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Pierre de Nolhac (Traducteur)Maurice Rat (Éditeur scientifique)Jean-François Mattéi (II) (Préfacier, etc.)
EAN : 9782081218123
513 pages
Flammarion (26/06/2008)
3.88/5   16 notes
Résumé :
Montaigne décrivait avec pudeur son amitié pour La Boétie en disant : "parce que c'était lui, parce que c'était moi". La sentence s'applique parfaitement à Désiré Erasme (1469-1536) et à Thomas More (1477-1535), les deux grands humanistes de la Renaissance qui furent liés par une amitié de trente ans. L'Eloge de la folie d'Erasme est ainsi dédié avec humour à Thomas More, dont le nom ressemble au terme grec qui désigne la folie (moria).

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Rédigé en latin en 1509, l,éloge de la folie est une habile satire sociale qui utilise la dérision pour régler ses comptes avec les religieux, théologiens, moines ou membres du haut clergé, mais aussi les courtisans.
C'est la Folie qui prend la parole, pour se définir, et mettre en évidence son universalité. N'y a t- il pas une indubitable folie de l'humain, qui, menacé de maladie, de malheurs divers tout au cours de son existence, s'accroche désespérément à la vie? Quel homme se résoudrait au mariage et quelle femme à l'enfantement sans être atteints de ce dérèglement de l'esprit? Il est question ici non de la maladie mentale, mais des égarements ordinaires, défauts de raisonnement, et illusions qui constituent le lot de l'homme.
À grands renforts de syllogismes et de sophismes, reprenant à son compte les argumentations fallacieuses de ceux qu'il fustige pour mieux les condamner, il s'attaque sans ménagement aux représentants de l'église, les accusant globalement de n'avoir rien compris à la parole du Christ et d'en détourner le message afin de satisfaire ses prérogatives

Comparé aux Caractères de la Bruyère, satire sociale du même acabit écrite presque un siècle plus tard, le ton est largement plus brillant, plus léger dans la forme, alors que la critique est très acerbe et sans ménagement. le lecteur lambda que je suis, peut être rebuté par les innombrables références mythologiques et littéraires d'une autre époque, témoignant de l'érudition de l'auteur, ( même si l'édition est largement annotée : il est impossible pour une lecture fluide de constamment s'y reporter). Certaines seront reconnues, comme le mythe de la caverne de Platon citée plusieurs fois ou l'Odyssée, mais beaucoup restent inaccessibles

L'ouvrage, qui fut un véritable succès, a cependant subi les foudres de ses détracteurs et parmi ceux ci, Martin Dorpius, théologien. Erasme s'en explique dans une lettre de justification, se défendant d'avoir voulu exprimer des ressentiments personnels, mais plutôt d'avoir voulu pointer du doigt les errements du clergé. Il s'en était déjà défendu dans la préface : "une satire qui n'excepte aucun genre de vie, ne s'en prend à nul homme en particulier, mais aux vices de tous".
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Quand un philosophe humaniste tel que Erasme parle de la folie, cela ne peut être qu'intéressant à lire. D'autant plus qu'il fait parler la folie comme si il s'agissait d'une personne à part entière. C'est la folie qui nous parle et nous explique qui elle est et son rôle dans notre monde.
C'est parfois assez difficile à lire car il y a beaucoup de référence biblique ainsi qu'à la mythologie grecques. Il s'agit avant tout d'une critique de l'église catholique en disant que les plus fous ne sont pas toujours ceux que l'on imagine. Par exemple, Erasme nous explique que l'on a tendance à cacher ce que l'on a de plus précieux et à montrer à autrui ce qui l'est le moins.Alors, la folie est plus précieuse que le fait d'être savant, car on crie haut et fort que l'on est versé dans les sciences mais on n'ose pas dire que l'on est atteint de folie.
Enfin, j'ai beaucoup apprécié le fait qu'il dénonce le fait que les textes bibliques sont avant tout une histoire d'interprétation. Tout comme c'est aussi évidemment le cas pour le Coran. Par exemple, dans la bible, le seigneur nous encourage à vendre tout pour prendre le glaive.Mais, selon Erasme, ce n'est pas prendre une arme pour tuer les « infidèles »mais bel et bien le glaive de l'esprit qui pénètre au plus intime de la conscience. Quand on vous dit que tout est affaire d'interprétation…Merci Erasme.
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L'Eloge de la Folie d'Erasme est une oeuvre polémique : nous sommes en 1509: Erasme, après avoir passé dix mois comme correcteur d'imprimerie à Venise chez Alde Manuce, circulé dans toute l'Allemagne et l'Italie, visité Rome que le "gigantisme" des papes reconstruit, rentre à Londres chez son ami Thomas More. Sans doute espérait-il beaucoup du nouveau roi Henri VIII dont ses amis "humanistes" étaient les conseillers.Voilà l'intégrale de "Léloge de la folie" qui lui a permis de critiquer la société de son époque en mettant les mots dans la bouche d'un fou. Asticieux !
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Mais quels sont donc ceux qui se sont tués par dégoût de vivre? Des familiers de la Sagesse. Moi, Folie, aidée de l'Ignorance autant que de l'Etourderie, en leur faisant oublier leur misère, espérer le bonheur, goûter quelques fois le miel des plaisirs, je les soulage si bien de leurs maux qu'ils quittent la vie avec regrets alors que Parque a filé toute leur trame et que la vie-même les abandonne.
La vie ne les ennuie nullement : moins ils ont de motifs d'y tenir plus ils s'y cramponnent. Ce sont mes clients !
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Prenez un parangon de sagesse, celui qui a consumé dans l'étude son enfance et sa jeunesse, perdu le plus bel âge en veilles, soucis, labeurs sans fin et, le reste de sa vie, s'est privé du moindre plaisir. Toujours parcimonieux, gêné, morne, assombri, sévère et dur pour lui-même, assommant et insupportable pour autrui, pâle, maigre, valétudinaire, chassieux, usé de vieillesse, chauve avant l'âge, voué à une mort prématurée. Qu'importe au reste qu'il meure puisqu'il n'a jamais vécu !
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L'esprit de l'homme est ainsi fait qu'on le prend beaucoup mieux par le mensonge que par la vérité.
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Je ne suis pas assez sotte pour demander des figurations sculptées ou peintes, tout à fait inutiles à mon culte, je compte autant de statues qu'il n'y a d'hommes, puisque même involontairement ils sont mon image vivante.
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De même que l'ignorance grammaticale ne saurait rendre un cheval malheureux, la Folie ne fait point le malheur de l'homme puisqu'elle est conforme à sa nature.
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Videos de Erasme (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de  Erasme
Préface de Mieke BAL
Nouvelle édition actualisée
Dans le contexte actuel de guerre et de pandémie, la réédition de Mère Folle prend une tonalité particulière. En effet, dans un récit littéraire, l'ouvrage met en scène la rencontre anachronique des Fous d'un théâtre politique très populaire en Europe après la Grande Peste et la Guerre de Cent ans avec ceux des asiles où l'auteur a travaillé comme analyste pendant trente ans.
Demain, c'est la Toussaint. La narratrice, psychanalyste à l'hôpital psychiatrique, vient d'apprendre la mort par overdose d'un de ses patients psychotiques. Découragée, elle s'en veut et en veut à la psychanalyse de cet échec. Tentée d'abandonner son travail, elle y retourne néanmoins « à reculons ».
Débute alors un étrange voyage où des personnages surgis du passé, fous du Moyen-Âge, acteurs des Sotties – Mère Folle – se mêlent aux malades de l'hôpital, mais aussi à de grands penseurs comme Erasme, René Thom, Artaud, Wittgenstein ou Schrödinger avec qui elle engage des dialogues imaginaires. Cette traversée dialogique, qui est aussi un retour vers son propre passé, la rend capable de recevoir et mettre en actes les enseignements de Gaetano Benedetti à qui elle rend visite à Bâle pendant le Carnaval. Il lui conseille de s'immerger dans le délire de ses patients afin de devenir leur égal fraternel et de leur ménager un espace auxiliaire où pourront être rendues conscientes les « aires catastrophiques » constitutives de leur folie. le traitement possible de la psychose est à ce prix.
Dans le contexte actuel de guerre et de pandémie, la réédition de Mère Folle qui met en scène la rencontre anachronique des Fous d'un théâtre politique très populaire en Europe après la Grande Peste et la Guerre de Cent ans avec ceux des asiles où l'auteur a travaillé comme analyste pendant trente ans, se révèle particulièrement précieuse.
Dans la collection
Hypothèses
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