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3,62

sur 3222 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Voilà un roman dérangeant, hors normes, tant pour la forme que pour le thème.

Le héros, Patrick, en est le narrateur.
Plein aux as, habile spéculateur boursier, il est obsédé par le luxe, les marques, le "bon" goût dans le choix, maniaque, de ses tenues vestimentaires "uniquement de marques", par la recherche incessante des restaurants les plus branchés, des groupes musicaux et des chanteurs dont il est de bon ton de tout connaître, des personnes qu'il faut fréquenter et dont il faut savoir tout ce qui les concerne, des femmes avec qui il convient de coucher, et aussi des drogues qu'il est nécessaire de consommer.
Patrick Bateman, selon l'expression consacrée, est un "golden boy", dont la principale occupation, outre le fait d'effectuer des transactions juteuses, est de se faire voir.
Patrick Bateman est donc un personnage public.
Mais il y a deux Patrick Bateman...
Sorti de la lumière clinquante des endroits à la mode, Patrick se transforme en un autre type de maniaque, sexuel, sadique, sanguinaire.
On passe ainsi d'une scène de "salon où on cause", ponctuée de futilités, de mondanités, de déclinaisons pointilleuses des marques, couleurs, matières de cravates, de pantalons, de chemises, de chaussettes...à des récits hallucinants de tortures, de sévices sexuels, de dépeçages, d'anthropophagie...
Le roman est fait pour provoquer la nausée, incessamment, chapitre après chapitre, tantôt par les descriptions minutieuses des produits de consommation de luxe, tantôt par la fadeur des conversations de ceux de ce monde du paraître, de l'argent facile, du factice, tantôt par la haine que ces gens manifestent à l'encontre des pauvres, tantôt par le déferlement de cruauté, de sang et de sperme à quoi le lecteur est invité à assister.
Bret Easton Ellis est un des plus grands écrivains de notre époque.
Il montre d'une manière crue tout ce dont l'homme est capable.

Patryck Froissart
St Paul, le 5 novembre 2010
Lien : http://proesie.kazeo.com/
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Voilà un livre d'un auteur qu'on aime ou qu'on déteste. Ayant lu son dernier en date, Suite (s) Impériale (s) que j'ai trouvé décevant, revenons aux valeurs sures. Alors, certes, au premier degré, c'est l'histoire d'un serial killer. Au deuxième degré, c'est une charge contre l'Amérique des années 80-90, le règne de l'argent, de l'apparence lisse, où ce qui n'est pas propre doit disparaître. Au troisième degré, c'est le portrait d'un auteur, malade d'être seul, enfermé dans un rôle trash qui l'amuse. Avec énormément de style, des choix littéraires voulus, et des scènes de meurtres explicites, ce livre fait débat mais n'est pas en tous cas pas à mettre entre toutes les mains. A vous de voir.
Lien : http://black-novel.over-blog..
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Une façon sympathique et joyeuse de commencer 2024 (non) : la lecture d'American Psycho, où un jeune golden boy new-yorkais profite de la fin des années 80 pour dîner dans des endroits branchés, s'adonner au soin de sa peau grâce à une minutieuse routine, s'acheter des vêtements de luxe et torturer à mort des femmes.

Les critiques à l'égard du livre sont, ironiquement, des partis-pris de l'auteur : le discours insipide des personnages se confondent, comme eux-mêmes passent leurs temps à oublier et confondre les noms et les visages de leurs amis yuppies, photocopies les uns des autre ; les descriptions des vêtements luxueux sont si précises qu'elles en deviennent absurdes et inimaginables ; les chapitres passés à disserter au sujet de Phil Collins après la description morbide de la torture infligée à une prostituée ; les questions perpétuelles : Patrick va-t-il enfin obtenir une réservation au Dorcia ? Et finalement rencontrer son idole, Donald Trump
 
Évidemment, ces parti-pris, s'ils sont assumés, ne peuvent faire l'unanimité ; pour reproduire la vie répétitive, vaine et superficielle de la frange la plus fortunée de la société, Bret Easton Ellis se doit la décrire, et il s'y emploie avec beaucoup d'enthousiasme, dans un style sec et clinique. 

Ces descriptions ne se limitent pas à la garde-robe de Patrick et de son entourage, tous vice-présidents d'un établissement bancaire quelconque, mais s'étendent à la minutieuse torture qu'il inflige aux femmes. Au fur et à mesure du récit, alors qu'il s'enfonce dans une spirale de folie et perd pied avec la réalité, elles deviennent de plus en plus morbides et malsaines, et l'horreur malsaine commence à prendre pas sur le vernis clinquant de superficialité. Là aussi, le parti-pris semble évident : impossible de ne pas le lire comme une critique du machisme, de la brutalité sordide de ces hommes à l'air civilisé. 

A accompagner du film, bien sûr. 
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Grand roman dit-on. Dans son genre, je pense que oui. Je dois reconnaître qu'il s'agit d'un projet ambitieux. Bret Easton Ellis donne le temps au temps, c'est le moins que l'on puisse dire. Il dépeint à la perfection l'univers superficiel de la finance où seuls comptent les relations, l'apparence, et le réseau.


J'ai beaucoup aimé son souci du détail, l'importance accordée au style, au look, aux références, aux marques, une profusion de détails qui constituent une connaissance savante du chic new-yorkais et que Patrick Bateman élève quasiment au rang de science, tant ces toutes petites choses à priori sans intérêt déterminent la valeur d'un individu à Wall Street.


Triste monde. Une fois de plus dans ce roman, Bret Easton Ellis dresse avec une grande subtilité le portrait d'une société malade, où l'argent est roi, où aucune relation ne paraît saine et viable, où l'on est finalement très seul au sein d'un réseau de relations obligées. D'une page à l'autre, on a parfois l'impression de faire du lèche-vitrine dans un mall américain, tant le livre se concentre sur la société de consommation, et plus particulièrement sur l'industrie du luxe. Patrick Bateman, comme ses pareils y est aliéné. Il n'existe qu'à travers l'image qu'il renvoie, à travers ce qu'il porte, ce qu'il écoute, les clubs qu'il fréquente et les femmes qu'il voit. Cette société a fait de lui un être vide, transparent, tellement imprégné de l'obligation de réussite sociale qu'il ne peut tolérer l'affront d'un plus grand succès que le sien. En bon libéral, il tue ce qui touche au déchet, à l'échec social. Il supprime ce qui lui fait horreur et contraste de manière si insupportable avec ce qui le définie.


Sois riche, beau, bien habillé ou disparais, car ta vie ne vaut rien. En cela le roman est subversif, mais finalement, Bret Easton Ellis n'écrit-il pas clairement ce que l'upper class américaine fantasme tout bas. Tous ces SDF ruinent un peu l'ambiance non?
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C'est après avoir vu le film que j'ai décidé de sortir ce livre de la bibliothèque où il m'attendait depuis des années! Il y avait eu tant de bruit autour de ce livre que cela avait coupé mon envie de le lire! Mais le cynisme et la folie du personnage dans le film m'ont convaincue de lire l'oeuvre originale. Et là, quelle découverte! La détresse du personnage, son déphasage sont effrayants, bien plus que les scènes de sexe ou de découpage, sévices divers qui s'étalent sur plusieurs pages de suite mais qui ne représentent qu'une petite partie du livre.
Le monde des yuppies apparaît comme un monde superficiel où seule l'apparence (voir les longues et répétitives descriptions vestimentaires), l'avoir qu'on doit aussi ouvertement afficher comptent.
Patrick Bateman est un homme de pouvoir, riche, travaillant dans un cabinet avec une secrétaire qui gère ses réservations dans les lieux à la mode ou ses rendez-vous avec ses maîtresses. le jour, il donne l'apparence d'un homme d'affaire et le soir, il se libère de toutes ses chaînes et n'a plus aucune retenue. Il ne sait plus ressentir, il ne sait plus s'apitoyer, s'attendrir; ne sait plus jouir sans faire souffrir!
Le livre a surtout choqué par les scènes de meurtres mais ce qui est plus choquant, c'est la description d'un homme emblématique du capitalisme américain qui prend les êtres humains comme des biens consommables que l'on peut jeter après emploi! La misère est pour lui une sanction que les fainéants, les minables méritent. Voilà pourquoi il s'en prend particulièrement aux clochards!
Plus on avance dans la lecture du livre, et plus on se rend compte de la détresse de Pat Bateman. Quand il décrit à une serveuse les sévices qu'il aimerait faire subir à son corps, c'est un appel au secours; quand il dit à ses amis ce qu'il a fait de ses soirées, c'est la même chose. Quand il le dit à son avocat, celui-ci refuse de le croire! Il n'y a pas d'issue pour ce personnage et c'est d'ailleurs par ces deux mots que se termine le livre!
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Le plus grand succès de Brett Easton Ellis et on comprend amplement pourquoi. American Psycho est un roman fou, un roman violent, et malgré cela, on ne peut s'empêcher de dévorer les aventures de Patrick Bateman. le talent d'Ellis n'est plus à démontrer.
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Un choc littéraire, la façon dont B.E.E plonge le lecteur dans la tête d'un fils à papa, golden boy de Walt street qui est complètement paumé dans sa tête alors qu'inversement il est au top de la vie sociale new-yorkaise.Edifiant. J'avais déjà lu moins que zéro et suites impériales , on est un degré plus gore est plus fous dans cet opus (ce qui n'est pas rien vu le niveau des livres cités auparavant).
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Il y a dans ce roman des scénes de brutalité qui sont vraiment choquantes
Dans uns scène - dans mon édition allemande, à partir de page 398 - Patrick a invité deux jeunes filles, Christie et Elizabeth. Il a mis une drogue dans leur boissons pour les désinhiber. Patrick veut les voir faire l'amour. Les filles font des manières, mais après peu de temps ils font l'amour comme des bêtes.

Puis Patrick commence son travail - avec un couteau de charcutier. Il blesse les deux filles mortellement, ils les torture avec une brutalité bestiale et absolument perverse. A la fin les deux jeunes filles sont mortes, dépècées comme des cochons dans une charcutérie.

J'avais dû arrêter ma première lecture. C'était trop brutal.
Lecture absolument pour adulte.
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Ce livre est vraiment un cas à part. Un bijou. Un diamant au tranchant dangereux. Une merveille pleine d'horreurs.

Il est très malaisé de relater l'intrigue sans dévoiler le mécanisme qui fait vraiment le sel du roman. Disons qu'il a le New york des années 80 pour cadre. le personnage principal est un archétype du yuppie. Il est superficiel, riche, terrorisé.
Lien : http://toutpeutarriver.wordp..
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Patrick Bateman est jeune et beau. Patrick Bateman est riche. Patrick Bateman, Yuppie à Wall Street, est puissant et ambitieux. Patrick Bateman aime les soirées new-yorkaises, la drogue, le luxe et les bons restaurants. Mais Patrick Bateman aime également tuer, torturer et violer. Car Patrick Bateman est un tueur en série qui se livre dans ce roman, et il le fait sans faire montre de remords. le roman de Bret Easton Ellis est un véritable choc : c'est une critique virulente de la société aristocratique blanche américaine autant qu'un thriller nihiliste. L'auteur va si loin dans sa démarche que des scènes du livre sont presque insoutenables. On aime ou on déteste.
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