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EAN : 978B003WW21U0
Privat (01/01/1980)
2.5/5   1 notes
Résumé :
Durant la Seconde Guerre mondiale, la frontière constituée par les Pyrénées prenait figure d'un barrage infranchissable. Résistants recherchés, familles juives pourchassées, réfractaires au service obligatoire du travail, futurs combattants français et étrangers, formaient la clientèle des passeurs dont l'aide était indispensable pour mener à bien une éprouvante et dangereuse traversée.
Parmi les régions frontalières, le département des Hautes-Pyrénées représ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Histoire ou statistiques ?
Depuis la lecture de "Trois Américains à Marsac La liberté par les Pyrénées", je voulais en savoir plus sur les franchissements clandestins de la frontière pendant la guerre. Comment étaient organisés les réseaux ? Par où passaient les candidats à l'évasion ? Comment étaient-ils traités en Espagne ?...

Le livre d'Émilienne Eychenne n'a répondu que très partiellement à mes questions. Modeste, l'auteure dit n'avoir voulu que préparer le travail des historiens à venir, en particulier en recueillant des témoignages directs avant qu'il ne soit trop tard. Elle a accompli un travail considérable en partant du peu que contenaient les archives : en France, les registres des personnes arrêtées, en Espagne de même celles des personnes interpellées. Et surtout en essayant de confronter ces informations aux souvenirs (dans les années 1970) des témoins oculaires et des acteurs.

Il en résulte un ensemble de données, traitées ensuite dans tous les sens, avec tous les tableaux et graphiques possibles (par date, par lieu, par âge, par origine...). le tout est un rien soporifique, mais je suis un lecteur obstiné qui renonce rarement. Statistiques, donc, mais histoire ? mais géographie ?

Au début de l'ouvrage, seul un bref avant-propos présente des considérations générales sur les motifs et le contexte de ces tentatives d'évasion. Vient ensuite un chapitre qui m'a passionné (en tant que gavarneur) sur la géographie et la situation politique du département des Hautes Pyrénées avant et pendant la guerre, expliquant la difficulté et les avantages des lieux. C'est qu'ici, la montagne se mérite, les cols sont hauts, difficiles à surveiller parfois, difficiles à franchir toujours.
La suite, ce sont quelques phrases à piocher au milieu de pages bien sèches, qui fournissent quelques anecdotes, quelques explications. Mais j'ai eu l'impression que le lecteur était supposé déjà tout savoir, avoir tout compris, avant d'ouvrir ce livre.

Très peu d'informations malheureusement sur l'organisation, la taille, les motivations des réseaux d'évasion, leurs liens avec les maquis, ni même sur la proportion des évadés qui ont profité de leurs services. Pas grand-chose de nouveau sur le traitement des personnes arrêtées en Espagne : un peu de prison pour franchissement illégal de frontière, puis le camp, et souvent la récupération par des services français (?) bien organisés pour assurer le passage au Maroc.
J'ai glané quelques lumières sur la mollesse volontaire de la plupart des fonctionnaires français qui devaient empêcher les passages, et surtout sur les motivations des fuyards : parfois par volonté claire de combattre, ou pour éviter l'envoi en camp de concentration, mais surtout pour échapper au service du travail obligatoire. Mais pas une vision d'ensemble, et aucune volonté de conter l'histoire.

C'est donc un ouvrage méritant, bien documenté, mais aride.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
En résumé, des chaines invisibles reliaient presque toutes les régions de France à cette portion de frontière, et ce avec succès. Oh, bien sûr, succès très faible si on comptait avec la population concernée. Un million et demi de travailleurs exigés, 700 000 envoyés en Allemagne. Mais pas le 1/10ème évadé en Espagne. Sur l'ensemble des évadés de toute la frontière , probablement deux fois moins que de [prisonniers de guerre] évadés d'Allemagne.
Ce ne fut donc pas une émigration de masse sauf pour quelques villages frontaliers. Un esprit chagrin pourrait donc dire, "que ça ? trois ou quatre évadés, pour la majorité des départements ?" et en conclure qu'il n'y a pas eu d'évadés au moins sur cette portion de la frontière.
Il est certain qu'éparpillés ainsi, on ne ressent pas une pression de foule pour reprendre le combat. Mais ce qui est intéressant, c'est que cette zone répulsive de montagne a tout de même attiré de partout. Evasion sporadique, certes, mais évasion à peu près généralisée.
Page 164
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Si quelques mères dans leur cœur avaient pensé que l'Espagne serait moins terrible pour leurs enfants et qu'elle aurait un certain parfum de mise à l'abri, cela ne s'est pas réalisé pour tous. Le patriotisme, l'envie de se battre, sont montés peu à peu dans les prisons et dans les camps d'Espagne. Si bien que ce sont des recrues enthousiastes, gaullistes plus qu'à souhait, qui arrivaient au Maroc.
Page 205
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Lorsque j'ai demandé aux gens si les patrouilles allemandes du Hautacam avaient eu leurs chiens égorgés […] ou si on avait retrouvé des cadavres pendus aux branches des arbres pour que les oiseaux de proie les dévorent et enlèvent ainsi toutes traces (et les os?)... On m'a ri au nez ! Mais du poivre moulu ou en grain, répandu sur les sentiers pour couper le flair des chiens, ça oui. On en fit une grande consommation dans toutes les Pyrénées. Et des chiennes en chaleur aussi, j'ai eu des témoignages en Haute-Garonne, mais c'était risqué si la chienne ramenait chien et patrouille à son maître.
Page 112
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Quelle est la population concernée par cette activité ? Pour que ce soit plus commode sans être erroné, disons que le département comptait 200 000 âmes, prisonniers en moins, réfugiés en plus, qu'il a suscité 550 évadables et 300 passeurs, disons 900 personnes concernées, pour arrondir les chiffres et n'en oublier aucun, et nous avons une participation pour l'ensemble de la population vieillards et bébés compris, puisque nous ne pouvons les soustraire, de 0,45%.
page 208
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Avoir « l'air étranger au pays », c'est ce qui attire les gendarmes. Repérables, ils le sont, tous ces candidats à l'évasion, à une époque où la variété vestimentaire de la faune touristique d'aujourd'hui n'a pas encore habitué les habitants du moindre hameau pyrénéen.
Page 144
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