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Le récit se passe aux alentours de 1640, alors que le Japon des Tokugawa a interdit le christianisme et ferme le pays aux étrangers (à quelques exceptions près) pour plus de deux siècles. le soulèvement des milliers de chrétiens de Shimabara et la sanglante répression qui s'ensuivit ne remonte qu'à 1637-1638 et plane tout le long du roman, encourageant les autorités à extirper les racines du christianisme de l'archipel.

A travers le périlleux périple du jeune père portugais Sébastien Rodriguès, Endô Shûsaku montre les persécutions conduites par le régime Tokugawa à l'encontre des chrétiens japonais.
Pourtant sa prose dépasse le cadre du roman historique par la description des doutes et des atermoiements du jeune prêtre. Il prend alors une tournure plus spirituelle et métaphysique. le cheminement du prosélyte devient un cheminement et une réflexion plus personnels sur la foi; le martyre, l'apostasie, l'existence même de Dieu...

Endô varie les genres dans son roman: débuté sous forme épistolaire, il se poursuit avec une narration neutre pour se clore sur des extraits de journaux personnels.
Le sujet de la persécution des chrétiens japonais est passionnant et assez rarement traité (ou peu traduit en français peut-être). Lui-même catholique, Endô nous fait découvrir cette période à-travers les yeux d'un Européen venu comme missionnaire au nom d'une foi proscrite.
Il n'est qu'à regretter quelques longueurs qui rendent la lecture de ce roman parfois lassante.
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Un peu difficile pour moi au départ de m'identifier et de trouver ma place dans ce roman. Pour moi, à qui la religion ne signifie rien, me retrouver dans une lecture où la religion chrétienne est si présente, c'est quelque peu déroutant.

Cependant, petit à petit, on s'intéresse aux sentiments des différents protagonistes et on se rend compte que les situations qu'ils vivent ne sont finalement pas tant liées à la religion et aux différentes croyances, mais davantage aux conflits d'idéaux quels qu'ils soient.

Donc on final c'est une lecture qui fait réfléchir, et bien que l'auteur soit chrétien, je n'ai pas eu l'impression qu'il ait cherché à me convaincre ou à me persuader de quoi que ce soit. Et je pense que c'est cela avant tout qui m'a fait apprécier ma lecture, le fait d'être libre de ma pensée et de ma réflexion.
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Japon, 1614, le shogun formule un édit d'expulsion de tous les missionnaires catholiques.
Sébastien Rodrigues et François Garrpe, pères missionnaires, se rendent au Japon où ils espèrent retrouver le père Christophe Ferreira qui aurait renié sa foi.
Ils y vivent dans la clandestinité. le père Rodrigues entretien une correspondance avec Rome. Les pères et les villageois chrétiens sont pourchassés, torturés et exécutés sous l'ordre de Inoue, seigneur et gouverneur de Chikugo. le but de Inoue est de faire apostasier les pères chrétiens.
Ce roman éclaire une part méconnue de l'histoire du Japon, celle de la persécution des chrétiens.
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J'ai dévoré ce roman sur deux jours tellement il m'a passionné. Il raconte le parcours d'un jeune missionnaire catholique portugais qui tente d'entrer au Japon à une époque où les catholiques sont persécutés et subissent des tortures particulièrement atroces. Il cherche à connaitre la vérité sur un ancien missionnaire qui aurait renié sa foi et dont on ne sait pas s'il est encore en vie et ce qu'il est devenu. On assiste donc à une aventure impressionnante dans des décors somptueux mais souvent crépusculaires de brumes, de pluies, de lacs et de mers nocturnes dans un Japon archaïque qui rappelle celui d'Akira Yoshimura. le soleil apparaît par instants mais il est écrasant et implacable. Cette progression devient peu à peu presque hallucinatoire (j'ai parfois pensé à Aguirre d'Herzog) et se révèle une sorte de parabole biblique, un parcours christique où la foi du missionnaire est mise à mal face à la misère du peuple et aux tourments qu'on leur inflige. le silence étant celui de Dieu évidemment. C'est d'une très grande force quasi visionnaire que le film de Scorsese, pourtant plutôt réussi, n'atteint pas.
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Ce livre m'a profondément marquée. Bien sûr, c'est une oeuvre chrétienne et pourtant la religion est si diverse que presque tous les grands romans peuvent être définis de cette manière. Endo a sa propre vision du Christ, de notre but dans la vie et cette philosophie est exposée très clairement et sans compromis dans "Silence" qui représente l'histoire d'un prédicateur portugais qui voyage au Japon au XVIIème siècle pour apporter la lumière de la religion aux païens japonais, tandis que les autorités écrasent les chrétiens. le récit est dynamique, mais terne : l'auteur montre toute l'oppression et la pauvreté des malheureux paysans japonais, qui n'ont rien à espérer dans la vie. le bonheur ne sourit pas du tout à ces gens.

Le livre parle de l'inévitabilité de la souffrance et de la nécessité de l'humilité. Pour moi pourtant ce point de vue est trop pessimiste. Probablement, André Gide est plus proche de mon point de vue en la matière, qui croyait que le refus conscient du bonheur est un crime. La question du bonheur est très complexe. Chacun le comprend à sa manière. "Silence" révèle devant nous le véritable abîme du désespoir. C'est un livre qui fait sérieusement réfléchir à ce genre de choses.
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Roman historique qui relate la répression des chrétiens au Japon du XVIIème siècle.
Au delà de la découverte de cet épisode tragique, Endo,converti au catholicisme, pose des questions existentielles sur des thèmes toujours actuels la tolérance, la différence, la résistance, le courage dans la défense de ses convictions, la trahison. le rythme est lent, mais le récit est humain, c'est ce qui en fait la beauté et la profondeur.
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Plus rien à lire !

J'étais dans l'attente de ma commande de livres chez un vendeur d'occasion bien connu et il me fallait un livre à lire pour ce week-end, vous connaissez tous cette situation.
Direction donc le supermarché rayon librairie et voici qu'entre un navet et deux poireaux, je tombe sur ce livre. Ah oui, je crois que j'ai déjà vu la bande annonce du film... bon, je le prend.

La suite, la suite ? et bien vous la connaissez. Ce moment rare ou l'on tombe sur un ouvrage un peu par hasard, dont on a jamais entendu parler ou presque et que l'on à du mal à lâcher.

Silence est un roman historique qui nous plonge dans le japon du 17°siècle en pleine persécution des chrétiens. 2 missionnaires Portugais partent à la recherche d'un troisième, un certains Ferreira, qui aurait abjuré la fois catholique, se dont les deux autres missionnaires ne peuvent se résoudre à croire...

Derrière la trame historique se cache à la fois un livre d'aventure avec : action rebondissement, personnages récurent et aussi une reflection philosophique entre d'un côté l'universalisme catholique et de l'autre une vision plus ethnique de la spiritualité qui nie le caractère universel de la fois catholique.
Dans cette vision ethnique, l'extreme Oriental même s'il se réclamerais Chrétiens, serais en faite hermétique à la religion des Européens, sa spiritualité ne serais qu'un ersatz de celle pratiquée par les Européens.

Dans ce livre Endo, catholique lui même, ne met en avant ni la religion catholique qu'il met fasse à ses contradictions et ses faiblesses. Ni le peuple Japonnais, décris soit comme fourbe et inventif dans la cruauté, soit comme simple d'esprit et un peu naïf.

Il me reste à regarder le film de Scorsese qui ne peut être que bon (et oui, France Inter n'a pas aimé !)
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Défi ABC 2021-2022

Triple dépaysement, spatial, temporel et spirituel: la magie de livre le lecteur transporte au Japon, en 1614, avec des missionnaires chrétiens. les persécutions sont la règle: face à la torture, martyre ou apostasie, quel est la voie? qu'est-ce que la religion dans la vie de l'homme? qui est le dieu que chacun se choisit? comment vivre le silence de la foi?
Car de silence il est question, de fureur aussi, de vent, d'herbes bruissantes, de cris, de gémissements, de pluie, de soupirs, de souffle, de ressac, de tempête.
Un livre dur et magnifique, des questions, des parcours édifiants sans jugement. un livre qui laisse une empreinte indélébile.
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Le livre évoque un épisode tragique datant du XVIIème siècle, qui a été presque oublié. Après avoir connu un réel succès au Japon (notamment dans le Sud du pays), les missionnaires catholiques et leurs ouailles ont été cruellement persécutés par ordre du shogūn. Dans ce roman, on suit le destin de Sébastien Rodrigues et de son compagnon, qui débarquent clandestinement au Japon en 1638 (donc longtemps après l'interdiction du catholicisme). Non seulement les deux Portugais ne peuvent pas prêcher, mais leur principal souci est d'éviter leur arrestation. C'est pourtant ce qui arrive. Rodrigues n'est pas exécuté. En effet, les dirigeants japonais préfèreraient qu'il abjure, car son martyre ne pourrait que contribuer au prestige du catholicisme. Il s'ensuit une controverse sur l'universalité de la religion chrétienne, que je trouve intéressante.

Shūsaku Endō (1923-1996) lui-même faisait partie de la petite minorité catholique, au Japon. Dans son roman, il pose des questions générales qui le concernent personnellement. Par exemple: une religion peut-elle être transplantée dans toute culture ? Ou aussi: quelles conditions objectives favorisent le succès d'une nouvelle religion ? Ou encore: pourquoi "Deus" reste-t-il obstinément silencieux devant les souffrances de ses fidèles ? et le martyre est-il la seule issue moralement acceptable pour une personne persécutée ? Il y a de la subtilité dans le présent livre; ce n'est pas sans raison qu'on a comparé Shūsaku Endō à l'auteur de "La puissance et la gloire". En particulier, Rodrigues ne prétend pas à la sainteté et à la certitude. Lui et le renégat Kichijiro peuvent presque être comparés respectivement à l'apôtre Pierre (reniant Jésus) et à Judas (supposé repentant): la frontière entre le bien et le mal n'est pas aussi nette qu'on le voudrait.

En résumé, cette oeuvre assez étonnante est surtout destinée aux lecteurs qui s'intéressent à des questions éthiques et religieuses, mais aussi à un sujet historique comme celui-ci. Je l'ai beaucoup apprécié, même si j'aurais préféré un peu plus de concision.
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j'ai longtemps changé d'avis au sujet du nombre d'étoiles que j'attribuerais à ce roman.
Tout d'abord, un petit résumé: en 1614, le shogun formule un édit d'expulsion de tous les missionnaires catholiques, et lance une campagne de persécution contre tous les japonais convertis au christianisme. C'est dans ce contexte qu'arrive au Japon un prêtre d'origine portugaise, venu vérifier l'exactitude d'une rumeur disant qu'un missionnaire tenu en haute estime, aurait renié sa foi.
Dès le début, on sent qu'il n'est question nullement de suspens -on devine tout de suite que malgré toutes ses précautions, le prêtre se fera prendre- et que le récit tournera principalement autour de l'état d'âme, voire des états d'âme du prêtre qui tout le long de son aventure (plutôt atroce) se posera bien malgré lui des questions sur Dieu, sur la foi en Dieu, et surtout sur SA foi en Dieu, avec tous les tourments qu'implique ce genre de questionnement. En gros, pas de surprises, surtout devant des discours tenant souvent du lieu commun, mais de temps en temps (assez souvent même), un mot ou une courte phrase fusent comme ça, jaillissant de l'esprit du prêtre et disparaissant aussi tôt, et qui donnent du relief à sa souffrance et à ses interrogations.
En plus, on est loin du missionnaire illuminé, attaché à sa foi tout du long, que rien ne vient perturber. Non, il a peur et il le dit, il a faim et soif et il le dit, il est en colère contre certains faibles de caractères et il le dit alors qu'il est sensé comprendre leur faiblesse sans la juger, et les aimer sans faille tout comme l'a fait le Christ avec Judas. Et c'est ce côté "humain", faible selon lui qui le tourmentera sans doute plus que les épreuves infligées par les autorités japonaises.
Autre chose, le style de Endo, encore une fois surprenant, passant du récit épistolaire qui au moment où il devient un peu lassant, est laissé de côté pour une narration classique neutre, et enfin un journal de bord, rendant l'ambiance très réaliste. Les descriptions sont courtes, nettes et très efficaces.
Pour résumer, un excellent livre, assez éprouvant parfois, surtout avec cette façon de décrire les scènes de tortures, qui mérite largement d'être lu.
Verdict: quatre étoiles
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