Quel plaisir, quelle aventure, quel roman ! Il y a longtemps que je m'étais autant régalé en lisant un livre jeunesse aussi bien écrit. Pas de fioritures, pas de verbiage inutile, juste les bons mots au bon endroit, pour une intrigue policière aussi étonnante (fantastique) que bien documentée.
Je ne connaissais pas
Malika Ferdjoukh, je viens de lire sa bio express sur Babelio, et la liste impressionnante de prix qu'elle a reçus dans sa carrière, confirme que cette dame avait tout le talent pour plaire à un lecteur attentif comme je le suis, à la belle écriture.
Revenons rapidement sur le sujet de ce livre plein de suspense, qui peut (doit) être lu par tous les publics.
1910 : Marie, une jeune danseuse se presse de rejoindre un immeuble cossu de Paris pour y poser comme modèle face à un peintre au caractère aussi ombrageux qu'éruptif. Oh, elle n'y prend pas un grand plaisir, mais rester deux heures sans bouger dans un atelier à peine chauffé pour sept francs, c'est quand même de l'argent aisément gagné pour payer ses cours de danse...
De nos jours : Flavie pose également en cours d'anatomie à l'Atelier Kolodine, devant un groupe d'artistes en herbe. Parmi eux, Elisabeth et Antonin s'interrogent sur les curieuses cicatrices au niveau du coeur du modèle. le cours à peine terminé, le jeune homme s'éclipse rapidement au grand dam de Bab... On le retrouve au
Musée d'Orsay, quelques jours plus tard, près d'une autre jeune fille, face à un tableau saisissant...
J'apprécie, mais pas uniquement, la littérature jeunesse pour plusieurs raisons.
Cela me permet d'être en phase - d'une certaine manière - avec des lecteurs dont je pourrais être le grand-père ; l'écriture qu'on leur propose est très accessible, reposante, sans tomber dans le bêtifiant ; les intrigues, dans le cas des romans policiers, sont souvent aussi élaborées dans que la littérature dite adulte, le côté sombre voire déprimant en est absent et c'est agréable, surtout quand c'est bien écrit, comme dans ce roman de
Malika Ferdjoukh. Quand je parle d'une écriture accessible, ici, elle est fluide, légère et recherchée à la fois. le suspense, mâtiné de fantastique est bien mené. le sujet m'a touché au coeur, moi qui ai, il y a fort fort longtemps étudié le dessin entre autres, en cours d'anatomie ; j'ai d'ailleurs retrouvé nombre de détails pratiques de la vie d'étudiants en arts graphiques, et je confirme la recherche documentaire de l'auteure (autrice, quelle est la bonne formule ?).
Je pourrais écrire longtemps sur cette belle nouveauté de 2022 qu'est «
Portrait au couteau » mais je vous laisse le plaisir de la découvrir par vous-même.
Enfin je remercie Nathan L. de Babelio et les Éditions Bayard pour le joli cadeau qu'ils m'ont fait avec ce roman plein de surprises.
*Peut-être que ce beau récit aurait mérité une couverture encore plus belle ?...
(M) 01/2022.