Moon River

- Sérieusement ? - Un ovni* ? - Un dommage collatéral de la pandémie ?
On serait en France, en 1973, ou même aux States en 1967, le truc aurait été vendu au coin de la rue et imprimé à compte d'auteur, j'aurais compris la démarche mais un demi-siècle après, c'est largement hors sujet. Des patchworks cousus de fil blanc on en a vu passer et des meilleurs (même moi, j'en ai écrit un entre 1974 et 1975, et mon homonyme dans la profession aussi - quasiment au même moment -, c'est dire si on est vraiment tout au fond du panier).
Alors, il y a peut-être des excuses : douleurs lombaires et prises de médocs anti-douleurs qui peuvent faire faire un peu n'importe quoi. C'est le cas, le héros se nomme Hernie (pour 'hernie discale') et quelques pages y font référence. J'aurais bien aimé être averti avant de commander le truc. Tout le monde a l'air de crier au génie, mais non, là, le gars ose tout mais c'est juste une encyclopédie de tout ce qu'il ne faut pas faire dans un récit, justement. J'ai même lu une critique où ce bouquin était présenté comme hilarant. Ben, là aussi ça rate son coup ; ça ne m'a même pas tiré un sourire. C'est tout juste une variation sur comment se faire facilement dix euros avec un polar nordique, et je ne pense pas que ça les mérite vraiment. Alors je vais cacher ce truc-là au plus profond de ma bibliothèque et l'oublier.

* Objet Vendable Non Identifié

Avec Moon River, Fabcaro a fait le tour de son art et en fait l'aveu avec les séquences autobiographiques qui ponctuent ce nouveau récit burlesque. Cette confidence, également sur le ton de l'humour (en mode Steak It Easy), n'est pas suffisante pour faire perdurer le charme Caro et ennuie sur la longueur.

Un Fabcaro qui me laisse indifférent... mais comment est-ce possible ? Me lasserais-je de son registre absurde et surréaliste qui m'avait pourtant tellement régalé jusqu'ici ? Possible. J'ai rigolé sur les 4 premières pages, convaincu que j'étais reparti pour un voyage délirant, et puis rideau. Plus rien de vraiment stimulant ne nous est proposé. En outre, la mise en abîme de lui-même dans son quotidien, doutant en famille de la pertinence de ce nouvel opus n'a rien apporté d'intéressant, en tout cas pas de quoi filer la digression tout au long de la BD.

Bref je suis certainement sévère ici, mais cette fois-ci la magie n'a pas été au rendez-vous et j'en suis le premier peiné !