regard distancié sur les atrocités de cette guerre terrible, comme pour mieux en évoquer la cruauté et les forces sourdes auxquelles il n'est pas possible d'échapper.
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Un peu plus de 100 pages brèves et concises pour conter toute l'horreur de la guerre de 14-18 : Manque de préparation de l'armée, mobilisation et départ, attente sur le front, mensonges des gradés, combats, pistons, morts violentes, handicapés, fusillés pour l'exemple, profiteurs de guerre, …..
5 hommes, de toutes conditions, partis du même village vendéen réunis dans le même régiment sont touchés par cette guerre, qui reviendra?
Une femme Blanche accouche d'un enfant, « né de père inconnu », attend le retour de deux d'entre eux…
Toute cette boucherie, ces seize millions de morts, tout ce drame en 100 et quelques pages .
Lien : https://mesbelleslectures.co..
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