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sur 2044 notes
Demande à la poussière est l'un des 4 piliers de la saga Bandini et apparemment le plus connu. On suit notre héros-écrivain Bandini qui tâche de s'en sortir dans le Los Angeles du début des années 30.

Ce livre m'a remué à plus d'un titre :
- certains passages sont tout bonnement désopilants. Je pense notamment aux premières rencontres avec Camillia dans son bar, le vol du lait ou les razzias chez l'épicier japonais
- Fante a connu la dèche, la raconte bien, la sublime parfois et en témoigne avec une grande acuité
- on marche avec plaisir, gourmandise et un peu de voyeurisme sur les pas de Bandini. Ses excès et son côté grotesque font sourire mais on se fait surprendre par sa bonté de coeur, sa confiance en lui et sa Foi en la Vie qui finissent par nous édifier.
- enfin certaines pages sont tout bonnement sublimes, empreintes de poésie, de sauvagerie, de symbolisme et de mélancolie.

Pour ceux qui veulent découvrir la beat génération avant l'heure, pour ceux qui croient en leur bonne étoile sans se prendre trop au sérieux, foncez dans votre Ford 1929 rejoindre Bandini dans ses virées, ses impasses et ses sorties de route!
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Présenté par Charles Bukowski, dans sa préface au livre, dont il fait un éloge appuyé que les relectures une trentaine d'années n'ont pas dénoncé ou affaiblie, en parlant d' « un homme qui avait changé l'écriture », voici un roman plutôt court qui explore les profondeurs de l'âme humaine, thème classique et récurrent s'il en est, dans un Los Angeles des années 30 :
"Demande à la poussière" de John Fante est le deuxième livre de la série mettant en vedette le personnage d'Arturo Bandini. C'est en grande partie un alter ego de John Fante lui-même qui partage une même origine modeste, le même rêve : devenir écrivain et les mêmes goûts.
Lâche et maladivement seul, Arturo Bandini – et comme plus généralement tous les anti-héros de J. Fante - se maintient en vie car il est habité par la faim, faim de la femme et faim de Dieu, faim de la femme c'est-à-dire faim de Dieu dans un cercle sans fin.
Dans un masochisme très chrétien, le personnage finit par prendre goût à ce manque, à la cruauté de l'isoler de la femme en tant qu'homme, et de l'inspiration en tant qu'écrivain, du Père en tant que fils.
Dans son délire, le personnage « jeune, affamé » confond la figure christique avec la figure féminine, puisque l'une et l'autre lui assurent le salut et lui offrent un moyen de nier sa propre négativité et de combler ce néant contrariant, creusé par la faim, dans le Los Angeles des wannabes et des laissés pour compte.
Il aime chacune de ces femmes détruites et humiliées par la prostitution autant qu'il aime sa propre mère, « même si (leur) bouche a l'air d'avoir été creusée à coups d'ongles, même si (leurs) yeux de vieille enfant nagent dans le sang comme des sonnets écrits par un maniaque. »
Dans « Demande à la poussière », s'opère une ultime incarnation de la Vierge – c'est-à-dire la femme qui a « épousé » Dieu – chez Camilla, une jolie mexicaine qui balaie la poussière dans un bar de Los Angeles, que le personnage désire, mais qu'il ne possédera jamais.
Sans doute il faut y voir simplement un souvenir de la propre jeunesse de l'auteur, passée auprès des religieuses, avec les enfants de choeur où il associe à la figure de la Vierge Marie, la figure féminine et le souvenir de sa propre mère (nommée Maria…), qui lui apparaît en rêve sous les traits de la Vierge.
Et plus globalement, la relation particulière de J. Fante avec Dieu, qui est celle de deux amants qui se quittent et se regrettent inlassablement. On comprend ainsi l'intensité particulière de sa foi, perceptible dans toute son écriture.
Le personnage entretient des comportements envers les femmes dégradants ou sexistes. Misogynie il y a sans nul doute, le contexte de l'époque et l'essence du personnage y contribuent.
Le récit est émaillé de descriptions viscérales et de monologues intérieurs, créant une ambiance particulière, intimiste ; passant d'un moment à l'autre de la vie du personnage sans transition fluide.
Une narration à la première personne qui permet de s'immerger dans son âme tourmentée, ses désirs, ses névroses, ses émotions contradictoires.
Une lecture qui marque. Mais serait-il publié en l'état aujourd'hui ?
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Je poursuis ma découverte d auteurs Américains avec ce livre inoubliable. John Fante à une capacité à vous faire ressentir à travers ses mots toute l atmosphère, les odeurs, la chaleur de Los Angeles. On respire la poussière du désert qui n'est jamais loin.
On s'attache énormément à Arturo Bandini/Fante dans ce roman semi-autobiographique. Il y a aussi beaucoup d'humour. Je le relirai avec plaisir dans quelques mois pour m immerger à nouveau dans cette atmosphère suffocante de la Californie des années 30, eldorado pour tous les miséreux.
Je viens de voir qu il y a eu une adaptation cinématographique! j avoue que j imagine mal Colin Farrell dans le rôle d Arturo mais pourquoi pas...
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Je ne savais pas que ce livre avait été écrit en 1939, que c'était un roman semi-autobiographie et que c'était le tome 3 d'une saga.
En faite des que je vois un livre de John fante, je l'achète tout bonnement !

Et bien je fus transporté par son écrit.

C'est l'histoire d'un écrivain débutant plongé dans la pauvreté et éperdu d'amour pour une femme qui ne l'aime pas…
Bien que j'ai relu certains passages avec délectation, je fus attristé par cette histoire remplie d'espoir, de haine et de désir…
C'est un très bon roman, mais ce n'est pas celui que je préfère de cet auteur…
Bien que je ne suis qu'une novice dans la lecture de ses ouvrages… Je vais donc continuer à découvrir ses oeuvres pour avoir un jugement plus éclairé.

Bonne lecture !
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Difficile de noter et critiquer une telle oeuvre...
Difficile même de savoir ce qu'on en pense...

Ce que je sais, c'est que ce court roman est allé me chercher dans les profondeurs de mon ventre à plusieurs reprises : dégoût, mépris, peur. Mais il m'a fait réfléchir aussi, sur le sens de notre vie sur terre, sur moi-même, sur l'absurdité du faire et du paraître... Il m'a fait rire enfin. Car ce personnage principal d'Arturo Bandini est un personnage ridicule, hors de sa réalité, aux prises avec son humanité défaillante et sa mégalomanie. Je le rapproche volontiers d'un Ignatius Reilly, écrit 40 ans plus tard, mais sans doute très inspiré d'un Bandini.

Et cette Los Angeles, lieu de perdition et de fantasmes, cet îlot urbain perdu dans le désert, terre de désolation et de miracles, cette Los Angeles de 1939 nous est rendue dans tout son désespoir et sa flamboyance par John Fante que je découvrais ainsi.

Je sens bien sûr que c'est un roman brillant, de ceux qui décrivent en temps réel une Amérique désoeuvrée de la fin des années 30. Je crois simplement qu'il me manque quelques billes et que je ne peux me fier qu'à mes viscères, résolument remués.
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En fermant le livre, je me suis dit : "WHOUAA".
L'histoire d'un homme, ses pensées, son intimité, sa banalité dans tous les états.
Avec John Fante, cette banalité devient majestueuse. Une phrase appelant une autre, on reçoit une tarte à chaque page. Je deviens Arturo Bandini. Je peine dans les escaliers de Bunker Hill, je suis à la plage de Santa Monica avec Camilla, je suis l'auteur du "Petit chien qui riait", je suis Arturo Bandini, je bouffe de la poussière.
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Bandini, personnage principal de ce roman, se situe bien dans la lignée de ces personnages d'antihéros qui doutent d'eux-mêmes et qui pratiquent l'autodérision en jouant des faux-semblants de l'écriture et du réel. Il y a beaucoup de causticité et d'hésitation dans la trajectoire de ce fils d'émigrés italiens qui fantasme sur la potentielle célébrité de l'écrivain qu'il rêve de devenir et sur le modèle de la réussite à l'américaine.
Quand je lui avais demandé de me citer l'un de ses meilleurs souvenirs de lecture, mon ami René Frégni m'avait parlé de « Demande à la poussière » comme l'un de ces romans qui comptent pour un écrivain. En le lisant aujourd'hui, je retrouve en effet beaucoup des traits qui font le charme des « Chemins noirs » et de l'écriture réjouissante de son auteur.
Ainsi vont les lectures. Elles sèment dans le sillon de l'écriture.

Lien : http://enlisant-enecrivant.n..
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Un énorme regret concernant cet ecrivain: Ne pas avoir ouvert un de ses romans plus tôt. Moi qui adore Charles BUKOWSKI, je me suis régalée avec ce précurseur de Buko.
En fait c'est une trilogie et celui-ci est le troisième, mais je compte bien lire le 1ER: Bandini ,quant au 2ème ,je n'ai pas le titre mais si vous le connaissez vous me l'écrivez.
Roman intimiste st autobiographique où l'on suit les déboires d'Arturo Bandini , jeune fils d'émigrés italiens, qui a tout quitté pour satisfaire sa passion: l'écriture.
Une vie de misère, de chambre d'hôtel en chambre d' hôtel miteux,de période de" vaches maigres" où la nourriture se compose essentiellement de fruits : des oranges,contrastant avec des périodes fastes ,lorsque son éditeur ,qu'il vénère : M.Hackmuth ,lui envoie un chèque pour la publication d'une de ses nouvelles .De quoi tenir 2 ou 3 semaines.
Une errance,parsemée d'amours contrariées dont une aventure avec une serveuse mexicaine : Camilla ,qui ,en final,loin de le stimuler dans sa créativité ,l'entraînera sur les chemins de la drogue ,de l'alcool et des hôpitaux psychiatriques.
Et tout cela à Los Angeles ,dans les années 30.J'ai apprécié l'atmosphère et l'ambiance de ce roman un écrivain que je ne vais certainement pas lâcher et qui du temps de son vivant n'a hélas pas eu le succès qu'il méritait.⭐⭐⭐⭐
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Il y a quelque chose d'immédiat dans ce livre. Une rage, une soif de réussite sous ce soleil éternel. Californie Sud, Los Angeles connait tous les rêveurs, ceux qui mentent à leur proche sur leur réussite et ceux qui s'acharnent croyant, au-delà de tout, à leur fourrure de renard. Los Angeles avale les hommes, terre inhospitalière, faite de palmiers noirs, entre brouillard et poussière. du désert qui gagne parfois, de Bandini, sûr d'être un grand écrivain et qui réussira.. Un livre, sur l'espoir et la rage de réussir, plus fort que le temps qui s'écoule. Ecrit dans les années 30, ce siècle presque d'écart ne se lit jamais tant ce livre s'adresse directement à l'individu (peu concerné, d'ailleurs, par le contexte international, Hitler étant balayé d'une incompréhension de centre d'intérêt). Un livre aussi sur le kaléidoscope humain que sont les USA: Suédois, Mexicains, Italiens revendiquant chacun être plus américain que l'autre, sur le racisme, la culpabilité catholique... La deuxième partie ne se lâche pas...
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Nous poursuivons ici le parcours d'Arturo Bandini, jeune écrivain qui veut désespérément être célèbre.
Il est encore question d'identité, de culpabilité envers la religion et sa mère, de pauvreté et de la faim qui le pousse, cette fois-ci, à voler du lait.
Los Angles est toujours aussi ensoleillée et poussiéreuse.
Bandini se lance dans une histoire d'amour toxique qui va lui faire côtoyer de près la drogue et les hôpitaux psychiatriques.
J'ai trouvé l'histoire moins captivante que ses autres romans et souffrant parfois de quelques longueurs.
Néanmoins l'écriture est tonique, moderne et précurseur. C'est impossible d'imaginer que ce roman a été publié en 1939.
John Fante est un de ces romanciers qu'il faut lire.
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