AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782369352174
220 pages
Le Passager Clandestin (16/11/2018)
4.1/5   5 notes
Résumé :
Dans ce texte publié pour la première fois aux États-Unis en 1979, Jack D. Forbes présente une histoire critique vigoureuse de la civilisation occidentale et des violences coloniales. Il est l’un des premiers à proposer une contre-histoire du point de vue amérindien : il ôte de la bouche de Christophe Colomb le mot de « cannibale » et renverse l’accusation.

À la vision héroïque de la conquête de l’Ouest, Forbes oppose une thèse limpide et cinglante :... >Voir plus
Que lire après Christophe Colomb et autres cannibalesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre est indispensable. Jack D. Forbes en a écrit la version originale en 1979 ( ici c'est la version de 2008 qu'il a agrémentée de quelques exemples plus actuels) et son travail de recherche ( Jack D. Forbes est aussi enseignant et a étudié l'histoire, l'anthropologie et la philosophie) a mis en lumière les atrocités commises par la colonisation, l'impérialisme, l'expansion chrétienne et par le système capitaliste. Inversant totalement le point de vue historique pour le placer dans les yeux des peuples autochtones d'Amérique ( l'auteur est d'origine amérindienne, mais a aussi des ascendances européennes), il décrit la folie destructrice des blancs occidentaux comme une maladie, le wétiko, c'est à dire du cannibalisme.

L'homme blanc, dans sa soif de richesse et de pouvoir est prêt à écraser les siens pour y arriver... Triste réalité qui nous est si souvent occultée ( ou qu'on préfère ne pas voir) et qui est même glorifiée à travers nos figures historiques ( César, Napoléon...)
Personnellement, je n'ai pas envie d'aller vivre dans une cabane en forêt ou d'arrêter de commenter des livres sur Babélio, en gros me désociabiliser. Et c'est là que ça ma dérange car je suis tellement dépendant de mes biens matériels qu'il est difficile d'imaginer le rapport si ténu qu' entretenaient les amérindiens avec la nature, une spiritualité décrite avec tellement de beauté et de simplicité par l'auteur que l'on en vient à rêver du mode de vie de ces autochtones. Un rêve qui se transforme en cauchemar devant les faits historiques répugnants que nous relate Forbes...

Il n'oublie pas non plus de parler de la condition féminine, déplorable encore aujourd'hui dans beaucoup de pays et des 3 grandes religions monothéistes, gangrènées elles aussi par le wétiko et bien loin de leurs valeurs originelles.

C'est une réalité. Malgré quelques exemples sans réelles sources et un ton vindicatif limite insultant au regard de tout ce que l'on nous a inculqué, il faut bien avouer que Forbes a raison.
Il le démontre à chaque chapitre, assénant brutalement notre mode de pensée, mais n'oubliant pourtant pas de nuancer son propos et de préconiser un avenir ou c'est l'amour qui dominerait.

Ces valeurs qui sommeillent en moi se réveillent à la lecture de ce livre et ce serait bien que vous le lisiez, histoire de remettre les choses à leur place.

Merci à Babélio et aux éditions le passager clandestin pour m'avoir fait découvrir ce livre édifiant.
Commenter  J’apprécie          50
Encore une surprise de la Masse Critique! Je ne m'attendais pas du tout à lire cet essai , merci à Babélio et au Passager clandestin (l'éditeur).


Paru en français en 2018, cet ouvrage a connu diverses versions en anglais, la première en 1979, en 1992 puis révisée en 2008. le texte est précédé de la Présentation de l'éditeur d'une trentaine de pages qui contextualise le texte en le résumant un peu trop à mon goût. On perd le plaisir de la découverte. 

Dans l'introduction, l'auteur se pose les questions cruciales :

"....pourquoi la culture dominante est-elle animée d'une passion destructrice aussi atroce, aussi implacable, aussi démentielle, génocidaire, écocidaire, suicidaire?"

et, un peu plus loin:


" Comment un groupe d'individus, quels qu'ils soient et quel que soit leur degré de folie et de stupidité peut-il arriver à détruire la plan_te sur laquelle il vit?"

Questions malheureusement d'une urgente actualité. 


Celui qui les pose se situe du côté des Amérindien, ce ceux que Christophe Colomb et les conquistadors ont décimé les tribus qu'ils considéraient "sauvages". Pour Forbes, la sauvagerie, qu'il qualifie de cannibalisme, est du côté du colonisateur. Seule, la folie, la démence peut expliquer les méfaits de la colonisation. Et à cette démence, il donne nom wetiko. 

Si l'histoire est écrite par les vainqueurs (les colonisateurs) Forbes va écrire une autre histoire, du point de vue des colonisés, des exterminés, des Amérindiens, mais pas seulement.

Et, cette démence wetiko a des conséquences incalculables. Détruisant le rapport que les hommes ont à la Terre-mère, à la nature, les conséquences sont politiques et sociales, mais aussi religieuses, écologique, asservissant les "primitifs" et les femmes. 

En 17 chapitres, l'auteur aborde aussi bien le cannibalisme "consommer la vie d'autrui" avec pour symptôme le plus flagrant, la colonisation, le génocide des Amérindien et l'esclavage. Il décrit le colonisateur comme brutal, cupide, arrogant. Il montre ensuite comment les peuples colonisés ont contribué à leur propre destruction en perdant leur culture et en se laissant européaniser. 

Il généralise son analyse au terrorisme. Les véritables terroristes ne sont peut-être pas ceux qu'on pense?

Par le même raisonnement il s'attaque au patriarcat "violence masculine, subordination féminine"

Sans oublier le rapport à la nature et à la problématique de l'écologie!

On ne peut que souscrire à cette analyse de la part des victimes de la colonisation.

Cependant, les bonnes intentions ne font pas toujours la meilleure littérature. Beaucoup de redites. Surtout le concept wetiko me semble un peu trop étendu. Une fois qu'on a constaté la folie, que fait-on? En revanche j'ai beaucoup aimé les passages faisant allusion aux mythes amérindiens, j'aurais aimé en apprendre plus. 



Lien : http://netsdevoyages.car.blog.
Commenter  J’apprécie          50
Merci à Babelio et à la maison d'édition du Passager Clandestin pour cette découverte du travail de J.Forbes.

Sa thèse est qu'une partie croissante du monde attrape la maladie du wetiko (cannibalisme), qui provoque l'envie croissante de posséder et détruire la nature. On comprend ainsi aisément comment des cultures profondément attachée à la nature ont pu disparaître face à des occidentaux atteints de cette pathologie. Celle-ci se trouve désormais dans toutes les élites mondiales, les gouvernements et les sociétés nationales. Et, il y a une pression constante pour attirer de plus en plus de gens dans cette mentalité. Jusqu'à où ? Seul l'avenir nous le dira...

Pour les alternatives, Forbes recommande trois voies pour les individus : suivre les enseignements de Carlos Castaneda (les leçons de Don Juan), le bouddhisme non organisé et les styles de vie pré-Wetiko des Amérindiens. Par contre, il ne dit rien qui ne pourrait aider à transformer les grandes organisations étatiques en interne... Peut-être que notre salut viendrait de leur disparition pour des formes d'organisation plus locales...
Commenter  J’apprécie          20
L'historien Jack D. Forbes livre ici l'un des premiers essais sur la colonisation européenne du continent américain, écrit par un Amérindien. Dans cette histoire critique de la destruction des cultures indigènes, il se penche sur « la maladie de l'agression envers les autres créatures, et plus précisément la maladie de l'absorption des forces vitales et des possessions des autres êtres vivants », pathologie à laquelle il donne le nom de psychose wétiko (cannibale). Il examine son origine, son épidémiologie, ses caractéristiques, et propose certains antidotes.
(...)
Voici un de ces rares livres qui vous hante tout le jour et vous relève la nuit afin de vous y replonger. Nous n'avons fait que survoler nombre de réflexions qui méritent toute notre attention. S'il ne s'agit bien sûr pas de devenir indiens, leur pensée constitue, sans aucun doute, une source d'inspiration rafraichissante.

Article complet sur le blog.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Colomb incarne parfaitement la figure du dément, du cannibale, de l’assassin, de l’exploiteur qui maltraite ses semblables.
Commenter  J’apprécie          100
Les être humains raisonnables continuent d’obéir au principe de l’amour envers les autres membres de la communauté des vivants, tandis que les exploiteurs sont des gens qui ont perdu la raison. 
Commenter  J’apprécie          20
« L’ouest » des États-Unis ne devint « sauvage » que lorsque l’impérialisme européen commença à anéantir les Amérindiens, à exterminé les bisons et à détruite les structures sociales et culturelle des nations amérindiennes. 
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : écocideVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus

Lecteurs (29) Voir plus



Quiz Voir plus

Les indiens d'Amérique du Nord

Publié pour la première fois en 1970 aux États-Unis, ce livre de Dee Brown retrace les étapes de la Conquête de l'Ouest et les massacres des indiens entre 1860 et 1890 :

Enterre mon corps Wounded Knee
Enterre mon cœur à Wounded Knee
Enterre mon âme à Wounded Knee
Enterre mon esprit à Wounded Knee
Enterre mon scalp à Wounded Knee

10 questions
190 lecteurs ont répondu
Thèmes : conquete de l'ouest , far-west , western , ute , navajos , Nez Percé (Indiens) , comanche , Apache (Indiens) , Cheyennes (Indiens) , Sioux (Indiens) , indiens d'amérique , littérature américaineCréer un quiz sur ce livre

{* *}