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sur 2047 notes
Arturo Bandini a vingt ans, est écrivain. En tout cas, il voudrait l'être. Fort de sa première nouvelle publiée dans une revue, il quitte sa mère et le Colorado pour Los Angeles, où il s'installe dans un hôtel bon marché. Il y voit son premier palmier, depuis sa fenêtre, et ce bonheur suffit d'abord à le combler. Il tire le diable par la queue, se nourrit de fruits achetés à crédit chez un épicier japonais, mais prête régulièrement quelques cents à son vieux voisin pour qu'il puisse s'acheter son whisky. Il fait la connaissance de Camilla Lopez, serveuse. Ils entretiennent une relation bizarre, s'aiment d'un amour qui ne dit pas son nom. Arturo est méchant, la blesse, il est rongé par la culpabilité, se fait doux, revient vers elle, la reblesse, ne sait pas comment lui faire l'amour car il ne l'a jamais fait. Il se déteste, rencontre une autre femme, mûre et difforme, lui fait l'amour. Il tente de reconquérir Camilla, mais elle en pince maintenant pour un autre, elle en est sûre. Il est bien obligé de l'aider. Camilla commence à se droguer, déchoit, chute. Lui commence à avoir du succès, reçoit quelque argent qu'il dépense aussitôt.
Le style de Fante est extrêmement dynamique, on est porté dès l'incipit par un vrai souffle épique, où la poésie n'est jamais très loin. Un des intérêts de l'écriture de Fante me semble résider dans sa capacité à restituer des états psychiques sans jamais s'éloigner des faits et de l'action.
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Étant un lecteur de Bukowski, on m'a conseillé de lire John Fante, un des écrivains qui a donné à Bukowski l'envie de s'immiscer dans la littérature. Il a par ailleurs réalisé une belle préface pour "demande à la poussière".

On suit dans ce roman l'histoire d'Arturo Bandini, le grand bandini, le futur grand écrivain, le magnifique. Arrivé à Los Angeles en possession d'un seul roman, il est persuadé de vivre le rêve américain et d'être enfin reconnu à sa juste valeur. Débarqué dans un hôtel miteux, entre une réceptionniste pas vraiment acquise à sa cause et un voisin alcoolique, on suivra les aventures d'Arturo ainsi que ses rencontres.

Aux premiers abords, on a ce sentiment d'avoir affaire à un être détestable. Sûr de lui, de son succès avant l'heure, puis plus l'histoire avance plus il nous apparaît humain. Derrière ses tirades dignes d'un mégalomane, on retrouve chez ce personnage une bonne sensibilité, voir une timidité (Cf l'anecdote de la prostituée, du veau etc...).
L'écriture de John Fante a son style, elle est plutôt subtile et rythmée. Pour dire clairement, on ne s'emmerde pas devant ce roman et l'histoire s'enchaîne sous une pluie de métaphores et d'aventures.

C'est une lecture que je recommande, qui personnellement me donne envie d'en découvrir plus sur cet écrivain.
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John Fante...un inconnu pour moi jusqu'à ce jour.
Un auteur mythique, précurseur de la "beat-generation" aux Etats-Unis, unanimement apprécié par les amateurs de littérature américaine.
Ses romans sont en grande partie autobiographiques et traitent de son parcours difficile d'écrivain entamé en Californie où il est allé chercher fortune fuyant les quartiers misérables de son Colorado natal.
Pour nous conter tout cela, il met en scène son alter-ego, Arturo Baldini.
Fils d'émigrés italiens et très vite attiré par la littérature, il veut tenter sa chance ailleurs, là où l'argent coule à flot et où il lui semble qu'il pourra se forger une renommée.
Arrivé sans le sous, il s'est installé dans un petit hôtel et écrit des nouvelles publiées de temps en temps dans un journal local.
Les cachets qu'il perçoit, il en envoie une grande partie à sa mère et dépense le reste à traîner.
Complexé, persuadé de ne pas valoir grand'chose, à la fois effrayé et attiré par les femmes, il vit difficilement sa relation avec Camilla rencontrée dans un bar.
Serveuse mexicaine mal dans sa peau, alcoolique et droguée, elle réussit pourtant à éveiller chez ce "gamin" de 20 ans torturé et impulsif, un sentiment ambigu fait de haine et d'amour mêlés.

Cette réédition est préfacée par Bukowski qui exprime toute son admiration pour Fante, confessant même avoir trouvé sa voie grâce à ce roman, précisément.
Dans un langage simple, percutant, Fante déroule sous nos yeux une partie de son parcours chaotique d'écrivain dans un Los Angeles encore poussiéreux du désert menaçant.
Un humour grinçant, beaucoup d'auto-dérision et un style étrange, inhabituel, avec lequel j'ai eu quelques difficultés d'adaptation et qui justifie mes trois étoiles.
Ce livre est assurément un classique de la littérature américaine que je suis contente d'avoir découvert.
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J'ai lu ce livre alors que j'avais à peu près le même âge que le personnage de Bandini dans le livre. J'avais un peu la même vie aussi, je tirais le diable par la queue et bouffais de la vache enragée.
Forcément, j'ai adoré !
La langue de Fante est tellement simple, tellement belle et claire dans sa simplicité que j'ai réussi à l'époque à lire le livre en anglais.
On y retrouve un Bandini essayant de vivre de sa plume, un peu vagabond, en prise avec ses première relations amoureuses. C'est frais, c'est beau, c'est savoureux, un peu comme la vie peut l'être pour certains quand on a 20 ans.
On retrouve le même regard face à la pauvreté, la misère, le dénuement, l'inconfort d'une vie frugale, l'incertitude de l'avenir que celui d'Arturo dans Bandini. L'insouciance de la jeunesse, de l'enfance, vous permet de passer à travers tout ça.
Sur le même thème, mais en version plus noire et tourmentée, Moon Palace de Paul Auster.
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"Il faut être plus humble que la poussière pour mériter la vérité", disait Gandhi.
ASK THE DUSK, oui, YOU WILL SEE
John Fante a bien demandé à la poussière comment on devenait écrivain, la poussière lui répondu en s'en retournant à lui.

Cul de jatte oui ,vers la fin de sa vie
Il n'en demeurait pas moins un homme ni même son double BANDINI
Allez au fond l'ignorance est un maitre comme un autre, et c'est tout ce que je sais
Personne n'est jamais personne, ou tout le monde l'est !

A RELIRE.
Encore un livre que j'ai lu trop vite.
John Fante c'était pas la génération Kerouac mais bien le début de la génération émotions pulsées a gogos et - BEAT -

BUKOSWKI en a fait son Dieu, peut-être avait il raison..
sortez la misère de la misère et constatez toute l'éloquence de la situation.

Vivre est un rêve, mourir un destin, écrire construire une dynastie.

La grandeur de John F. en faisait intiment partie.

Me reste plus qu'a prendre La route de Los Angeles
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Arturo Bandini, fort de la publication d'une de ses nouvelles, a rejoint la mythique Los Angeles pour y mener à bien son destin d'écrivain. Gonflé à bloc par cette première expérience, et sûr de sa valeur il va dans cet environnement supposé stimulant poursuivre sur cette voie. Il arrive assoiffé de reconnaissance. Mais dans les années 30, la dépression a laissé pas mal de monde au bord du chemin. Même manger à sa faim relève du défi… Solitaire et livré à ses angoisses Bandini va s'éprendre d'une jolie Mexicaine qui joue et abuse de sa passion.
John Fante, comme Arturo Bandini, trouve dans sa propre vie le matériau de son oeuvre. Des nerfs à fleur de peau, une écriture fébrile. Sa plume crache un torrent de mots arrachés à ses tripes. Tout est dit, sans retenue, sans fausse pudeur. Les errances désordonnées du héros sont transcrites telles qu'il les vit. On assiste tétanisé par ses volte-face soudaines, son passage d'un sentiment à son contraire dans la foulée sans qu'il soit pour autant être capable de s'y tenir dans la durée. On a l'impression d'être embarqué dans des montagnes russes, avec des montées d'adrénaline puissantes et des descentes vertigineuses. On le suit perplexe dans son incapacité à gérer sa vie, on reste ébahi par sa propension à dilapider ce qu'il va gagner grâce à sa plume souvent avec générosité, et en fin de compte il revient toujours dénoncer de façon obsessionnelle une culpabilité due à son éducation catholique, catholicisme apaisant et repoussant à la fois.
Un personnage en proie à une réalité sociale difficile mais surtout victime d'un passé lourd à surmonter et de passions incontrôlées. Ici l'addiction n'est pas à l'alcool, ni aux drogues mais à une femme dont la recherche et l'attention vont prendre un temps le pas sur l'écriture.
Un premier roman où le désert, la poussière, l'échec des vies, les logements sordides et les bars vulgaires constituent un décor dense empreint de poésie brute.
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Pauvre Bandini!Perdu dans la dèche et ses rêves de grand écrivain..ce clone de l'auteur oscille constamment entre la certitude de son destin grandiose et la désespérance de sa nullité. Autour de lui , tout un petit peuple de paumés ,d'affamés d'amour , d'âmes cassées se bat pour la survie dans l'impitoyable société américaine.Un livre triste un livre sur l'humanité souffrante,un grand livre.
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La virtuosité de John Fante vient de sa manière de jongler avec, d'un côté, la gravité voire le tragique des destins et des contextes sociaux qu'il évoque et, de l'autre, l'humour qu'il ne cesse de semer dans ses lignes et qui habite Arturo lui-même, son héros ; « anti-héros » diront certains, « double » diront d'autres, les deux peut-être, si cela peut être.
La force de ce roman, je dois bien le dire, ne m'est pas apparue immédiatement... j'ai arpenté ses premières pages sans enthousiasme, pensant lire un énième roman sur le désir d'écrire et ses vicissitudes . Mais je ne regrette pas d'avoir insisté : certains passages sont de petits morceaux de bravoure. Et si, en bon nietzschéen, Fante n'a que faire de la psychologie, ses personnages ne manquent pas d'épaisseur, grâce à un art consommé, par un style tout en touches précises, d'en rendre les qualités les plus signifiantes : en quelques traits habillement tracés, quelques points savamment piqués, on les voit aussi bien qu'on les entend, on les toucherait presque, comme on les devine, comme on les sent... de même que l'on perçoit le monde, la société autour : celle qui consacre la compétition de chacun contre chacun, avec pour toute récompense argent et distinction... et tant pis pour l'amour.
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Quel livre ! Autobiographique bien sûr (Arturo Bandini, c'est lui !), autour des premières années d'écrivain de John Fante, mais rendant compte aussi des sources d'inspiration de l'auteur et notamment de sa muse Camilla Lopez, malgré des relations tourmentées. le tout dans une langue et un style faisant penser à Louis-Ferdinand Céline (Voyage au bout de la nuit en 1932, Mort à crédit en 1936) ou, plus encore, à Jack Kérouac (Sur la route, 1957). Ce n'est certes pas un road trip, l'ensemble se passant à presque entièrement à Los Angeles, mais c'est tout de même un itinéraire, celui de la maturation d'un grand écrivain. On ne s'ennuie pas un seul instant.
Nous avons là, en 1939, dès avant la seconde guerre mondiale, un précurseur de la "beat generation".
Demande à la poussière est le troisième des quatre romans du "cycle Bandini", avec Bandini, La route de Los Angeles, Rêves de Bunker Hill.
À lire absolument. Traduction Philippe Garnier
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J'ai toujours aimé l'écriture énergique, spontanée, brute de Fante, qui écrit comme s'il parlait.
Demande à la Poussière est probablement mon livre préféré de Fante, plus drôle, plus fort selon moi que son célèbre Mon chien stupide.
L'histoire abracadabrante de Bandini est parfois hilarante, très vivante, un véritable remède à l'inertie et à la morosité. Cela me donne envie de lire les autres tomes de la trilogie qui est dans ma bibliothèque !
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