AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 1937 notes
FANNIE FLAGG

Ah que j'aime ce genre de livre: chaleureux, charnu; plein d'humour et d'humanité , saturé d'alléchantes odeurs de cuisine et de personnages hauts en couleurs! Adoré, par exemple, cette façon de faire avancer le récit en entrelaçant les points de vue, les époques et les lieux, et de le rendre de plus en plus foisonnant, complexe, à mesure qu'apparaissent de nouveaux personnages,ou que naissent des enfants, et les enfants de ces enfants, avec leur individualité, leur parcours, leurs bonheurs et leurs drames. Je m'aperçois que c'est cela que j'aime, en fait, chez ces auteurs américains. Peut-être à cause de leurs fameux ateliers d'écriture ils sont beaucoup plus audacieux que les écrivains de chez nous pour conduire un récit avec des va et vient dans tous les sens, des anticipations, des retours en arrière , des cailloux de petit poucet qui ne commencent à dessiner un chemin que dix ou vingt pages pages plus loin. En fait ils font confiance à l'intelligence du lecteur! En comparaison presque tous les écrivains français me paraissent plats.
Adoré bien sûr aussi, dans le roman de Fannie Flagg, l'habileté à construire très progressivement les personnages principaux: ainsi, le côté androgyne d'Idgie, qui lui fait refuser, à dix ans, de continuer à porter des robes; ou son caractère farcesque qui apparaît dès les premières lignes ("Idgie dit que l'une de ses poules a pondu un oeuf contenant un billet de dix dollars"), et qui un peu plus tard, pour "briser la glace" avec un vagabond, lui fait inventer une fantastique histoire de lac gelé que des canards auraient emporté ailleurs en s'envolant... Ou bien le personnage d'Evelyn Couch, dont on ne sait rien, dans les premières pages, sinon qu'elle s'ennuie quand elle accompagne son mari à la maison de retraite, et qu'elle écoute les souvenirs incroyablement vivants et précis d'une vieille dame, tout en se gavant de sucreries... Et parmi bien d'autres personnages plus essentiels, le contrepoint comique que constitue la silhouette de Wilburg (le mari de la postière), brave homme dont la maladresse confine au burlesque, au point que dans l'une des petites chroniques de sa "gazette" hebdomadaire, celle-ci demande ingénument: "Personne ne voudrait acheter un mari légèrement fatigué pour un petit prix?".... Et dans une autre chronique, soupire: "C'est heureux que nous n'ayons pas d'enfants, parce que je me demande où je trouverais le temps de m'en occuper ".
Et puis ce style toujours inattendu, d'une inimitable drôlerie: "Smokey Phillips leva les yeux mais ne dit rien, et les autres dirent la même chose".... Ou bien: " A onze ans déjà Sipsey faisait les biscuits et les sauces les plus délicieux que vous puissiez rêver. Et ses beignets étaient si légers qu'ils flottaient dans l'air et que vous deviez les attraper au vol pour les manger".
Tout ceci sans préjudice de la profondeur, avec certains des thèmes effleurés délicatement, pour ainsi dire sans y toucher ( les amours en-dehors des clous, la tolérance toute naturelle des familles aimantes...), ou bien abordés au début par petites touches puis de plus en plus frontalement: la pauvreté, la maladie, les accidents; la vieillesse et la peur de la mort; le racisme.
Ah oui, vraiment, ces écrivains du Sud américain, ils sont indépassables. Nos Nombrinolâtres et autres Pincés de Saint-Germain des Prés devraient sacrément en prendre de la graine!...
Commenter  J’apprécie          180
Tout d'abord il s'agit d'un très séduisant livre-objet : un titre qui accroche, des chapitres courts et présentés de façon originale et ludique (titre,dessin).
Et après me direz vous ? Eh bien il y a le contenu et quel contenu !
Je n'ai point la verve de Latina qui d'ailleurs a dit à peu près l'essentiel de ce que j'aurais aimé dire .....
Je me contenterai donc de vous conseiller de déguster cette belle chronique douce-amère qui va vous envouter et vous réconforter....à coup sur.
Commenter  J’apprécie          181
Les évènements se passent dans et autour du café restaurant de Whistle Stop dans l'Alabama.
L'originalité réside dans les différents points de vue des personnages qui viennent compléter les évènements racontés principalement par :
- La vieille Niny Threadgood
- Evelyn Couch qui rencontre la vieille dame dans une maison de repos et recueille ses propos.
- L'employée du bureau de poste voisin du restaurant, qui écrit régulièrement.
Tous les personnages sont hauts en couleur.
Ils sont un peu trop légèrement abordés, notamment la relation entre les deux femmes, Ruth et Idgie.
Les problèmes sont vite classés et rendus trop beaux pour être vrais, trop superficiels, c'est sûrement dû au filtre amené par le grand âge de Niny. C'est plausible.
Cette dame âgée vit dans le réconfort de la religion. Cela m'empêche d'en faire un personnage de référence.
Facile de toujours compter sur le divin pour régler ses problèmes.
Bref le livre était un peu lourd pour moi.
Commenter  J’apprécie          184
Ninny Couch, une femme entre deux âges, raconte à sa nouvelle amie Evelyn, les histoires qui ont rythmé la vie des habitants de cette petite ville d'Alabama autour du Whistle Stop Café. Ces entretiens avec la vieille dame lui permettront d'insuffler un nouveau souffle à son existence.
L'écriture de Fannie Flagg est simple, agréable et pleine d'humour et de fraicheur. Cela en donc fait une lecture très agréable, une véritable bouffée d'oxygène.
Je pense à cet ouvrage en pensant à l'ouverture d'une marmite odorante qui laisse s'échapper des effluves réconfortantes. C'est un ouvrage qui ne cesse de nous faire sourire, du début à la fin, un véritable beaume réconfortant, une bulle de tendresse, que je ne peux que conseiller à tous!
Commenter  J’apprécie          180
Je crois que j'attendais ce livre depuis le début de l'année, celui avec le petit truc en plus qui vous donne un coup de coeur. Certes il fait près de 500 pages, mais la fluidité de l'écriture, les chapitres courts qui rythment bien en font une lecture rapide, agréable. J'ai croqué à pleines dents dans cette tranche de vie toute simple mais ô combien attachante.
Evelyn est une femme d'âge mur, sans grand but dans la vie, avec les kilos en trop amassés au fil des années. le dimanche elle va à la maison de retraite de sa belle mère. Un jour elle y rencontre Mrs Ninnie Threadgoode et c'est la découverte d'une famille dans les années 20 à 50. A travers la mémoire de Ninnie, c'est tout un micro univers qui nous tend les bras, nous berce dans la douceur de vivre du Sud américain, ses petites histoires de famille mais aussi ses tragédies, la dureté de la condition de noir avec le Ku Klux Klan qui menace les domestiques/amis de cette famille ou une fille de la famille, Idgie qui aide tout le monde sans souci de la couleur de peau. Une histoire d'un petit café tenu par Idgie avec sa compagne, pilier d'une communauté tournée vers l'entraide, la bonté.
On n'est pas dans un roman avec une grande histoire, des rebondissements mais plus un cocon qui m'a capté dans sa chaleur humaine.
Commenter  J’apprécie          171
Je ne vous fais pas le pitch du live, lisez-le c'est tout :)

Touchant, drôle, émouvant et super attachant.
Que dire? j'ai le goût de faire des beignets!

Je me permets de citer une autre critique qui résume ma pensée bien mieux que je ne la formulerais :) c'est celle de @Latina.
" différents styles de narration : le récit de Ninnie à la maison de retraite, ou par des articles de la « gazette de Weems » rédigés par la postière du coin, ou encore par un narrateur extérieur. Et puis on passe d'une époque à l'autre selon les chapitres, très courts. Donc, pas question de s'ennuyer une seule seconde."

A lire!

Commenter  J’apprécie          171
Je ne savais pas du tout ce que j'allais découvrir dans Beignets de tomates vertes avant de l'avoir ouvert, si ce n'est une histoire « sympathique ».

Au départ, j'ai eu un peu de mal à m'y retrouver : beaucoup de personnages, différents points de vue et différentes époques… Après les cent premières pages, je me suis habituée au rythme et je me suis laissée entraîner dans l'histoire de Whistle Shot. Beaucoup de sujets sont évoqués ici à travers la vie des différents personnages, alors pas de quoi s'ennuyer. Et puis il faut dire que ceux-ci sont vraiment très attachants, entre Idgie, Ruth, Stump, Big George, Artis, Evelyn, Ninny…

Il est vrai que l'histoire est un brin gentillet, mais il y a beaucoup d'humour aussi. Les passages entre Ninny et Evelyn sont vraiment rigolos et légers. Cette histoire m'a également rendue un brin nostalgique… Whistle Shot des années trente regorgeait tant de vie, entre son bar où tout le monde se réunissait, son salon de coiffure, sa poste, les trains qui défilent, la solidarité des habitants, l'entraide des batailles menées contre la ségrégation raciale… Et au fil de l'histoire, c'est justement ce que l'on voit disparaître, après la crise, les deux guerres mondiales, des habitants qui s'en vont…

Au final ce qui en ressort, c'est la force et le côté bon vivant des personnages, tous très liés et prêt à se sacrifier pour les uns et les autres. En tout cas, c'est un livre que j'aurais dévoré et apprécié et dans lequel je me replongerais bien en cas de petite forme.

Commenter  J’apprécie          170
Coup de coeur P H É N O M É N A l'! ♥️🍅
▪️
Comment ai-je pu laisser passer autant de temps avant de lire cette merveilleuse histoire ? Je l'ai tellement aimée, et je suis d'ailleurs triste d'avoir laissé ces personnages, c'est dur de leur dire au revoir tant j'ai aimé les accompagner dans leur quotidien des années 30 🥰.
▪️
Nous rencontrons deux temporalités :
Les années 30, à Whistle Stop, dans l'Alabama. Et les années 80, quand Evelyne vient tenir compagnie à Ninny, et que celle-ci lui raconte ses souvenirs de Whistle Stop. Des souvenirs à la fois merveilleux, mais aussi très durs. de sujets forts tels que l'homosexualité, le handicap, les violences conjugales, la montée du racisme et la présence du Ku Klux Klan sont effectivement abordés, mais ce roman n'est pas pour autant dramatique !
Au fil des histoires racontées par Ninny, le lecteur prendra autant de plaisir qu'Evelyne à découvrir, savourer, et imaginer ces moments de vie, remplis d'amour !
▪️
Je me suis attachée à absolument tous les personnages principaux : Ninny, Evelyne, Ruth, Idgie, Big George, mais aussi Dot Weems dont j'ai adoré la gazette ! Les chapitres sont courts et rythmés, entrecoupés par la Gazette de Whistle Stop, et les sujets difficiles sont amenés de manière si subtile, si bien intégrés dans l'histoire, qu'on ne retient finalement que l'entraide, l'amour, et l'amitié qui se dégagent du roman. Les personnages sont lumineux, et la plume si envoûtante qu'on a juste envie d'aller tous les rejoindre au Whistle Stop Café !
▪️
Il n'y a pas à dire, ce roman, c'est juste un petit bijou, un coup de coeur, une véritable pépite à lire absolument ! ♥️
Commenter  J’apprécie          162
Ce livre est une vraiment bouffée de bonheur ou plutôt une bouchée , j'ai aimé tous les personnages avec une petite préférence pour Ninny et Big George. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, je me retenais pour le faire durer sinon en 2 jours c'était bouclé.
Je ne me suis pas perdu entre les différentes époques et les différents personnages, je trouve que c'est assez clair.
Evelyn est un personnage très touchant surtout à la fin.
Une question m'a turlupiné tout au long du livre, à aucun moment dans le livre personne ne fait de remarque sur la relation très ambigue entre Ruth et Idgie pourtant on est dans les années 40 dans le sud des USA!!
En tout cas, un livre qui fait rire, qui fait pleurer, un livre à lire absolument !!!!!!
Commenter  J’apprécie          160
Je viens de terminer ce roman délicieux, tendre avec une pointe de nostalgie et une cuillère à soupe d'humour. Nous suivons le récit de la joyeuse Ninny – Virginia Threadgoode -, plus de 80 ans au compteur, qui conte son passé en Alabama à Evelyn Couch, une femme mal dans sa peau et dans son couple à l'approche de la cinquantaine.

Ces deux là se sont rencontrées à la maison de retraite de Rose Terrace à Birmingham, Alabama. Ninny accompagnait sa vieille amie Mrs. Otis afin de lui tenir compagnie, et Evelyn y faisait des allées et venues pour rendre visite à sa belle-mère peu sympathique en compagnie de son mari Ed. D'une première conversation dans le salon des visiteurs s'en suivirent des rendez-vous réguliers entre amies.

Ainsi, nous voilà plongés dans l'Amérique des années 30 jusqu'aux années 70. Les chapitres sont courts et les flash-back nombreux. Nous évoluons sans cesse dans les différentes périodes de l'histoire pour suivre les aventures de Ruth et Idgie qui tenaient le Whistle Stop café, de Sipsey la cuisinière, de la famille Threadgoode qui était la voisine de Ninny et dont elle a épousé un des fils, et des enfants des uns et des autres… Des blancs, des noirs, un tout petit village dans une Amérique où le racisme fait rage à ce moment-là. Je m'intéresse beaucoup à cette période de l'histoire aux Etats-Unis, et j'ai trouvé que ce roman nous plongeait bien dans l'ambiance de cette époque, mais attention ici, il est surtout question d'optimisme. A Whistle Stop, toute cette joyeuse troupe s'entend à merveille, et cela fait du bien au coeur. Les petites publications parfois incongrues de la gazette de Weems (le bulletin hebdomadaire de Whistle Stop de l'époque) ajoute à l'ambiance et permet de s'imprégner encore plus de l'histoire.

Jamais on ne s'ennuie avec ces habitants, on rit (cela m'est arrivé deux fois de rire à haute voix !), on sourit, on compatit, on s'émeut. Beignets de tomates vertes est un joli roman qui nous met l'eau à la bouche (d'ailleurs quelques recettes sont à la fin du livre ! Les beignets de tomates vertes entre autre que l'on a envie de cuisiner aussitôt après avoir terminé le bouquin). On y parle d'amitié, d'amour, de fraternité, de tolérance d'une part et des problèmes que pouvaient rencontrer les noirs à cette époque d'autre part. C'est un roman gorgé d'émotions différentes, et on s'attache vraiment aux personnages : Idgie, le garçon manqué au franc parler et avec le coeur sur la main, Ruth, sa si jolie cousine, et leur amour inconditionnel à toutes les deux ; Big George et ses fabuleux barbecues ; Sipsey, son courage et sa dévotion sans faille ; Stump et son bras en moins…

Nous découvrons aussi une Evelyn qui s'ouvre et se découvre peu à peu au contact d'une Ninny attendrissante et drôle. Nous apercevons aussi une Alabama métamorphosée 50 à 60 ans après (le récit depuis la maison de retraite se situe en 1986).

Je ne peux que vous conseiller sa lecture qui fait sans nul doute un bien fou. Je ne dirai pas que c'est un roman coup de coeur mais nous n'en sommes pas loin, j'ai adoré. Je vais d'ailleurs acheter le DVD du film tout bientôt afin de prolonger cette jolie histoire avec tous ces adorables personnages que l'on a du mal à quitter. Et puis je me mettrai aux fourneaux !
Lien : https://ducalmelucette.wordp..
Commenter  J’apprécie          165




Lecteurs (5232) Voir plus



Quiz Voir plus

Beignets de tomates vertes

Quel est le prénom de la chroniqueuse qui publie la si savoureuse "Gazette de Weems" ?

Penny
Dot
Ellie
Alice

10 questions
140 lecteurs ont répondu
Thème : Beignets de tomates vertes de Fannie FlaggCréer un quiz sur ce livre

{* *}