Citations sur Le crépuscule et l'aube (82)
C'était une manière de signifier à tout le monde que les protégés de Wynstan s'en sortiraient toujours, alors que ceux qui, tel Aldred, s'opposaient à lui, en subiraient les conséquences.
Edgar savait qu'il était doué. Il était déjà meilleur constructeur de bateaux que ses frères aînés et ne tarderait pas à dépasser leur père.
Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? se demanda Edgar. J’ai aimé une morte, et maintenant j’aime une femme qui pourrait aussi bien l’être, tant elle est inaccessible.
Il songea à ses frères, heureux de partager une épouse vulgaire, égoïste et plutôt sotte. Pourquoi ne puis-je pas être comme eux et me contenter de la première venue ?
- Tu fais tout cela avec une hache de Viking ? lui demanda alors Cuthbert.
- C'est le seul outil dont je dispose, expliqua Edgar. Le dos de la tête me sert de marteau. Et je veille à ce que ma lame soit toujours bien affûtée, ce qui est le plus important.
Cuthbert eut l'air impressionné.
- Et comment comptes-tu assembler les bordages bord à bord ?
- Je les chevillerai sur une armature à bois.
- Avec des clous de fer ?
- Non, je prendrai des clous d'arbre ?
Si Ragna était profondément chrétienne et remerciait Dieu de son influence civilisatrice, elle ne consacrait guère de trmps à la religion. Toutefois elle étai toujours émue par la messe, qui lui donnait l'impression d'avoir sa place dans la Création.
La perte d'un enfant est une affreuse douleur pour une mère quel que soit le nombre de ceux qui lui restent.
Aldred ne jugeait pas les décisions d'Ethelred catastrophiques. Le roi n'avait que douze ans quand il était monté sur le trône, et, malgré cela, il régnait aujourd'hui depuis vingt-cinq ans - une forme d'exploit. Certes Ethelred avait été incapable d'infliger une défaite décisive aux pillards vikings, mais ceux-ci ravageaient l'Angleterre depuis deux cents ans, et aucun autre roi n'avait fait beaucoup mieux que lui.
– Vous ne voulez pas faire partie de notre famille ? demanda Gytha. – Non ! fit Ragna en lui lançant un regard stupéfait. – Mais pourquoi ? – Comment pouvez-vous me poser une telle question ? – Pourquoi ne pouvez-vous pas nous éviter vos sarcasmes ? » interrogea Wigelm. Ragna inspira profondément. « Parce que je ne vous aime pas, parce que vous ne m’aimez pas et parce que cette idée de mariage est tellement grotesque que je ne peux même pas faire semblant de vous prendre au sérieux. » Wigelm fronça les sourcils, cherchant à comprendre ses propos : elle avait déjà remarqué qu’il avait du mal à saisir le sens des phrases trop longues.
Une immense tristesse l'envahit. Il regrettait l'infatigable jeune homme qu'il avait été, ce garçon qui lisait, apprenait, absorbait les connaissances comme un parchemin absorbe l'encre et qui, ses leçons terminées, dépensait une énergie égale à enfreindre les règles. En allant à Glastonbury, il avait l'impression de se rendre sur la tombe de sa jeunesse.
_ Je raconterai à tout le monde ce que tu as fait pour moi. '' Elle déposa un baiser sur sa joue. " Tu as été un ami, ajouta-t-elle. Mon seul ami. ''
Il n'avait fait que la traiter humainement.
'' C'était peu de chose.
_ C'était tout pour moi. ''