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EAN : 9782380942521
176 pages
Nouveau Monde (26/01/2022)
4/5   10 notes
Résumé :
Ludwig Mies van der Rohe (1886-1969) est l’une des figures les plus importantes de l’architecture moderne. Il est déjà mondialement reconnu lorsqu’il prend la direction du Bauhaus en 1930. Mais, dès juillet 1933, l’école d’avant-garde est fermée à la demande du parti national-socialiste. Mies fera tout pour maintenir son école ouverte et pour rester travailler dans son pays, malgré l’arrivée d’Hitler au pouvoir. ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
L'architecture n'est jamais que la volonté d'une époque transposée dans l'espace.
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Ce tome contient une biographie de l'architecte Ludwig Mies von der Rohe (1886-1969). La première publication de cet ouvrage date de 2019 en espagnol, et de 2022 pour sa traduction en français. Il a été réalisé par Agustín Ferrer Casas, pour le scénario, les dessins et les couleurs, un architecte et bédéaste. Il contient environ 160 pages de bande dessinée. Il commence avec une introduction en anglais et traduite après en français, écrite par Lord Norman Foster indiquant que les histoires à l'origine de ces projets et de bien d'autres, les coulisses de la carrière de Mies van der Rohe, et son activité d'architecte professionnel sont élégamment et intelligemment dépeintes dans cette excellente bande dessinée. À la fin, se trouve une postface de deux pages, intitulé Mies en ligne claire, rédigé par Anatxu Zabalbeascoa, journaliste et historienne de l'art spécialisée dans l'architecture, autrice de l'article de journal paru dans El País Semanal, qui a inspiré Ferrer Casas. Viennent ensuite les oeuvres ayant servi de référence pour l'auteur (six sur l'architecte, deux sur le Bauhaus, deux autres sur des sujets connexes et trois articles de journaux), une note de l'auteur indiquant qu'il n'a rien inventé, mais seulement réinterprété certains faits et fictionnés d'autres, afin de donner forme à l'histoire. le tome se termine avec les remerciements de l'auteur.

Lors de l'exposition universelle de 1929 à Barcelone, le roi d'Espagne Alphonse XIII visite le pavillon de l'Allemagne : il le trouve très beau. Il demande où se trouve l'architecte. Un officiel va chercher Ludwig Mies van der Rohe. le roi le félicite : le lieu est fort joli, avec le bassin, la sculpture et tout le reste. Il s'étonne de ne pas avoir été prévenu que son pavillon n'était pas terminé. Comme il est vide, il se demandait s'il ne restait pas quelques murs à ajouter, et quelle est son utilité. L'architecte l'assure que le pavillon est terminé et qu'il sert à représenter l'Allemagne et à faire beau.

Mies van der Rohe raconte cette anecdote à son petit-fils Dirk Lohan, dans l'avion qui les emmène en Allemagne pour l'inauguration des travaux du bâtiment Neue Nationalgalerie à Berlin. Il ajoute que la ville entière est tombée à genoux devant le dirigeable Graf Zeppelin qui a survolé Barcelone pour l'inauguration, un véritable exploit technique pour l'époque. Dirk demande s'il y avait une croix gammée sur le gouvernail arrière. Son grand-père lui répond que c'était en 1929 et qu'elles ne sont devenues officielles qu'en 33. Cela lui rappelle l'arrivée des soldats à l'école du Bauhaus, investissant les locaux à la recherche d'éléments séditieux, des membres de la Ligue des Combattants du Front rouge qui se cacheraient à l'intérieur. Ils avaient un ordre de la mairie de Dessau, et certains élèves avaient même installé un drapeau avec une crois gammée à une fenêtre. Dans l'avion, Mies revient à la conception du pavillon, étant allé lui-même chercher les matériaux de construction, dont un bloc de marbre exceptionnel.

L'idée de cette bande dessinée est donc venue à son auteur à la lecture d'un article de journal sur cet architecte, développant le fait que l'architecture a traditionnellement été expliquée séparément des architectes, posant les questions suivantes. Où se cache l'intimité d'un architecte ? Qu'est-ce qui en dit le plus sur lui ? La passion, le désoeuvrement, ses relations sentimentales, ou bien les pactes qu'il ne craint pas de conclure pour construire ?

L'auteur utilise le dispositif d'une discussion lors d'un voyage en avion pour que le grand-père évoque sa vie à son petit-fils, avec parfois des souvenirs lui remontant à l'esprit et qu'il garde pour lui, ce qui induit une narration sur plusieurs fils temporels. Dans un premier temps, le lecteur peut se trouver un peu déconcerté par ces allers et venues chronologiques, surtout s'il ne connaît rien de la vie de Mies. D'autant plus que sa vie court sur les deux tiers du vingtième siècle et qu'il a croisé de nombreuses personnalités de premier plan. Au fil de la biographie, sont évoqués l'arrivée d'Adolph Hitler au pouvoir et les épurations du régime nazi, les arts dits dégénérés, la chasse aux Juifs, la première guerre mondiale en tant que soldat, la seconde guerre mondiale en tant qu'immigré aux États-Unis, le manque de matériaux de construction après la seconde, puis l'essor économique, le communisme, l'espionnage tous azimuts du FBI sous la direction de J. Edgar Hoover, la destruction de quartiers populaires pour des opérations de requalification urbaine, Berlin séparé en deux par un mur, l'essor des gratte-ciels, la guerre froide, la guerre du Vietnam.

L'artiste ne s'économise pas pour représenter tous ces éléments. Il utilise des traits de contour fins et adoucis, complétés par une mise en couleurs qui apporte des textures et qui augmente discrètement le relief de chaque surface, dans une approche réaliste et descriptive. L'ampleur de la vie de Mies nécessite d'apporter beaucoup d'informations au cours de ces cent soixante pages qui semblent parfois un peu étriquées, avec des cartouches de texte conséquents. le lecteur peut ainsi contempler à loisir la statue dans la cour intérieure de marbre du pavillon de l'Allemagne, le Graf Zeppelin au-dessus de Barcelone, la façade de brique de l'école du Bauhaus, la Villa Tugendhat à Brno en République tchécoslovaque, l'intérieur de la Bourse d'Amsterdam de l'architecte Hendrik Petrus Berlage, le monument dédié à Karl Liebknecht et Rosa Luxemburg, cimetière de Friedrichsfelde à Berlin, le projet du siège de la Reichsbank, Farnsworth House, plusieurs construction de Frank Lloyd Wright (1867-1959), les tours résidentielles de Lake Shore Drive à Chicago, le Seagram Building avec Audrey Hepburn parmi les passants, tout droit sortie de Diamants sur canapé (1961, Breakfast at Tiffany's) réalisé par Blake Edwards (1922-2010), etc. En fonction de sa familiarité avec les ces individus, il peut reconnaître Mies, mais aussi Walter Gropius (1883-1969), Frank Lloyd Wright, Philip Cortelyou Johnson (1906-2005), Hendrik Petrus Berlage (1956-1934), et d'autres comme Fidel Castro (1926-2016). le lecteur qui n'est pas familier de la vie de l'architecte prend mieux conscience de la qualité de toutes cette riche tapisserie artistique, en reparcourant l'ouvrage après sa lecture initiale.

L'artiste intègre encore d'autres éléments dans sa narration visuelle, comme la consommation d'alcool et de cigares très régulière de l'architecte. de ce fait chaque séquence apporte un nombre considérable d'informations et un néophyte peut parfois éprouver des difficultés à les hiérarchiser faute d'une connaissance préalable, telle que la réputation de Ludwig Mies von der Rohe. Car le fil directeur réside bien dans son parcours de vie, à la fois personnel et professionnel. le lecteur découvre un individu sûr de son talent, avec une réelle curiosité pour les technologies nouvelles, un homme à femme, un opportuniste. L'auteur se montre fort habile pour mettre en scène ces caractéristiques, se tenant à l'écart de tout jugement moral. Il montre un mari infidèle, un professionnel à la recherche de contrats, quels que soient les commanditaires, quels que soient les conséquences d'une opération immobilière. Il y a une forme de : c'est comme ça. Avec le recul, il est facile de condamner Mies pour avoir courtisé le gouvernement nazi ou en tout s'en être accommodé, ou pour des opérations immobilières impliquant de raser un quartier populaire entier. L'auteur ne l'exonère en rien de ses responsabilités et même le charge un peu plus. Dans sa note en fin d'ouvrage, il précise que l'incident entourant la fermeture du Bauhaus de Berlin par les nazis le 12 avril 1933 n'a pas été aussi dramatique qu'il le raconte.

C'est le choix de l'auteur de dramatiser certaines séquences, de lire entre les lignes en interprétant des événements ou des faits connus, par exemple de rendre explicite la liaison entre Mies et Edith Farnsworth, même si ce n'est pas un fait avéré. En racontant le déroulement de la vie de Mies, il présente les opportunités qu'il a su saisir pour pouvoir faire réaliser ses projets, ses influences, les promoteurs et commanditaires qui l'ont mandaté, ainsi que les relations avec certains gouvernements qui avaient leurs propres objectifs en recourant à ses services, et à ceux de son cabinet. Il développe également en arrière-plan des moments clés qui ont construit la personnalité de l'architecte, et donc ses choix artistiques : le métier de tailleur de pierre de son père, la confiscation de biens par les nazis, l'acceptation de cette idéologie par certains de ses élèves, les conséquences sur les élèves d'origine juive, son propre comportement pour préserver sa liberté et l'exercice de sa profession, etc. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut estimer qu'il s'agit de liens de cause à effet très basiques, ou estimer que c'est leur mise en scène qui est basique du fait des contraintes de la pagination, mais que dans le fond ils sont pertinents.

Relater le vie personnelle et professionnelle d'un architecte aussi important que Ludwig Mies van der Rohe est un projet très ambitieux. Il faut à la fois rendre compte de la personnalité de l'individu, des événements et des faits qui l'ont construit, de ses réalisations et de leur contexte politique, économique, technologique. L'auteur fait preuve d'un investissement important, aussi bien dans la narration visuelle que dans les recherches préalables. le résultat est une bande dessinée dense, riche, parfois difficile d'appréhension pour le lecteur néophyte, réussissant son pari de d'évoquer les nombreuses facettes qui façonnent une vie et une oeuvre, sans pouvoir prétendre à l'exhaustivité. Une belle réussite.
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Cette belle couv m'a donné envie de découvrir ce personnage : Ludwig Mies van der Rohe, architecte de son état,

Je dois avouer ma méconnaissance totale du sujet et de l'homme en question… Les problématiques architecturales sont assez obscures pour moi mais l'intérêt réside ici dans le contexte historique traversé par la vie de cet homme.

Allemand, Mies sera directeur de la célèbre école Bauhaus de 1930 à 1933. Devant l'arrivée au pouvoir du National-socialisme, il comprend qu'il va avoir du mal à travailler. L'école ferme et entre compromissions et fatalisme, il se résout à partir aux États-Unis.

Augustin Ferrer Casas imagine un dialogue entre Mies et son petit-fils pour faire la biographie, légèrement fictionnée, d'un homme complexe, figure d'une architecture moderne, épurée entre verre, béton et acier.
Le dessin est élégant et agréable mais j'ai eu parfois du mal à me repérer dans un récit où les changements de temps et de lieux ne sont pas toujours évidents.

Un album intéressant qui, au travers d'un homme et ses réalisations architecturales, témoigne d'une période troublée du XXème siècle.

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Enfin une biographie d'architecte en BD !
Il est toujours très éclairant de connaître l'homme derrière l'oeuvre, d'autant plus lorsque le nazisme oriente le destin de façon radicale. Nous découvrons un architecte visionnaire, convaincu par ses idées, un directeur d'écoles (dont le célèbre Bauhaus), l'éternel rival de Walter Gropius, un homme d'affaire issu d'un milieu social modeste, un séducteur briseur de coeur. Un homme déterminé, avec ses zones d'ombre (a priori imaginées), une vie résumée par le sous-titre : construire à tout prix ?
« Less is more » est sa devise : épurer, libérer la façade de sa fonction porteuse, faire communiquer l'intérieur et l'extérieur et les espaces entre eux de façon fluide. Tout le vocabulaire architectural moderne est là, mur-rideau, acier, verre. Il invente la formule des futurs gratte-ciels.
De belles planches doubles mettent en valeur les oeuvres iconiques du maître : le Seagram building à New York, la Neue Nationalgalerie à Berlin, le pavillon allemand de l'exposition internationale de 1929, la villa Tugendhat à Brno. Ainsi qu'une mise en page atypique avec quelques scènes panoramiques en mode « fondu enchaîné » qui courent en double page. Les souvenirs qui arrivent sans transition et nous font brutalement changer d'époque ne sont pas toujours très simples à suivre. Et je n'ai pas compris la référence à la pie qui revient comme un leitmotiv.
Le dessin est classique, esprit ligne claire. Un bémol sur la qualité du papier, granuleuse et trop mate, pas très agréable, et sur les couleurs un peu ternes.

Appel aux éditions nouveau monde graphic : S'il vous plaît, d'autres bio d'architecte, notamment celle de son ami Frank Lloyd Wright.
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Ce roman graphique retrace le parcours professionnel de Mies en tant qu architecte reconnu à l échelle mondiale, ses débuts en Allemagne, l avènement du régime fasciste et les conséquences sur sa carrière. On apprend beaucoup de ce personnage qui reste relativement inconnu au grand public.
Graphiquement c'est plutôt assez agréable à feuilleter et même si le thème ne paraît pas des plus attractifs , il se lit très facilement.
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L'architecture n'est jamais que la volonté d'une époque transposée dans l'espace.

On apprend à la fin de l'album que l'idée de cette bande dessinée est venue à Agustín FERRER CASAS quand il est tombé sur un article de presse sur l'architecte Ludwig Mies van der Rohe. Il nous propose une conversation lors d'un voyage en avion qui permet au grand-père de raconter sa vie à son petit-fils. Ce parti pris permet des allers retours dans sa mémoire à travers les différentes périodes historiques et nous évite ainsi une biographie monotone. Je dois avouer mon ignorance sur ce personnage avant l'ouverture de ce livre, et j'ai découvert un homme à femmes charismatique, loin de toute préoccupation politique, avec une vision précise en terme d'architecture, celle d'épurer à tout prix. Agustín FERRER CASAS utilise un très fin proche de la ligne claire, très détaillé dans la reproduction des réalisations architecturales, le tout extrêmement bien documenté.

Une bonne surprise, un moment de lecture agréable et instructif.
Lien : https://www.instagram.com/ph..
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critiques presse (2)
Bedeo
05 août 2022
Biographie inspirée qui saisit intelligemment son sujet, Mies est à mettre entre les mains de tous les amateurs d’architecture.
Lire la critique sur le site : Bedeo
Telerama
27 juin 2022
Faire d’un grand architecte un personnage de BD ? En racontant la vie de Mies van der Rohe, le dessinateur espagnol Agustín Ferrer Casas a osé. Résultat : un récit passionnant qui ne cache rien des zones d’ombre de ce créateur mythique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
En suivant le chemin initié par Schinkel et confirmé par Berlage, et sous l’influence de projets venus des États-Unis signés par un nouveau Messie de l’architecture, Wright, j’ai même installé pour les Kröller-Müller une maquette grandeur nature, sur la parcelle. Bon, l’idée n’était pas nouvelle, Behrens l’avait fait avant moi, mais mes plans étaient meilleurs. Ha, ha ! Au lieu d’entourer la maison, la forêt en composait l’arrière-plan. Ma construction était asymétrique, principe que professait Wright, tandis que celle de Behrens restait plus classique. Par ailleurs, je pouvais compter sur le soutien de madame Kröller-Müller. Behrens a vu rouge quand je suis revenu à son agence, triomphant et louant les œuvres monumentales de Berlage, sa sincérité dans l’usage particulièrement moderniste des matériaux. Behrens le détestait cordialement. Finalement, Behrens m’a aimablement indiqué la porte. J’admets, qu’avec une telle commande à mon actif, j’avais péché par orgueil. Finalement, Behrens et moi sommes restés sur le carreau comme deux idiots, puisque les Kröller-Müller ont demandé à Berlage en personne de leur faire une autre proposition qui ne s’est pas concrétisée non plus. Justice poétique. Tout de même, cette maison-musée a préfiguré la suite de mes ouvrages. J’en étais si fière que je l’ai présentée des années plus tard, en 1919, à l’exposition des architectes inconnus, organisée par le conseil des travailleurs pour l’Art. Mais l’ombre de Gropius planait sur l’événement puisque, en tant que commissaire du salon, il a exclu mon travail, jugé néoclassique.
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Je ressentais la même exaltation que dans ma jeunesse quand je découvrais le premier exemplaire de la revue Le Futur. Enfin, quoi ! Nous étions en train de poser les bases d’une nouvelle société ! Nous engagions une véritable réforme sociale à travers la réorientation urgente de l’architecture et du logement, en nous appuyant sur le machinisme, la technologie, la standardisation, le fonctionnalisme. L’architecture n’est jamais que la volonté d’une époque transposée dans l’espace. Toutes ces idées se sont concrétisées dans des projets jamais aboutis, mais qui m’ont aidé à faire avancer les choses. Mes maisons de campagne en brique, mes bureaux de verre et de béton, mes gratte-ciel… Il fallait profiter des avantages de la fabrication à la chaîne, appliquée aux États-Unis par Henry Ford pour ses automobiles, pour industrialiser et moderniser la construction. La légèreté de l’acier et la transparence du verre m’ont permis d’élever des tours aussi stylisées qu’éthérées, sans autre décoration que les jeux de lumière provoqués par la rotation du soleil. J’imaginais ce que pourraient bien donner ces reflets depuis le ciel. Je m’imaginais déjà me promener dans les rues, ces édifices majestueux en toile de fond.
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Ce fut un travail long et difficile mais qui a finalement porté ses fruits. Sans l’ombre d’un doute, tous ces efforts en valaient la peine pour les Berlinois et pour les générations futures d’Allemands qui habiteront d’un côté ou de l’autre de ce maudit mur qui sépare. L’Allemagne est le pays d’origine du plus éminent architecte qui soit, elle ne pouvait donc se permettre de ne pas posséder sur son sol l’une de ses œuvres. Espérons que cette Neue Nationalgalerie dont nous venons de poser la première pierre, suffira à réparer cette injure historique. À présent, pour en venir au fait, je veux céder la parole à l’homme qui sera désormais considéré comme prophète en son pays, j’ai nommé : Monsieur Mies von der Rohe.
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(à propos de la villa Tugndhat) plans libres, piliers métalliques, communion avec l’extérieur à travers de grandes baies vitrées. Mais cette fois, pour une habitation qui devait s’articuler de manière organique en fonction des usages, avec une continuité entre ses différents espaces et pièces. Et là encore, on m’a grandement critiqué. On en a raconté des vertes et des pas mûres sur moi. Que j’avais trahi les préceptes du logement social, en me moquant de ses caractéristiques liées au strict minimum. Que j’avais adopté des principes de luxe, contraires au Mouvement moderne. Renié tout ce que j’avais moi-même professé auparavant… Tout et son contraire… Des hypocrites. Ils ne comprenaient rien.
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La guerre n’a vraiment rien apporté de bon. Encore moins à l’Allemagne. Plus elle durait, plus les commandes se faisaient rares. Nous vivions aux crochets de mes beaux-parents. Quand je suis rentré à la maison, ta grand-mère se remettait d’une grave maladie intestinale, et Marianne, ta mère, a failli mourir de la grippe espagnole qui a suivi la guerre. Une époque difficile ! Notre monde était à l’agonie. Ce bon vieux monde qui avait donné naissance à des arts, à une esthétique, des valeurs dont nous nous étions nourris, avait aussi vomi de ses entrailles une horrible guerre qui a massacré ses fils, qui a tout détruit. Le moment était venu d’abandonner ces valeurs anciennes et de les remplacer par des idées nouvelles.
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