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Je ne crois pas que j'aurais les bons mots pour exprimer ce que je ressens à la suite de cette lecture.
Peut-être devrais-je me taire alors.
Pourtant il faut en parler. Car les enfants qui subissent ce genre de choses, n'ont pas les mots pour le dire. En vieillissant, nous les possédons. Et c'est pour cela, que nous devons témoigner pour eux.
Brian Evenson appuie son récit sur une vérité atroce, malsaine, dégénérée : celle du Pouvoir que les hauts dignitaires religieux possèdent.

Et il montre, la sournoiserie de ce contexte :
Si l'Homme devient Doyen de sa religion (hautes autorités religieuses), c'est que Dieu l'a choisit.
Donc lorsque ce Doyen est accusé de viol. Soit Dieu s'est trompé en élisant cet homme (et donc l'autorité de Dieu est vain), soit les victimes mentent. Evidemment, les hautes instances religieuses ne vont pas admettre que Dieu se serait trompé dans son choix. Alors les mots des victimes seront portées comme des mensonges...

Brian Evenson nous raconte dans un premier temps, comment ce pédophile est parvenu à tromper tout le monde, de manière plutôt simple en réalité, grâce à la place dominante qu'il détient dans la secte, et grâce à la confiance que lui a octroyé ses supérieurs, ne pouvant admettre leurs erreurs de jugement. Nous pouvons également comprendre que la parole de la Femme en général, n'a aucune considération (d'ailleurs, soit elles sont excommuniées, soit elles doivent se taire).
Ensuite il aborde brièvement, comment ses gens, ses prêtres, ses pasteurs, ses rabbins, ses imams, ses moines, ses anciens, ses chefs, etc... sont impunis même lorsque le doute n'est plus permis : car ils règlent ses horreurs en interne, pour ne pas ébruiter à la presse, pour ne pas donner une mauvaise image. En cachant et en manipulant, ils ne font que défendre l'Enfer. Pas terrible comme comportement pour des croyants.

Le plus difficile dans cette lecture, c'est que Brian Evenson nous place dans la peau de ce doyen religieux pédophile, au fort trouble dissociatif de l'identité, pour dénoncer le pire. Avec son style d'écriture, à la limite de l'absurde, on assistera à des dialogues surréalistes entre lui-même et ses autres personnalités : dont un Jésus à la tête sanglante qui représentera l'intangibilité de son moi impunissable et parfois, un médecin, la voix de la raison, tentant de lui expliquer le mal.

L'auteur nous offre un récit au thème dérangeant mais qu'il ne fallait pas taire.

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Eldon Fochs est "doyen laïc au sein de la Corporation du Sang de l'Agneau", une secte religieuse conservatrice. Son épouse lui conseille de consulter un psychothérapeute depuis qu'il est atteint de troubles du sommeil - rêves agités où il profère des paroles terribles avec une autre voix que la sienne.

Alternance dans le récit entre lettres de pression de la hiérarchie du doyen sur le psy, compte-rendus du thérapeute et témoignages de Fochs.
Le premier rapport médical révèle des fantasmes pédophiles sur de jeunes garçons, et meurtriers à l'encontre d'une jeune fille réellement assassinée. Le récit de Fochs lui-même donne un autre éclairage à l'affaire : on suit les délires hallucinatoires d'un homme malade, certes, mais aussi les aveux froids d'un individu lâche, fourbe, calculateur, qui profite de sa position d'autorité auprès des jeunes gens dont il abuse en prétendant leur donner l'absolution divine.

Pédophilie, meurtre, inceste, Fochs est capable du pire, et c'est à peine si on trouve l'ombre d'une explication (quelle a été la véritable enfance du personnage ?)...
Un livre terrible sur la pédophilie (cf. les justifications religieuses invoquées ici par le coupable), sur l'aveuglement et l'hypocrisie à l'oeuvre dans certaines communautés religieuses où la hiérarchie est prête à tout pour éviter le scandale.

C'est bouleversant, écoeurant, dérangeant. Mais on a beau ressentir une aversion croissante pour le personnage et un violent sentiment d'injustice et de révolte, on est malgré tout captivé par son histoire, et on voudrait comprendre...
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Après le scandale provoqué par la publication de la langue d'Altmann, l'américain Brian Evenson reste dans le collimateur de l'Église mormone.
Quatre plus tard sort Père des mensonges, premier roman de l'auteur et première incursion dans la forme longue avec une histoire aux confins de la folie, de l'horreur et de la religion.
C'est encore une fois les éditions du Cherche-Midi à travers l'excellente collection Lot 49 qui se charge des réjouissances…

Notre père
Eldon Fochs a des problèmes. Des problèmes particulièrement embarrassants pour un doyen de l'Église Sanguiste (une parente fantasmée de l'église des saints des derniers jours) qui doit à la fois veiller sur sa congrégation et sur sa propre famille. Pour s'en sortir, Eldon décide de consulter un psychothérapeute, Alexandre Fishtig, également croyant.
Tout débute par un échange de lettres entre Alexandre Fishtig et ses supérieurs hiérarchiques au sein de l'Église. le cas d'Eldon Fochs inquiète en haut lieu et une pression de plus en plus grande s'exerce sur Fishtig pour avoir accès à ses notes professionnelles (et censément confidentielles).
Brian Evenson n'invite pas le lecteur de plein pied dans l'histoire et dans la tête d'Eldon Fochs mais par un regard extérieur et analytique, celui de Fishtig qui présente son patient à travers diverses notes où l'homme d'église lui raconte des choses terribles.
Des rêves, des pensées bruyantes.
Des paroles pendant son sommeil.
Des actes de violence inexplicables.
Dans ses rêves, Eldon a des pensées déplacées à propos des enfants.
Des pensées sinistres entre le viol et le meurtre, entre la torture et l'obsession maladive.
En demande d'aide, le doyen devient le sujet d'analyse d'un psychothérapeute plus intelligent et plus droit qu'il n'y paraît de prime abord.
Mais peut-on encore aider Eldon avant que le pire n'arrive ?
Père des mensonges (d'après l'évangile de Saint Jean), c'est le diable, le grand tentateur. Brian Evenson nous en dit beaucoup avant de revenir visiter son dossier médical par l'intermédiaire du patient lui-même, Eldon Fochs.
Et lorsque l'on pénètre dans l'esprit du doyen, l'horreur se déploie sans aucune limite. Car il est déjà bien trop tard pour l'aider, il a toujours été trop tard.

Dualité psychopathique
Père des Mensonges vous donne une fausse piste avant de démonter les hypothèses pour mieux vous révéler l'horreur dans son plus simple appareil. Eldon Fochs, esprit malade, brisé, putride, se joue des autres. Il est, en un sens, le premier père des mensonges du récit. Brian Evenson use de la figure du double, à la fois sur le plan psychiatrique mais aussi sur le plan humain.
Son roman fourmille de doubles représentations : Elden Fochs, père de famille respectable et doyen intègre devient ainsi un monstre brutal et psychopathe qui ne recule devant rien, Alexandre Feshtig se débat lui de son côté entre son rôle de psychothérapeute et celui de membre d'une Église corrompue par la loi du silence. Et puis, par-dessus l'épaule de Fochs, on assiste au combat entre le Diable (sous l'apparence de Tête Sanglante) et de Dieu (sous l'apparence d'un médecin). Comme si deux êtres se disputaient l'âme du doyen.
Brian Evenson adopte un double point de vue, celui du médecin et celui du prédateur. Celui du croyant et celui qui se trouve confronté au réel.
Terrifiant, le parcours mental de Fochs devient une peinture sinistre d'un être qui, bien plus jeune, était prédestiné à devenir un monstre. Par les sévices endurés par son père, religieux lui aussi, et par les tortures qu'il a déjà exercé sur d'autres, humains ou animaux.
Au coeur de cette histoire, le mensonge, la capacité du doyen à donner le change à la société et aux autorités. Une capacité qui le conduit dans les hautes sphères du pouvoir religieux et lui permet de commettre les choses les plus horribles.

Démembrement d'une Église
Cette fois, l'obsession pour la violence et pour le sang de Brian Evenson s'incarne également de façon plus politique.
Critique ouverte d'une religion qui broie ses adeptes et refusent de voir les démons en son sein, Père des mensonges étrille l'Église et ses rouages.
L'obéissance, motif central de la réflexion de Brian Evenson, devient un poison diabolique, une façon de détourner le regard pour ne pas voir.
Et lorsque l'on est acculé, il faut mettre tout ça sous le tapis.
Dans ce premier roman, l'américain s'interroge sur les limites de la foi elle-même, où le simple fait de croire demande une absence de critique et conduit à l'absence pourtant salutaire de la remise en question de l'ordre divin, ou supposé divin. Eldon Fochs utilise les écrits à sa façon, tord les paroles de Dieu pour en faire l'instrument d'une oppression psychologique absolue.
C'est aussi une façon de disséquer les rouages d'une communauté où la femme n'a pas de nom. Elle est femme, enfant, victime. Mais elle n'existe pas vraiment, elle se fond dans le décor et devient un animal, une prédatrice retorse ou un simple objet de la ménagerie familiale.
Ainsi, même l'horreur est double : celle du parcours sanglant d'un psychopathe et celle d'un système religieux capable de cacher sciemment des monstres à la justice.
Grâce à son style minimaliste, Evenson jongle entre l'horreur brutale/frontale et le non-dit, le vide qui reste à combler par l'esprit du lecteur.
Le résultat, c'est un uppercut au plexus de 200 pages. Un uppercut qui laisse des traces et des hématomes dans l'âme et sur la peau du lecteur pris au piège.

Bien avant Grâce à Dieu (2019) ou Spotlight (2015), Brian Evenson dénonce une Église au coeur vérolé où l'enfant devient la proie d'un monstre habillé avec les habits de Dieu. Terrible, brillant, impitoyable.
Lien : https://justaword.fr/p%C3%A8..
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J'étais un peu fâchée avec Brian Evenson, ayant vécu comme une imposture la lecture de sa "Confrérie des mutilés", dans la mesure où ce roman s'est avéré être en totale inadéquation avec ce que j'en attendais...
Sur l'insistance de plusieurs blogueurs/euses, j'ai accepté de tenter une autre expérience avec cet ex mormon que ses écrits ont fait exclure de sa congrégation.

Comme dans "La confrérie des mutilés", Brian Evenson s'attaque, avec "Père des mensonges", à la puissance des dogmes, en dépeignant les possibles et désastreuses conséquences auxquelles peuvent aboutir l'obéissance aveugle qui y est soumise.
Eldon Fochs, doyen de la communauté du sang de l'agneau (dite des "Sanguistes"), est incité par sa femme à consulter un thérapeute suite à des troubles du sommeil. Ses nuits sont perturbées par d'inquiétants cauchemars, dans lesquels Fochs inflige des sévices à des adolescents, et dont la prégnance leur confère une dimension étrangement palpable.
Le doyen est par ailleurs un homme respecté par les membres de sa paroisse, qui mène une existence a priori sans histoires entre sa femme et ses trois enfants. A priori...

Le récit est constitué en partie des rapports établis par le thérapeute qui suit Fochs, perplexe face à ce patient qu'il devine manipulateur, ainsi que de quelques extraits d'une correspondance adressé au docteur Feshtig, par laquelle il est violemment invité à ne divulguer sous aucun prétexte le résultat de l'analyse de leurs séances. Mais la plupart du temps, le lecteur est plongé dans l'esprit de Fochs, et doit supporter le récit par ce dernier de certains faits qui l'éclairent crument sur sa véritable et horrifiante nature.

L'autre point commun avec "La confrérie des mutilés", est que Brian Evenson introduit dans son roman des touches surnaturelles, sous la forme notamment de l'inquiétant Tête sanglante, sorte d'ectoplasme dont on ne sait s'il est réel ou issu de l'imagination malade du héros, à qui il apparaît à plusieurs reprises, pour le sortir d'inconfortables situations.
La comparaison s'arrête là, puisque j'ai aimé "Père des mensonges". Peut-être parce qu'en dépit de son aspect parfois fantastique et caricatural (qui m'avait gênée lors de ma précédente lecture), il est par ailleurs complètement -et malheureusement- crédible.

Certes, le doyen Fochs, qui parvient à se donner bonne conscience malgré les atrocités qu'il commet, est incroyablement ignoble de sang-froid et de mauvaise foi, et on sent bien que l'auteur force le trait lorsqu'il évoque la psychologie de ce sordide personnage. de même, l'humour macabre et cynique dont il pare son texte participe à le positionner en léger décalage avec la réalité, incitant le lecteur à le considérer comme une sorte de fable grotesquement monstrueuse.
Mais c'est curieusement ce qui donne au roman sa force, en plus de le rendre original. le ton grinçant employé par Brian Evenson se révèle être un excellent vecteur pour exprimer son propos, qui s'en révèle d'autant plus virulent.
Il porte un regard sans concession sur un système hypocrite et cruel, qui sous prétexte de porter la parole de Dieu, se montre non seulement incapable de se remettre en question et de considérer la nature humaine -donc faillible- de ses représentants, mais qui de plus préfère protéger ses porte parole des conséquences de leurs actes, aussi répréhensibles soient-ils, que de mettre en danger sa réputation et sa puissance. Et il ne se montre pas plus tendre pour les simples convertis dont l'aveuglement borné participe à raffermir l'impunité que le statut de ces mêmes représentants leur confère.

Un roman glaçant, qui m'a réconciliée avec son auteur...
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Il ne m'est jamais facile d'écrire de longues critiques sur un livre, même si je l'ai beaucoup aimé. Celui-ci me laisse un dégoût profond, parce que c'est épouvantablement vrai! L'auteur , qui a vraisemblablement approché de près le monstre qu'il décrit, le fait avec la plus grande pudeur, même s'il a du, car ce n'était pas évitable, entrer dans quelques détails qui laissent sans voix. Je suppose qu'il a fallu bien du courage à cet homme d'église pour dévoiler cette vérité qui fait tellement peur.
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L'ouverture de l'ouvrage est originale, avec cette étude préliminaire du psychanalyste. Mais, ce qui manque, c'est surtout ce dernier, auquel on s'attache mais qui disparaît bien vite, alors que son rôle était important.

Le recentrage qu'effectue alors l'auteur sur son personnage principal est gâché par une écriture qui tente certainement de rendre compte de la personnalité mécanique et désincarnée de ce prêtre, mais qui, somme toute, est plutôt pauvre.
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Décapante psychanalyse d'un pasteur américain entre fantasmes et réalités atroces à couvrir.

Désormais sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2014/04/15/note-de-lecture-pere-des-mensonges-brian-evenson/
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Le doyen Eldon Fochs, respecté dans la communauté et au sein de son église, la Corporation du Sang de l'Agneau, se voit obligé par sa femme de consulter un psychothérapeute. Inquiète pour son mari qui parle bizarrement dans son sommeil et qui semble faire des rêves perturbants et peu en phase avec son poste de doyen, elle l'envoie chez le docteur Alexandre Feshtig. Celui-ci découvre que les rêves de Fochs sont tous à propos d'enfants et de violences, sexuelles ou non et quand on découvre une fillette violée et assassinée dans la région, Feshtig a vite fait de soupçonner Fochs d'être plus impliqué qu'il ne l'avoue. Mais l'analyste subit rapidement des pressions des hautes autorités de la congrégation pour étouffer l'affaire …

J'avais vu de nombreux billets sur ce roman et je l'avais repéré car le thème m'intéressait fortement. Je l'ai enfin lu et je dois dire que je l'ai carrément dévoré. Dès le départ, on nous annonce la couleur et la manipulation des esprits et des gens est présente. Même si, à ce moment, on ne sait pas si Fochs est vraiment coupable, je dois dire que j'ai été vite hérissée par le comportement des hautes sphères de la congrégation, qui se prennent littéralement pour Dieu et qui décident de ce qui est bien et mal. Et quand on découvre les agissements du doyen, ses pensées profondes, les excuses qu'il se crée et sa folie, c'est encore pire. L'auteur a su nous montrer comment certaines personnes peuvent agir impunément car leur entourage est aveugle à leurs actions mais on dit bien qu'il n'y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir. le fait que cette manipulation se déroule dans le milieu religieux amplifie l'horreur qu'on peut avoir devant les attitudes de certains, qui se cachent derrière la religion et qui se servent de celle-ce comme d'une excuse à tout mais je pense que ce genre d'attitude et de manipulation peut se retrouver dans tous les milieux. Etant déjà assez cynique de nature, rien ne m'a surpris mais je trouve toujours fascinant de voir comment les gens se laissent si facilement convaincre et combien peu osent se révolter devant des actes qui devraient scandaliser tout le monde. Je craignais un peu le côté voyeur et malsain mais l'auteur a réussi à éviter de faire dans le sordide malgré les faits ignobles décrits. Il réussit aussi à décrire une forme de folie particulièrement étouffante pour les lecteurs mais qui fait aussi la force du roman, amplifiée par l'utilisation de différents points de vue, comme si l'auteur avait réuni plusieurs documents pour créer cette histoire. Voilà un livre qui dérange, qui secoue, qui doit faire ouvrir les yeux sur les dérives de nos sociétés et qui faut lire absolument pour mieux en prendre conscience et ne pas tomber dans leurs pièges ! Nul doute que je lirai d'autres livres de cet auteur !
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Après un recueuil intitulé « La langue d'Altman », Brian Evenson publie « Father of Lies » (98, Four Walls Eight Windows, 197 p.) traduit en « Père des Mensonges » (2010, Cherche Midi, 233 p..
Eldon Fochs est le doyen de la Corporation du Sang de l'Agneau (les Sanguistes). Cela commence bien. Cette secte est, bien sûr, conservatrice, et très stricte excommuniant dès que l'on rue quelque peu dans les brancards ou que l'on refuse de prendre le droit chemin. (Y aurait'il quelques réminiscences autobiographiques là-dessous ?). Hélas, le doyen est somnambule et parle en dormant, racontant d'horribles histoires de rapports sexuels avec de jeunes garçons, mais aussi du meurtre d'une jeune fille. Sa femme lui fait consulter un psychiatre. Ce dernier, Alexandre Feshtig, ne se laisse pas impressionner par ces pulsions pédophiles ou meurtrières. Il réalise qu'avant le rêve, il y a eu passage à l'acte. Mais la Corporation du Sang de l'Agneau veille. (Tiens, on dirait une histoire connue et bien présente). « Même avant qu'il devienne doyen, le fait qu'il soit un membre de l'Eglise propre sur lui, qui ne manquait pas un service et présentait toutes les apparences du mérite, a contribué à entretenir la volonté d'aveuglement de tout son entourage ». On se souvient que Brian Evenson a quitté les mormons (cf sa lettre de renoncement plus haut). Brian Evenson attaque donc les dogmes religieux qui placent Dieu au dessus de tout. L'homme se persuade que Dieu lui ordonne d'agir pour punir le mal par le mal et même de se substituer à Dieu. Tout cela parce que, on l'a reconnu, « le père dont vous êtes issus, c'est le diable, et vous voulez accomplir les desseins de votre père. » (Jean, 8, 44).
Le roman débute par un échange de lettres entre le psychiatre et son directeur ou encore entre le directeur et un homme d'église. Ces lettres montrent un patient vu et jugé par un oeil extérieur. Cette courte introduction (3 lettres) est suivie d'une première partie ou « Anamnèse ». Ce terme désigne l'histoire de la maladie, mais c'est aussi celle de retrouver la mémoire de ses incarnations précédentes. Et on doit se souvenir que le très sérieux Eldon Fochs est à la fois un homme d'église et un patient quelque peu tordu. le roman bascule lors de la deuxième partie « Homme de Dieu » avec la prise de parole par Fochs lui même. Puis, la troisième partie « Examen approfondi » recommence avec des lettres, échangées cette fois entre le psychiatre et l'Eglise, avant de donner à lire les carnets d'analyse. Enfin la quatrième partie « Fochs » revient sur la personnalité du patient.

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Le doyen Fochs, un homme respectable et respecté, souffre depuis peu de troubles du sommeil. Il parle d'une voix au timbre étrange, profère des paroles obscènes. Lorsqu'il vient à porter la main sur sa femme durant ses nuits agitées, elle lui demande d'aller consulter un psychothérapeute Feshtig. Durant les consultations, Fochs parle de ses rêves très étranges : une attirance pour les jeunes garçons, des actes de pédophilie. Il évoque également la scène de meurtre d'une jeune fille. Feshtig va faire le lien avec un crime commis récemment dans la communauté. Sauf que l'innocence de Fochs ne fait aucun doute pour ses supérieurs de la Corporation du Sang de l'Agneau (les Sanguistes). Une secte religieuse, très conservatrice où les membres de la communauté ont une confiance absolue dans ses représentants. Quand Feshtig va alerter les autorités religieuses, il se retrouve discrédité.

Et, je me suis retrouvée embarquée dans un livre que je n'ai pas pu lâché, habilement construite et sans aucun temps mort !

Les premières pages débutent par des correspondances entre Feshtig, son directeur et le patriarche Blanchard .D'emblée, on comprend que le cas de Fochs dérange les autorités religieuses et que chacun exige du psy un silence total.

La suite sur : http://fibromaman.blogspot.com/2010/03/brian-evenson-pere-des-mensonges.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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