Voilà un roman que tout le monde devrait lire!
Ce qui est fascinant avec
Manon Fargetton, c'est qu'elle est un véritable couteau suisse de la littérature. Pour preuve: pendant que je lisais
Tout ce que dit Manon est vrai, mon 12 ans dévorait 10 jours avant la fin du monde, et mon 8 ans le premier tome des Tisseurs de rêves! Elle ne se cantonne pas à un style, sa créativité est sans limite et chacun peut trouver un
Manon Fargetton à son goût.
J'avais lu pendant le Livr'à Vannes A quoi rêvent les étoiles que j'avais adoré et que je vous recommande mille fois!
Ici, nous sommes dans un tout autre style puisque ce roman a une part autobiographique.
Elle y évoque l'emprise que son premier éditeur a eu sur elle alors qu'elle n'avait que 17 ans. D'autres événements aussi, mais je ne veux pas tout vous dévoiler.
J'ai beaucoup aimé la structure du roman. Elle ne dit jamais « JE ». le récit se fait via les acteurs, les témoins de la vie de Manon, des échanges de mails, et même la Manon d'aujourd'hui s'adresse par moment à la Manon d'autrefois.
Tous s'adressent directement à Manon, lui disent « TU ». C'est un peu déroutant au début de la lecture car chaque chapitre donne voix à un protagoniste différent mais peu à peu on intègre la mécanique et on reconnaît les personnages.
J'ai aimé cette prise de distance. Comme si le fait que l'histoire soit racontée par d'autres lui donne plus de véracité.
Et puis cela aussi nous permet de découvrir Manon sous le regard des autres et wouah! Quelle femme!
Elle a vécu des choses très difficiles et pourtant elle semble inébranlable, dans son bon droit. Je l'ai trouvé très digne, très inspirante. On découvre une Manon hyperactive, qui a une créativité qui fuse et qui très tôt a su l'exprimer.
Merci
Manon Fargetton pour ce témoignage essentiel, à faire lire à nos filles, nos fils, nos maris, nos copines…
« Ils ont forcément vu que quelque chose clochait…
- Certains d'entre eux, probablement.
- Et ils ont juste détourné les yeux.
- Oui.
- Putain. »
Cet échange, dans les dernières pages du livre, m'a glacé. Car quand l'impensable se produit sous nos yeux, comment y croire? Aurions-nous été capable de ne pas détourner les yeux et d'affronter la vérité?