Maxence Fermine, auteur du best-seller
Neige, construit une oeuvre singulière alliant poésie et fiction. Après une incursion dans la jeunesse avec la trilogie de
la petite marchande de rêves, il revient à la littérature générale avec
le Palais des Ombres, un roman d'atmosphère envoûtant et mystérieux porté par le vent de l'Histoire et la mélodie des mots.
Il ne faut pas attendre bien longtemps avant que l'auteur ne plante le décor crépusculaire de ce roman original et effrayant.
«Le jour, cette maison était déjà assez lugubre, je crois que je n'aurais pas aimé passer une nuit entre ses murs. Au risque de paraître idiote, elle m'a toujours semblé hantée... Il y a des bruits bizarres, des ombres qui se profilent sur les murs, des traces de pas dans le gravier de l'allée...»
Bien plus qu'une maison, c'est une demeure sinistre et effrayante, animée d'une vie propre, un lieu inquiétant sur lequel il semble planer une angoisse permanente.
le Palais des ombres a tout de la miniature gothique venue du fond des âges. Avec sa façade recouverte de vigne vierge, ornementée de gargouilles, son toit mangé de mousses et de lichen et sa charpente à colombage, il semble tout droit sorti d'un livre de contes pour enfants. Sa beauté glacée, surréaliste, impressionne autant qu'elle fascine le lecteur...
«Tout en elle était arabesques, spirales, volutes, enroulements. Elle avait une allure végétale. le plus surprenant était qu'elle paraissait vivante. Comme si elle possédait une âme. Abasourdi, statufié, je restai un long moment à contempler derrière la grille cadenassée ce décor d'une autre époque. Cette maison préservée du progrès et de la marche du temps était à l'image de mon père : mystérieuse, ténébreuse et solitaire. Je frissonnai à l'idée de devoir y revenir bientôt car ce serait comme entrer dans un tombeau fermé depuis des millénaires.»
Bien que terrifiant,
le Palais des Ombres exerce un irrésistible pouvoir d'attraction sur le lecteur. Véritable épicentre du roman,
Maxence Fermine lui attribue d'ailleurs le rôle phare. L'imagerie insolite qu'il utilise pour le décrire stimule l'imaginaire, bouleverse les émotions, réveille les hantises et les peurs ancestrales gravées dans l'inconscient du lecteur. C'est absolument captivant !
C'est dans cette ambiance énigmatique, ténébreuse - pour ne pas dire lynchienne - que
Maxence Fermine inscrit la quête incroyable et inquiétante de Nathan. Pour mettre la main sur un vieux manuscrit qui semble attirer bien des convoitises, ce jeune homme discret se lance dans un véritable jeu de pistes, une quête peuplée d'ombres qui révélera de lourds secrets familiaux liés au heures les plus sombres de l'Occupation... Car si
le Palais des Ombres jouit d'une sinistre réputation de maison hantée dont les propriétaires sont tous morts dans d'étranges circonstances, c'est aussi mais surtout une demeure qui regorge de faux-semblants et de pièges que Nathan devra déjouer pour découvrir sa véritable identité...
Sur près de 400 pages captivantes,
Maxence Fermine fait vibrer le lecteur au diapason des secrets de son inquiétant Palais des ombres. de circonvolutions narratives en chausse-trappes et non-dits pesants, il faudra, pour connaître la vérité, démêler la délicate toile arachnéenne que l'auteur a patiemment tissé autour de ce mystérieux drame humain...
«On a tous un Palais des Ombres, une demeure où les images du passé se sont figées à jamais.»
Et même si l'on peut regretter que le dénouement ne soit pas tout à fait à la hauteur de ses promesses, on conviendra que
le Palais des Ombres est un roman magnifique, à la fois étrange et pénétrant, nimbé d'une aura de mystère absolument envoûtante.
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