Tu te trompes de vie Jeanne. Ta vie t'échappe.
De bourgeoise à bohème. Tu auras Amedeo et surtout des bas !
A Montparnasse, Dionysos a chassé Apollon, la vérité est dans les yeux blancs et les longs cous pliés par l'alcool et la drogue.
Ta vie tracée sur du papier vélin va se gaufrer sur le pavé urbain.
Le beau portrait, le laid chemin.
Emportée par la nuit, tu fuis le nid douillet pour les lits souillés.
Hébuterne, vive puis terne. Passion-Détresse-Sacrifice.
« Bonjouir », Modigliani sera l'unique amour éperdu de ta courte vie.
Attirance de la transe, du bien pensant au mal faisant, c'est enivrant à dix-huit ans.
Folle d'une autre vie qui te brûle les yeux, tu bois l'infini.
« Une tartine de confiture ? Abricot, framboise. » Pour faire passer la faim qui tenaille, la fin qui noue les entrailles. Aimer un écorché-vif, c'est « avoir le cul plus gros que le ventre ».
« Il n'y a jamais eu de place pour personne d'autre.»
Pour mon plus grand bonheur,
Olivia Elkaim m'a entraîné loin de mon canapé, dans des vies déjantées mais à l'abri, dans ce livre où vous êtes le z'héros.
Le zéro d'être passé à côté de ces vies qui font envie et qui se sont enfuies. Riquiqui.
C'est l'adrénaline qui parle. On ne se plaint pas quand on est plein.
En fait, je n'ai pas pu revêtir la peau de Jeanne, trop immature, trop irresponsable.
Ni celle d'Amedeo d'ailleurs, trop impulsif, trop bestial, trop extravagant.
Encore moins celle du frère de Jeanne, trop moralisateur, trop exécrable, trop rigide.
Sûrement pas celle de son père, trop étriqué, trop coincé.
Sans parler de sa mère, trop soumise, trop compatissante.
Je me suis borné à voleter, puis me poser sur leurs épaules, petit ange noir ou blanc, suivant mes sentiments.
« Enterre-moi à côté de lui. Une sépulture toute simple, mais à côté de lui, je t'en supplie, que mon âme n'erre pas, seule, dans l'éternelle attente de retrouver la sienne.»
Ce roman est très fort en émotions, je les ai bien vécues avec à mes côtés, mes âmes-soeur :
La passion, les rêves, la peinture, les livres, le vin, les rires fous, les droces dougues.
Le restant de ma vie.
« Où est la vérité ? Celle qui se cache derrière les yeux.»