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3,78

sur 2817 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
J'avais trouvé beaucoup d'humour à cet auteur à la lecture de 'Pleins de vie' et bien plus. Il propose là aussi un roman satirique. Henry Molise, le personnage principal et narrateur, nous irrite d'abord quelque peu avec ce côté un peu fainéant, un peu macho, un peu facilement vulgaire aussi, patriarche qui veut se croire honorable mais qui ne l'est pas.

Stupide, le chien – c'est son nom – est un peu un élément déclencheur. Disons qu'il provoque chez Henry Molise une prise de conscience.
Sa femme, son fils, sa fille, dans un réflexe primaire, voudraient se débarrasser du chien. Henry, lui, veut au contraire le garder. D'abord, ce chien lui rappelle un autre chien auquel il tenait beaucoup bien des années avant. Ce nouveau chien le renvoie probablement à se jeunesse et déclenche en lui une introspection, forcément douloureuse, vu le personnage, mais aussi assez drôle ; pour nous tout au moins.
Henry se montre d'abord à nous un peu autoritaire, allons jusqu'à dire somme toute assez con. Mais le peu d'attention que ses enfants prêtent à ses emportements nous laisse entrevoir des relations un peu plus complexes que celles que l'on supposait au premier abord.
Et en effet, le narrateur se révèle être un looser touchant et attachant. Il voit ses enfants partir un à un, se retrouve face à lui-même.

C'est un livre intimiste et drôle.
Fante a une vraie vision de la société, un regard finalement très moderne derrière un a priori plutôt arriéré.
Un vrai plaisir à lire.
Au suivant !
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je découvre cet auteur américain par ce livre au ton caustique et plein d'auto dérision. John Fante puise certainement dans sa propre vie pour brosser le portrait d'Henry Molise, écrivain en mal d'inspiration, qui se débat dans sa vie familiale.
L'homme essaye de faire bonne figure, il continue de rouler en porshe alors qu'il pointe au chômage et veut encore se jouer la comédie de la famille idéale. Mais tout se fissure et Henry, qui est d'origine Italienne, rêve souvent d'un retour aux sources, fantasme de s'enfuir à Rome en plantant là son épouse Harriet et ses 4 grands enfants ingrats en voie d'émancipation.
Et le chien me direz-vous? le chien est arrivé sur la pelouse de la maison familiale par un soir de déluge.C'est un énorme chien qui ressemble à un ours: un Atika qui a la manie gênante de vouloir forniquer avec toutes les jambes, masculines de préférence. C'est à ce travers difficile à gérer que le chien doit son petit nom " Stupide".
Le chien sert de révélateur au malaise d'Henry qui ne se reconnait plus dans son monde et perd l'estime de lui-même face à sa progéniture et sa baisse de créativité. Henry, incompris, s'attache au molosse jusqu'à ce que les quatre enfants étant partis de la maison, le chien décide de partir aussi! Mais rassurez-vous, il sera retrouvé!
La fin est savoureuse, les aventures d'Henry peuvent continuer!
l'écriture de John Fante est très vive et donne la pêche!
Rares sont les livres qui donnent le sourire tout en traitant de tels sujets: l'usure conjugale, la crise de la cinquantaine, le racisme, le syndrome du nid vide, les stratégies de compensation...
A lire dans son transat avec un bon spritz glacé!
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En arrivant à la maison, un soir de pluie au volant de sa Porsche, Henri, trouve sa femme sur la pelouse, un fusil à la main, terrifiée par un chien monstrueux couché sur la pelouse, indifférent à la pluie et trempé comme une soupe.
Il font entrer le chien dans la maison, dans leur vie...Stupide, ce sera son nom, est un chien Akita, un gros chien japonais -bien différent de l'image de la couverture du livre- un peu idiot et obsédé sexuel, pour lequel toute personne ou tout autre chien est l'objet de fantasmes sexuels qu'il tente immédiatement de calmer. Ce qui ne facilite pas les relations avec le voisinage. Un chien clochard un peu idiot, qui donnera le titre du roman mais n'en sera pas le personnage principal....il ne sera là que comme prétexte pour décrire les soucis familiaux et personnels d'Henri, le narrateur et pour décrire un pan de cette société américaine.
Henri est un auteur, écrivain de scénarios et accessoirement de romans. Un écrivain qui n'a plus beaucoup de succès. Et pourtant il doit faire vivre cette famille d'adolescents que sont ses enfants et leurs copains-copines.
Henri n'a qu'une envie, foutre le camp, tout larguer pour se rendre en Italie, dont sa famille est originaire. Mais le quotidien l'accapare, un fils qui fait tout afin de ne pas faire l'armée, un autre marié à une noire, une fille enceinte, une femme qui, quant à elle, ne rêve que de partir si jamais Stupide, reste à la maison. Un chien qui mord et qui cause des ennuis avec le voisinage, car il est tout disposé à sauter ou bouffer tout cru tout autre chien et une famille qu'il n'arrive plus à comprendre. Alors pourquoi pas partir en Italie...un désir qui devient une obsession ....
Quand le succès n'est plus là, quand le monde du cinéma vous oublie pour ses scénarios, tout prend une ampleur démesurée.
Mon chien Stupide est peut-être, aussi, un roman dans lequel John Fante met en scène une partie de sa vie, de ses angoisses de scénariste face à la page blanche, confronté aux refus de ses écrits.
Certes, ce roman est plaisant à lire, distrayant. Surtout quand on vient de refermer des pages beaucoup plus difficiles et angoissantes, posant de sérieux problèmes de société, de sécurité. Ce qui fut mon cas.
C'est sans doute la raison de ce contraste, de cette opposition entre deux lectures successives, qui ne ne m'a pas permis d'apprécier ce roman, comme d'autres lecteurs l'apprécièrent (au vu de leurs commentaires). Je l'ai trouvé plus superficiel qu'eux. Mais il m'a permis de passer à autre chose, de me détendre et de me vider la tête.
C'est déjà bien !
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Il y a du Karoo dans ce livre. Ce n'est pas aussi travaillé et puissant mais c'est tout aussi réjouissant quand on veut se distraire... et pas que. C'est drôle, caustique parfois. Ça gratte : comme un bon tas de puces. Ça n'a rien de stupide les puces vous savez ? Pas plus que les chiens ! Ce qui l'est, c'est de perdre son temps à courir après soi quand les autres sont autour de nous et que c'est eux qui, seuls, peuvent nous aider à nous trouver et à donner du sens. Dommage que notre monde nous ait tant éloigné les uns des autres que nos meilleurs amis soient devenus des chiens (même si ce sont d'adorables bêtes).
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Un drôle de chien, de grand gabarit, un rien envahissant et un peu obsédé sexuel aussi, vient se perdre chez une famille américaine à Point Dume « une langue de terre qui avançait dans la mer comme un sein dans un film porno, au nord du croissant de la baie de Santa Monica », sur la côte pacifique.
L'arrivée de ce chien étrange (en fait de race Akita, d'où son faciès d'ours) sert de fil conducteur à une courte chronique familiale dans laquelle le père, narrateur à la première personne, va se livrer et peindre son épouse, ses quatre enfants et leurs proches et jusqu'au voisinage, à travers leurs rapports avec l'énorme quadrupède…

L'idée de médiation animale est particulièrement intéressante et efficace, dans une écriture rapide, cynique, pleine d'humour corrosif et de tendresse bourrue.
Par contre, je demeure sceptique quant au choix de traduction du titre, bien loin du titre original américain West of Rome, axé sur le mal du pays. En effet, Henry J. Molise est d'origine italienne, fils de paysans catholiques, fier de ses racines ; il a épousé Harriet de souche anglo-germanique protestante. C'est un écrivain raté, devenu scénariste, en manque d'inspiration, en pleine déprime de quinquagénaire, mal dans sa vie, mal dans son couple, en conflit avec ses quatre enfants qui vont, un à un, quitter la maison et toujours, de près ou de loin, à cause du chien ou grâce à lui.

Je n'entrerai pas dans les détails, lisez ce court roman d'à peine 155 pages... qui vaut le détour.
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La vie étant un peu morose ces temps-ci, j'avais envie d'une lecture légère et drôle. Mon chien stupide qui traînait là depuis un moment m'a paru parfait. J'ai commencé à le lire et j'ai trouvé géniale cette histoire de chien énorme qui cherche à s'accoupler avec tout ce qui se bouge. Ce roman était pour moi.

Et puis je me suis laissée surprendre !

Alors que je ricanais sur les sottises du narrateur, que je savourais son cynisme, ce texte m'a carrément touchée en plein coeur.

En fait, derrière cette histoire de « chien stupide » se cache une chronique familiale. Bandini écrivain raté (sorte d'alter-ego de John Fante) vit avec sa femme et ses quatre enfants sur la côte Ouest des Etats-Unis. Et il raconte la vie dans ce qu'elle a de plus ordinaire : les enfants qui le font tourner en bourrique mais dont le départ de la maison laisse un grand vide, sa femme qui l'insupporte mais dont il est toujours amoureux...

Ce court texte a dû particulièrement trouver écho en moi. En tout cas, Fante a ce talent immense de parler de choses banales avec style, de les rendre drôles et émouvantes.

Je n'avais encore rien lu de cet auteur, mais là tout de suite j'ai une furieuse envie de lire toute son oeuvre tant ce roman m'a plu !


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Je suis parti dans ces pages avec confiance, j'avais déjà vu l'adaptation ciné il y a quelques temps qui m'avait plu. Et comme en général les films n'ont pas la force des bouquins, je ne pouvais qu'apprécier la forme papier.
Je ne me suis pas trompé.
Je me suis régalé.
L'histoire d'une famille un peu déjanté, vécue par le biais de l'oeil d'un père, écrivain un peu désespéré et en manque d'inspiration, vivant un début de vieillesse compliqué.
Son chien un peu pédé, carrément obsédé. Ses enfants trop présents mais qui manquent tant, quand ils ne sont pas là. Une épouse patiente, qu'il aimerait quitté pour partir loin tout en sachant que cette séparation le tuerait à petit feu.
Un livre qui parle vrai, qui touche, qui amène un regard tellement réaliste sur le questionnement que l'on rencontre tout au long d'une vie. Un regard plein de tendresse et d'humanité à mon sens, plein de nostalgie.
J'ai vraiment beaucoup aimé et conseille ce voyage sans prétentions littéraires, mais remplit d'attentions humanistes.
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Cela fait des années que je tourne autour de ce livre mais le côté loufoque ou iconoclaste de l'histoire ne m'attirait pas. Et puis là je me suis lancée. Finalement oui c'est loufoque mais tendre, profond, tragique, ironique et touchant. En outre, ce livre est très bien écrit et très bien traduit. Au final on suit, on a envie de savoir et on le dévore car cette lecture est très facile. Une découverte..
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Le narrateur Henry Molise est un quinquagénaire désabusé, écrivain et scénariste médiocre, marié, de grands enfants.
Henry jette un regard cynique, désabusé, caustique, sur sa famille, sa femme, ses enfants, sa vie.
Il est partagé entre la résignation et une envie de fuite.
Il m'a semblé comme pris au piège, acculé dans un coin.
Un coin confortable (grande maison dans un beau quartier) mais un coin sans issue, comme au bord d'une falaise.
Henry n'a pas l'étoffe de ceux qui partent pour d'autres horizons dans un grand moment de flamboyance et de panache.
Non Henry reste.
Sa seule issue est improbable : il trouve un jour dans son jardin un gros chien.
Chien qui se révèle être une catastrophe ambulante libidineuse. Pas du tout un animal thérapeutique !
Rien n'ira mieux dans la vie d'Henry. Il ne va pas se raccommoder avec ses enfants, ni les remettre dans un inexistant “droit chemin”, ni leur transmettre une inutile ambition.
Henry n'a rien de tout cela chez lui, alors l'insuffler aux autres …
Il ne va pas non plus devenir un mari attentionné et aimant.
Oui Henry est à la fois détestable, ignoble et attachant.
Il m'a rappelé cette citation de “Joyland” de Stephen King :

Quand tu as vingt et un ans, la vie est nette comme une carte routière. C'est seulement quand tu arrives à vingt-cinq que tu commences à soupçonner que tu tenais la carte à l'envers… et à quarante que tu en as la certitude. Quand tu atteins les soixante, alors là, crois-moi, tu es définitivement largué.

On aurait envie qu'il trouve la bonne carte. Mais il trouvera qu'un chien. Un gros chien stupide qui va juste foutre le bazar dans la vie d'Henry.
La rencontre de deux anti-héros qui finissent par devenir attachants
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Imaginez. Vous approchez la cinquantaine. Vous avez des enfants, qui malheureusement ont tout (ou presque) de progénitures magnifiquement ratées.
Sous votre toit, les cris fusent, les portes claquent. Vous vous retrouvez face à cette femme, elle a vieilli. Tout les deux. En silence. Deux vieux cons.
Se jaugeant au dessus du traditionnel gratin du dimanche soir. Avalant ce vin rouge bon marché, ravalant vos pensées qui rêvent et s'évadent d'un Rome idéal. Seul. Sans femmes, sans enfants. Peinard.

L'orage gronde, et sous cette pluie diluvienne, sa voix aussi. « Il y a un ours dans le jardin ! »
Une drôle de bête, un énorme animal vient de débarquer par hasard dans cette famille au bord du chaos.
C'est un chien. Un canidé tout ce qu'il y a de plus incorrect : malpoli, violent, obsédé, sale, et égoïste.
Avaient-ils vraiment besoin de ça ?

Et on peut le dire, l'écriture de John Fante a du chien.
De cette histoire à première vue loufoque, l'auteur dissèque cette famille. Leurs relations, leurs rêves, leurs décisions absurdes, et leurs espoirs mal placés. C'est aussi drôle que touchant.
N'épargnant personne, égratignant et grattant tour à tour l'apparence des membres de la famille Molisse.
Ce roman, c'est une piste de bowling. Stupide, le chien affublé de ce joli prénom, fait tomber les quilles, les failles, et les non-dits présents depuis trop longtemps. Pour mieux repartir en piste ?

À lire pour ceux qui aiment les livres avec du mordant !
« Mon chien Stupide » est publié aux éditions @editions1018 !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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