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EAN : 978B003UAHEXI
Flammarion (01/01/1948)
3.25/5   2 notes
Résumé :
Paris, Flammarion, 1948, in-12 broché, 246 pp.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre est un roman exotique, féminin, et parfumé de mille senteurs annamites et indochinoises.
C'est un récit de voyage écrit par une fine plume élégante et délicate.
C'est l'histoire d'une femme qui veut être libre, fière d'elle-même et indépendante.
C'est une gifle retentissante assénée, en 1925, à l'orgueil masculin.
La jeune femme qui voyagea est Mireille Tirlemont, une jeune blonde de vingt ans.
Sur le point de faire, à la Baule, un beau mariage avec un homme qui n'avait pas l'air d'en avoir quarante, riche, et qui habitait un château très bien au milieu d'une grande terre en Normandie, la jeune Mireille s'est embarquée pour l'Indochine.
Elle voulait, de l'autre côté du monde, devenir la secrétaire de Fernand Dubourg, un vieux monsieur tout blanc de poil ...
Ce roman est un titre peu connu dans l'oeuvre Claude Farrère.
Pourtant, il en est, je crois, un des plus représentatifs.
Peut-être parce quelque peu ambivalent, il est plus à l'image des contradictions de son auteur, peut-être aussi parce que Claude Farrère s'y livre un peu plus qu'à l'accoutumée.
"Avant que d'en ouvrir la première page, que d'en parcourir les premières lignes, entendons-nous d'abord !
Cette histoire est une histoire de la plus haute moralité".
La jeune héroïne s'y refuse avec entêtement de se laisser entretenir par quiconque, fût-ce le plus irréprochable des légitimes époux.
Et ce roman d'abord est moderne par le féminisme qu'il affiche.
Pourtant, Claude Farrère, qui toujours se refuse à être "l'ignoble réactionnaire", s'y lance dans une vibrante leçon de choses sur le colonialisme généreux à la française où prévaut l'équité et la libre collaboration entre le colon et l'indigène.
Et six pages plus loin, décrit avec force admiration le train d'une bonne maison "servie par huit ou dix boys et quatre ou cinq congaïs qui, disciplinés à miracle, obéissaient à souhait".
Mis il n'en reste pas moins que les aventures de Mimi-Cô Mi, "une jeune fille voyagea" est un roman passionnant et sensible.
Et que les voyages, qu'ils se fassent à bicyclette, par auto, en sleeping, en paquebot, à pied, à cheval ou en sampang, forment la jeunesse ... et peuvent mener une jeune fille jusqu'aux portes du Tonkin ...




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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La seule catégorie des sadiques mise à part, il n'y a pas, j'en donnerais ma tête à couper, un seul homme sur mille, parmi tous ceux qui habitent la planète Terre, de force à voire pleurer une femme sans être d'abord abominablement mal à l'aise, et sans pencher ensuite vers n'importe quelle extravagante sottise, pour peu que la dite sottise ait chance d'endiguer le flux de ces larmes insupportables à voir couler ...
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C'était juste dans cet instant, si bref aux tropiques, qui n'est déjà plus la nuit et qui n'est pas encore le jour. Le soleil, d'ailleurs, quoique tout près de se lever, ne se devinait nulle part, et pas plus à l'est qu'à l'ouest, parce que le ciel était très bas et qu'il pleuvait, ou plutôt qu'il bruinait, comme il bruine presque toujours en baie d'Along. Si bien qu'il faisait exactement cette autre obscure clarté, qui ne tombe pas des étoiles, mais, au contraire, semble monter d'on ne sait quel souterrain royaume des fantômes et des ombres. Rien de plus mystérieux, rien de plus spectral. Cô Mi, réveillée en sursaut, s'effara d'apercevoir, confusément rangés autour d'elle, des géants sans nombre, jaillis immobiles de la mer. Cette mer était immobile elle-même, grise et glauque. Et les géants s'y reflétaient, glauques et gris. Cô Mi, frissonnante, frotta ses yeux. Les géants n'étaient que des menhirs immenses; mais menhirs comme nulle Cornouaille, anglaise ni française, n'en dressa jamais. Et par le fait, la nature seule, non l'homme, avait planté là cette fabuleuse armée, pétrifiée. Depuis combien de millénaires, Dieu seul l'eût pu dire. A perte de vue, dans toutes les directions, les rocs minces et hauts surgissaient, debout sur l'eau plate, les uns chauves, les autres vaguement chevelus, d'une brousse âpre et rugueuse. Et, ça et là, des îles plus vastes se profilaient parmi les roches en obélisques. Mais ces îles, elles aussi, tombaient par falaises abruptes dans la mer. Et même, l'eau salée, corrodant peu à peu le pied de ces falaises, les creusait; et toute cette architecture de rêve portait à faux, et s'équilibrait comme par sortilège ou magie. Certes, des oiseaux seuls pouvaient hanter ces îles ou ces rochers, réellement inaccessibles. Dans l'instant, le soleil se leva, mais sans qu'on le vît. Il fit clair, voilà tout. Et clair d'un coup, sans transition. Mais la brume et la pluie entouraient le Dap-Cau d'un cercle à court rayon, et l'on ne voyait rien à cent mètres en avant, non plus qu'en arrière. Par bâbord, une terre se devina, beaucoup plus considérable. Non qu'on n'en vît rien, mais des cris en venaient qui n'étaient pas tous des cris de goëlands; un jacassement criard se mêlait à quelques bêlements brefs. Et il y eut aussi quelque chose qui ressemblait au jappement d'un chien; mais c'était très lointain, et il était bien improbable qu'un chien pût se faire entendre à pareille distance.
- Vous reconnaissez le cri? - fit M.Dubourg, qui se pencha vers Cô Mi.
Cô Mi, les yeux énormes, s'efforçait de ne rien perdre de l'extravagant paysage. Elle répondit à la question d'un simple signe de tête: "Non."
- C'est le tigre, voyons! - précisa M.Dubourg.
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Est-ce baroque ?
Voilà trois vieux imbéciles, qui ne savent rien, sauf la routine de leur métier colonial ; voilà six jeunes serins, strictement primaires, fors leurs spécialité tout à fait étroite ..., et tous rougiraient d'obéir à une intelligence générale doublée de tact et de finesse, parce que cette intelligence porte jupons ! ...
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Elle pensait à cela, la "môme" Mimi ; elle y pensait de toutes ses forces ; elle y pensait à droite et elle y pensait à gauche, comme disent les chinois, maîtres ès pensée, sur cette planète généralement peuplée de peuples étourdis, pour ne pas dire étourneaux ...
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Oui, mais, trouver un mari qui vous plaise, croyez-vous que ce soit facile ?
Et trouver un mari qui ne vous plaise pas, croyez-vous que ce soit drôle ? ...
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