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Dans les eaux territoriales du Kenya, un capitaine, Gunter, est arrêté par la police maritime locale. Accusé de trafic de drogue, il doit trouver 70 000 rapidement s'il veut récupérer son bateau.

Naïm, petit garçon de 11 ans, vit sur l'archipel de Lamu, au large du Kenya. Orphelin, il vit chez sa tante et son cousin qu'il considère comme son frère. Ce dernier essaie par tous les moyens d'envoyer son petit frère suivre les cours de l'école coranique. Les fugues journalières de Naïm sont autant d'occasion de trainer dans les rues et dans le port où il réussit à se faire un peu d'argent. Un jour, pour échapper à son frère, il se cache dans une barque. Il ne sait pas que ce sera pour lui l'occasion de faire une bien étrange rencontre.

Parallèlement, à Kililana, au Kenya, un vieil homme est exproprié.

Ce premier tome est en quelque sorte un tome d'introduction. Plusieurs personnages nous sont présentés, sans lien apparent entres eux. A priori, car on sent bien que ces destins sont liés, même si, en refermant ce tome, on ne sait pas encore trop comment.

Benjamin Flao a un réel talent de conteur et nous entraîne dans une aventure hors du temps. Dans l'univers de Naïm, la modernité n'a pas encore tout abîmé même si on sent que ce n'est plus pour longtemps. L'auteur prend le temps d'installer son histoire et de présenter ses personnages. Chaque personnage traîne avec lui sa propre ambiance et chacun nous présente une facette de l'Afrique, pas toujours très reluisante pour les européens.

J'ai beaucoup aimé le personnage de Naïm, jeune garçon des rues qui pose sur le monde un regard plein de bon sens.

La beauté de cette bande-dessinée tient dans son graphisme. Très coloré, Benjamin Flao offre une très belle image de l'Afrique. Ce qui m'a particulièrement plu est le travail de la lumière : pour les scènes en plein jour, on a l'impression que le soleil inonde tout et sort des cases pour apporter un peu de lumière dans notre grisaille quotidienne.

Une bande-dessinée qui mérite d'être découverte.
Lien : http://hellody.canalblog.com/
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Si l'Afrique m'était racontée…

Comme une invitation au songe. Comme un époustouflant voyage des sens. Au pouls d'un chant noir, qui, dès les premières figurations, me ferait basculer, entrevoir les traditions colorées de l'oralité, pittoresque. En hardi citoyen du monde, me laisser happer, porté par le vent revigorant de la mutinerie dans la galopade d'un gamin de Lamu, puis poussé, chahuté, échevelé par les brises irrésistibles d'un conte moderne où chaque rafale, charriant les mots, les personnages nombreux, les images, nourrirait le tourbillon d'une force narrative qui emporte tout sur son passage, parfois jusqu'à me couper le souffle…

Quelque sagesse swahilie promettrait : ce n'est pas la main, mais le coeur qui donne. Benjamin Flao ne lui ment pas. C'est bien une touche d'âme qui affleure dans chacune de ses aquarelles étourdissantes. Tant de présents pour les yeux, nés au bout de doigts exécutant le vibrato saisissant du vivant. Une humanité sans doute ramenée dans son sac à dos. Éloquente, radotante, elle hurle à pleins pinceaux des figures étrangères dont je reconnais, ici, une moue familière, là, un sourire ou une rogne fluente de sincérité. de la vie, authentique, universelle, restituée dans le mouvement et la chaleur de ses scènes, entre vadrouille et spiritualité, célébrée par les effusions opalescentes d'un chromatisme impétueux où le chaud embrasse le froid, où le fantasme embrase le réel.

Malgré mon ardeur pour les tenir en respect, quelques jurons intérieurs s'échapperont au hasard d'une case, au détour d'une peinture plus passionnée. Exclamations arrachées par les évidences de cet esthétisme intense qui joue avec mes entrailles. En tous sens. Depuis l'empathie fulgurante d'un baiser dérobé saupoudrant la tendresse ou le tableau, emprunté à l'obscurité, d'une étreinte charnelle fugace qui, en un croche-patte habile à cette volupté trop facile, bouscule l'émotion, puis me mue en voyeur involontaire, un peu gêné d'être ici. Dans le courroux pétulant d'un marinier au langage de charretier, convaincant, légitime à en serrer les poings pour m'inviter dans sa bigorne. Devant la beauté symbolique d'un arbre sacré ou l'expression de la puissance des éléments, au coeur d'échappées sous-marines envoûtantes, quand je me surprends à retenir ma respiration. Parmi des tapisseries superstitieuses, irréelles, où, vagabond ébahi, je touche la légende et ses icônes inquiétantes. Jusqu'aux quatre cents coups d'une bande de gosses malicieux et leurs appels du pied appuyés : spectateur, comparse, complice grisé, je prends mes jambes à mon cou pour rattraper la flamme de l'aventure…

Hors champ, contre champ, contre-jour. Plan reculé ou angle intimiste. Oeil aérien. Perspectives imprudentes. Horizon éthéré et regard plus paisible : au fil des cabrioles je déambule, dans la mise en scène admirable, sur les mesures inspirantes d'une narration gigogne qui distribue les rôles à pleines mains, autour d'un héros irrésistible. Naïm bien sûr. Sauvageon libre, intenable dans le zèle à esquiver l'école coranique et ses coups de bâton pédagogiques. Les hasards de ses escapades croiseront la philosophie aux zestes de qat du vieux Nacuda, esgourderont les grossièretés routinières du trivial Günter, un capitaine margoulin affreusement mal léché, attirant curieusement la sympathie, et achèveront son apprentissage dans les visions désincarnées d'un chaman animiste ou celles, plus prosaïques, esquissées dans les formes, les charmes de demoiselles adorablement vénales. Un carnet de route serpentant entre appétits néo-colonialistes et ascensions djihadistes, une traversée initiatique à hauteur d'enfant qui se perd les crayons dans les tentacules d'un imaginaire magnifiquement halluciné.

Le boudeur (scrogneugneu !) blâmera des tempéraments marqués, effleurant la caricature dans le verbiage ou le contexte, accablera une trame jugée dilettante. Ces chouias d'exubérance, dans la manière et la matière, je les suppose comme le remarquable écho à la singularité d'un continent qui abandonne dans la marge ses réalités les plus préoccupantes pour mieux réveiller, révéler toute sa magie. Au moins pour un instant.

Mais quiconque osera le reproche aura affaire à moi !

… Immense.


* critique portant sur la série complète
Lien : http://www.bdtheque.com/main..
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Une aventure trépidante, des personnages truculents et de magnifiques aquarelles.
Dans l'archipel de Lamu, au large du Kenya, Il y a le jeune Naïm, une dizaine d'années et beaucoup de bêtises à son actif. Ce qu'il aime c'est se balader, rencontrer et écouter les histoires des autres, aller où la vie et où l'instant le porte ; donc surement pas de rester enfermé entre les quatre murs de la salle de classe de l'école coranique. Hassan, son grand frère, sérieux et pieux, ne fait que le pourchasser.
Il y a aussi Günter, un capitaine trafiquant, condamné à rester sur l'île tant qu'il ne trouvera pas de solution et d'argent pour récupérer son bateau.
A quand la suite?
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L'hiver se rapproche et sur k.bd nous avons besoin de chaleur pour travailler. Alors pour cela nous avons organisé un voyage mensuel vers le plus vieux continent du monde : L'Afrique. Carrefour de tous les possibles, maelström de couleurs et de dialectes, l'Afrique est l'une des plus fascinantes énigmes sur terre. Formé de plusieurs peuples, enorgueilli de cultures multiples, regorgeant de richesses naturelles, le continent africain suscite tant de questions… Découvrez avec nous ses paysages magnifiques, ses diversités culturelles et ses clichés sidérants de beauté et de complexité. Autant d'expériences dans un voyage en deux parties. L'invitation commence avec la lecture de Kililana song par Benjamin Flao aux éditions Futuropolis.

Et sur ce récit de Kililana song, première partie, Benjamin Flao (de son vrai nom, Flahaut) nous transporte en Afrique de l'Est, au détour de l'Érythrée et du Kenya. Il est au dessin et également à l'écrit pour sa première fois. Après avoir illustré les deux scénarios de Christophe Dabitch, La Ligne de fuite (2007) et Mauvais Garçons (2009), Benjamin Flao, originaire de Nantes, est amateur de périples autour du monde. En bon capitaine passionné de grands espaces et de liberté, il nous immerge ici dans un univers type carnet de voyage élaboré, emprunt de maturité.

[...]
Lien : http://k.bd.over-blog.com/ar..
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Le Kenya. C'est un joli nom pour un pays. Il évoque l'Afrique, des étendues sauvages, la savane à perte de vue et ses animaux, le lac Victoria où ils viennent se baigner et boire. Il fait appel à nos lectures scolaires aussi : le lion de Joseph Kessel en particulier. le Kenya est effectivement une réserve naturelle immense et assurément touristique. Mais on est bien loin de s'imaginer en premier lieu les tourments d'un pays.
Car le Kenya, c'est aussi le terrorisme, la piraterie et surtout, surtout, la misère et la délinquance.

En plaçant son récit à l'extrême est de l'Afrique, dans l'archipel de Lamu, Benjamin Flao nous montre le Kenya sous tous ses aspects, les bons comme les mauvais. Un paysage magique au service de la galère.

Naïm est un gosse des rues. du haut de ses 11 ans, et comme bien d'autres gamins de son âge, il préfère fuir la Madrass et les coups de bâton de son maître pour tenter de ramener un peu de thune à la maison par ses propres moyens.
Son frère Hassan, lui, ne l'entend pas de cette oreille et tente désespérément, chaque jour qui passe, de le remettre dans le droit chemin. Pour « gagner des points de paradis » pense-t-il...


La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Nous sommes sur les côtes de l'Océan Indien où plusieurs destins vont se retrouver. On croise d'abord le marin hollandais dérivant illégalement dans les eaux territoriales Kényanes et arrêté pour trafic illicite. On rencontre aussi ce vieillard vivant dans la savane au pied d'un arbre millénaire et qui va devoir éjecter de là pour laisser place à de grands projets immobiliers. Et enfin, vient Naïm, le coureur des rues. Ce Tom Sawyer Noir Africain refuse de suivre les cours de l'école coranique que son frère veut lui imposer . L'auteur de cette BD nous offre ici un merveilleux conte, au graphisme et à l'atmosphère extraordinaires.
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Après avoir illustré deux scénarios de Christophe Dabitch (“La Ligne de fuite” et “Mauvais garçons”), Benjamin Flao s'attaque à un premier projet BD en solitaire, qu'il sert sous forme de diptyque. Pour ce premier voyage en solo, ce grand amateur de périples autour du monde, invite les bédéphiles à l'accompagner en terre africaine.

La vedette de ce premier volet est incontestablement le petit Naïm, un jeune orphelin de onze ans qui préfère l'éducation de la rue à celle de l'école. En suivant ses pérégrinations à travers les rues de la ville portuaire de Lamu, le lecteur rencontre une galerie de personnages hauts en couleur. Il y a tout d'abord ce grand frère qu'il s'amuse à faire tourner en bourrique et cette tantine qu'il apprécie tant… aaah, que serait l'Afrique sans ses tontons et ses tantines ! Mais il y a également Jahid, roi du trafic en tout genre, ou Günter, ce capitaine hollandais coincé sur les côtes pour transport d'une cargaison illicite. Sans oublié ce vieil homme solitaire qui habite sur son île près d'un immense arbre majestueux ou cet ancien pêcheur devenu très philosophe au fil des ans.

Tant de destins que le lecteur est invité à croiser et qui s'entrelacent savamment au fil des pages. Si l'intrigue met du temps à prendre forme, chaque prétexte pour découvrir cette partie de l'Afrique est saisie à deux mains. Partageant le sentiment de liberté qui anime le petit Naïm, le lecteur se nourrit des différentes rencontres, découvre les moeurs et le quotidien d'une région riche en traditions, dont l'identité n'est pas encore totalement souillée par le capitalisme. À travers l'attitude colonialiste de touristes et expatriés issus du vieux continent, l'auteur ne manque d'ailleurs pas de souligner cette réalité qui est certes synonyme de ressources économiques, mais souvent au dépend d'un authenticité que Benjamin Flao parvient à rendre avec justesse et réalisme tout au long de ce premier volet.

Si cet album appel au voyage, le graphisme somptueux de Benjamin Flao n'y est certainement pas étranger. Ce trait proche du crayonné, littéralement sublimé par une mise en couleur directe chaude et chatoyante, contribue à immerger le lecteur dans cette délicieuse ambiance africaine. Alternant des cases très fouillées à des planches d'un blanc ensoleillé qui exploitent merveilleusement le vide, l'auteur étale tout son talent de dessinateur…et de narrateur. Des scènes dynamiques dans les petites ruelles de la ville aux passages plus contemplatifs qui permettent de s'imprégner de toute la beauté de ce continent, il maîtrise à merveille le rythme de ce récit chorale.

Un moment de bonheur et de beauté africaine, qui sent bon le vécu !

Retrouvez cet album dans mon Top du mois et dans mon Top de l'année !
Lien : http://brusselsboy.wordpress..
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Naïm, 11 ans, passe tout son temps dans les ruelles de Lamu. Il fait tout pour échapper à son grand frère qui veut le voir à l'école apprendre le Coran.
En le fuyant, il rencontre de nombreuses personnes différentes et on découvre ainsi leurs histoires, leurs manigances...
Au fil des pages, on est entraîné par le récit mais aussi et surtout par de très belles planches.
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Kililana song est une histoire qui prend son temps : contée avec lenteur, elle nous propose un vrai voyage. L'image est magnifique, on y plonge avec plaisir, les personnages sont savoureux, tout est là pour faire de ce récit d'aventure une belle lecture.
Lien : https://undeuxtroispetitscai..
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Benjamin Flao nous entraine dans les pas de Naïm, onze ans, orphelin de Lamu (côte nord du Kénya). Naïm préfère ne pas respecter les injonctions de son grand frère qui veut qu'il fréquente la madrasa et courir dans les ruelles de sa ville pour lui échapper. Flâner avec les autres enfants, discuter avec les pêcheurs, flirter avec les prostituées et écouter les histoires des étrangers dans les échoppes du port fait donc partie de son quotidien.
Pour vivre il apporte régulièrement sa dose de qat à un vieil infirme qui le rémunère en monnaies et histoires.
Pas bien loin de la ville des promoteurs immobiliers convoitent une mangrove ou se trouve un vieil arbre sacré. Ali, le dernier descendant des gardiens de l'arbre connaît son histoire. Saura-t-il la transmettre ? Naïm est-il prêt à recueillir cette histoire ?

Le dessin, encre et aquarelle, est fluide et dynamique et souligne le rythme du récit avec soin.
Construit comme un récit d'apprentissage, cette bande dessinée nous entraine à la suite d'une flopée de personnages pittoresque au coeur d'une intrigue ou se mêlent les traditions ancestrales africaines et la modernité du monde moderne globalisé. Récit sur l'enfance, sur la débrouille, empreint de gravité et de poésie, Kililana Song est une réussite. Naïm est le Tom Sawyer africain.
Lien : http://legenepietlargousier...
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