Depth of Field, tome 1

J'ai découvert Enjo avec son dernier titre La Forêt aux lapins, pour lequel j'ai eu un immense coup de coeur ! J'attends d'ailleurs impatiemment la sortie du tome 2… Aussi, il était évident que je lise ce qu'elle avait publié avant, voilà donc comment j'ai découvert Depth of field. Il s'agit de sa première et unique autre série, terminée en deux tomes.

Hayakawa et Konno, l'un passionné de musique et l'autre de photographie, se sont rencontrés sur le toit du lycée, alors qu'ils séchaient les cours. Depuis, ils sont devenus amis et trainent souvent ensemble sur le toit. Si Konno vit bien sa passion, transmise par son père, ce n'est pas du tout le cas de Hayakawa qui n'a jamais pu la partager avec qui que ce soit, et a même décidé de tout arrêter. Dans ces moments volés sur le toit, les deux lycéens se rapprochent, mais Hayakawa est plutôt brisé des relations et éprouve une immense jalousie envers son ami, en même temps qu'il apprécie de passer du temps avec. Hayakawa va-t-il réussir à comprendre ce qu'il ressent, et à reprendre la musique ?

Enjo aime développer des personnages torturés, avec Hayakawa on est servi. Au début, je ne pouvais pas le supporter, il me mettait très mal à l'aise. Je le trouvais faux, détestable et provocateur pour rien. J'avais beaucoup de peine pour Konno qui devait le supporter. Mais, et c'est là la force de la mangaka, à mesure que l'on avance dans le manga, on apprend à mieux le connaître et, même si tout ce qu'il a fait n'est pas excusable, j'ai ressenti beaucoup de pitié pour lui qui a dû subir autant de mépris et de jalousie depuis l'enfance. Finalement, à aucun moment il a connu une véritable amitié saine, il est juste très seul. Se comporter ainsi est donc la seule façon pour lui de se protéger. Or, Konno voit clair dans son jeu, ce qui rend Hayakawa vulnérable et cela l'insupporte.

Contrairement à Hayakawa, Konno est peu développé dans ce tome. Il est témoin et support pour l'évolution de son ami. J'imagine qu'il sera plus en avant dans le tome 2, comme le laisse supposer la couverture. Mais il m'a paru bien plu mature, que ce soit dans ses projets d'avenir, dans son comportement ou dans ses relations avec les autres. Il me tarde de savoir comment il va évoluer.

J'ai bien aimé ma lecture, même si j'ai parfois ressenti beaucoup de malaise, notamment dans les passages avec Hayakawa. Pour un premier manga, je le trouve plutôt réussi. L'histoire est simple, mais la psychologie des personnages est très travaillée. Ce passage de la haine d'un personnage à la compassion est ce que j'ai trouvé de plus intéressant dans ce manga ! J'ai aussi beaucoup apprécié retrouver le style d'Enjo, il faut dire que ses dessins, même si tout n'est pas parfait, sont superbes ! Si les décors ne sont pas très travaillés, j'ai aimé la beauté des visages, les yeux expressifs, les mouvements, même les cheveux ! Rien que pour ça, je suis bien contente d'avoir pris cette série.

Le dicton « Il ne faut jamais juger un livre à sa couverture » n'a jamais été aussi vrai pour moi que lors de cette lecture.

Je suis indéniablement un grand fan des romances MM, mais aussi des yaois. J'ai rarement vu une aussi belle couverture que celle de la mini série (en deux tomes) Depth of Field. Mais pour ce qui est de l'histoire… j'ai été terriblement déçu.

Les dessins sont plutôt jolis et concrets, mais le scénario est (pour moi) ennuyeux et sans queue ni tête. Peut-être que j'exagère, mais cela a vraiment été proche d'un supplice pour lire ces deux tomes (je ferais une autre critique pour le deuxième). Je ne me suis pas du tout attaché aux personnages qui me semble à peine construits ou du moins, crée sur le vif. Nous avons passé la plupart du livre sur l'enfance d'un des protagonistes (j'ai oublié son prénom, c'est pour dire…) et pour moi, ça n'en valait pas la peine de base autant de pages là-dessus.

Certaines scènes m'ont extrêmement surpris, pour ne pas dire choqué… attention spoiler ! [Lors de la première scène adulte dans le manga, j'ai presque eu l'impression qu'il s'agissait d'un rapport non consenti, ou bien carrément barré !]

On ne sait pas comment ni pourquoi nous passons d'une étape à une autre, la relation entre Konno et son ami me semble malsaine et malaisante, car l'histoire n'est pas bien construite, il n'y a aucune logique à ce comportement. En bref, je m'attendais à lire une petite histoire d'amour lycéenne et je me suis retrouvé avec deux adolescents au caractère bipolaire (ils sont un peu girouette, il faut le dire).

Je mets malgré tout deux étoiles pour la belle couverture et les dessins qui restent tout de même pas mal.

Je poursuis mes découvertes du catalogue d'IDP Boys Love avec ce titre d'une nouvelle mangaka sur le sol français : Enjo. Si les couvertures sont sublimes et l'histoire surprenante, j'ai tout de même eu du mal à rentrer dedans et j'ai parfois trouvé la narration et le dessin assez maladroits. Je ne sais pas si c'est la première oeuvre de l'autrice mais ça sent quand même l'oeuvre de jeunesse par moment.

Avec son personnage en apnée sur la couverture, le ton est tout de suite donné. On sait qu'on va suivre l'histoire de quelqu'un qui va mal et qui va avoir besoin d'aide pour s'en sortir. C'est effectivement le cas d'Hayakawa, une lycéen qui « dégaine sa queue plus vite que son ombre » dixit les filles de son lycée. Mais derrière cette insatiabilité se cache un vrai mal être. Hayakawa vient d'une famille de musicien, c'est lui-même un petit prodige, mais il va aller de déconvenue en déconvenue à cause de ce talent. Des années plus tard, il s'est construit un véritable personnage derrière lequel se cacher et a abandonné sa passion. Sa rencontre avec Konno, un passionné de photo au look de mauvais garçon, va le pousser à s'interroger et peut-être à changer. Il va découvrir la jalousie, l'envie et l'amour peut-être aussi.

Ce titre est plus sombre et plus cru que les autres titres de cette collection que j'ai pu lire. Hayakawa a vraiment été abîmé par la vie et il va mal vivre sa rencontre avec Konno qui a tout ce que lui-même aimerait avoir sans y parvenir. Il va réagir brutalement et faire quelque chose qui aurait pu très mal tourner et qui m'a pas mal choquée. C'est peut-être à cause de ça d'ailleurs que j'ai eu tant de mal ensuite. Pourtant, la naissance d'une vraie amitié entre Hayakawa et Konno est bien menée. Ils se sont bien trouvés et ça donne lieu à de beaux moments aussi bien au lycée qu'en dehors.

Le cadre de l'histoire est assez classique, de même que l'avancée de l'histoire. Il n'y a pas vraiment de surprise passé le moment qui m'a choquée. On revient longuement sur le passé d'Hayakawa et peut-être pas assez sur Konno qui est pourtant très intéressant, lui aussi. Mais c'est plutôt les changements qui vont s'opérer chez Hayakawa qui vont intéresser l'autrice. Celui-ci passe de quelqu'un de franchement antipathique à quelqu'un de très touchant, peut-être aussi parce qu'on le voit à travers le regard de Konno. En attendant, j'ai aimé l'alchimie et la tension qu'on sent entre eux.

Concernant les dessins, je suis un peu embêtée parce que j'adore les couvertures mais je trouve l'intérieur plus bancal avec de très belles poses et expressions, suivies de planches assez foireuses. C'est très inégal et c'est bien dommage.

Le tome est assez épais mais finalement il se passe assez peu de chose et il faudra attendre la suite pour voir vraiment les effets de Konno sur Hayakawa.
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Ce manga m'a immédiatement séduite par sa sublime couverture et ses graphismes d'une qualité irréprochable. L'auteur prend le temps pour poser les jalons de son récit, et nous offre des personnages complexes, profonds, réalistes. On se plonge avec plaisir dans cette histoire, et on a vraiment envie de voir comment va évoluer la relation entre les deux héros.

Si on excepte l'élément -malheureusement trop souvent rencontré dans les mangas- discutable d'un des héros forçant l'autre à avoir un rapport intime (et le consentement, parbleu ! Ce n'est pas une option !), l'ensemble offre un manga d'une très belle facture.

J'ai hâte de me plonger dans la suite !