C'est toujours délicat, de lire un "Astérix" post-Goscinny, sachant qu'inévitablement, nous serons amenés, consciemment ou inconsciemment, à le comparer, avec ceux, faits sous l'égide du Maître, et que seul un nombre extrêmement limité de génies, peuvent prétendre, l'égaler. J'essaye néanmoins toujours de me libérer de l'idée, de l'idée insistante, que Goscinny aurait fait mieux, pour apprécier le travail des auteurs post-Goscinny, avec ses défauts et ses qualités.
Et, autant, si les scénarios d'
Uderzo, tombent plutôt à plat, ceux, de Ferri, ont des qualités. Ce n'est pas parfait, loin de là ; mais, "La fille de Vercingétorix", est toutefois un album plaisant, avec une histoire qui se tient, quelques gags plutôt plaisants, mais qui n'arrache pas des éclats de rire à la volée.
C'est un album profondément ancré, dans l'actualité, actuel, contemporain, qui n'a peut-être pas cette intemporalité des albums de Goscinny, qui, s'ils multiplient les références à l'actualité, le font plus discrètement que les nouveaux "Astérix", de
Jean-Yves Ferri et de Didier Conrad. Ces références à l'actualité, sont mêmes parfois lourdes et inutiles : par exemple, lorsqu'un centurion parle d'un "surdoué hyperactif", je trouve ça un peu déplacé... Heureusement, la plupart des références sont un peu plus subtiles et mieux placées ( et puis,
Jean-Yves Ferri, ne pouvez quand même pas, ne pas référence aux fameux "gaulois réfractaires aux changements"... ).
Surtout,
Jean-Yves Ferri et Didier Conrad, sont à l'avant-garde, de la représentation de la jeune génération ( plutôt ironiques pour une BD se déroulant durant l'Antiquité, non ? ), dont ils disent avec talent la soif de liberté.
Malgré ces qualités, les dessins peinent parfois à convaincre, et j'aurai aimer, qu'une place plus grande, soit dédiée à Assurancetourix, qui n'apparaît que durant le banquet final...
En somme, un bon album d'Astérix, si l'on passe outre quelques défauts.