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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Olivia Elkaim, d'une plume précise et élégante nous conte le déracinement de ses grands-parents, de son père et des impacts insidieux, difficile à comprendre que celui-ci aura sur elle.
Je connaissais l'histoire de l'Algérie, des algériens, des colons, des harkis (avec le magnifique roman L'art de perdre d'Alice Zeniter) mais pas celle de ces juifs naturalisés français en 1870 alors qu'ils n'avaient rien demandé.
Considérés français, ils vont être sommés de quitter un pays aimé pour rejoindre un pays qu'ils ne connaissent pas et qui n'a pas envie de les accueillir.
Que cela est triste.
C'est histoire d'un déracinement douloureux comme tout exil.
Il est aussi questions d'identité, de courage, de ceux qui vont profiter de ces malheureux et de ceux qui vont les aider.
Un roman délicat et poignant.
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« Le tailleur de Relizane » est le grand-père d'Olivia Elkaim.
Elle nous raconte l'histoire de ce grand-père pendant la guerre d'Algérie puis son arrivée en France.
J'ai aimé ce récit de vie, avec la guerre, l'exil, la famille, les secrets ; tout ce qui fait l'existence d'un homme, Marcel.
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Faut-il croire à la loi des séries ?
Après "Un fils obéissant" de Laurent Seksik et avant "Memorial drive" de Natasha Trethewey, me voici en compagnie d'Olivia Elkaim et son "Tailleur de Relizane", lequel n'est autre que son grand-père.

Le livre est très beau, très touchant. L'autrice y évoque le destin singulier de Marcel Elkaïm et de sa famille durant la guerre d'Algérie. de son enlèvement par un commando indépendantiste en octobre 1958 à l'expatriation après les Accords d'Evian.

C'est peut-être la première force de ce roman. L'évocation de cette période de l'indépendance, de l'atmosphère qui régnait en Algérie, avec les espoirs des uns et des autres, sans jugement excessif. La description d'une installation - et non d'un retour, s'agissant d'une famille juive depuis longtemps implantée en Algérie - en métropole, avec la défiance des autorités et des habitants, la difficulté à refaire sa vie, la perte des racines.

L'autre force est de convoquer, d'évoquer, avec justesse et tendresse, les ancêtres, le passé d'une terre à laquelle on s'est attaché, en mêlant habilement les temps de la narration : la jeunesse du grand-père, la guerre d'Algérie, le destin contrarié en France de cette famille de Pieds-Noirs, et sa propre histoire. Elle qui a longtemps nié cette part de son passé avant de l'assumer enfin et de se reconstruire.

Une réussite.
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Je m attendais a une tout autre histoire, et au départ un peu déçue. Mais très vite l auteure a su m emmener sur les traces de Marcel et Viviane. La vie des pieds noirs , les angoisses et la tragédie de toutes ces familles qui ont dû partir , tout laisser pour sauver leur peau. Et , leur vie aussi en France qui n était guère plus brillante.
Ou était leur place?
Une partie de la grande Histoire que je connaissais bien mal, j ai passé un très agréable moment de lecture.
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A une période charnière de son existence, Olivia Elkaim ressent le besoin de renouer avec ses origines, avec le passé difficile de ses grands-parents, juifs algériens naturalisés français suite à la colonisation, dans l'obligation de fuir le pays pendant la guerre qui mènera à son indépendance pour venir habiter en France, qui ne les accueillera pas du tout avec humanité.

Ainsi, de recherches en recherches, de discussions familiales en discussions familiales, sans les principaux concernés, Marcel et Viviane, décédés depuis, la journaliste retrouve leur chemin, leur histoire, l'imagine parfois, par manque d'informations, entre Relizane, où Marcel était un tailleur réputé, et la France, les raisons qui les ont mené à faire ce chemin, pas du tout évident lorsque l'on est profondément algérien bien que naturalisé français par obligation, et les conséquences de ce chemin sur les enfants, dont Pierre, le père d'Olivia, pour qui les recherches vont aussi réveiller en lui un besoin de retour aux origines.

Un roman-témoignage touchant, qui décrit le parcours d'un pan de la population algérienne pas souvent évoqué, celui des Juifs Séfarades, pris, comme tout le reste de la population, entre deux feux, celui de ses origines, et ce que l'on a voulu lui imposer, tout en ne acceptant pas, ensuite, malgré les conséquences de ce que l'on lui a imposé, son exil forcé - ou les ravages de la colonisation, indéniablement.
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Que s'est-il passé pendant ces 3 jours où Marcel , en 1958, en pleine guerre d'Algérie, a été enlevé à Relizane, petite bourgade algérienne ? Marcel, c'est le grand-père d'Olivia Elkaim. Et avec sa femme et leurs 2 enfants, ils vont vivre et subir la guerre d'Algérie, l'exil en France et les conditions qui les attendent à leur arrivée.

Dans le tailleur de Relizane, Olivia Elkaim nous invite à vivre les conditions des pieds noirs qui ont dû fuir leur propre pays pour leur sécurité. Mais aussi, les conditions dans lesquelles ces pauvres immigrés ont été accueillis dans notre pays. En parallèle, l'auteure nous explique comment elle en arrive à retrouver ses racines.
Le texte est magnifique, poétique. J'ai aimé passer du temps avec Marcel et sa famille.

Merci Olivia Elkaim pour ce magnifique texte qui est une véritable ode à l'amour familial.
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Magnifique plongeon dans l'histoire familiale d'Olivia Elkaïm, dans leur lien avec L'Algérie. de 1950 au départ jusqu' au rêve de retour...

De quoi ça parle ? Relizane, pendant la guerre d'Algérie. Lorsqu'en pleine nuit, on frappe à la porte, Marcel, le grand-père d'Olivia Elkaim, craint pour sa vie et celles de sa femme et de leurs deux enfants. Olivia Elkaim retrace l'histoire de sa famille, l'exil des siens vers une France où rien ne les attend - ni confort, ni sympathie, ni même aucune aide administrative.

Une période de l'histoire sur laquelle je n'avais encore rien lu, et je suis très heureux d'avoir commencer avec celui-ci ! Témoignage sensible, émouvant sur 3 générations qui racontent leurs liens avec l'Algérie

Parce que c'est une histoire douloureuse, du départ à l'arrivée, c'est une histoire nécessaire qui se répercute encore aujourd'hui sur la migrations des peuples, l'accueil et la douloureuse adaptation. Une roman poignant à ne pas manquer
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Etonnante découverte que ce roman que je n'aurai jamais lu si je n'avais pas participé au Prix du meilleur roman des lecteurs Points (alors merci à eux de m'avoir sorti de ma zone de confort littéraire !).

L'autrice raconte ici son histoire qui a débuté en Algérie avec celle de ses ancêtres directs. Une histoire qui a fortement été impactée par la guerre d'Algérie puisqu'ils ont été contraints à l'exil par les pro-indépendance et qu'ils ont du fuir en France.

C'est cette partie que j'ai préféré dans le roman : non pas leur souffrance, mais la fresque historique que dessine l'autrice en nous dévoilant un pan méconnu de notre passé colonial, auquel mon propre grand-père a été contraint de participer sans jamais nous en parler par la suite. J'ai trouvé en ce récit un écho particulier avec notre histoire d'aujourd'hui. La famille Elkaim incarne pour moi ces migrants d'alors, rejetés par leurs terres et leur nation.

Les personnages et leurs relations sont aussi intéressantes : Marcel, celui que rien ne terrasse, Pierre l'intenable puis le revanchard, Viviane, l'éplorée. Je l'ai vraiment trouvé insupportable du début à la fin même si je crois qu'elle a subi sa vie plutôt que de la choisir. En tout cas, les personnages sont bien dépeints et attachants. On se plaît à suivre cette famille et à espérer une issue favorable pour eux.

J'ai moins apprécié le côté un peu nombriliste de l'histoire de l'autrice et les incursions sur sa vie personnelle surtout au vu de la distance qu'elle met avec ses personnages, pourtant membres de sa propre famille. Je me doute qu'il a fallu prendre du recul et des pincettes pour écrire ce récit familial mais cette plume distante m'a franchement agacée par moments.

Malgré ce point plus négatif, je recommande ce roman. Si vous êtes adeptes de romans historiques, foncez !
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Le Tailleur de Relizane est un récit transgénérationnel comme l'Algérie en propose, où la grande Histoire transforme la vie des individus et la destinée des familles. On pense notamment à L'art de perdre d'Alice Zeniter , à Au vent mauvais de Kaouther Adimi et, coté cinéma, à l'excellent Leur Algérie de Lina Soualem et à Marin des Montagnes de Karim Aïnouz.
Ce livre apporte d'abord un point de vue original et intimiste sur la guerre d'Algérie.
Il documente ensuite avec sensibilité et précision le traitement réservé par la France de de Gaulle aux pieds-noirs les plus modestes. Elle décrit aussi très efficacement l'évolution des relations au sein de la famille et montre comment, hyper-sensibilisée aux effets de l'Histoire, elle réagit bien plus qu'une autre à ses soubresauts, avec même la tentation de l'alya.
Le contexte socio-culturel dans lequel Olivia Elkaim insère précisément ses personnages (jusqu'à la chanson de J. Dutronc "J'aime les filles") m'a donné à penser que j'avais sans doute croisé cette famille...
NB. Marcel garde longtemps la clé de la maison de Relizane. Ceci rappelle un des symboles palestiniens de la Nakba...
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Entre roman et quête de l'histoire de sa famille, l'auteure nous emmène sur les pas de ses grands-parents, juifs français vivant en Algérie jusqu'en 1962.

Tailleur dans la ville de Rélizane, ville d'Algérie à une centaine de km à l'est d'Oran, Marcel, le grand-père de l'auteure, mène une vie sans problème avec sa femme Viviane et leur deux fils. Juif, bien intégré dans la ville, il ne prend parti ni pour la France, ni pour les indépendantistes. Naturalisé français, comme tous les juifs d'Algérie, par le décret Crémieux de 1871, il est respectueux de la France mais se sent aussi algérien.

Un soir d'octobre 1958, des hommes du FLN le kidnappent. Il croit sa dernière heure arrivée mais le voilà libéré avec une commande de costume pour les chefs et une protection de ceux-ci.. A partir de ce moment-là, il est vu comme un traître. En 1962 les exactions se font plus proches et il est obligé d'envoyer sa femme et ses enfants en France pendant qu'il essaye de vendre le mieux possibles les quelques biens qu'ils ont à Relizane.

Les voilà pieds-noirs, étrangers dans un pays dont ils ont la nationalité mais qui ne les reconnaît pas. Bafoués par l'administration, ils vont survivre dans des conditions très modestes.

Déracinement, exil, perte d'identité, blessure morale, difficile assimilation, mépris, désarroi ... pourtant la famille garde son humanité et sa droiture, mais que de combats !

L'auteure fait partie de la troisième génération, celle qui cherche à comprendre et se réapproprier son passé.

L'écriture est fluide, mêlant des anecdotes, des faits historiques et des histoires romancées.

Un témoignage édifiant et sensible, plein de sincérité, qui permet à l'auteure de renouer avec ses origines et qui nous donne un aperçu authentique du rejet et de la difficile intégration des pieds noirs dans les années 60.
Lien : http://lesfanasdelivres.cana..
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