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3,77

sur 278 notes
Alors... comment dire ?
Pour moi ce roman est un mystère. Tout d'abord parce que je l'ai abandonné deux fois avant de réussir à le terminer.
Ensuite, et c'est peut-être ce qui explique mes abandons, j'ai eu beaucoup de mal à adhérer à l'écriture de Louise Erdrich. J'ai trouvé son style décousu et sa ponctuation parfois incompréhensible. Certaines phrases ont vraiment eu du mal à trouver un sens pour moi et j'ai du m'y reprendre à deux fois pour les comprendre.
Et pourtant ! Je ne peux pas m'empêcher de trouver cette écriture pleine de poésie.
Et puis l'histoire et la vie de ces indiens du Dakota du Nord est captivante, émouvante, tragique aussi.
Après réflexion, la façon d'écrire de Louise Erdrich est peut-être ce qui nous permet de vraiment comprendre les moeurs et coutumes de Landreaux, de Peter et de leurs familles et surtout les difficultés de vie dans ces réserves indiennes.
Ma conclusion est que LaRose est un très bon roman qui mérite d'être lu jusqu'à la dernière ligne, même si l'on peut rencontrer des difficultés à cette lecture.
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LaRose est le 3e livre de Louise Erdrich que je lis, après Celui qui veille et Dans le silence du vent. Cela me plonge dans les conséquences de la spoliation et l'assimilation des Amérindiens par les immigrants européens blancs avides, violents et aveuglés par une religion moralisatrice qui diffuse la haine et non l'amour. Donc LaRose, c'est l'histoire de 2 familles proches d'origine amérindienne, frappées par le chaos: la mort accidentelle de Dusty Ravich, 5 ans, tué par une balle de fusil de Landreaux, "son oncle", croyant toucher un cerf. le drame se prolonge par un échange, issu de coutumes indiennes, par lequel Landreaux et sa femme "donnent/prêtent" leur fils de 5 ans, LaRose, aux Ravich. Louise Erdrich nous entraine dans la détresse humaine et fait apparaitre grâce aux enfants, LaRose bien sûr, mais aussi Maggie, Josette, Neige, l'espoir et la libération. Il y est question de rédemption d'êtres humains meurtris et victimes dans leur enfance, puis devenus adultes, meurtris par eux-mêmes. Mais je n'en dis pas plus. Très beau livre.
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Landreaux, un indien Ojibwé, chasse à la limite de la réserve où il vit, dans le Dakota du Nord et tue accidentellement le jeune fils de son voisin et ami, Peter.
Accablé par la culpabilité, il prend appui sur ses coutumes, pour "offrir" son plus jeune fils, LaRose aux parents endeuillés.
Débute pour les deux familles une nouvelle étape de leur vie, où se mêle rancoeur, acceptation, espoir et résilience.

Un récit que je pensais linéaire, même si l'histoire est parfois entremêlée par le destin de la première LaRose, petite fille vendue par sa mère à un négociant en fourrures contre un peu d'alcool, en 1869.
Puis, à la moitié du roman, on effectue un saut dans le passé, pour découvrir la jeunesse de Landreaux. A partir de là, les époques se télescopent, l'auteure nous promène à sa guise du passé au présent, ce qui induit parfois un besoin d'attention accru pour se remémorer certains faits, malgré un style fluide.
Une histoire poignante, sur le deuil, la culpabilité, le poids de l'héritage culturel, et la manière de rendre justice. La culture obijwé mêle les morts et les vivants, j'ai donc mis de côté mon pragmatisme pour composer avec le mystique. Certains passages ont été dévorés, mais les longueurs ont parfois bien atténué mon plaisir de lecture.
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-Bienvenue dans la matinale de babelio, Augustin Traquenard votre serviteur part à la découverte d'une lectrice ou lecteur. Aujourd'hui j'ai l'immense joie de vous présenter une personne qui compte beaucoup pour moi et pour babelio, je vous présente Nicolak.
Bonjour Nicola
- Bonjour Augustin, je suis ravi d'être dans votre émission
-Merci Nicola, je vous ai invité pour nous parler de votre dernière lecture celle initiée par madame hundred dreams dans la lecture commune consacrée à Louise Erdrich.
- En effet Augustin, dans cette lecture commune j'avais choisi le roman « LaRose « dernier récit de la trilogie comportant « la malédiction des colombes « et « dans le silence du vent. »
- Sans trop divulgacher, l'histoire commence par un accident de chasse. Landreaux Iron tue le fils de son voisin Peter Ravich, le petit Dusty âgé de cinq ans. Selon une vieille tradition Ojibwé pour réparer la faute, la famille responsable doit offrir en réparation un enfant à la famille en deuil.
LaRose un garçon de cinq ans le dernier né de la famille Iron va être adopté par la famille Ravich. Voilà la trame de l'histoire. Des personnages vont venir se greffer autour des deux familles, quatre générations de LaRose, un prêtre amoureux, un Roméo camé et aigri…
Ce que j'ai aimé dans ce roman de Louise Erdrich c'est la propension qu'on les enfants des deux familles Neige,Josette, Maggie et le petit LaRose à rester en dehors du drame et de s'aimer malgré les difficultés des deux familles.
J'allais oublier la tragédie que connurent les nations indiennes à qui on enleva leurs enfants pour les mettre dans des pensionnats. Et pour finir Augustin, le poids de l'héritage culturel est souvent difficile à porter pour ces peuples qui ont souffert de la violence faite par des hommes au nom du progrès.
-Merci Nicola pour votre intervention, je vais rendre l'antenne à vous cognac jay…
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C'était encore une fois une lecture commune, mais inutile de me pousser beaucoup pour lire un neuvième roman de Louise Erdrich.
Les Iron et les Ravich sont voisins, dans cette réserve Ojibwé du Nord Dakota. Emmaline Iron et Nola Ravich sont demi-soeurs. Et lors d'un tragique accident de chasse, c'est le mari d'Emmaline qui tue le petit de Nola.
Comment surmonter cette atroce culpabilité, comment venir en aide à la famille endeuillée ?
En recourant à une tradition lointaine : les Iron vont donner aux Ravich leur petit dernier, âgé de cinq ans comme l'enfant mort.
Louise Erdrich prend son temps pour entrer avec une infinie délicatesse dans l'esprit de chacun des protagonistes de ce drame : la mère endeuillée qui réclame vengeance, le mari assassin, sa femme qui accepte la mort dans l'âme de donner son fils ; mais aussi dans l'esprit de l'enfant partagé.
Par amour.
Deuil et vengeance, amour et pardon se mêlent avec une très grande justesse dans ce roman. J'ai beaucoup aimé, admiré même, comment l'autrice creuse profondément dans le passé et les sentiments de chacun des personnages (en passant par les horribles "pensionnats autochtones", en remontant même jusqu'au 18ème siècle).
Les frères et soeurs ne sont pas oubliés, de l'enfant mort comme de l'enfant donné, et c'est de là que semble renaître l'espoir, de leurs relations tendres et drôles qui apportent un souffle de sérénité dans cette histoire si triste.
Traduction parfaite d'Isabelle Reinharez.

Challenge USA : un livre, un État (North Dakota)
Challenge ABC 2023-2024
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LaRose est le dernier roman du cycle initié avec La malédiction des colombes et Dans le silence du vent.
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J'ai commencé par Dans le silence du vent, qui m'a envoûtée comme rarement on m'envoûte, et je n'avais qu'une hâte, découvrir les deux autres opus.
Très déçue par La malédiction des colombes, j'attendais beaucoup de LaRose.
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Le thème en était alléchant et je subodorais un chef-d'oeuvre.
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Après un début palpitant, lorsque Landreaux voulant abattre un cerf qu'il surveille depuis des mois tire malencontreusement sur Dusty, le fils de son voisin et meilleur ami, le soufflé retombe.
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Les deux familles pourraient être proches, mais Emmaline et Nola, demi-soeurs, se détestent.
Alors lorsque Landreaux donne à Peter et Nola son enfant de 5 ans, LaRose, pour remplacer Dusty, selon les coutumes ancestrales, l'enfant est littéralement arraché des bras de sa mère qui ne pourra plus le voir du tout.
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Toutes les parties concernant LaRose m'ont passionnée, mais les personnages se sont multipliés, l'auteur a jonglé avec les époques, les générations et les événements, à mon grand désarroi.
J'étais perdue et n'arrivais pas à m'intéresser aux histoires des uns et des autres.
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La plume de l'écrivain n'a pas suffi à sauver le roman, me concernant.
LaRose est très très lent, malgré l'avalanche des péripéties que j'avais du mal à suivre.
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Très grosse déception, et je ne pense pas tenter à nouveau de lire Louise Erdrich, malgré mon enthousiasme pour Dans le silence du vent, ce dont je suis sincèrement désolée.
Mais ceci est un avis personnel, qu'il ne vous empêche pas de vous lancer si le livre vous tente.
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De LOUISE ERDRICH : LAROSE.

C est le deuxième livre que je lis de cette auteure. le premier fut "Celui qui veille "que j'ai bien apprécié.

_Dakota, hiver 1999, Landreaux Iron ,indien ojibwé chasse le cerf. Ce jour là il vise et tire l'animal qui continu son chemin alors qu'un enfant s'effondre. Dusty le fils de son voisin et ami Peter Ravich avait cinq ans.
_Brisé et tourmenté par le remord ,Landreaux et sa femme Emmaline ont recours à une coutume ancestrale , donner leur plus jeune fils aux parents en deuil.
_Larose fils de Landreaux aura dès ce jour deux familles.
_Imaginé la souffrance de ses deux mères, demi soeurs, l'une ayant perdu un fils l'autre devant partager le sien.
_Larose enfant issu d'une longue ligné ojibwé développe des pouvoirs surnaturels transmis par cinq générations de Larose( celles ci étant féminine).

Ce livre nous fait découvrir la culture amérindienne confronté a notre époque.
Cette histoire mêle les drames, les sacrifices, les croyances d'une autre époque pour ces indiens et les conséquences que cela leurs procures dans leurs vies d'aujourd'hui aux états unis.

Très belle lecture.
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Je découvre enfin cette autrice americano-germano amérindienne, qui a construit son oeuvre sur la vie et le destin des peuples amérindiens aux Etats-Unis. le présent roman se déroule dans une réserve Ojibwé du Dakota du nord, et prend place à la toute fin du siècle numéro vingt.

LaRose est un jeune garçon dont le surnom se transmet depuis des générations. Toute la réserve est à l'affût du bug annoncé de l'an 2000 qui devrait frapper tous les matériels informatiques et peut-être prédire la fin du monde, alors que le peuple Ojibwé vit encore de ses coutumes ancestrales, ses croyances et son mysticisme. Landreaux, un Ojibwé, est à la traditionnelle chasse au cerf, espérant ramener de quoi manger à sa famille. Cependant, ce n'est pas un cervidé qu'il atteint, mais bien le jeune fils de cinq ans d'un couple d'amis, les Ravich. L'enfant décède. Or, la tradition veut qu'un homme qui a tué un enfant doit fournir sa propre progéniture à la famille endeuillée, comme en offrande. Aussi, les Landreaux doivent se séparer de leur fils, LaRose, et l'offrir aux Ravich.

Dans un roman ample dépeignant une fresque lente de la vie dans les réserves amérindiennes de la seconde partie du XXe siècle (mais mordant sur le XXIe siècle), Louise ERDRICH fait preuve d'une grande maîtrise pour faire évoluer ses personnages, nous guidant par de savants va-et-vient entre la fin des années 60 et le monde (presque) contemporain.

C'est surtout le roman d'un peuple qui souffre. Les Etats-Unis veulent faire des amérindiens de vrais citoyens chrétiens. Ainsi, ils envoient leurs enfants dans des écoles religieuses, dures et autoritaires, où les pauvres gosses sont soumis avec violence à leur nouvelle éducation. Récit déchirant d'un peuple qui lutte pour ses idéaux, dont nombreux sont ceux qui périssent par le froid dans la réserve. Louise ERDRICH est une grande conteuse, n'abandonnant jamais ses protagonistes, rappelant un héritage généalogique et spirituel si loin du monde des Blancs pour lesquels le seul but est de « Exterminer ou éduquer ».

Louise ERDRICH raconte six générations se succédant au rythme des saisons, mais aussi à celui des obligations mises en place par les gouvernants. Mais c'est bien loin d'être un roman cadenassé dans un lieu clos. La figure de Saddam HUSSEIN, celle de BEN LADEN et plus globalement l'Histoire récente des Etats-Unis se développent en parallèle. L'objectif des Ojibwé, en plus de celui de simplement survivre aux conditions extrêmes de leur existence, est bien la transmission de croyances indiennes, de leur culture ancestrale.

Le style est d'une grande lenteur, dans une écriture classique. Pourtant certaines images viennent détonner par l'audace de certains mots : « Ce n'était peut-être pas courant qu'un gars pose cette question à un autre. On l'avait raccordé de partout à des tuyaux, comme un vieux chiotte. Mourir aussi lentement, c'était d'un tel ennui ».

Chaque génération de la famille a eu droit à son LaRose. le dernier, celui qui nous occupe dans ce récit, est ballotté de droite à gauche, impuissant devant un tel acharnement à lui faire perdre ses repères. Pourtant c'est le visage d'un ange que l'on croit voir, celui d'un saint qui semble tout accepter, saint qui pourrait bien être doté d'un pouvoir : « Ce pouvoir remonte à la première La Rose ; il lui a été transmis par sa mère, du temps où elle s'appelait encore Mirage, sa mère qui, pour sa part, l'avait reçu de son père, un sorcier jiisikid qui, en 1798, avait promené son esprit tout autour du monde, puis était venu raconter à ses chanteurs stupéfaits qu'il n'y avait juste plus rien à faire : les Blancs infestaient la terre comme des poux ». Pourtant, le but ultime est celui de ne pas se venger. Mais les Ojbiwés y parviendront-ils ?

Ce roman est d'une certaine difficulté à suivre de par ses allers et retours dans le temps, ses LaRose qui se succèdent, mais aussi parce que nous, culturellement, nous n'avons pas toujours les données pour suivre les réflexions empreintes de spiritisme indien (j'ai écrit « mysticisme » plus haut, mais s'il l'est à nos yeux, la réflexion est sans doute bien plus profonde dans leur esprit), et la lecture pourrait nous sembler une fable fantastique, ce qu'elle n'est pourtant pas du tout, traçant avec méticulosité un monde « parallèle » pourtant bien réel aux yeux des indiens. Ces plus de 500 pages ne s'avalent pas d'une traite, elles sont fouillées et il ne faut pas perdre sa boussole en cours de route. Roman sorti en 2018, il est le dernier volet d'une trilogie qui pourtant ne semble pas se suivre, paru dans la superbe collection Terres d'Amérique de chez Albin Michel.

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LaRose est un petit garçon de 5 ans donné par son père à son meilleur ami et beau-frère après qu'il ait abattu par accident son fils Dusty, ami de LaRose.

Drôle d'idée et si cruelle, utilisée ici comme un rouage dramatique et qui fait référence à une ancienne coutume indienne.

LaRose est craquant, malin, bien à sa place au final malgré les tiraillements incessants entre les deux familles.

Chaque personnage qui l'entoure est évoqué avec attention et même les seconds rôles ont leur importance.

Mémoire amérindienne, horreur des actes des américains blancs, résilience et force de caractère de la génération à venir.

Un grand et beau roman autour de la transmission, du partage et de l'importance du collectif et de la mémoire.
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Cela a été une très belle lecture, et ce malgré les sujets abordés tout au long du récit.
Les véritables antagonistes de cette histoire m'ont semblé être le sentiment de vengeance et le fatalisme qui conduit certains personnages à des extrémités. Pour autant, on ne ressent aucun jugement et la nouvelle génération les contre peu à peu de par leurs actions.
À travers le petit LaRose et sa famille, l'autrice met en avant l'héritage familial et culturel qu'il est bien difficile de faire survivre quand on a tenté de mainte façon de le faire disparaître.
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