Rarement l'expression « Entre tradition et modernité » n'aura été aussi bien adaptée qu'à ce dernier roman de
Louise Erdrich.
Landreaux et Peter sont voisins et amis, mariés à deux demi-soeurs (qui ne s'entendent pas). Landreaux et Emmaline ont deux filles adolescentes, et deux garçons plus jeunes, plus le fils d'un ancien ami qu'il a adopté, presque adulte. Peter et Nola ont une fille, Maggie, un peu difficile, et Dusty, un petit garçon de l'âge de
LaRose, le plus jeune fils de Landreaux.
Leur vie bascule le jour où, en voulant abattre un cerf, ce dernier tue accidentellement Dusty, le fils de Peter. Dévastés, Landreaux et Emmaline choisissent, pour réparer le mal, d'observer une ancienne coutume ojibwé : donner à Peter et Nola leur plus jeune fils,
LaRose.
Ce livre raconte comment ce petit garçon de cinq ans, ballotté entre les deux familles, mais détenteur d'une rare maturité, va vivre la séparation avec ses parents, et l'acclimatation dans la famille de Peter.
Louise Erdrich nous fait remonter jusqu'à la première
LaRose, une petite fille pas banale, recueillie par un trappeur, Mackinnon.
Entre chamanisme, drame et résilience, mais aussi problèmes actuels, de couple ou d'adolescents, l'auteur nous fait voyager dans un paysage générateur de sagesse et dans le monde d'aujourd'hui, où les indiens tentent de retrouver la place qui leur revient de droit.
Ce roman, à mon avis, reste le meilleur avec «
La chorale des maîtres bouchers ».