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3,62

sur 3221 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
American Psycho est le genre de livre à ne surtout pas mettre entre toutes les mains. C'est le genre de livre où le talent de l'auteur est tellement incontestable qu'il pourrait provoquer des dégats...
Certaines personnes n'arrive pas aller plus loin dès qu'elles abordent l'aspect "horreur-porno" du livre, mais chez d'autres, cela fonctionne comme une drogue. Autant le dire tout de suite, je n'ai pas les mots pour décrire à quel point ce livre est horrible. Horrible mais fascinant. C'est probablement notre attirance naturelle pour le morbide qui nous incite à plonger dans ce tourbillon glauque mené par le jeune yuppie Patrick Bateman.
Le plus effrayant, c'est que les scènes de vie quotidienne sont justement aussi effrayantes que les scènes de massacre pourtant très réalistes et détaillées. Si on le caractère hypnotiseur de ces dernières est indéniable, elles paraissent presque moins malsaines que les centaines de détails qui témoignent de l'hédonisme, de l'égocentrisme et l'élitisme de ce milieu et plus particulièrement de ce personnage.
Au début, les deux parties (grossièrement, la partie "soft" et la partie "hard") sont clairement séparées. Puis, au fur et à mesure, sans que l'on s'en rende compte, les deux se mélangent pour former à la fin un mix de considérations esthétiques, de remarques mondaines et de pensées meurtrières (et le mot est faible).
Le plus surprenant, et finalement logique, c'est le contraste si fort entre le contrôle extrême de la partie "soft", et la barbarie sans limite de la partie "hard". Ce qui rend cela possible, c'est probablement l'égocentrisme du personnage.
Et au milieu de tout cela, et c'est aussi ce qui fait le génie d'Easton Ellis, de simples reflexions culturelles (comme les critiques des Talking Heads ou de Phil Collins) qui surprennent à peine tellement Patrick Bateman semble être régi par l'absurde d'une conscience en vrac.
On voit donc avec ce très très bon livre où peut mener la société de l'individualisme qui règne aujourd'hui, bien qu'ici elle soit poussée à son extrême limite... et accessoirement l'emprise que le morbide possède sur nos esprit, l'attraction et la facination qu'il exerce.
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On comprend sans peine le scandale provoqué par « American psycho » à sa sortie et il faut en réalité une bonne dose de résistance pour lire certaines pages absolument abominables de torture perverse.
Mais l'aspect pornographique et violent du livre ne doit pas faire oublier le style narratif exceptionnel d'Ellis qui peint avec brio la folie d'un homme dans un univers irréel représentant la quintessence de l'arrogance du pouvoir de l'argent tout puissant.
Plus qu'un énième roman trash sur les tueurs en série, « American psycho » est une description corrosive de l'absurdité, de la vacuité, de la superficialité d'un certain mode de vie occidental urbain centré sur un individualisme forcené.
Bateman est certes fou mais que dire de ses « amis », qui obsédés par leur poids, leurs fringues, leurs restos exotiques et leurs boites de nuit branchées qui ne perçoivent pas la réalité du super prédateur qui se tient devant eux chaque jour ?
Génie stylistique donc, Ellis excelle dans les longues descriptions absurdes d'appareils « high tech » des années 80 comme la chaine Hi-Fi, les crèmes de jour ou les carrières musicales de stars de l'époque comme Genesis, Whitney Houston ou Huey Lewis and the News.
C'est donc pour l'ensemble de ces raisons que je fais de « American psycho » est un chef d'oeuvre trash de notre époque !
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Excellent livre de Bret Easton Ellis que j'ai lu comme une dénonciation cynique du matérialisme des sociétés occidentales, des Etats-Unis en particulier.

Le narrateur, Patrick Bateman, est un golden boy, fleuron de l'Amérique triomphante. Beau, brillant, riche, sûr de lui, il est parfaitement intégré socialement et maîtrise avec brio les codes du monde dans lequel il évolue.
Le jour, il est un « killer » en affaires, la nuit, c'est un sérial-killer qui va au bout de tous ses fantasmes sans compassion ni remords.

En réalité, sa violence nocturne comble le vide de sa vie où triomphent l'argent et ses manifestations ostentatoires.
Bateman est le produit monstrueux du matérialisme et de l'individualisme forcené de la société dans laquelle il vit, qui a broyé la pensée, les sentiments et la morale.
Ses meurtres se répètent à l'infini si bien qu'il finit par faire sauter, une à une, les barrières de la conscience. Il lui reste encore le désir de faire rejaillir sa douleur sur les autres mais la machine se grippe peu à peu. Chaque journée se répète à l'identique. Il survit, prisonnier d'un éternel recommencement et d'une existence sans issue.

Un livre glaçant à bien des égards.
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Frédéric Beigbeder qualifie American Psycho de livre du XXè siècle. Parce qu'il a intégré tous les autres (je cite de mémoire).

Je me souviens, à la lecture du livre, m'être souvent exclamé "on a le droit d'écrire cela?"... Ce fut un choc. Quasi mystique.

Chaque page apporte son lot de déchéance humaine, de déshumanisation des rapports, de sentiments malsains... On s'enfonce au plus profond de la noirceur de l'âme (ou du manque d'âme) et on tourne les pages encore et encore.

C'est indescriptible. c'est le côté obscur des Etats-Unis... et même de l'être humain (même si le roman est clairement ancré aux USA). Je suis sûr que si on regarde les notations, on alterne les "4-5 étoiles" et les "1-2 étoiles" en quantité identique... parité qui me semble (vision ô combien subjective et personnelle) attester de ce que le roman ne laisse pas indifférent (sur le sujet, voir les commentaires). Cela dit, ce n'est pas le seul roman qui induit cela.

OK, il y a des moments qui s'étalent en longueur. Des scènes superflues (car on voit bien où veut arriver B.E. Ellis). Soit. Un peu comme dans C'est arrivé près de chez vous... même si la comparaison est osée. Mais je suis fan.
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Une lecture violente que l'histoire de ce meurtrier sans conscience, qui tombe dans la folie. Une folie qui n'est pas tout à fait la sienne finalement, mais celle du monde dans lequel il vit. C'est une quête à la standardisation, qui va lui faire perdre ce qui fait de lui un homme.
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Sexe, drogue, violence, pétage de plombs et échange de cartes de visite. Autant dire que ça aurait pu être un brulot de 100 pages nazes à souhait mais non c'est Bret Easton Ellis! C'est-à-dire une écriture qui vous agrippe et vous emporte dans un tourbillon linguistique grisant le tout en déconstruisant joyeusement notre petit monde occidental. Ça fait tellement du bien d'être mauvais, n'est-ce pas Patrick?
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Vous pouvez lire les livres les plus insoutenables sur le viol, la guerre, la drogue... Tant que vous n'aurez pas lu "American Psycho" vous n'aurez pas été réellement choqué ! Alternant très longues scènes où son personnage s'habille, commence les restaurants branchés, les cravates Armani, les gens dans les fêtes... et courtes mais régulières (et surtout originales) scènes de tortures et des meurtres, Ellis vous montre l'insoutenable avec ce personnage haut en couleur (joué par l'excellent Christian Bale... mais le film est gentillet par rapport au livre). J'en suis sortie assez traumatisée et pourtant j'ai aimé... C'est très étrange et pas à la portée de tous aussi bien parce qu'il y a des passages très gores mais aussi parce que un chapitre entier détaillant des habits de haute couture ou un album ça peut lasser ! Mais bizarrement on s'attache à ce personnage complètement taré et inhumain qui met un billet dans le gobelet de café d'un étudiante à croupi par terre et engueule et tue un sdf parce qu'il n'a pas cherché de travail...
Je ne sais pas si j'ai réussi à résumer ce pavé, mais peut-être que "Moins que zéro" de Ellis est plus abordable. Je pense tout de même que c'est un auteur à connaître !
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Un livre très dérangeant que j'ai hésité souvent à abandonner tant certaines scènes sont difficilement soutenables, mais il faut lire jusqu'au bout pour l'aimer. Une peinture d'une certaine société américaine (yuppies) bien bien loin de nous faire rêver.
Une lecture qui laisse des traces longtemps après avoir refermé ce livre j'y repense encore.
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Un livre majeur; mais ce n'est pas une histoire de tueur en série.

C'est un roman noir et une critique sociale acerbe de la société américaine,
Patrick Bateman est un trader, l'incarnation du Nouveau Rêve Américain : il est jeune, élégant, richissime, vaguement cultivé, séduisant, bref cette espèce d'idéal type du capitalisme à l'américaine employé à Wall Street,

Mais il est aliéné, aux deux sens du terme.

ILse rend compte du vide de sa vie. IL essaie de le remplir en passant son temps libre à lister avec une avidité inquiète ce que portent les personnes de son entourage : il est d'ailleurs arbitre des élégances ; de longs passages sont consacrés à la description de ses soins quotidiens du visage, à la matière de ses costumes dernier cri, à ses séances d'UV, à la confection jalouse de ses cartes de visite, à la recherche du plus récent parmi les appareils techno les plus chers, au menu des repas pris dans des restaurants les plus à la mode : « pizzas à la daurade », « hachis d'espadon à la moutarde de kiwi », « muffins à l'avoine et au son...
Et comme cela ne suffit pas, il se rêve tueur en série, l'autre héros de l'Amérique.
Il se rêve, car il sombre dans la schizophrénie. Ses meurtres n'existent que dans son imagination. D'ailleurs ils ne sont qu'un tissu d'invraisemblances,
Sinon comment expliquer qu'il ne reste aucune trace de ses crimes particulièrement sanglants dans son appartement,et que sa femme de ménage ne s'aperçoive de rien le lendemain?
Comment expliquer qu'il n'y ait aucune enquête policière?
Patrick BATEMAN assassine dans son milieu et son cercle d'amis ; et pourtant personne ne s'aperçoit que des personnes parmi eux ont ont disparu.

A ce sujet, l'auteur écrit dans LUNAR PARK: « il n'y avait personne dans le monde réel qui fût aussi dérangé et vicieux que ce personnage de fiction. de plus, Patrick Bateman était un narrateur notoirement indigne de confiance et si vous aviez réellement lu le livre, vous en veniez à douter que ces crimes aient été commis. Il y avait des indices insistants qu'ils n'existaient que dans l'esprit de Bateman. Les meurtres et la torture étaient en fait des fantasmes nourris par sa rage et sa fureur contre la façon dont la vie était organisée en Amérique et la façon dont il avait été – en dépit de sa fortune – piégé par ça. Les fantasmes étaient une échappatoire. C'était la thèse du livre. Ça parlait de société, des modes et des moeurs, et non de découpage de femmes. Comment quiconque avait lu le livre ne pouvait voir ça ? « »

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En ces temps précieux, la beauté est d'une laideur ! Un mannequin longiligne au nez droit, et aux épaules triomphantes avec son bracelet argenté à la main sentant bon le costume trois pièces avance sur le podium dans une totale et infinie froideur. La laideur est, elle, la beauté d'une dame isolée de tous qui crève dans la rue désormais entourée d'une certaine idée de chaleur, les passants qui s'inquiètent pour elle, autant que pour eux, comme un miroir reflète le futur de ce que pourrait être votre propre sort. le mix des deux donne une classe moyenne qui fermente et suinte le parfum de la médiocrité de vouloir s'élever malgré un destin franchement nauséabond et tous les coups du sort. le tout donne un état, un royaume, une plume qui cherche à vaincre la vie, et un auteur, à triompher sur la mort. La célébrité est une buse. L'homme restant inconnu à la face du monde, son éternel retors. Peut-être qu'au ciel tout le monde est célèbre et qu'on parle d'humilité, de don, et d'oubli de soi, comme certains ici-bas, fête les morts. le vivant est un roi mort qui s'ignore. La vie est une porte qu'on essaie d'ouvrir avec le petit pied de biche du bavardage intérieur. La clé silencieuse du cadenas passe par l'écoute.

Pout tout le reste, ce livre est un immanquable, non pas à lire mais à expérimenter...

Et a voir absolument, le docu arte sur Bret Easton Ellis tres bien expliquant pourquoi et comme ce livre a paru, et qu'il en a vraiment chié...
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