Ellory n'a pas son pareil pour écrire un roman si noir, une véritable tragédie.
Tragédie : événement funeste, drame, catastrophe.
Car c'est bien d'une tragédie dont il est question dans ce magnifique livre.
Deux époques un chapitre sur deux. Un livre à plusieurs voix donc.
Quelle beauté que cette écriture forte, habile, efficace.
Si efficace.
Que l'homme est faillible.
Tous ces sentiments gâchés, piétinés, perdus à jamais.
Oui, une véritable tragédie, avec ses morts, ses meurtres, cette malchance qui colle comme un chewing-gum. Cet appât du gain aussi.
Alors oui, ce pavé fait pas loin de 500 pages.
Alors oui, ce n'est pas gai.
Mais quel bonheur que ce roman !
Vous y croiserez deux frères, pas aimés de la même façon par leur père, et tout ou presque part de là finalement.
Vous y croiserez de bien beaux sentiments, francs, droits et honnêtes.
Vous y croiserez un shérif brutal, bien immonde, bien corrompu, le frère mal-aimé, jaloux de son frère cadet Evan.
Vous y croiserez une femme, Rebecca, déchirée et déchirante, ne sachant plus très bien choisir entre deux hommes, ces deux frères ennemis.
Vous y croiserez une femme, une mère internées de force par ce si gentil shérif.
Enfin, vous y croiserez l'amour sous toutes ses formes, les sentiments poisseux et douloureux.
Et puis on y croise la résilience, surtout à la fin, de cette jeune femme, Sarah, qui aurait pu se perdre mais qui a réussi sa vie, elle.
Car peut-on réussir sa vie lorsque l'on n'a pas été aimé comme l'on aurait dû ?
Personnellement je ne le crois pas.
Ce roman noir, si noir, ne vous laissera pas indifférent.
Il est de ces livres comme des films, il y en a qu'on oublie aussi vite que la chute d'une pierre dans un puit, et puis d'autres qu'on garde en soi à jamais.
C'est de ce livre-ci dont il s'agit, vous l'aurez deviné.
À lire sans hésiter.