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4,07

sur 1210 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Sèche comme une pomme de pin tombée depuis six mois de son pin. Aussi peu inspirée qu'après la lecture d'un essai sur la physique quantique ou l'audition d'un discours de deux heures par un homo politicus lambda.
Je viens de fermer Vendetta.
Mais cornouille! Que puis-je en dire si je m'abstiens de le raconter?

Je n'ai pas adoré et je n'ai pas détesté. Je n'ai pas succombé mais je ne me suis pas agacée. Pourtant… Tout de même… C'était un livre avec des pages pleines de mots. Plein de pages. Plein de mots. Et des chapitres. Et des paragraphes. (Mine de rien je remplis mon petit billet). Au milieu, des signes de ponctuation. le tout imprimé en noir sur papier blanc.
Je transpire. Mes doigts se tétanisent sur le clavier. Mes neurones s'affolent. Allons! Allons! Il faut se motiver. Alors ce bouquin, c'est… Euh…:

- une histoire de la mafia aux Etats-Unis? Un peu mais pas vraiment. L'ambition de la fresque historique se délite au fil des pages. La multiplication des noms des familles italiennes ne suffit pas à répondre aux exigences de l'Histoire. Les détails accumulent les personnages mais nagent dans un fond inconsistant.

- Un face à face tendu entre un tueur mafioso mais Cubain et un flic qui foire sa vie familiale à bien trop picoler? Un peu mais pas vraiment. le face à face vire au monologue, à la confession complaisante d'un sexagénaire qui ne cause pas mais disserte tel un prof d'université. Ellory écrit bien. Oui. Mais il donne ses mots à son personnage, oublieux que le personnage doit lui donner ses mots.'

- Une enquête policière? Un peu mais pas vraiment. On se fiche rapidement de savoir où est Catherine Ducane, indifférence apparemment partagée par R.J. Ellory. Qu'un bataillon de flics du FBI soient sur les dents semble lui suffire.

Enfin, la Louisiane d'Ellory (anglais) ne ressemble guère à la Louisiane de James Lee Burke. L'une est un décors peint, l'autre infiniment incarnée. Je préfère les bayous, les orages pourpres, la moiteur solide de l'auteur américain, la difficile cohabitation entre blancs et noirs.
Vendetta c'est plein de mots, plein de pages au service d'une certaine superficialité. Trop d'ambition tuerait-elle l'ambition?
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J'ai hésité quand au nombre d'étoiles à lui attribuer... Mais vu que les étoiles doivent être entières et pas à moitié, j'ai conclu par un 3 étoiles "parce la fin le vaut bien".

Mitigée... Voilà ce que je pourrais dire de moi après cette lecture. Pas déçue, pas enchantée, pas désenchantée,... Tout en sachant que cela valait le coup de le lire et que le final m'a troué le c**.

"M'sieur l'agent, j'vous jure que j'm'attendais pas à ça en commençant ma lecture".

Et je m'en vais éclairer votre lanterne, si vous me permettez :

Au départ, le récit commence sur un crime pas banal, un peu trash, même, et des flics qui ne savent pas trop où ce meurtre va les mener.

Le corps a été découvert dans le coffre d'une Ford Mercury Turnpike Cruiser (construite en 1956, moteur V8, 290 bourrins, excusez du peu !).

N'escomptez vous promener dans cette voiture, le macchabée - dont le coeur fut arraché - laissait couler ses fluides corporels depuis quelques jours...

Un bon départ pour un bon thriller, quoi.

Ensuite, ils apprennent que le mort était le garde du corps de la fille du gouverneur et que cette dernière s'est donc faite enlever. Non, pas de demande de rançon pour le moment. Oups...

Un homme, qui se dit le ravisseur, prend contact avec eux - après les avoir laissé mariner dans leur jus - et il demande que Ray Hartmann soit présent à la Nouvelle-Orléans le lendemain et qu'ils ont intérêt à se magner le cul.

Bref, tout baigne, c'est du pur polar. Jusque là...

Après une biographie détaillée de cet obscur fonctionnaire appartenant à la sous-commission sur le crime organisé, alcoolique de surcroit et séparé de sa femme, le récit va ralentir avec l'apparition du fameux Ernesto Pérez, le ravisseur, paisible vieux monsieur, ou presque.

C'est à cet endroit précis que le roman prend une toute autre ampleur.

Monsieur Pérez va leur causer de sa vie et ils ont intérêt à l'écouter sinon il gardera le lieu de détention de la fille secret.

À travers sa confession ahurissante, le vieil homme nous parler de sa vie, de son enfance, de son premier meurtre et de tous les autres qui ont suivi, retraçant ainsi l'intégralité de son C.V en tant que "tueur" pour l'entreprise nommée "Mafia" et ses quelques "essais" concluants avant.

Ben oui, faut bien se faire la main, non ? Nous avons tous commencé au bas de l'échelle, non ? Pérez aussi.

Dans son récit, c'est tout L Histoire (avec un grand H) de la Mafia qui est passée au crible. En la petite entreprise ne connaissait pas la crise.

Instructif ? Oui, mais... profusion de détail nuit à l'histoire. Encore un peu et nous avions droit à la marque de son slip et à la couleur de ses chaussettes.

Pourtant, ce genre de récit sur les organisations criminelles, j'adore ça. Mais là, j'ai eu un peu de mal à un certain moment.

Cela ne tient pas aux personnages, non, ils sont innocents. Hartmann est bien étoffé, c'est un personnage bien travaillé. Quant à Pérez, on devrait le haïr et bizarrement, on ouvre la bouche pour l'écouter nous raconter les belles histoires mafieuses de l'oncle Ernesto.

Ce récit ultra noir et plus que négatif de l'Amérique de la seconde moitié du XXe siècle, fourmillant de références historiques sur la pieuvre, cela aurait dû me captiver sans que je ne lâche le livre.

Hélas, c'est vers la page 328 que j'ai cédé à la désolation et que j'ai passé des pages, ne reprenant le cours du récit vers la 550. A partir de là, je ne l'ai plus lâché et je dois que le final était magnifique !

Plus que inattendu, il était à la hauteur et j'en suis restée comme deux ronds de flan. Mon seul regret sera d'avoir décroché dans ma lecture. le plat était trop consistant.

Dommage, il y avait moyen d'enrichir ma culture mafieuse.

Je retiendrai une phrase : "Quando fai i piani per la vendetta, scava due tombe : una per la tua vittima e una per te stesso".

Si tu cherches la vengeance, creuse deux tombes… une pour ta victime et une pour toi.

Livre lu dans le cadre du challenge "Thrillers et polars" organisé par Liliba.
Lien : http://the-cannibal-lecteur...
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Un homme est retrouvé dans le coffre d'une voiture, c'est le garde du corps de la fille du gouverneur de Louisiane. Ernesto Perez, ancien tueur à gages, se rend à la police. Il révèlera où se trouve la jeune fille dès qu'il aura raconté toute sa vie à Ray Hartmann. Imperturbable à l'impatience des policiers, il dépeint une vie pleine de haine, de violence mais aussi d'amour et de perte.

Un suspens monte lentement dans une ambiance un peu angoissante : l'attente de Ray Hartmann pour retrouver sa femme et sa fille après une séparation, la vie de la fille qui ne tient qu'à un fil. Sans compter qu'on veut savoir : pourquoi Perez a-t-il choisi Hartmann ? L'auteur fait un mélange aigre-doux de mafia, violence et drogue avec ceux d'amour, famille et … une fin épicée. La froideur et l'insensibilité d'Ernesto m'ont mise mal à l'aise et les longueurs incommodée mais Ellory maitrise son sujet et manipule bien son lecteur en tirant les liens invisibles entre les différents personnages.
(Lu pour les Assises Internationales du Roman en 2012)
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Décidément, je n'accroche pas plus que cela à Ellory.

Trop de longueurs, trop de 'on-tourne-en rond' et des 'je-te-répète-ceci ou cela'.
Le démarrage est ici d'une lenteur d'escargot rhumatisant, trois équipes d'enquêtes refaisant les mêmes constatations.

L'histoire n'est pas fort crédible, comment le FBI, avec les agents abrutis que l'auteur nous décrit, accepte de se faire temporiser ainsi pour se faire conter une histoire, fût-elle de la mafia. Et pourtant, cela se lit jusqu'au bout. Par curiosité de voir comment l'auteur va démêler tous ces fils. S'il va être bon ou méchant avec ce pauvre enquêteur dépêché pour écouter le vieux mafieux. Et il y arrive assez bien.

Ce n'est pas mal écrit en fin de compte, sauf que l'on peut enlever deux cent pages au bas mot.
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Encore une fois, après "Seul le silence", j'ai été transportée. Par ailleurs, cette fois-ci, ce fut dans un univers beaucoup plus obscur, complexe. Un scénario extrêmement bien mené.

On est en Nouvelle-Orléans, en Louisianne, ou du moins, c'est à partir de là que cette histoire sordide connaît ses prémices. La fille du gouverneur, Catherine Ducane, est kidenappée et les grands moyens sont mobilisés pour la retrouver.

Ellory sait, encore une fois, exprimer toutes les idées sombres pouvant flotter dans les pensées de ses personnages.

On retrouve aussi la mafia, les "familles", où l'on peut être loyal et impitoyable à la fois. Loyal envers les gens du même sang, et impitoyable envers tout autre corp étranger.

Mais alors que je songeais à abandonner ce livre en plein milieu devant toutes ces petites histoires périphériques de mafieux dont il a été fait étalage, j'ai soudain commencé à percevoir quelques indices par-ci par-là qui m'indiquaient que le dénouement ne pouvait être que phénoménal.

Je ne regrette absolument pas de m'être accrochée quand ça devenait lent. Une lecture que j'ai trouvée conforme à sa réputation. Donc en gros, j'adore.
Lien : http://larevuedecolette.blog..
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De ce livre dont on m'avait dit le plus grand bien, je retire une impression assez mitigée.

J'ai trouvé pas mal d'éléments assez clichés, notamment tout ce qui concerne Ray Hartman. le flic alcoolique perdu entre les affres de son boulot et une vie sentimentale foireuse, entre les affreux-vilains-méchants-pas-beaux qu'il travaille à traquer et une épouse chiante et déçue prolongée d'une gamine choupinette (mais déçue aussi par papa, tiens), c'est un peu lassant, à la longue. Et les questionnements existentiels à la mords-moi-le-noeud sur la responsabilité, la culpabilité et la famille, ça peut vite devenir lourd.
Tout ce qui concerne Ray Hartman, de fait, m'a un poil cassé les pieds. Et puis, il faut bien le dire, le FBI passe un peu pour une bande de branques. Je ne suis pas du FBI, moi, mais face à une disparition, j'essaierais d'enquêter sur le disparu, sa famille et ses relations, plutôt que m'obstiner à chercher des empreintes digitales là où l'auteur nous a dit cinq fois qu'il n'y en avait pas. Et que ces braves gars ne soient pas capables de deviner ce que j'avais compris depuis 50 pages avec les mêmes éléments qu'eux, ne me donne pas une très haute opinion de leurs capacités cérébrales. Il faut dire que leur manque de neurones sert tellement bien le scénario...

Et pourtant... je l'ai dévoré avec un plaisir certain, ce livre. Parce qu'à côté du flic "boire ou se r'produire, il faut choisir", il y a un portrait de gangster assez fascinant. Non entièrement dénué de clichés et de lourdeurs, lui aussi, mais assez ambigu, assez stylé, pour faire oublier ses défauts. Parce que la fin, même si je l'ai devinée trop facilement, me plait quand même beaucoup.
Et parce que, s'il tombe parfois dans la philosophie de comptoir et qu'il a une fâcheuse tendance à se répéter, Ellory sait aussi très bien écrire. Ses descriptions de la Nouvelle-Orléans, pleines de parfums et de bruits, lourdes d'humidité et de malaise, m'ont totalement fascinée. C'est d'ailleurs peut-être ce que j'ai préféré dans ces pages.
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Après un départ un peu difficile où les nombreux détails apportés (affaire qui passe de main en main, anecdotes sur les personnages que l'on découvre juste…) coupent un peu le rythme, je me suis laissée porter par l'histoire.
L'idée est sympa et originale : sous fond d'enlèvement, un tueur à gages vient manipuler le FBI pour se venger de la mort de sa femme et de sa fille. Il devient presque attachant malgré sa cruauté.
Je m'attendais à une immense découverte coup de coeur (il faut dire que les gens en parlent beaucoup) et je me retrouve finalement avec un simple bon moment.
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C'est un livre un peu vexant que voici. On a l'impression qu'en retirant ...allez, mettons un tiers, ce pourrait être un bon bouquin.
A la place, il y a de très bons passages mais noyés dans un texte bien trop long, surtout pour quelqu'un qui ne s'y connaîtrait pas dans les grandes affaires criminelles des cinquante derrière années aux USA: mafia, syndicat, assassinat célèbre...
Le personnage du vieux tueur finit par devenir sympathique, meurtres ou pas, tellement le héros semble incapable de se secouer un peu et si la fin m'a énormément plu, et surprise, j'avoue une certaine difficulté à arriver jusque là.
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Depuis de très nombreuses années, je lis encore et encore, découvre sans cesse de nouveaux écrivains, navigue selon mes envies ou les circonstances entre différents genres (autobiographies, faits réels, sujets d'actualité, romances, fictions...) mais, à un moment donné, j'en reviens toujours aux thrillers et autres romans noirs qui suscitent incontestablement mon intérêt.
Après avoir parcouru ces quelques lignes d'introduction, vous comprendrez aisément pourquoi je n'ai pas pu décliner l'invitation de ma chère amie Nathalou93 à l'accompagner dans la lecture de « Vendetta », roman policier de R.J. Ellory publié en France en 2009 par les éditions Sonatine.
J'avais déjà entendu parler de ce romancier britannique. Au sein de la blogosphère littéraire et plus particulièrement dans le cercle des amateurs de polars, il s'est fait une belle réputation en mettant en scène une Amérique meurtrière au travers de ses oeuvres dont certaines ont connu un succès retentissant. Je pense notamment à « Seul le silence », lauréat du prix Nouvel Obs/BibliObs du roman noir 2009. A force de lire des commentaires élogieux à son égard, je me devais de sauter le pas. J'attaquais donc ce texte avec motivation et curiosité, me demandant s'il allait être à la hauteur du talent présumé de son auteur.
A la sortie, je confirme que, sans approcher le coup de coeur, je ne regrette pas de m'être lancée dans l'aventure même si j'y ai trouvé de la lenteur. Si tout n'est pas parfait dans cet écrit, force est de constater que globalement il mérite d'être lu.
Je publie donc cette chronique en espérant qu'elle soit constructive, suffisamment étayée et qu'elle vous aide dans vos choix futurs.
Les premières pages faites d'une narration détaillée que je qualifierai de foncièrement visuelle montre le sens de la mise en scène de Roger Jon Ellory. En ouvrant son roman non pas par la description d'un meurtre ou d'une scène de crime mais plutôt sur une magnifique représentation de la Louisiane qui incite à l'évasion, il fait dans l'effet de surprise. Convier ses lecteurs à suivre une affaire criminelle en leur donnant d'emblée envie de voyager. Bien vu, Il fallait y songer !
Après cette surprenante mais non moins agréable entrée en matière, nous pénétrons dans le vif du sujet puisque, par un samedi soir d'août 2006 à la Nouvelle-Orléans, un cadavre victime d'un véritable carnage est retrouvé dans un coffre de voiture. Quel est-il ? A-t-il un lien avec Catherine, la fille du Gouverneur de l'Etat, enlevée récemment ? Mandaté, le FBI investigue.
Vous croyez que cette histoire est cousue de fil blanc ? Détrompez-vous… L'enquête prend rapidement un tour imprévu : le kidnappeur, Ernesto Perez, se livre aux autorités et demande à s'entretenir avec Ray Hartmann, un obscur fonctionnaire qui travaille à Washington dans une unité de lutte contre le crime organisé. À cette condition seulement il permettra aux enquêteurs de retrouver la jeune fille saine et sauve. Dépêché sur place, l'employé doit alors obtempérer. C'est le début d'une longue confrontation entre les deux hommes, au cours de laquelle le ravisseur va peu à peu retracer son itinéraire, l'incroyable récit d'une vie de tueur à gages au service de la mafia, un demi-siècle de la face cachée de l'Amérique, de Las Vegas à Chicago, depuis Castro et Kennedy jusqu'à nos jours.
Quel est le véritable enjeu de cette rencontre ? Pourquoi Perez a-t-il souhaité qu'Hartmann soit son interlocuteur ? Tandis que s'engage une course contre la montre pour récupérer la demoiselle et que, dans l'ombre, la mafia et les autorités s'inquiètent du dialogue qui s'établit entre les deux hommes, Ray ira de surprise en surprise jusqu'à l'étonnant coup de théâtre final. Quelle sera son ampleur ? Sur quoi va-t-il déboucher ? le rapt sera-t-il résolu ?
Vous trouverez les réponses à ces interrogations lors d'un périple qui vous conduira sur cinquante ans au sein même de la Cosa Nostra. A vous de décider.
Livre obscur de près de sept-cents pages qui mêle avec brio enquête, suspense et questionnement. Les collusions entre la Mafia et les politiques ressortent à merveilles et sont explicites.
Il est en outre le siège d'une réflexion sur les capacités de quelqu'un à incarner la violence mais paradoxalement à donner autant d'amour.
Si cette lecture est plaisante, elle n'en est pas moins trop lente par moment. L'intérêt s'étiole au milieu de la confession, avant de reprendre, heureusement, sur la fin. J'estime que le ravisseur se complaît trop dans son rôle de confesseur au détriment de la résolution du rapt qui progresse à petits pas. Peut-être quelques feuilles en moins auraient été bénéfiques ? Point négatif qui ôte deux étoiles.
Les acteurs qui apparaissent tout au long du récit se composent d'individus ayant existé réellement mais aussi de personnages issus de l'imagination du faiseur de livres. Bien qu'ils soient pléthore, seuls Ernesto Perez et Ray Hartmann ont vraiment trouvé grâce à mes yeux. Les autres ne m'ont pas impressionnée. Ils leur manque, selon moi, de l'amplitude, du charisme, une authentique présence. A l'exception, peut-être, de Don Calligaris.
Nos deux héros principaux suscitent de l'intérêt. Ils sont étoffés, magnifiquement dépeints et m'ont arrachée de l'empathie.
Nous assistons à un sensationnel face à face entre un officier de justice en proie à ses démons et un ancien homme de main mafieux qui, parvenu au crépuscule de sa vie, n'hésite pas à se raconter intimement. En évoquant avec méthodologie, clairvoyance et honnêteté les actes barbares dont il s'est rendu antérieurement coupable, il ne cherche pas l'absolution mais expose les raisons qui l'ont conduit à agir ainsi.
Au fur et à mesure de son dévoilement, nous sommes obligés de nous demander si ce sont les choix effectués ou non effectués qui rendent un être humain violent ? Est-il responsable de tous ses actes ou a-t-il des circonstances atténuantes ?
J'ai profondément aimé le respect qui s'installe entre eux au fil de leurs échanges. Ils me sont apparus comme des êtres complexes, troublés, abîmés mais également intelligents car conscients de leur situation respective. Ils ne laissent pas insensible.
Portrait élaboré des villes fréquentées. La Nouvelle-Orléans ou encore La Havane sont décrites de manière vivante, gaie. le sens des lieux transparaît joliment.
Prose ferme, dure. le sens du dialogue est assuré, rythmé et direct.
Dénouement bluffant, original que je n'avais nullement deviné.
En bref, bouquin sombre, machiavélique. Attention, certains passages peuvent choquer les plus sensibles. Nous sommes emportés, sur fond de fresque historique, dans un monde particulier. Tout en apprenant les rites, les codes des mafiosos, nous traversons à travers les évènements passés cinq décennies américaines. Côté informatif plaisant à sillonner.
Pour une première concernant cet homme de lettres, je dirai que c'est convaincant sans pour autant parler de triomphe. Il possède incontestablement un savoir-faire, une prédisposition à écrire de bonnes voir de très bonnes intrigues, finement documentées, capables d'attirer et de tenir en haleine tout un chacun.
A acquérir ? : Je vous le conseille. Cet ouvrage aborde habilement un demi-siècle de violences mafieuses. L'histoire, l'organisation criminelle et la politique sont parfaitement décrites, parfaitement liées pour une lecture des plus intéressantes.
En définitive, j'ai eu dans les mains un opus à trois étoiles. Je confirme que RJH représente un gage de qualité et qu'il vaut la peine d'être suivi.
Je suis d'ailleurs en route pour « Papillon de nuit ».





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Le pitch en 3 lignes... Nouvelle-Orléans, la fille d'un gouverneur est enlevée, son garde du corps sauvagement assassiné est retrouvé dans une voiture vintage sublime, l'enquête piétine et le ravisseur vient se livrer. Il acceptera de révéler où se trouve la fille à condition qu'on l'écoute raconter sa vie et comme confesseur, il choisit un type originaire de la Nouvelle-Orléans, exilé à New York, alcoolique et qui est séparé de sa femme et de sa fille...

OK, il y a plus que 3 lignes... mais le roman d'Ellory en fait 763 pages, quand on aime on ne compte pas, comme on dit.

S'engage alors un chassé-croisé, un jeu du chat et de la souris entre les deux hommes, mais également entre le tueur et le FBI, et entre ce tueur et certains de ses anciens commanditaires. le mafieux se présente comme un porte-flingue. Il se dévoile complètement.

Ellory alterne un chapitre de souvenirs avec un chapitre ancré dans le temps présent. Bonne vieille technique de narration rôdée et efficace... mais qui enclenche une certaine monotonie, pour ne pas dire une monotonie certaine.

Les 100 premières pages qui posent le décor semblent avoir posé un problème à beaucoup. Pas à moi. Ellory pose le décor. Il installe le cadre. Avec son ton direct, franc, cash. Ces 100 premières pages contiennent beaucoup d'éléments importants, qu'Ellory -en bon conteur- ne répétera pas directement mais qu'il rappellera indirectement dans les 100 dernières pages. Ellory est à l'image de Perez, le tueur, il construit un châtau de cartes, patiemment, strate après strate, c'est cérébral.

La Nouvelle-Orléans d'Ellory n'a rien de comparable avec celle de Burke, d'ailleurs, pour ces raisons. Là où Burke est viscéral, Ellory est cérébral. Burke nous ferait ressentir le Mardi Gras jusque dans nos moindres cellules, Ellory se contente de nous dire, "tiens, c'est Mardi Gras"... J'ai pensé à Ellroy... je ne suis pas le seul. Mais de nouveau, comparaison n'est pas raison. Là où Ellroy multiplierait les ellipses, changerait la structure du récit en alternant coupures de presse, rapports de police, modifierait l'optique en changeant de sujet... Ellory s'en tient à une seule approche...

Ce sont les pages 100 à 500 qui m'ont pesé... Car, elles n'apportent rien de particulier. Elles nous racontent 40 ans de mafia à Miami, Chicago, New York... Mais cela ne vaut pas un bon film de Scorsese ou le Parrain. Les choses deviennent intéressantes lorsque Perez se marie. Car le récit devient plus émotionnel. Il devient mari et père et se dévoile encore davantage à son vis-à-vis.

Car Perez ment. Dès le début, il ment. La force d'Ellory est d'arriver à nous faire croire qu'il est sincère, et cela marche parfois. L'autre tour de force d'Ellory est de nous amener à trouver ce type sympathique... Personnellement, je n'ai pas accroché sur ces deux points.

Enfin, une bonne partie de mon plaisir a été gâchée par le fait que j'ai vu venir la fin de loin. Je n'en tire aucune gloire, j'en suis plutôt ennuyé, voire énervé... Il est assez pénible de lire 250 pages en se disant "cela va se terminer ainsi"... et quand je dis 250 pages... mes intuitions datent du moment où Perez se rend à la police. Spoiler...

Au final, on passe un bon moment quand même. Mais j'ai déjà lu mieux.
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