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3,78

sur 2818 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre part sur les chapeaux de roues avec ce personnage de Stupide, chien obsédé et irrémédiablement pédé. C'est un peu régressif comme humour mais putain que c'est bon ! Et puis petit à petit on fait connaissance avec le reste de la famille d' Henry et tout en nous livrant de nombreux traits d'humour bien sentis l'histoire prend un tour plus tragique : l'intrusion de ce chien, l'éclatement de sa famille sont l'occasion de dresser un bilan plutôt amer sur sa vie comme le prouve la phrase finale : "Soudain, je me suis mis à pleurer."

Peut-être pas un chef-d'oeuvre de la littérature mais un très bon livre pour public averti.
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Mon chien stupide a pour personnage principal un certain Henry Molise, écrivain quadragénaire au talent plutôt quelconque. Celui-ci a l'impression d'avoir raté sa vie, entre une femme qu'il ne comprend pas, ses quatre enfants qui le font tourner en bourrique, et son rêve de partir pour l'Italie, pays de ses origines. L'arrivée de Stupide, une énorme touffe de poil aussi balourde que dérangée, n'est qu'un prétexte pour pousser les six membres de cette famille dans leurs derniers retranchements et les amener à se découvrir.

Un roman cynique et bien sympathique pour découvrir le style de John Fante. L'auteur se moque ici de la famille typique de l'Amérique des suburbs, pointant du doigt leur vie bien rangée et leurs préjugés. C'est frais, amusant et ça se lit bien.

Un petit mot sur la traduction française du titre. Dans la version originale, "West of Rome" appuie le fait d'avoir raté sa vie, de ne pas se trouver là où on l'aurait voulu. Ce titre fait également allusion au roman de John Steinbeck, East of Eden. La traduction française maladroite fait disparaitre ces deux références.
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Un jour, Henry Molise découvre un énorme chien doté d'un caractère pervers et d'une tendance au viol homosexuel. Que faire de lui ?
C'est le prétexte pour découvrir une famille pas comme les autres, dont tous les faux semblants et hypocrisies seront arrachés par l'auteur au cours du roman. Il y a d'abord Harriet, la mère de famille épuisée, dépassée. Il y a aussi Tina, tombée amoureuse d'un surfeur pas très brillant. Il y a Dominic, obsédé par les femmes noires, la honte de la famille pour sa chère mère blanche. Il y a Denny, convaincu de son talent d'acteur mais qui, avant de partir à Hollywood doit réussir à quitter l'armée par tous les moyens. Et enfin, Jamie, celui qui paraît le plus sage et équilibré, même si dans une telle famille, ce n'est pas difficile...On comprend pourquoi la mère menace régulièrement de quitter le foyer famiilial, et pourquoi le père rêve de la place Navona, à Rome, au côté d'une jolie brune...
Le père, parlons-en : un écrivain raté, et un scénariste pas tellement plus brillant. Donc, entre dans ce tableau familial Stupide, le chien violeur et malsain. Divisant la famille, c'est lui qui permet à l'auteur de nous faire découvrir cette famille pour le moins originale. Entre tensions, disputes, larmes...mais aussi rires. Car les situations cocasses de tentatives de viol du chien sont assez hilarantes. Les dialogues piquants, les répliques acerbes de cette famille qui se déchire sont savoureux. Chaque enfant cause de plus en plus le désespoir des parents, qui n'attendent plus rien d'eux. Pour Henri, la vie semble avoir perdu son goût, et les jours se ressemblent jusqu'à l'arrivée de Stupide. Les personnages se remettent en question sur leurs rapports entre eux et surtout sur eux-mêmes.
Ce livre est formidable, l'auteur n'en fait pas des tonnes, mais comme cette famille est intéressante ! Une véritable claque, un livre qui fait réfléchir sur soi-même et les autres, sur les espoirs déçus, sur la vie en général. Sans se prendre au sérieux, toujours avec humour, l'auteur fait une plongée au coeur de cette famille américaine, où chacun déçoit un peu plus l'autre chaque jour ! Des rapports complexes dans cette famille fascinante en perpétuel déchirement. Un excellent roman.
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Et hop, mon troisième Fante en moins de deux mois. Je poursuis avec bonheur la découverte de cet auteur.
Exit les souvenirs d'adolescence (Bandini) ou de jeunesse (Demande à la poussière), le héros a une cinquantaine d'années. Marié, père de 4 enfants et romancier en panne d'inspiration, il vit dans une belle villa en Californie. Un gros chien venu s'installer dans la maison familiale, sans y avoir été invité, va faire exploser les fragiles équilibres du foyer.
Mon chien stupide est le roman le plus connu de l'auteur mais ce n'est pas celui qui a ma préférence. Comme les autres oeuvres, il s'inspire de la vie de Fante. Variations sur les états d'âme d'un quinquagénaire, le ton est plus désabusé et cynique que dans les oeuvres de jeunesse. L'humour est toujours présent et on s'amuse beaucoup à la lecture des mésaventures de Henry Moses et de son gros chien libidineux mais je n'ai pas retrouvé l'énergie et la légèreté du style qui m'ont tant plu dans les deux autres romans. Une chouette lecture mais pas un coup de coeur aussi fort que celui que j'ai eu pour Bandini et Demande à la poussière.
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Une formidable porte d'entrée dans l'oeuvre de John Fante. Roman jouissif et tordu entre un héros aussi braque que son chien involontaire, une tripotée d'enfants...américains...une femme...américaine, une réussite ...pas franchement américaine (du mois telle qu'on nous la présente habituellement)
Allez y les yeux fermés puis vous rejoindrez Bandini et les autres.
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Mon chien stupide est un film d'Yvon Attal, d'un cynisme impitoyable, où le chien tient un rôle double, celui d'ange et de diable, cette inspiration cinématographique est tirée d'un roman de John Fante du même titre. Après quelques recherches sur ce livre, je m'empresse de l'acquérir pour découvrir l'intrigue originale. John Fante est un romancier, nouvelliste et scénariste, du XXe siècle, natif des États-Unis, de parents immigrés italiens, il est paru très tôt. Mon chien stupide fait partie du cycle Molise, avec le roman Les Compagnons de la grappe, publié à titre posthume deux ans après la mort de John Fante en 1983. Il compose aussi le recueil West of Rome avec le roman L'Orgie.
L'intrigue débute par l'arrivée lors d'un temps pluvieux, la pluie inonde l'atmosphère, un chien errant s'invite dans le jardin d'un couple, lui écrivain usé, elle mère de quatre enfants au bord du départ, cette découverte va bouleverser cette famille désunie. Il y a dans l'écriture de John Fante, une prosaïque très intime, proche de la familiarisation avec une touche de vulgarité forte amusante, une petite pincée d'humour noire et un cynisme noir détachant du père de famille qui vous glace l'échine avec ce petit sourire qui perle au coin des lèvres, c'est humour noire qui fonctionne et que j'affectionne tout particulièrement. le rôle du chien catalyse la fuite du père, quinquagénaire, Henry J. Molise, habitant une villa dans un quartier huppé au bord du pacifique, Point Dume, au nord de la baie de Santa Monica, les chiens sont comme un trophée que l'on exhibe avec gloire et fierté, une démonstration futile d'une société de petit bourgeois fortunés que John Fonte se moque ouvertement. Dès le début John Fante respire de son écriture cette désinvolture qui l'habite au plus profond de lui avec cette comparaison si drôle et assez décalée du décor où réside cette famille, « comme un sein dans un film porno. », puis sa manière à travers ce père d'humeur acrimonieuse, de parler de ses progénitures, comme Dominic, « ce fils de pute avait vingt-quatre ans et était encore un foutu emmerdeur. », « Va te faire foutre », est une réponse donné à son fils, Denny, le cadet, le nommant aussi « Mon salopard de fils était un malin », les deux autres aussi auront leurs mots si affectifs de leur père dans la rancoeur d'une vie sans saveur, d'un écrivain sans inspiration, accusant sa vie de famille d'être la raison de son déclin surtout de ces quatre enfants, qu'il voudrait hors du nid familiale, il désire au fond de lui, que ces quatre enfants partent pour retrouver un équilibre et rêve aussi d'aller à Rome pour gouter au souvenir d'un écrivain inspiré.
Ce chien est surnommé de mots terribles, un Akita de pur-sang de base, « la sombre gueule d'ours », « la bête », « un clochard », « traîne- savates », « Un individu socialement irresponsable, un fuyard. », « un chien eskimo », « Ce chien est une tantouze. », « C'est un pédé », pour finir par devenir Stupide, d'où ce titre Mon chien stupide. Une affection se créer petit à petit entre ce chien et ce père à travers son fils Jamie, un garçon amoureux des animaux depuis sa tendre enfance, mais le comique de ce chien c'est sa force d'avoir de l'excitation envers le genre masculin et avoir des élans sexuelle sur des hommes comme le petit ami de Tina, Rick Colp, puis John Galt , un homme se promenant sur la plage , et un chien du quartier, Rommel ; son propriétaire, Kunz, l'auteur le surnomme avec beaucoup d'ironie comme il sait le faire avec beaucoup d'amusement, « monarque en titre de l'empire canin de Point Dume ». Ce chien devient la star du quartier pour cet écrivain déchu de ses illusions, il en devient presque une lumière, une victoire face aux défaites de sa vie. Sans être un homme , il ne reste qu'un chien, comme le fantôme de son chien tué quelques années plus tôt, un fox terrier, mort au combat face à une baleine échouée sur la plage, tué d'une balle par un pêcheur, Rocco est l'ombre de ce chien, la blessure profonde de ce père ingrat qui s'enlise dans la misanthropie, voir la pédophobie de ces propres enfants.
Mais ce roman est surtout un petit bijou d'humour, beaucoup de scènes sont vraiment irrésistibles, comme celles de Stupide à l'ardeur d'un hardeur sur la gente masculine, John Fante s'amuse en utilisant des images croustillantes sur l'objet sexuel du chien en érection, je vous laisse le découvrir et sourire de ces passages. le passage du duel entre les deux chiens du quartier est ce final si -18 ans, Stupide devenant un adversaire, « un monstre pervers, à l'esprit »…Les dialogues sont tous criant de vérités, de franchises, de grossièretés, de drôleries, surtout entre le père et ses enfants, le chien sodomite vient éclairer le lecteur d'un sourire béant, comme tout ce roman, c'est comme une bouffée de bonheur, une gymnastique des zygomatiques, John Fante fait fuir de la maison familiale , ce ranch en forme de Y, tous les enfants, un par un , faisant faire le calcul de la soustraction à chaque départ, quatre moins un, quatre moins deux…C ‘est presque le jeu du survivant, tous partiront un par un, même Stupide disparaitra !
En outre John Fante plonge le lecteur dans les profondeurs d'âme de ce mari de 55 ans, en couple depuis 25 ans avec sa femme Harriet, un romantisme en filigrane tisse un lien entre ses deux parents enclavés par ce rôle d'avoir encore ces quatre enfants à la maison. Cet homme aura su faire revenir sa femme deux fois dans sa vie à cause d'animaux, un rat blanc fugueur et un chien tueur de chat, deux séparations, deux réconciliations de pardon et de compromis et surtout d'amour. Même si, lui et elle, sont issu de familles différentes, de racines diverses, Harriet ayant une tendance raciste envers les noirs, détestant les amies noires de son fils, surtout la dernière qui lui donnera un petit enfant, avec ces réflexions sur la couleur du bébé, ne pouvant pas choisir lui-même, d'avoir une fierté raciale, d'un père laconique ou d'avoir une maladie raciale, il y a encore cette fracture culturelle américaine que John Fante ridiculise à sa façon.
Charles Bukowski, vénérait notre auteur, je comprends cette fascination, retrouvant une forme de ressemblance dans sa prose, précurseur de la Beat generation, John Fante reste un écrivain de son temps, la vie de Stupide permet une critique de la famille américaine, des moeurs, de ces quartiers aseptisés, et avec humour prend en otage cet écrivain en mal de vivre pour l'enfermer dans un tourbillon de folie, décider de faire partir ces enfants, d'adopter un chien inconnu, et vivre dans une chimère ou il coule lentement vers un oasis nommé Rome. C'est une belle satire noire, mélancolique parfois, avec une once d'humour sarcastique.

Je veux ce chien ….
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Aussi " déjanté "que John Fante, on a du mal à trouver ,oui en fait c'est l'avant BUKOWSKI, tout comme les premières notes du Rag-Time sont les prémices du Jazz.
Je pense que le personnage dont John Fante s'est inspiré : Henri Molise, par bien des côtés, lui ressemble Beaucoup.
Comment se déroulent les journées d'un écrivain sur le retour, en mal d'inspiration ,confronté à une tribu de 4 gosses,je dis gosses mais je devrais dire hommes :3 garçons en âge de s'assumer mais qui en sont très loin,et la petite dernière de 18 ans,qui suit le mouvement .
Tous ils sont,disons en dehors des normes ,imposés par la société.
C'est ce qui est très drôle dans ce roman,où la morale à mis son drapeau en berne,jusqu'à cet énorme chien recueilli ,libidineux, qu' ils baptiseront Stupide,et qui est de surccroit homosexuel.
Une comédie douce ,amère, à la sauce John Fante,ironique,mordante,avec de temps à autre un petit coup de griffes sur la société américaine des années 60.
J'ai apprécié, même si ce n'est pas le meilleur de cet écrivain.⭐⭐⭐
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distrayant ....voila le mot qui convient à ce livre, pour moi.... les personnages ne sont pas des stars, loin de là...une famille américaine avec 4 enfants qui ont chacun des histoires à eux ;les uns après les autres , les voilà qui quittent le foyer sous arrière plan d'un nouvel intrus dans la maison; ce chien stupide...finalement pas vraiment le personnage clé du livre, juste le catalyseur des destins de chacun....un agréable moment de lecture.
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Henry est scénariste pour le cinéma et la télévision, il a une femme, trois fils et une fille, une Porsche, une villa en bord de plage à Malibu. Bref, il semble avoir tout pour mener une vie américaine rêvée.
Mais semble seulement. Et le révélateur c'est Stupide, une espèce de molosse qui s'est incrusté dans ce foyer. Henry est plus au chômage qu'autre chose, son couple ne nage pas dans la stabilité et le bonheur, la tolérance ne règne pas dans le foyer, les enfants disparaissent un à un, la Porsche est à crédit... Et tout cela révélé par un chien stupide et obsédé.
C'est drôle et grinçant, ça ne manque pas de piquant !
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Henry Molise vit sur les hauteurs de Los Angeles, dans sa grande et belle maison, avec sa femme Harriet, et ses quatre enfants.
La cinquantaine, il a eu du succès en tant qu'écrivain et scénariste mais il ne parvient plus à écrire. Il coule des jours plein d'ennui et de nostalgie. Fils d'immigré italien, il rêve de retourner en Italie, à Rome.
Un soir, sous une pluie battante, alors qu'il vient de rentrer, sa femme l'avertit qu'il y a une grosse bête dans le buisson. Entre peur et étonnement, ils découvrent qu'il s'agit d'un chien énorme, repoussant, pas très futé qui deviendra "Stupide", le grand ami de l'auteur et de son fils.
Ce chien est libidineux et s'accouple avec pas mal d'humains, ce qui crée des situations très cocasses. L'auteur est blasé et cynique, encore un peu amoureux de sa femme malgré tout, mais lassé par la présence de ses grands enfants, des jeunes adultes immatures et toujours dépendants. Petit à petit, ils vont quitter le nid, au grand soulagement de leur père.
C'est un roman plein d'humour et d'humanité. J'ai franchement ri à certains passages. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère et l'on sent qu'il a écrit ce court roman avec plaisir. La plume de John Fante est toujours aussi directe. On en prend plein la figure mais c'est réjouissant. La relation de cet homme au tournant de sa vie avec ce chien est très émouvante. La scène finale m'a beaucoup touchée aussi.
Harriet est raciste et exaspérée par son fils qui aime les femmes noires. Ça ne m'a pas dérangé. Je pense que c'est avant tout un point d'humour et non le point de vue de l'auteur... et sans doute une réalité à cette époque. Ce roman a été adapté au cinéma par Yvan Attal. le film est plutôt fidèle au livre mais on ne trouve plus trace du racisme d'Harriet.
J'ai malgré tout préféré le John Fante de Bandini et de demande à la poussière, textes beaucoup plus intimes et introspectifs, sur sa jeunesse en tant qu'immigré italien aux Etats-Unis puis sur ses débuts difficiles en tant qu'écrivain.



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