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3,46

sur 1135 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Canada de Richard Ford

Argent

Quelques longueurs dans ce roman qui retrace comment une famille somme toute classique en est arrivé à dérailler. le narrateur, Dell, est un adolescent de quinze ans quelque peu atypique dont les parents s'improvisent braqueurs, faisant au passage voler en éclat le noyau familial. Si la première partie est présentée de manière très naïve, la seconde, quant à elle, montre un personnage beaucoup plus mature et réfléchi, qui n'a eu d'autre choix que de grandir. L'écriture est absolument somptueuse, mais, à mon sens, le roman manque un peu de rythme, tourne en rond, dans la première partie en particulier, se répète beaucoup. Malgré cela, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire, l'estomac serré en suivant les événements narrés par Dell.

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Je crois que je vais aller à contre-courant des commentaires piochés ça et là qui évoquent un livre ennuyeux et plein de stéréotypes. le fait d'habiter loin du Canada me l'a fait ressentir différemment car j'y ai au contraire trouvé beaucoup de dépaysement.

Great Falls, Montana dans les années 60. Dell a 15 ans et a une soeur jumelle prénommée Berner. Leurs parents sont très mal assortis : l'un est un fameux gaillard un peu rustre, l'autre est une Polonaise plutôt malingre tombée enceinte beaucoup trop tôt. Ils emménagent ensemble contre l'avis de tous. Pour donner raison à tous, Bev (le père) traficote dans des larcins impliquant des Indiens et voués à être découvert. Un jour, une idée folle leur traverse l'esprit : commettre un hold-up dans une banque du Dakota du Nord pour rembourser des dettes.

Ils sont tous deux rattrapés et envoyés en prison, laissant deux enfants promis à l'Assistance sociale. Berner fuit et Dell, grâce à la complicité d'une voisine, se réfugie au Canada chez un proche (...de la voisine).

La première partie se déroule aux États-Unis, quant à la seconde, elle suit le séjour chez Arthur Remlinger, propriétaire bienfaiteur qui l'a pris sous son aile. Il travaille, copine avec Charley Quarters l'assistant du boss et essaie de survivre sans se faire repérer.

Après le drame de la séparation infligée par l'emprisonnement des deux parents, intervient un autre drame qui secouera d'autant plus le jeune homme.

C'est un roman ponctué de grands désordres, de petites tragédies jalonnés de divers affrontements. Les adultes semblent prendre des décisions d'enfants (rester entre eux malgré l'entourage, le hold-up) quand les enfants eux-mêmes sont mis en position d'adultes (se débrouiller seuls, fuir, penser au futur).
Richard Ford nous livre un portrait de famille brillant car, bien que soudée, les frontières spatiales séparent ceux qui s'aiment presque bien plus que la prison qui retient les parents.

"...] je crois que, quand on meurt, c'est qu'on y consent. On cesse de lutter. C'est comme de rêver. Ça fait du bien. Vous n'imaginez pas que ça puisse en faire ? de céder, tout simplement. de plus lutter, lutter, lutter. L'inquiétude viendra à la fin, avec le regret." (p. 475)

J'ai pris volontairement un passage situé à la toute fin du livre car c'est vraiment celui qui m'a le plus bouleversée. Cette écriture parcellaire, toute en délicatesse clôt le livre à merveille et m'a laissé une impression d'achèvement tant stylistique que fictionnel.
Cette rentrée littéraire de septembre recèle bien des trésors... en littérature française et surtout dans le domaine étranger !
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Un paysage semi-désertique avec à l'horizon la ligne bleue d'une chaîne de montagnes. C'est l'une des couvertures du dernier livre de Richard Ford, qui en représente plutôt bien l'atmosphère. le livre a été suffisamment résumé par mes prédécesseurs, je n'y ajouterai pas le mien.
Je reconnais la grande qualité littéraire de ce roman. Richard Ford est certainement un grand écrivain. Cependant je dois avouer que je me suis un peu ennuyé à la lecture de ce livre, ne le terminant que pour connaître le destin de ce jeune homme ballotté par la vie. le fil narratif est assez mince, il s'y passe assez peu de choses. L'auteur développe longuement les pensées, la philosophie de vie des personnages, avec des descriptions très précises de leur environnement, de leur vie, leurs habitudes...
Mais ce qui fait de Richard Ford un grand auteur, c'est justement cette capacité à porter un regard très aiguisé sur les hommes et leur vie, avec une précision dans le style, une exigence dans la construction. Il sonde les profondeurs de l'âme humaine pour essayer de trouver du sens dans les réflexions et les actes des personnages, pour trouver un sens général à leur existence, pour élaborer "un concept de vie" comme le dit Dell à la fin du récit.
D'ailleurs, tout le livre semble prendre sens à la fin, comme si l'horizon s'élargissait, comme si l'oeil jusque-là focalisé sur des "événements mineurs" à l'échelle de la vie, parvenait à une vision plus globale. Dell a appris à accepter ce qui lui arrivait pour mieux s'y adapter et construire sa vie.
Un roman exigeant mais puissant et de grande envergure.
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CANADA de RICHARD FORD
Un couple improbable, des jumeaux garçon et fille, une mauvaise succession de choix de boulots et un hold Up encore plus improbable: c'est la première partie. Ensuite, la fugue pour la fille, l'exil au Canada pour le fils, les parents en prison. C'est juste magnifique, bouleversant, sans pathos.
C'est le garçon qui raconte quand il a une soixantaine d'années, qui tire le bilan de l'histoire. Très beau.

Prix Femina étranger 2013
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Dell, le garçon et Berner, la fille, sont deux jumeaux de quinze ans qui vivent à Great Falls dans le Montana. Leurs parents les aiment à leur manière, entre le père qui a toujours des façons plus ou moins légales pour les faire vivre et leur mère qui semble plus soumise mais qui sait néanmoins ce qu'elle veut et qui, malgré la grande disparité avec son mari, ne le quitte pas et le suit dans ses frasques et ses décisions même les plus extrêmes.
C'est ainsi qu'ils en viennent à braquer une banque dans le Dakota nord. Ce ne sont pas des professionnels, ils prennent peu d'argent et se font vite repérer et arrêter. Les adolescents sont livrés à eux-mêmes dans leur maison. Berner fugue et Dell se fait emmener au Canada par une amie de sa mère chez le frère de celle-ci. C'est Dell le narrateur de toute cette histoire et comme il semble plus innocent et moins mûr que sa soeur, on sent qu'il a des intuitions mais qu'il parvient difficilement à les formuler. Il se sent souvent quantité négligeable à Fort Royal au Canada où Arthur Remlinger, un marginal fuyant un passé douteux et d'une intelligence au-dessus de la moyenne, l'emploie dans son hôtel de passe et comme « creuseur de fosses » lors des chasses à l'oie sauvage qu'il organise pour les riches américains. Son collaborateur, Charley Quarters est aussi une énigme, homme frustre, jaloux d'Arthur le-beau-gosse, possédant du sang indien. Il balance toute l'histoire sanglante d'Arthur à Dell qui doit prendre des décisions d'adulte du haut de ses quinze ans. On le sent hésitant, plus ou moins naïf mais assez sain dans ses réflexions qui sont parfois un peu longues et répétitives. On a souvent l'impression de ne pas avancer dans ce roman et la fin est, somme toute, assez conventionnelle. Sinon l'ambiance est là, le Canada enneigé qui cache les meurtres et les frustrations. Dell se construit en se faufilant à travers ce monde qui le dépasse. Faulkner, lorsqu'il a écrit « le bruit et la fureur » voulait une histoire "racontée par un idiot". Ici nous avons une histoire racontée par un adolescent qui prend la vie en pleine face, avance doucement vers son destin en restant à la place qu'on lui a colloquée.

Le roman se lit bien mais ça se traîne un peu parfois. Dell le narrateur, en une phrase nous dit comment tel ou tel épisode va finir. Loin d'avoir gâché la lecture par cette omniscience, on voit les évènements à l'oeuvre, dans leur implacable enchaînement.
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Histoire d'un enfant de 15 ans projeté dans une vie bien particulière à la suite de l'arrestation de ses parents qui sont mis en prison. Livre fort sans concession sur une jeunesse très particulière dans le Canada sauvage avec des personnages qui peuple cette zone. J'ai aimé et conseille de le lire.
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Quand vos parents s'improvisent braqueurs

À la médiathèque, j'avais entendu la bibliothécaire et une amie s'extasier sur Canada, mais certains commentaires en ligne m'avaient fait hésiter à me le procurer… jusqu'au jour où j'ai eu le courage d'essayer et grand bien m'en a pris.

J'ai tenté ma chance car entre temps je m'étais aperçu que certaines personnes n'aiment que les histoires rapides sans détours et sans détails. D'autres aiment être émues par des amours contrariées ou perdues. Ce n'est pas mon cas. Si j'aime les mystères, j'aime aussi profiter longuement de textes bien écrits, où chaque mot est choisi ; d'histoires qui font des boucles, des volutes, des tourbillons où sont décrits des faits qui entraînent des réflexions, des personnages bien identifiés aux réactions bien personnelles, illogiques et inattendues.

Pas de mystères dans Canada mais une belle et longue description de ce qui arrive à une famille sans histoire et recluse quand une idée folle apparaît au père comme solution aux conséquences fâcheuses des petits trafics sans envergure qui lui sont habituels.

Le résumé du livre nous apprend tout ce qu'il y a de concret à savoir. Les 500 pages nous apportent le point de vue de Dell, le fils, sur ces événements, sur sa famille et sur ce qui lui est advenu par la suite. Pas de suspens, pas de rebondissements, rien d'extraordinaire si ce n'est la façon dont ce garçon va devoir affronter la vie.

J'ai aimé ce regard distant, presque indifférent sur l'attitude des membres de sa famille et sur ce qu'il est contraint de vivre. J'ai aimé l'extravagance médiocre des personnages, qui apparaît au fur et à mesure du récit. J'ai aimé voir apparaître les décors dans ma tête pendant leur description.

Enfin, je pense qu'il ne faut pas oublier de féliciter la traductrice, Josée Kamoun, sans qui nos neurones françaiss n'auraient pu apprécier ce roman à sa juste valeur.
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C'est la 1ère fois que je lis cet auteur et je n'ai pas été déçue. Alors oui, il y a quelques longueurs, mais globalement, le livre est bon, très bien écrit. Mais pas facile d'accès. Cela me fait penser à un roman d'initiation à la vie pour ce tout jeune homme qui, déjà, a vécu des choses lourdes, trop lourdes. Mais c'est ce qui lui permet d'avancer, de grandir et de mûrir. J'ai été étonnée de voir tant de critiques négatives, mais je pense avoir compris. Ce livre fort et âpre ne se lit pas à la légère, il faut parfois se forcer, continuer, relire certains passages, bref faire des efforts. Et cela, peu de gens en ont envie. Alors on préfère lire plus léger, et c'est également très bien comme ça. Après tout, chacun ses goûts !
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C'est du costaud ! Un roman d'apprentissage ça n'a rien de révolutionnaire mais ici l'apprentissage se fait après une explosion radicale de la famille . Beaucoup de sensibilité et de finesse , pas de basse psychologie , pas d'excès lacrymaux . Un peu moins d'humour que dans l' « Etat des lieux » mais c'est très bien encore…
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Habituellement, j'apprécie les romans de Richard Ford.
Nous avons ici, décrits avec une extrême précision, 3/4 mois de la vie du héros, 15 ans, qui habite un patelin du Montana et qui devra fuir, seul,vers la Canada (je ne spoile pas grand chose !!!).
Un livre sur la construction de sa future Vie, sans boussole ni point de repère, par un gamin pas aidé par ses parents.
Une multitude de questions se posent à lui, au long de ce roman que j'ai trouvé trop long et qui aurait gagné en concision.
Pas de mélo chez Ford mais plutôt un recul qui a engendré, chez moi, une difficulté à m'attacher au personnage et une déception de lire 500 pages pour une fin aussi abrupte (la future existence de Dell est expédiée par l'auteur).
Toujours cette écriture précise mais une déception tout de même ... Je le dis rarement mais le roman est peut-être trop américain pour moi !!!

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