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3,56

sur 1186 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je rencontre l'écriture de Jean Echenoz avec ce titre et j'en suis ravie.
Superbe plume. Une maîtrise parfaite.
Il me semble que cet auteur pourrait transformer une histoire ordinaire en chef d'oeuvre.
J'ai aimé le sarcasme en demi-teinte, l'oeil amusé, que Jean Echenoz a apporté dans son récit.
Son personnage central, Ferrer est tout à fait crédible et proche du lecteur.
Ce n'est pas une intrigue haletante que l'on trouve ici, mais l'histoire d'une vie presque ordinaire qui devient petit à petit peu commune...
A découvrir sans hésiter !
Lien : http://uneautrelecture.blogs..
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Quinquagénaire amateur d'art et de femmes, Ferrer, galeriste parisien, apprend l'échouage en 1957, de la Nechilik, baleinière transportant des antiquités d'art boréal d'une valeur inestimable, objets aussitôt volés, dès son retour, par un Baumgartner sans scrupules.

Merci à 'Gargamel' de m'avoir fait découvrir un Echenoz aimant l'art, les femmes, le grand nord sauvage, capable de ciseler des phrases d'une incroyable beauté où peut s'épanouir avec raffinement un délicieux humour décalé, un Echenoz qui nous promène dans son livre comme au sein une galerie d'art, alternant d'une manière très visuelle les scènes de vie des différents personnages.

'Mais les paroles, une fois émises, sonnaient trop brièvement avant de se solidifier : comme elles restaient un instant gelées au milieu de l'air, il suffisait de tendre ensuite une main pour qu'y retombent, en vrac, des mots qui venaient doucement fondre entre vos doigts avant de s'éteindre en chuchotant.'
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Bon, il va falloir bien choisir le livre suivant parce que là, il me semble avoir côtoyé quelque hauteur.
Certains auteurs écrivent bien, d'autres racontent des histoires intéressantes, et puis le haut de gamme arrive à concilier les deux et ce "Je m'en vais " en fait indubitablement parti.
Il n'y a pas un épithète de travers, pas un adverbe de trop, un rythme soutenu, c'est fluide .
Le roman se déroule sur un an , narrant les tribulation d'un galeriste séducteur et cardiaque. Ce dernier va partir chercher une cargaison d'oeuvres d'art perdues au delà du cercle polaire , conseillé en cela par son collaborateur qui ne trouve rien de mieux que de mourir peu avant son départ. S'en suivra quelques rebondissements, sentimental ou autre. le roman se clôturera sur la même phrase que celle du début : "Je m'en vais". Mais est ce vraiment le même départ?

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Parfois on se lève le matin, on prend un café et on se dit "tiens je vais commencer ce bouquin", sans attente, par une belle journée ensoleillée. Au fur et à mesure des pages, on est scotché par les lignes, choqué par soit-même, "mon entourage aurait pu me dire.." ou encore "comment ai-je pu passer à côté d'une si belle prose" ?
Bref j'ai découvert Jean Echenoz.

Dans ce roman, Je m'en vais, l'écriture est si belle qu'elle vous fera rester (humour à revoir). C'est donc l'histoire de la vie d'un homme, ses péripéties, ses rebondissements, de Paris au Pôle Nord, je vous épargne les détails, de toutes façons c'est la prose qui compte. Echenoz pourrait vous parler des conditions d'utilisation Apple, que vous seriez ravi, tant les mots sont beaux et justes, et les phrases adaptées à la lecture à voix haute, les pages peuplées de clins d'oeil au lecteur.
Ce n'est donc pas l'histoire mais la façon de la raconter qui m'a complètement happée, comme s'il était à côté de moi et me contait l'histoire dans l'oreille, un délice.
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Ferrer, marchand d'art, quitte sa femme. Son associé vient de lui annoncer une superbe affaire : des antiquités nordiques à récupérer. Un véritable trésor. Pour cela, Ferrer doit partir au pôle nord pour retrouver ce bateau naufragé 50 ans plus tôt, au milieu de la banquise. le voyage se déroule plutôt bien mais le retour est plus difficile. Ferrer n'a pas pris de précautions et se fait cambrioler. Les affaires ne sont pas au beau fixe. de plus, son coeur le lâche. Son amour pour les femmes (il a tendance à multiplier les aventures) et les changements de température auxquels il a été exposé ne l'ont pas aidé. Et un chapitre sur deux, on suit aussi les péripéties de celui qui va tenter de le duper en lui volant son bien.
C'est un humour très particulier que j'ai adoré. Tout paraît banal, comme le fait qu'il gagne la valeur de deux châteaux de la Loire mais aussi qu'il perd le tout du jour au lendemain. On est dans l'absurde le plus total. le vocabulaire est recherché. On ne s'ennuie pas. Alors on aime ou on n'aime pas mais ça valait bien un Goncourt.
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Ah, prendre un bouquin d'Échenoz ! Ah, quelle annonce de plaisir. C'est comme décapsuler une bouteille de sa meilleure bière. C'est comme mettre un bon CD dans la boîte à zik.
Il faut dire que Jean Échenoz joue de la musique des mots comme d'autres de celle du piano.
Quel virtuose. Quelle mélodie que ses phrases qui tournent et qui roulent, l'humour discret, sans jamais se prendre trop au sérieux, sans effet d'orchestration trop appuyé.
Cette chanson-ci commence et finit par les mêmes mots : Je m'en vais.
Entre ces deux Je m'en vais, 200 pages où il ne se passe pas grand chose, comme d'habitude chez Échenoz, juste l'errance de ce Ferrer, marchand d'art qui se prête quand même à un voyage au fin fond du Canada pour récupérer quelques babioles d'esquimos, une fortune d'art ethnique qui ... bon, on ne va quand même pas vous raconter le fil ténu de l'intrigue presque policière qui agrémente le récit.
Mais comme d'usage chez cet auteur, ce n'est pas l'important : l'essentiel est ailleurs, dans les petits riens sans importance justement, les petits riens qui font le récit du réel, de la vraie vie des personnages dont Échenoz tire le portrait.
Car Jean Échenoz est grand portraitiste.
Le sieur Ferrer connaîtra quelques déboires avec sa galerie d'art mais aura surtout du mal à se fixer auprès de la gente féminine, entre deux Je m'en vais ...
Lien : http://bmr-mam.over-blog.com..
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Jean Echenoz écrit merveilleusement, c'est un véritable régal: tout est dans le style, l'histoire, un canevas vaguement policier plein d'humour, étant très agréable à suivre mais relativement anecdotique. Ayant lu une première fois le livre à sa sortie, je l'avais d'ailleurs complètement oubliée. Ce dont je me souvenais très bien, en revanche, et que j'ai retrouvé intact, c'est le plaisir, on peut même parler de jubilation, à enchaîner des phrases ciselées où chaque mot compte. Un vrai styliste, quoi. Vivement recommandé.
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Tous les ans, c'est une moyenne qui est aussi hygiène de lecteur, on reprend un Jean Échenoz. C'est un moment à part. Une fête galante. Un caprice de Reine ou de Roi. Un enchantement renouvelé.

C'est souvent un de ses épatants récits, Ravel, Courir, Des éclairs ou 14, qui se lisent en quelque chose comme deux heures, sourire aux lèvres et coeur en joie. Parfois c'est un de ses faux polars, un de ses faux romans d'aventure et un des vrais, un des immenses livres de cet auteur discret, aussi furtif qu'un de ses héros.

Et donc cette année c'est Je m'en vais, dont on ne se souvenait pas qu'il avait reçu le Prix Goncourt, et pourtant si, comme auraient pu ou auraient dû le recevoir les Grandes Blondes, Ravel donc, Courir ou 14 (et quelques autres, Cherokee...).

Lire Échenoz est un miracle ; relire Échenoz reste un miracle. Aucun cadre ne bouge ; rien n'est plus neuf ; rien n'est plus jouissif. Tout s'y agence dans une merveilleuse et trompeuse limpidité. Tout y est exact et farfelu, chaque phrase prise au hasard est une prouesse de précision folle et de merveilleux absolu. Rien ne tient et tout se tient. Tout est débasabusé et tout est gai.

J'ai lu quelques critiques incertaines de lecteurs déçus mais Je m'en vais est une très bonne porte d'entrée dans l'oeuvre d'Echenoz. Un livre simple et majeur d'un auteur qui sait nous tenir comme nul autre à la fois par l'intrigue et par le style.

Aller dans Je m'en vais est ne plus jamais en revenir.
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Félix Ferrer, marchand d'art contemporain, en a un peu assez de se faire le commis-voyageur de vidéastes, installateurs et plasticiens en vogue, qui lui rapportent de l'argent mais n'éveillent guère son sens artistique. Il tombe sur un "tuyau" qui l'emmène dans les terres arctiques à la poursuite d'un vieux navire échoué, porteur d'une riche cargaison d'art inuit traditionnel. Ce voyage à haut risque lui laisse entrevoir, outre une possibilité nouvelle d'enrichissement personnel, l'espoir d'une reconversion vers des formes d'art plus "authentiques". Il va donc partir, réussir dans son projet, et revenir avec des étincelles dans les yeux et une arrière-boutique bien remplie. Hélas, croyant voir la fin de ses soucis, il va rapidement s'apercevoir que ceux-ci ne font que commencer. Dans ce polar peu conformiste, Jean Echenoz déploie tout son talent au service d'une littérature agréable à lire tout en étant de la plus haute exigence. Quel que soit le thème abordé, qu'il s'agisse de la guerre ("14"), de l'espionnage ("Le méridien de Greenwich"), et bien d'autres encore, il est capable de nous raconter une histoire, à laquelle on s'attache, avec des personnages tout aussi attachants, en détournant astucieusement le genre littéraire auquel on croit avoir affaire. Sa vision du réel, toute en décalages, allant du proche au lointain, tournant autour du sujet comme une caméra en perpétuel mouvement, nous emmène dans un monde qui tout en étant le nôtre s'avère totalement réinventé par la seule magie de l'écriture. Un régal…
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Prix Goncourt 1999, Je m'en vais de jean Echenoz entre au firmament de ce prix.je ne suis pas sur que ce prix fusse la primeur d'un grand roman, juste le choix impartial mais subjectif de quelque personnes constituant le jury, cette année 1999 célébra un cru millésimé, un diamant brut, une oeuvre hypnotique, une écriture dévorante.
L'épanadiplose narrative de la phrase Je m'en vais invite le lecteur à une continuité cyclique, celle de la vie de notre héros pendant une année calendaire d'un 31 décembre vers la Saint Sylvestre suivante.
Ce roman coule lentement comme un fleuve naissant au méandre bordant des paysages diverses, grossissant de son intrigue, l'intensité du débit entremêle thriller et roman , l'embouchure caresse nos émotions avec tendresse et sérénité.
La beauté de ce livre est l'écriture délicieuse de Jean Echenoz par sa manière d'étirer le temps et l'espace. Ce style aimante notre attrait , électrise nos sens, aiguise notre appétit de lecture. Beaucoup de moment savoureux diamante mes humeurs comme le parfum de la voisine de palier, l'allure végétale d'un personnage, la minutie de certain détail glisse comme une brise sur nos lèvres pour en dessiner de légers sourires.
Jean Echenoz aime les femmes, son personnage principal aspire ses conquêtes avec la facilité d'un Don Juan. il naviguera de Paris, Pôle Nord et l'Espagne avec nonchalance, sobriété, flegmatique, avec un magnétisme et un charme certain. Toutes ces femmes seront des mirages, des moments éphémères comme la vie de cet homme, une errance vers la fuite du temps .
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