Cette bédé conte les aventures de deux "chiens fous", des jeunes garçons un peu perdus dans leur vie, dans un petit village en Andalousie. le premier est un "Gitan qui n'aime rien", sombre et mélancolique ; l'autre est un Français qui est descendu vers le Sud par amour pour la danse et le chant flamenco.
Mauvais garçons est une bande dessinée au rythme plutôt lent. Ce n'est pas une histoire à proprement parlé, avec un début, des péripéties et une fin, mais plutôt le portrait de deux jeunes passionnés sous le soleil brulant de l'Andalousie. Ces deux-là boivent du mauvais whisky, se battent, tombent amoureux et cueillent des olives, mais surtout ils chantent. Cette bédé est riche d'extraits de poèmes andalous, toujours présentés en bilingue français/espagnol, graves et superbes.
Le dessin vient illustrer à merveille l'ambiance flamenco, à la fois triste et lumineuse. Les nuances de sépia et le talent du dessinateur valent le coup d'oeil et on sent le souffle chaud de l'Andalousie en lisant ces pages.
Pour ma part Mauvais garçons est une série de bédés que je trouve magnifique. Des dessins superbes au service de portraits joliment présentés à travers des dialogues savoureux. le message étant que le flamenco, avant d'être un chant et une danse, est d'abord un art de vivre.
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Qu'est ce qu'il me plait de prendre le temps de contempler ce genre de roman graphique où l'atmosphère prend presque le dessus sur l'histoire.
Ici, nous sommes en Espagne et plus précisément dans la torride Andalousie. le soleil ne semble jamais décliner et les gens sont affalés aux terrasses de café à tuer le temps en sirotant un verre et à zieuter les passants(tes).
Et les deux acolytes que l'on suit dans cette Bédé sont Manuel (le français) et Benito (le gitan). Ces deux zigs, dans le genre un peu opposés dans leur style, chantent et dansent le flamenco là où on les demande. Pas plus courageux que çà, ils vivotent de leur maigre pécule et sont embarqués dans des histoires d'amour qui semblent être des impasses.
Inutile d'en dire plus, si ce n'est que cette bédé, tendre et chaleureuse, offre une belle atmosphère faite de jolies couleurs sépias, d'expressions de visages sympas, de rythmes lents et d'une ambiance très hispanique.
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Dis à tes parents que je suis un salaud, un chanteur, que je me drogue et que je ne veux rien d'autre
Désormais parisien, l'italien Piero Macola publie chez Futuropolis des one shots contemporains profondément humains. Ses chroniques sociales gagnent en tension en frayant légèrement avec le thriller et focalisent sur les laissés-pour compte, les désoeuvrés ou les migrants en évitant les pathétiques lieux communs populistes. Ces sujets demeurent plus que jamais d'actualité. Nous l'avons rencontré à l'époque des "Nuisibles", mais nous vous conseillons "le Passeur de lagunes", scénarisé par l'excellent Christophe Dabitch, qu'il dessine à l'aide d'une technique mélangeant l'aquarelle et les crayons de couleur.
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