Discours VS. Méthode
Alain Finkielkraut a beaucoup de défauts, on pourrait même dire qu'il n'a quasiment que ça (le premier d'entre eux étant à peu près tout ce qu'il raconte)
Au milieu de tout ça, il y a curieusement un truc qui me plait chez lui. Sa méthode. Il part des livres. Il mène sa réflexion et la discussion à partir d'eux. le dimanche matin sur France Culture, on sent que la lecture d'une citation déclenche en lui quelque chose de sincère. Il y a une émotion. Je ne vais pas aller jusqu'à dire qu'elle me touche mais je la sens.
L'ironie est qu'il a malheureusement aussi le défaut de sa qualité (rappelons qu'il a surtout des défauts) : l'ouverture aux idées semble toujours chez lui un enfermement. Il ne semble pas accéder au réel autrement que par les livres.
Il est l'exemple “vivant” du primat des idées sur les faits que l'on rencontre chez beaucoup d'intellectuels français (*).
Simon Leys avait bien compris cet esprit. Cette brillante et enthousiaste cécité, cet idéalisme agonistique qui se termine rarement dans autre chose que dans le totalitarisme.
Simon Leys avait décidément bien observé les (anciens) maos français.
Finkielkraut, avant de devenir le réac hebdomadaire de France Culture (entre autres), avait commencé sa carrière militante dans le maoïsme. Son discours a changé, pas sa méthode. Il faut croire qu'on ne se refait jamais entièrement..
* en particulier français.
Simon Leys est Belge, la distance améliore souvent l'objectivité.
PS : J'adore
Simon Leys. Lisez les livres de
Simon Leys :)