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1946 -L'Automobile Club d'Égypte, club fermé et huppé, à la fois Casino et restaurant, dirigé par un anglais, fréquenté par des aristocrates, par des diplomates, par le roi d'Égypte, qui vient jouer et "s'approvisionner" en femmes jeunes ou moins, sert de cadre à ce roman.
L'Égypte est encore un pays occupé par les Anglais qu'on ne voit qu'au travers de la personnalité du Directeur de l'Automobile Club - ilot de luxe et de corruption au sein d'un pays pauvre. Raciste, il emploie des égyptiens venus de la Haute-Égypte et de Nubie, serviteurs zélés uniquement motivés par les pourboires, leur salaires très faibles ne permettant pas à eux-seuls de faire vivre leurs familles.
Ces serviteurs ont été recrutés par le Chambellan du roi, El-Kwo, homme tout-puissant qui exerce des chantages et les tient sous sa coupe en les battant, en prélevant l'essentiel voire la totalité des pourboires qu'ils perçoivent.
Un père de famille né dans une famille autrefois aisée, travaillant à l'Automobile club, meurt de honte après avoir été giflé publiquement par l'homme de main d'El-Kwo et laisse sa famille démunie. Ses enfants sont donc contraints de travailler, à coté de leurs études, ils sont les principaux acteurs de ce roman riche.
Mariages arrangés, relations anglais-égyptiens, premiers soubresauts des mouvements de décolonisation et de démocratie, filles arrivant vierges au mariage et hommes coureurs, traditions contre modernismes...un roman sur une période pas très ancienne.
Un livre récent, un auteur -menacé aujourd'hui par les frères musulmans - que j'ai découvert avec plaisir et dont je souhaite poursuivre la connaissance
Un gros coup de cœur

Lien : http://mesbelleslectures.wor..
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Avec un titre pareil et une illustration de couverture aussi laide- à mon goût, du moins-, je n'aurais jamais emprunté ce livre ! Heureusement que quelqu'un m'en a parlé ! Je serais passée à côté d'un roman passionnant, foisonnant de petits personnages et d'intrigues, sous le soleil égyptien de la fin des années 40. Je n'ai pas quitté ce livre et l'ai dévoré en 4 jours, malheureusement trop courts !
Sous prétexte de suivre les péripéties d'une famille noble déchue de Haute-Egypte venue s'assurer un salaire au Caire, l'auteur nous plonge dans l'Histoire du pouvoir en Egypte, tiraillée entre monarchie et impérialisme britannique. le roi Farouk se livre à la débauche (jeux, femmes) tandis que ses ministres et conseillers tentent d'attirer sur eux les faveurs du roi. Les Britanniques considèrent les Egyptiens comme des sous-hommes, lâches et paresseux qu'il convient de maintenir dans la terreur. Esprit de colonisation qui paraît complètement ahurissant 60 ans plus tard.
Plusieurs narrateurs s'expriment tour à tour, en boucle: un narrateur omniscient, puis chacun des membres de la famille Hamam. Des personnalités différentes émergent peu à peu au sein de cette famille très traditionnelle. On passe du rire aux larmes en quelques pages en découvrant par exemple les tentatives de séduction des femmes égyptiennes pour se faire épouser ou, autre exemple, les châtiments corporels infligés aux serviteurs de cet Automobile Club.
En plus de tous ces narrateurs, l'auteur brosse le portrait de nombreux personnages dont celui d'El-Kwo, être ignoble qui règne en maître sur les serviteurs totalement soumis du Club, ou celui de Mitsy, jeune britannique tombée sous le charme de l'Egypte et qui doit affronter un père horrible…
Un roman passionnant que je vous conseille fortement !
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EXCELLENT !!!
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Après le succès de "l'immeuble Yacoubian" et de "Chicago", le dernier roman d'Alaa el Aswany nous transporte cette fois-ci dans la capitale égyptienne de la fin des années 1940.
L'Égypte de cette époque est dirigée par le roi Farouk mais dépend dans les faits du contrôle des britanniques.

Alaa el Aswany prend pour cadre de son roman, l'automobile club du Caire, lieu élitiste créé par les anglais et fréquenté par Farouk. le roi aime y passer ses soirées à jouer et à boire. L'ensemble des serviteurs du club travaille sous l'oeil implacable d'El-Kwo, le chambellan du roi.
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Un livre dans la lignée de l'immeuble Yacoubian, même style, même cadre égyptien, et même plaisir de lecture. Une belle galerie de portraits dans cette Egypte qui s'éveille et s'apprête à se libérer de son roi décadent et du joug britannique.
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1940. La famille Hamam quitte la Nubie pour s'installer au Caire. Abdelaziz travaille à l'Automobile Club dirigé par Mr Wright, un anglais. Outre le salaire qui n'est pas mirobolant, les conditions de travail sont pour le moins éprouvantes ; ce n'est pas tant le travail en lui-même qui est difficile mais plutôt le caractère d'El-Kwo, chef des employés et chambellan du roi. Il a la main leste et l'humiliation facile ; les claques pleuvent par l'intermédiaire d' un de ses sbires et personne n'oserait s'offusquer.
Le père de famille décède. Dès lors, la confrontation à la réalité pour ses enfants et son épouse est difficile. Sa veuve apprend qu'elle ne bénéficiera d'aucune retraite et les études de la fratrie sont donc compromises. Il va falloir que les enfants subviennent aux besoins primaires de la famille en allant travailler........à l'Automobile Club.

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Ce roman décrit des hommes et des femmes corvéables ; les travailleurs égyptiens de l'Automobile Club n'ont pas les mêmes droits que les anglais et pourtant chacun tente de garder la tête haute. Les corps sont aussi à la disposition des uns et des autres. Tandis que de jeunes égyptiens sont payés par de vieilles anglaises pour avoir des relations sexuelles, la perfidie n'échappe pas à Mr Wright, directeur de l'Automobile Club qui s'en prend vertement à Mitsy sa fille lorsqu'elle refuse les avances du roi. Il est d'avantage outré par la réaction de sa propre fille qui a osé défier le roi plutôt que de ses propres manigances qui n'avaient pour but que de se faire bien voir auprès du monarque.
L'auteur met également en valeur les changements politiques qui s'opèrent dans la société : oser revendiquer des droits pour les travailleurs, remettre en cause la régence du pays et voir naître un parti politique.

J'ai bien aimé ce récité parsemé des propos des enfants Hamam.
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Sous occupation britannique, l'Égypte de 1948 vit les contradictions d'une cohabitation des moeurs occidentales avec la tradition égyptienne. D'un côté, les Anglais, leur morgue, leur sens du pillage économique orchestré mais aussi leur respect des droits de l'homme et une haute conception de la dignité du citoyen. de l'autre, les potentats locaux, le roi Farouk en tête, obèse et libidineux, son chambellan cupide et cruel El-Kwo, ses affidés intéressés et ambitieux. Coincés entre tout cela, des hommes pauvres, soucieux de nourrir leur famille, étudiants en difficulté financière, serviteurs onctueux ou prêts à se rebiffer, jeunes filles prêtes à être livrées en pâture au jeune roi affamé de sexe.

Nous sommes à l'Automobile Club du Caire, encore existant aujourd'hui, où se côtoient clients affamés de jeu et petit personnel. le directeur, l'Anglais James Wright, doit sans cesse composer entre la tradition locale et ses valeurs britanniques. Dur métier...D'autant que sa fille Mitsy rêve, elle, d'une autre forme de cohabitation anglo-égyptienne, sous le charme du jeune Kamel.

Le rom an fait vivre pour nous une famille de notables déclassée, venue de Haute-Egypte, réduite à un train de vie modeste mais digne. La mère, Oum Saïd, est une noble figure de femme, épouse et mère jusqu'au bout des ongles. Ses fils : Mahmoud, légèrement simple, se fourvoie dans un emploi de gigolo au petit pied, Saïd, l'aîné égoïste et cupide, et Kamel, étudiant, révolutionnaire engagé dans la lutte secrète contre l'occupation anglaise mais aussi contre l'inégalité des droits. Sa fille, Saliha, mariée puis divorcée d'un homme brutal, drogué et impuissant. de belles figures, des portraits nourris et attachants.

La vie du Club est le prétexte pour aborder les relations ancestrales de pouvoir entre notables et exploités, entre femmes et hommes, entre aînés et cadets. Il est tout de même ahurissant que l'humiliation suprême pour punir des rebelles au pouvoir royal soit de les affubler de voiles noirs comme des femmes.. ! Ce serait risible si ce n'était si scandaleux ! Là où la torture a tué, là où l'humiliation sous forme de gifle a fait mourir le mari de Oum Saïd, c'est le travestissement en femme qui semble affecter le plus !

Un livre intéressant comme un document historique, vivant et riche d'une histoire familiale attachante, qui soulève de multiples aspects de l'Égypte du roi Farouk au temps de sa jeunesse. En revanche, le début qui joue sur une apparition quasi fantastique de deux des personnages face à leur auteur, puis la remontée au temps de l'invention du moteur par Benz en Allemagne, viennent là un peu bizarrement, sans suite à la fin du roman, ce qui fait poser la question : pourquoi, exactement, cette entrée en matière ?

Mais dans l'ensemble, un bon roman, agréable à lire et très intéressant pour son approche de l'époque concernée.
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Le cadre de ce troisième roman de Alaa El Aswany se situe au Caire à la fin des années 40, c'est-à-dire peu de temps avant le coup d'état de 1952 qui renversera la monarchie sous protectorat britannique. On découvre les dessous et prémisses d'une rébellion dans une société engluée dans les hiérarchies et les despotismes injustes. Les espaces-temps de tous ses personnages se concentrent peu à peu tout en gravitant autour de l'Automobile Club d'Égypte. Ce lieu est hautement symbolique car il représentait alors simultanément la domination anglaise et la toute-puissance d'un roi corrompu et les liens pervers et complexes entre les deux.
Au fil d'une dizaine d'années, nous suivons l'évolution d'une famille composée de quatre enfants : Saliha, la soeur brillante mais à l'avenir compromis de par son sexe, Mahmoud, le frère au physique imposant mais un peu naïf, Kamel, l'étudiant engagé qui combat secrètement le régime, et enfin Saïd, l'opportuniste égoïste. le père, Adelaziz Hamam, est décédé sous les coups du redoutable chef des serviteurs de l'Automobile Club, El-Kwo, bras droit du roi, et la mère, Oum Saïd, est un modèle de courage, de stabilité et de tolérance. Chaque enfant empruntera un chemin différent, selon ses limitations, ses convictions, son caractère. À travers eux, on retrouve le destin des Égyptiens essayant de survivre tout simplement, en profitant du système colonialiste, ou bien engagés à lutter contre le despotisme et la corruption. L'Automobile Club est lui aussi divisé en deux types d'hommes : ceux qui décident de réclamer leurs droits coûte que coûte et refusent la notion de serviteur au profit de celle de travailleur, et l'immense majorité, fataliste, résignée et apeurée, qui considère les frondeurs comme de doux utopistes et préfère s'incliner devant le pouvoir injuste symbolisé par El-Kwo. le dénouement est d'autant plus tragique que, a posteriori, on sait la victoire des rebelles proches dans le temps : mais combien d'activistes ont dû sacrifier leur vie pour qu'elle se produise ?
Alaa El Aswany explore dans ce magnifique roman l'âme humaine soumise à la tentation, du sexe, de l'argent facile, face à une religion surpuissante et culpabilisatrice. Ses personnages sont humains, si proches de nous, même s'ils sont entraînés parfois malgré eux dans l'Histoire de l'Égypte : il y a des moments d'une vie ou de l'Histoire où il faut choisir son camp, comme les serviteurs de l'Automobile Club. Tous les rapports de force y sont décrits avec une grande subtilité et beaucoup d'humanisme, que ce soit les colonisateurs envers les Égyptiens, les hommes envers les femmes ou les parents sur les enfants.
Alaa El Aswany a utilisé la même structure littéraire que pour ses romans précédents, et, là aussi, elle fait merveille – impossible de lâcher le livre une fois commencée. Il fragmente les histoires individuelles en prenant soin de laisser le lecteur à chaque fin de séquence sur un irrésistible suspens. Peu à peu, tous ces parcours individuels, tels des morceaux de puzzle, semblent prendre un sens et fusionner en l'Histoire d'un pays à une période particulièrement palpitante.
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L'auteur a récemment publié ce roman tout à fait remarquable, dont l'intérêt égale celui qu'avait suscité "L'immeuble Yacoubian". Dans les deux cas, l'auteur se concentre sur un microcosme égyptien et, en dépeignant les nombreux protagonistes qui peuplent ces lieux, il esquisse une vaste fresque de la nation toute entière. L'Automobile Club d'Egypte (A. C. E.) a pour président d'honneur le roi lui-même, il est dirigé par J. Wright, un Britannique plein de morgue et il fait travailler des employés de tout rang, y compris de la plus humble origine; un chambellan impitoyable, nommé El Kwo, use et abuse de son pouvoir sur les employés. Avec ce petit monde, Alaa El Aswany déploie une large palette pour évoquer ce pays dans toutes ses composantes. L'action se déroule pendant les dernières années de la monarchie.
D'une manière étrange, ça commence par un prologue où deux des personnages créés par Alaa El Aswany lui apparaissent mystérieusement "en vrai". Ensuite le livre commence un peu poussivement et, au début, le lecteur peut se sentir un peu perdu parmi toutes les personnes qui apparaissent dans le récit et dont il n'a pas encore retenu les noms. Mais, très vite, on entre vraiment dans le roman qui se lit facilement; il a une structure de feuilleton. On suit la destinée d'Abdelaziz Hamam, venu au Caire parce qu'il se retrouvait ruiné, employé au A. C. E. qui, à la suite de diverses péripéties, décède en laissant sa famille dans le besoin. Mais ses enfants jouent un rôle encore plus important, notamment sa fille Saliha, une jeune fille douée qui finit par faire un mauvais mariage, et Kamel, un jeune homme intelligent et fin, qui participe activement à la résistance contre l'occupation britannique de son pays. Mitsy, proche du peuple égyptien (quoique fille de J. Wright), est une belle création de l'auteur. Par ailleurs, les difficultés et les travers de nombreuses autres personnes, jouant un rôle plus secondaire, sont aussi illustrés sans complaisance. Tout en montrant les spécificités de la société égyptienne de l'époque, Alaa El Aswany décrit plus généralement la nature humaine, avec ses grandeurs et ses petitesses.
Le roman est très prenant. Malgré sa longueur, le lecteur ne le lâchera pas car il s'immerge dans le foisonnement orchestré par l'auteur. On pourrait regretter que Kamel et Mitsy apparaissent comme des "héros positifs" trop parfaits; on note aussi l'admiration inconditionnelle du romancier pour le mouvement nationaliste (qui aboutira à la révolution de 1952), mais pourquoi pas ? de mon point de vue, "L'automobile Club d'Egypte" est indiscutablement le nouveau chef d'oeuvre d' Alaa El Aswany.
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