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2,98

sur 43 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
D'emblée je tiens à préciser que je ne faisais pas partie du public visé et que je ai très peu de références en littérature jeunesse ou Young Adult, donc je me garderais d'apporter un jugement sur la qualité du roman. Je ne suis jamais vraiment entré dans l'histoire mais ces chroniques d'un monde à l'agonie m'ont beaucoup touché. En marchant sur les traces de Fabrice Colin (osons faire des parallèle avec la trilogie eschatologie douce amère "Winterheim") et Mathieu Gaborit (osons comparer Marie à Scende des "Chroniques des Crépusculaires"), on se retrouve avec une émule de Charlotte Bousquet : Estelle Faye nous livre un univers sombre et violent avec un bel imaginaire qui laisse des images plein la tête car sa prose est joliment évocatrice (on sent dans les petites descriptions une vraie passion pour l'océan).

Le roman est divisé en 3 parties :
- une partie centrée sur Marie l'amnésique qui perd peu à peu ce qui lui reste d'humanité
- une partie centrée sur Joad, l'handicapé lui aussi amnésique qui va tenter de s'opposer à Marie
- une partie centrée sur le destin de Jester la jeune acrobate encore une fois amnésique
Finalement les chapitres pré-Marie sont les plus homogènes du roman. Les chapitres suivants sont plus décousus puisqu'on change de personnages, de lieu et d'époque dans ce qui ressemble à une succession d'interludes. Et c'est écrit sur le ton de la chronique : faute de fils conducteur autre que la lente chute vers le néant, difficile de s'attacher à quoi ou à qui que se soit. La figure de Joad permet ensuite de s'accrocher enfin à quelqu'un et on entre plus volontiers dans le roman, mais cela repart de plus belle avec l'ellipse de 7 ans qui sépare les 2e et 3e parties.
Autre souci, on se retrouve donc avec quantité d'éléments mal amenés ou mal exploités : le concept d'Ombre reste flou (on pensera aux Goju de L5R). Et on pourrait dire pareillement de l'histoire du capitaine Julian, des interventions des Façonneurs, de l'attaque des crocodiliens ou la découverte du Labyrinthe… Certains d'entre arrivant comme des cheveux sur la soupe. Cela constitue le gros point faible du roman, mais dans le cadre d'un premier roman il s'agit sans doute d'erreurs de jeunesse...


Sinon, et l'auteur me l'a confirmé de vive voix, impossible de ne pas songer au manga culte de l'immense Hayao Miyazaki : "Nausicaä de la Vallée du Vent" !
On retrouve donc toute une galerie de petites gens ni bons ni méchants : ils sont justes broyés individuellement ou collectivement par des puissants qui cherchent juste à être les derniers à sombrer avant la fin des temps… (d'ailleurs pas mal de personnages secondaires auraient mérité plus de pages comme la bourgmestre romantique Annelise ou le mafieux animaliste Kwanjaï). Certains essayent de retarder l'inévitable fin, d'autres essayent d'hâter l'inéluctable fin. Mais ici l'océan infini et ses créatures marines remplacent la forêt toxique et ses insectes géants. Dans les 2 cas, un messie féminin apporte le chaos de la destruction et de la miséricorde :
- Nausicaä était une Jeanne d'Arc post-apo de lumière qui apportait compassion et espérance
- Marie est une Jeanne d'Arc post-apo de ténèbres qui apporte violence et désespérance
De plus des thèmes très profonds sont abordés : outre écologie et développement durable, citons
- l'ambiance délétère de cette apocalypse lente est étouffante car les personnages savent qu'ils vont connaître de leur vivant la fin du monde (difficile de ne pas songer à notre temps présent où demain sera probablement pire qu'aujourd'hui car en nous retirant l'espérance, nos élites ont commis un génocide culturel à l'échelle planétaire)…
- l'église des Cendres promeut l'ignorance contre la connaissance : on reconnaît là tous les mouvements fondamentalistes qui veulent nous retirer les moyens d'établir un monde meilleur où ils n'auraient plus leur place, ou l'establishment qui veut retirer aux masses les moyens intellectuels de ne plus gober leurs mensonges...


Un livre qui avait bine inauguré la collection "Pandore" avant qu'elle ne soit arrêtée par les éditions du Pré aux Clercs qui n'a même pas respecté ses engagements auprès de son directeur Xavier Mauméjean, du coup c'est un peu les éditions Scrinéo qui on plus pu moins repris le flambeau : on nous dépeint une histoire sombre et violente où l'univers et les personnages n'en finissent plus de sombrer… Mais au bout du tunnel se trouve malgré tout la lumière (je déconseillerais néanmoins ce livre aux dépressifs chroniques). Un roman sincère écrit par une auteure qui veut vraiment (trop) bien faire. Personnellement, c'est avec grand plaisir que j'ai ensuite retrouver son imaginaire ! (et dans tous les cas, un roman qui ne méritait pas la critique semi pourrie des blasés d'en face)
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Je suis un peu mitigée à la sortie de cette lecture. le début était pourtant assez sympathique et promettait une histoire plutôt intéressante. Mais le développement de l'intrigue et les différents personnages n'ont pas su m'emporter autant que je le croyais.

L'histoire se situe dans un monde où la Crue est un fléau important et menace d'engloutir toutes les terres. On suit beaucoup de personnages, sous divers points de vue, et si certains attisent plus la curiosité que d'autres, je trouve leur nombre trop important. Une focalisation sur deux ou trois personnages maximum aurait pu donner un meilleur résultat, avec peut-être des développements de personnalité plus faciles à suivre. Je ne sais pas si c'est une impression uniquement personnelle ou si d'autres ont ressenti la même chose mais j'ai eu le sentiment d'une fin trop abrupte, comme s'il fallait clore l'histoire au plus vite et pas forcément compréhensible à 100%. Peut-être est-ce l'effet voulu ou alors j'ai dû avoir un souci dans le déroulement des faits.

Si le prologue a su me donner envie de lire la suite, j'ai été un peu déçue par la fin de l'histoire et la résolution du problème de Marie [spoiler]la faire mourir était une bonne idée, de base, mais la façon dont ça a été fait me laisse un peu perplexe parce que c'est beaucoup trop rapide pour un personnage comme elle.[/spoiler]

Sinon, rien à redire sur l'écriture, c'était quand même agréable à lire, même si les ellipses temporelles ne sont pas toujours très claires.
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J'ai laissé ce livre un long moment en attente dans ma PAL, un peu parce que le lire c'était dire définitivement adieu à une collection que j'aimais tant… Mais il était temps de sauter le pas et c'est avec une certaine curiosité que j'ai découvert cet auteur et ce roman. Si je n'ai pas été complètement séduite, j'ai eu le plaisir de découvrir une plume passionnante et très agréable à lire, de quoi me donner envie de lire d'autres oeuvres de cet auteur et de plonger dans d'autres de ses récits.

L'univers dans lequel elle nous emporte ici est passionnant et original. J'ai adoré plonger dans cette histoire et découvrir cette mythologie. le seul souci à mon goût, c'est que le tout n'est pas assez développé et aurait mérité bien plus qu'un oneshot, tellement il y avait à dire et à découvrir. de ce fait, j'ai eu un peu la sensation de survoler le tout et de ne pas bien comprendre tous les tenants et les aboutissants de ce récit si complexe, que ce soit au niveau des événements que nous suivons, que de l'apparition et de l'évolution de la Crue où des énigmes subsistent. C'est vraiment dommage car il y avait un tel potentiel !

Si ce côté-là m'a un peu frustrée, j'ai eu le même sentiment avec les personnages. S'ils sont charismatiques et l'un des points forts du livre, j'ai trouvé que leur psychologie était peu développée. du coup, leurs réactions paraissent parfois étranges voire disproportionnées et il est bien compliqué de réussir à les cerner et à bien se les représenter. C'est valable aussi pour leurs origines, leurs pouvoirs, leurs entités, qui restent, somme toute, assez flous, nous empêchant de nous attacher réellement à eux.

Donc oui, ce roman se lit d'une traite et très rapidement, ce qui nous permet de passer un bon moment de lecture, mais j'en attendais davantage à la vue de la qualité des idées présentées. Cela ne m'empêchera pas de découvrir les autres romans de l'auteur, bien au contraire, afin de voir comment sa plume a évolué avec le temps.

En bref, c'est un livre de fantasy qui se lit vite et qui présente un univers complexe et passionnant mais pas assez développé. Il vaut malgré tout le détour car l'histoire est excellente et sort des récits plus classiques.
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Dans un monde menacé par la Crue, Marie est une adolescente qui subit de façon accidentelle l'Onction, réservée habituellement aux hommes. En effet, ceux qui survivent deviennent des moines ou des soldats de l'Eglise des Cendres. Marie, elle, est devenue une sorte de Messie accomplissant de grandes choses sur les champs de bataille...

Idée renforcée par l'inéluctable montée des eaux, le monde finissant tel qu'il nous est décrit ici grâce à la plume magnifique d'Estelle Faye ressemble beaucoup à la fin de notre Moyen-âge ; c'est même la partie la plus réussie du premier roman de cette jeune auteur. Cependant, on comprends rapidement que ce qui intéresse la romancière, ce n'est pas de nous montrer un joli décor, mais bien d'y faire évoluer des personnages très vivants. Et ce, de façon jamais manichéenne, ce qui est encore un point très positif

Pourtant, malgré toutes les qualités de ce roman (qui, je le rappelle, est le premier publié par Estelle Faye), j'aurais juste un petit bémol à émettre : en effet, ce roman unique aurait tout à fait mérité d'être une trilogie. D'autant qu'il est divisé en trois parties. En effet, ce manque d'ampleur, sûrement voulu pour entrer dans la ligne éditoriale (en effet, La dernière lame fait partie des trois premiers romans de la toute nouvelle collection Pandore (dirigée par Xavier Mauméjean) qui est, pour le moment du moins, exclusivement constituée de one shot), est tout de même assez frustrant. Ce n'est pas très grave, mais c'est quand même dommage.

A.C. de Haenne
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Une allure de Jeanne d'Arc en pleine Renaissance....

Cela vous semble bizarre ce que je raconte, n'est-ce pas ? Pourtant, c'est le sentiment que j'ai eu. Marie est une jeune gemme à qui on a ôté la mémoire et ensuite recueillie par l'Eglise des Cendres. Seule femme au milieu de tous ces hommes, elle va prendre l'habit guerrier pour combattre et envahir une terre. Dans cette terre, il y a Joan, un homme médecin, qui lui représente la modernité, à qui on a enlevé la mémoire aussi et qui va tenter de former une résistance contre cette armée destructrice.

Et bien, tout le long du récit, j'ai pensé à deux choses :
- L'épopée de Jeanne D'arc
- le passage du Moyen-Age, de l'obscurantisme, à la Renaissance.

Cela ne m'étonne absolument pas d'une auteure française car ce sont deux mouvements qui ont fortement marqué notre Histoire commune. Et quelque part : tant mieux ! Autant s'inspirer de la mémoire collective pour nourrir une histoire de fantasy et qui plus est pour de la jeunesse.


Mais voilà, j'ai loupé une marche...

Je ne sais que vous dire car je suis vraiment désoeuvrée : j'ai loupé le coup de coeur. Les ingrédients étaient là, le contexte y était aussi, l'écriture d'Estelle Faye n'avait en rien un style maladroit, bien au contraire, et l'environnement du récit m'a l'air sommes toutes assez riche mais je suis passée totalement à côté.

Peut être est-ce Marie que j'ai trop identifié à la Pucelle au début ? le fait que ce problème de marée destructrice ne me paraissait pas vraiment angoissant, présent ? J'ai loupé quelque chose, je ne sais absolument pas mais pour le coup, je sais que la qualité est là et que je n'ai pas forcément été au rendez-vous. La fin m'a laissée quelque chose d'inachevé (alors que pour le coup, c'était une vraie fin). Je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages (peut être parce qu'ils sont sans mémoire?). Je ne peux pas vous dire que ce n'est pas assez fouillé mais j'ai littéralement traversé le récit comme une brise, sans parvenir à m'accrocher.

Du coup ? Que vous conseiller ? Et bien là.... le livre risque de mieux vous parler qu'à moi. Comme je vous le disais plus tôt : les ingrédients étaient là ! Tentez le coup si vous le pouvez. Marie captera mieux votre regard Cette fois ci, j'ai loupé le coche en gardant une lecture à demi teinte.
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Ce roman est un one shot. Il est découpé en trois parties. Et je les ai lu avec un intérêt inégal, j'ai eu du mal à accrocher à la première partie. L'intrigue bien qu'intéressante est un peu longue à démarrer. Dans cette partie, on trouve beaucoup de scènes de combat extrêmement bien décrites sur le plan visuel, c'est réussi. Mais je ne voyais pas très bien où on allait, ce que voulait montrer l'auteur. La seconde partie relève un peu le niveau, je pense qu'il a fallu un peu de temps à l'auteure pour trouver sa vitesse de croisière. On comprend enfin les motivations des personnages. Et de nouveau déçue par la troisième partie. Une impression de bâclée, comme si l'auteure avait hâte d'en finir et vite, du coup on effectue des bonds dans le temps énorme.
L'univers de ce roman est riche et original, l'écriture est fluide, mais on a une saveur de pas finie. Il manque des choses, et du coup je me suis posée la question : pourquoi l'auteur n'a pas plus développé et fait plusieurs tomes ?
Ça manque d'émotion, et les personnages mériteraient davantage de développements, on reste trop en surface.
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Les Dernières Terres sont assaillies par les eaux. Des créatures abyssales remontent à la surface, l'air est chargé d'humidité et le sel ronge tout. Face à cette apocalypse, l'Eglise des Cendres fait face avec son porte-étendard : Marie aux yeux verts. On ne lui résiste pas ou on meurt. En face, Joad, médecin-chef de Vorastburg, tente d'apaiser les corps et les âmes meurtries. Alors que Joad et Marie vont se rencontrer, un homme arrive à l'hôpital. Son corps tatoué entièrement renferme un message.

Estelle Faye nous plonge dans un monde au bord de la ruine. Au fil des pages, ce qui était un monde ressemblant à notre renaissance devient le cloaque putride d'une humanité cloîtrée dans les quelques terres qui restent. Tout dans l'écriture de l'auteur transpire cette ambiance ambivalente. C'est poisseux et aride, c'est sec et humide. La montée des eaux est inéluctable et rien ne peut l'arrêter. L'homme est petit face à la nature. Face à cela, une religion fait face, celle des Cendres. Peut-on vraiment parler de religion quand l'embrasser revient à recouvrir son corps d'une croute grise ? L'appartenance à un groupe, une armure résistante ? Surtout une armée en marche où il est question de plier devant les Cendres ou mourir.
Les personnages sont l'écho de cet univers. Les deux personnages principaux sont des sans-mémoires, c'est-à-dire qu'ils ont été recueillis un jour, amnésique. Marie aux yeux verts ne vit que pour se battre, seule partie d'elle-même qui peut encore agir. Excellente combattante et stratège, c'est une réaction de survie face à sa mémoire défaillante. En face, Joad préfère soigner les corps. Il ne s'embarrasse pas de son passé, il sait seulement qu'il lui reste quelques automatismes. Autour d'eux, des personnages qui ont de l'importance : les façonneurs, les membres de l'Eglise, ceux de l'Hopital, mais dont les contours ne sont qu'esquissés.
Ces esquisses, ces personnages bruts sont toute la force et la faiblesse de ce roman. On sort de ce livre avec beaucoup de questions et peu de réponses. On plonge avec plaisir dans cet univers et on ressort sans être assouvi.

Véritable claque, La Dernière Lame est un bon livre et Estelle Faye une auteure en devenir. Si, dans la collection Pandore, son texte est celui qui tranche avec la production actuelle, les quelques imperfections en font un joyau brut. Une auteure à découvrir !


Lien : http://temps-de-livres.over-..
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Estelle Faye a un grand potentiel : son univers est riche et original, très bien décrit notamment sur le plan visuel, son écriture est fluide, les combats sont réussis, et surtout, les idées sont bonnes et elles sont bien là.

Malheureusement, le développement pêche un peu : ça manque encore d'émotion, et les personnages mériteraient davantage de développements, de même que l'intrigue que j'ai trouvée assez flou, avec un certain nombre d'éléments intéressants mais pas suffisamment exploités.

Une jeune auteure à suivre, qui pourrait très certainement écrire de très bons romans en exploitant davantage ses idées et ses personnages.
Lien : http://lecturestrollesques.b..
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Lorsque Babelio m'a proposé de découvrir un roman de fantasy young adult, un genre que je lis très peu, j'ai hésité une fraction de seconde : je suis généralement déçue par la qualité d'écriture et/ou la pauvreté du scénario.
Pourtant, dès la première partie du roman d'Estelle Faye, je me suis intéressée à cette héroine malheureuse : un monde d'apocalypse, un amoureux parti dans une quête chimérique, un père savant assassiné, une population manipulée par des fanatiques religieux... Séverina Sforza est née dans une puissante famille de la riche cité de Scande, ce qui en d'autres siècles aurait pu lui assurer une jeunesse dorée, puis lui garantir une vie d'épouse satisfaite.
Mais ce serait sans la grande Crue dont personne ne connaît l'origine mais dont chacun perçoit les effets, qui font reculer peu à peu les terres émergées, se regrouper les foules démunies et affamées dans des bas-fonds insalubres et sert le discours des détracteurs hostiles au pouvoir.
[lire la suite]
Lien : http://ocommecolomb.blogspot..
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C'est le dernier livre reçu grâce à Babelio dont la romancière est un jeune talent du cinéma français pour le scénario et la réalisation Estelle Faye. La quatrième de couverture était alléchante :

Un monde qui ressemble à notre Renaissance, menacé par la montée des océans grouillant de créatures maléfiques, où règnent la violence, la famine et la misère. L'Eglise des Cendres prospère sur tout ce désespoir, menée par la mystérieuse Marie aux yeux verts. Dans une des dernières villes émergées, Joad tente d'apaiser les souffrances et se prépare à affronter l'Armée des Cendres. Joad et Marie vont s'engager dans une course dont l'enjeu n'est rien de moins que le sort du monde.

Extrait 1 : prélude
Nul ne sait quand les océans ont commencé à monter. Il y a deux siècles, trois… davantage, sans doute. Avec la lenteur obstinée d'une vieille tortue de mer, l'eau avale les îles et les côtes, engloutit villes et campagnes. On raconte qu'à l'Est, au-delà de l'Archipel de Jade, il n'y a aucune terre, ni continent, ni récif. Que les flots.
D'aucuns prétendent qu'un ancien blasphème a déclenché la Crue universelle. D'autres, que les péchés des hommes ont provoqué la colère de Dieu. Cependant personne n'a pu, à ce jour, arrêter la montée des mers. Et les Dernières Terres attendent, fatalistes, leur fin inexorable. Dans cent ans, peut-être moins, plus rien ne subsistera du monde émergé.

Par cette première page, le décor est planté. le monde va être englouti sous les eaux et rien ne semble pouvoir arranger cela car nul ne connaît les origines de ces crues mondiales. Pourtant il faudra bien trouver une solution, le monde a besoin d'un peu d'espoir pour se battre contre une fin apparemment inévitable. C'est ce que nous offre le prologue mais de façon énigmatique :
Julian poursuivi par des Façonneurs clame : « Je ne dois pas mourir. Je dois dire à Gradius ce que j'ai découvert. Ce qui peut tous nous sauver. » On ne sait pas qu'est-ce qui peut sauver le monde, on ignore qui sont ces Façonneurs, bref on a envie de découvrir la suite.

Le roman est divisé en trois parties : Marie, Voratsburg et exils.
Dans la première partie, le domicile de Gradius est saccagé par les habitants du village ayant à leur tête un prêtre des Cendres au visage recouvert d'une croûte grise. Ils lui reprochent de pratiquer des sciences hérétiques dans le but de vaincre les crues. La fille de Gradius n'a d'autre choix que de s'enfuir en utilisant le souterrain immergé sous la maison. Attaquée par des animaux marins, les polypes qui l'empoisonnent avec leurs piqûres, elle réussit à sortir de justesse et à rejoindre la ville. Les hommes des Cendres la ramassent inconsciente et leur chef l'Archevêque Simon des Cendres fait appel à des Façonneurs pour lui effacer la mémoire. C'est alors qu'elle rejoint la communauté des Cendres.

Au chapitre 4, on apprend beaucoup de choses sur eux :
« Les ancêtres des Cendres étaient un peuple de forgerons. Ils vivaient dans une terre sombre, un paysage de mines et de terrils. Creusant toujours plus profond pour ramener au jour le fer et le charbon qui alimentaient leurs ateliers titanesques. le feu était leur dieu. Les prêtres d'alors, de puissants magiciens, savaient se faire obéir du métal en fusion, parvenaient à le tordre par la seule force de leur volonté. A leurs côtés, des alchimistes expérimentaient sans cesse de nouveaux alliages. […] Et puis la Crue était venue. L'océan avait englouti les tunnels des mines. le métal s'était brusquement raréfié. Les mages forgerons avaient vu leur pouvoir disparaître. […] Face à la pénurie de métal, ils apprirent à travailler d'autres matériaux, la cendre, les végétaux, et même la chair humaine. Dans le creuset de leurs chaudrons, ils concoctèrent l'Onction Noire. Une matière ensorcelée, presque vivante. Quand on en appliquait une goutte sur un homme, ou bien elle le tuait, ou bien elle se mêlait à lui, le recouvrant peu à peu d'une croûte grise, une protection hideuse mais sans pareille, dure et légère à la fois. »

C'est grâce à cette Onction que la fille de Gradius évita le pire. Un soir dans la communauté, des hommes des Cendres s'en prennent à elle dans l'espoir de profiter de sa beauté. Pour éviter qu'on ne la maltraite, elle n'a d'autres recours que de se plonger dans cette Onction interdite aux femmes. Heureusement pour elle, elle ne fera que recouvrir son beau visage d'une croûte grise. C'est ainsi qu'elle devint Marie des Cendres. « La jeune femme était une Elue, une sainte des temps d'Apocalypse. Son nom résonnerait, toujours plus loin, de par le monde finissant. »
Pour montrer à tous qu'elle est l'envoyée des Cendres, l'Archevêque Simon l'envoie en mission avec une armée d'hommes. C'est ainsi que débute le carnage des Cendres, une succession de massacres, de villages mis à sac, de destructions.

Dans la seconde partie, on nous présente l'autre personnage cité sur la quatrième de couverture : Joad, un médecin renommé de Voratsburg. Il est intègre mais son corps est mutilé, il porte d'ailleurs des prothèses. On apprend que les Façonneurs se sont occupés de lui dans sa jeunesse et qu'il n'a aucun souvenir de son enfance. Un jour, des Hors-Terriens sous la demande des krakens et des poulpes géants, lui amènent un homme dont le corps est totalement tatoué. Joad y voit un code et demande à Côme d'Utrecht, un linguiste, de déchiffrer l'intégralité des tatouages de ce jeune homme. Mais l'armée des Cendres rôde autour de cette ville, elle veut s'en emparer.

C'est ainsi que vont se mêler l'épopée sanguinaire de Marie et l'espoir d'un message bénéfique au monde que tentent d'obtenir Joad et Côme. le mal et le bien s'affrontent, chacun d'eux vont vivre des victoires mais aussi des défaites et des pertes. Puis dans la troisième partie, l'aventure se poursuivra sur d'autres terres avec d'autres personnages troublants, des prophéties, de la magie jusqu'au dénouement final…

J'ai relativement bien aimé ce livre même si je pense que des coupes auraient été nécessaires vers le milieu du roman. le souffle s'épuise un peu alors qu'on nous a tenus en haleine au début et qu'on nous a mis l'eau à la bouche. L'histoire se déroule sur trop d'années et on finit par s'ennuyer. C'est bien dommage car l'idée principale est intéressante et d'actualité, la recherche désespérée d'une alternative est légitime et captivante mais à mon avis c'est au niveau des Cendres et de Joad qu'il y a un souci de longueurs.
Heureusement le dénouement tient ses promesses.
Par ailleurs, je reprocherai aussi un problème d'impression de beaucoup de pages paires, les lettres a et A sont trop noircies, à la longue c'est franchement regrettable.
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