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sur 682 notes
Un livre intéressant que j'avais déjà lu il y a quelques années. Je l'ai repris à la demande de ma fille qui voulait échanger avec moi sur la façon dont l'auteur décrit ses émotions et ses sentiments. Grosso modo, le livre comprend trois parties : les racines historiques des parents de l'auteur (et sa fratrie). le parcours de celui-ci pour se réaliser sur le plan universitaire et professionnel et enfin l'affirmation négative puis positive son homosexualité.
Sur la première partie, je ressens la profonde influence de Bourdieu et de son déterminisme social et historique. Tout en comprenant le poids qui pèse sur les épaules de l'auteur, je préfère la remarque de sa mère qui attire son attention sur son libre arbitre. Cela ne signifie pas que tout dépend de chacun, mais qu'il y a un juste équilibre : tant son père (en devenant agent de maîtrise) que sa mère avec ses cours d'informatique ont cherché à en sortir, sans grand succès malheureusement, mais ils ont eu au moins et le mérite d'essayer et de donner tous les atouts à l'auteur pour tenter sa chance.
Dans la seconde partie, l'auteur aura lui cette chance, ayant fini ses études de trouver une voie hors le professorat et de faire une carrière hors pair. C'est le milieu qu'il fréquentait qui lui donna par chance le bon contact.
Ayant lu ce livre après le vie et destin de Vassili Grossman, j'ai pu apprécier la part du destin et celle de la chance dans toute ta vie.
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PNous rappelant la parcours d'Annie Ernaux et, plus tard, celle d'Edouard Louis, Didier Eribon analyse le rejet réciproque de sa famille membre de la classe ouvrière, emprunte de préjugés racistes et d'homophobes. Il met en avant les étapes de son ascension sociale, au sein des milieux intellectuels de Reims puis de Paris, ascension qui restera contrainte par des attributs sociaux qui lui ont longtemps fait honte. Une lecture indispensable pour comprendre le travail de Didier Eribon sur les mécanismes de domination.
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Didier Eribon analyse ses origines, ce milieu ouvrier avec lequel il a coupé les ponts, pour mener une vie d'intellectuel parisien. il dissèque cet eloignement progressif dans le contexte social de l'epoque.
Le constat est très fataliste, il ne montre aucun attachement sentimental à sa famille, et on ne ressent pas non plus de reconnaissance . Pourtant le récit nous montre bien que ses parents, à leur manière, avec leurs moyens, l'ont soutenu dans sa réussite scolaire, là où il était plus courant de mettre fin le plus tôt possible aux études des enfants, en les encourageant à entrer dans la vie active très jeunes.
Le discours politique est aussi à charge, la bourgeoisie étant la cause de tous les maux, à la limite du complotisme.
Et dans tout cela on le voit seul : ce retour à Reims ne semble pas avoir été l'occasion de se rapprocher de sa famille, de sa mère, de ses frères, de se sentir chez lui dans ce milieu social. Mais il n'est pas plus proche du milieu bourgeois, dont on n'est pas sûr qu'il a lui-même admis en faire partie. L'auteur ne fait donc partie d'aucune classe, il se traite comme une exception dans le système qu'il décrit, y compris en critiquant vertement le système éducatif alors qu'il explique y contribuer au niveau universitaire - pour contribuer à la continuité dans la domination bourgeoise?
De très belles analyses donc, mais un auteur aigri et acariâtre.
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Livre passionnant, que j'ai lu comme un roman. Il m'a permis de mieux connaître un auteur que j'avais eu l'occasion d'un peu approcher par la lecture de sa biographie de Michel FOULCAULT. Un livre aux multiples facette, renvoyant l'une à l'autre à travers l'itinéraire de l'auteur dans son "retour à Reims". Il m'a souvent renvoyé à moi-même, à mon propre itinéraire, bien différent et pourtant si proche (je pense à la dimension sociale).
J'espère vivement avoir l'occasion de découvrir le spectacle que Didier ERIBON en a tiré pour le théâtre. Je l'ai malheureusement "zappé" au début de cette saison théâtrale.
Reste une question qui me laisse perplexe : comment expliquer le maintien de sa rupture avec son milieu d’origine (frères, neveux, cousins...) quand on dispose de la lucidité, de la sensibilité et de l’engagement social dont témoigne l’auteur dans son écrit ?
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La recherche d'identité, la fresque de famille et la réflexion sur le déterminisme social – tout cela donne à réfléchir. Sa haine de son origine sociale me semble déconcertante, elle ne suscite pas mon empathie.
Mais voilà, j'ai décroché sur le volet politique. Autre regret : l'analyse des mécanismes sociologiques m'a paru aride et sans intérêt. J'ai donc sauté des pages ; j'attendais un propos plus dense, compte tenu de la note hyper généreuse à mes yeux.
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Didier Eribon est professeur universitaire de philo. Il se retourne sur son parcours à l'occasion d'une des rares visites chez sa mère: issu d'une famille prolétarienne et raciste, il se construira contre, pour échapper à tout déterminisme, afin d'assumer son homosexualité et son ambition d 'appartenir à une certaine élite intellectuelle.
Si les analyses qu'il fait des oeuvres de Foucault, Genet et autres m'ont paru manquant d'intérêt, ce qui concerne l'histoire familiale en revanche , est passionnante. On ressort bouleversé: faut-il penser contre son milieu pour se trouver?...
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C'est un livre complexe, de ce fait il vaut mieux avoir un bagage culturel ou des connaissances de base sur la sociologie. C'est un bon ouvrage sur les transfuges de classes par ailleurs, mais le niveau de langue peut au premier abord perturber des lecteurs peu aguerris. Moi particulièrement j'ai trouvé le livre long, et dur à comprendre. Il faut l'avouer, je l'ai lu pour mes cours et j'avais un besoin de beaucoup de concentration pour absorber les informations parfois très compacte que nous donnait l'auteur.

Ce n'est pas un livre de chevet qui moi personnellement me plais mais l'oeuvre traite de sujets intéressants.
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Après la mort de son père Didier Eribon à observer la d'où il vient. Il écrit donc sur sa famille dont il s'est fortement eloigné et sur sa honte sociale. Car s'il a su s'ériger au rang d'intellectuel en devenant un sociologue reconnu, il n'en vient pas moins de la classe ouvrière. Et si il a longtemps cru que son détournement familial s'expliquait largement par l'homophobie de sa famille, il se décide à admettre une vérité plus complexe qui lui révèle que son ascension sociale et intellectuelle l'a elle aussi amené à renier ses origines.
Didier Eribon raconte son enfance et l'histoire de ses parents et au travers de cela dépeint le milieu social dont il est issu. Il y aborde le mariage, la place de la femme, l'évolution de la pensée politique, l'homophobie et d'autres sujets encore dans un savant mélange entre récit familial et analyse sociologique documentée. Retour à Reims vous apprend à regarder votre propre vie d'une autre perspective, c'est extrêmement intelligent et questionnant. A mes yeux c'est aussi un livre sur le pardon, car en écrivant sur sa famille et ses complexités le sociologue y concède que ses pairs ont agi comme leur milieu les destinait à agir.
Comme l'explique Edouard Louis dans la préface de ce livre, Jean Paul Sartre à souvent relevé le fait que nous sommes aussi ce que nous n'avons pas fait, je me risquerai à en dire plus : nous sommes aussi ce que l'on aurait pu devenir car aussi loin que vous puissiez tenter de vous en éloigner : qui vous étiez, qui étaient vos parents ou ceux qui vous ont élevé et ce à quoi vous étiez destiné continue de vivre en vous et à forger qui vous êtes.
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Dans la liste des 30 "pour comprendre l'époque" Fce Culture. Très socio. Gros égo, Autocitation, autosatisfaction. Peu de vrai ressenti perso . Lu sur Kobo. Avec un certain ennui. Pesant mais jusko bout.
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Didier Eribon nous présente un mélange littéraire. Il y a des éléments autobiographiques, mais aussi des passages qui contiennent des réflexions sociologiques, politiques et psychologiques. L'auteur décrit comment il a réussi à s'émanciper du milieu de ses parents, du milieu de la classe ouvrière. Son homosexualité et sa prétention d'être - ou: de devenir - un intellectuel le séparent de plus en plus de toute sa famille. Didier Eribon a écrit un livre qui est impressionnant par sa sincérité, mais aussi par la présomption de l'auteur. Il dédaigne ses parents. Un peu de pitié, surtout de sa mère ? C'est une femme qui a travaillé dur pendant toute sa vie, sans récompense convenable et sans reconnaissance. Dans ce contexte, l'auteur montre une froideur qui fait frissonner.
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