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3,6

sur 161 notes
500 pages pour un week-end de Pâques ? Et de plus pour un week-end aux relents de ratage (suicide d'un ami, brouille avec l'ex, et coup de poing final pour une histoire qui commençait ...)

C'est qu'il s'en pose des questions, Franck Bascombe, journaliste sportif, et que ces interrogations font surgir réflexions, regrets et remords qu'il ne manque pas de nous livrer. Et ce type ordinairement banal ou banalement ordinaire, qui affirme que tout un chacun pourrait être un autre, que personne n'est irremplaçable, surfe sur ce créneau pour nous séduire, nous, lecteurs.
On a aux antipodes d'un polar, la narration se déroule lentement, au fil des confidences. Pas d'action, hormis un direct dans les gencives, mais beaucoup d'échanges, de dialogues, de réflexion.

Ce qui est normal compte tenu de ce qu'il traverse : déboussolé après un mariage qui n'a pas survécu au drame familial du décès de son fils aîné ("l'existence et la mort de Ralph servent de ponctuation et d'explication à ma vie"), il poursuit une quête erratique et sans illusions de relations amoureuses. le seul point d'accroche qui maintienne l'homme debout est son travail de journaliste sportif, qui lui convient, après avoir renoncé au mirage d'être un écrivain, et tenté sans y croire un instant d'enseigner la littérature à l'université (pas longtemps : il découvre rapidement qu'il était " autant fait pour l'enseignement qu'un canard pour le patin à glace").

C'est donc un récit intimiste, au cours duquel le personnage livre à bâtons rompus son mal-être, avec une certaine lucidité et malgré tout de l'humour et de l'autodérision. Il donne cette impression de se regarder vivre et agir avec détachement, d'un air assez goguenard, tout en pointant les travers de la société américaine des années Reagan, et le naufrage personnel de Franck renvoie à une désillusion plus globale, à la fin du rêve américain.

"Franck, pensez-vous que ce soit trop dérisoire pour remplir une vie? Travailler à un péage, élever une famille, retaper une vieille voiture comme celle ci , faire des virées sur l'océan avec son fils pour pêcher le flétan ? Peut-être aimer sa femme?"

C'est donc un récit empreint d'une certaine mélancolie, assez fataliste, mais sans pleurnicherie, les confessions d'un gars qui s'est fait une raison sans pour autant renoncer définitivement à quoi que ce soit.

Pour avoir parcouru dans le désordre ce cycle Franck Bascombe, il m' apparaît clairement que la maturité le bonifie, lui redonne du relief et le rend encore plus sympa.

Challenge Babelio pavés 2016-2017
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Comme souvent, mes histoires débutent ou se terminent dans un bar. Ici, les parfums de pisse et de poussière ont laissés place à ceux de poissons séchés et d'embruns maritimes. Comme souvent, mes histoires prennent leurs sources dans le Montana et s'achèvent dans le Dakota. Ici, on garde la même latitude mais on remonte vers l'Est, vers le Michigan et le New Jersey. Comme toujours, mon héros est solitaire et un peu désabusé. Sa vie ne vaut plus grand-chose, ou encore moins. Il se trouve qu'aujourd'hui, j'ai 39 ans, Frank Bascombe également. Je ne sais pas si ce simple fait l'explique, mais je me suis immédiatement identifié à lui : ce qui pour moi à rendu cette lecture des plus attirantes et passionnantes, malgré sa longueur, malgré sa lenteur, malgré sa langueur…

Frank Bascombe, écrivain en devenir, se voit publier un recueil de nouvelles au succès critique retentissant. En route pour l'écriture d'un roman, ce dernier restera au stade inachevé, Frank proposant ses services littéraires à un magazine sportif pour écrire, avec certains diront un certain talent, des chroniques sur le sport alors qu'il n'y connait pas grand-chose, ne pratique pas et n'aime même pas. A peine est-il un faible supporter d'une équipe de football ou de base-ball…

Depuis la mort de son fils, quelque chose a changé dans la vie de Frank. Un fait normal, en somme tant il doit être difficile de faire le deuil d'un de ses enfants. Depuis, il a divorcé de sa femme, mais tout en restant en parfait terme avec, il continue de la fréquenter occasionnellement et participe toujours à l'éducation de ses deux autres enfants. Mais voilà, Frank n'attend plus grand-chose de la vie, une vie de banlieusard totalement inerte, sans rêve, sans espoir, mais une vie qui le sied parfaitement. Et le New Jersey, avec ses banlieues totalement prévisibles et typiquement américaines, est l'endroit idéal pour se confondre dans le paysage urbain, sans laisser aucune trace indélébile de son passage.

J'ai ainsi tout le loisir, le temps d'un week-end, pour un voyage dans le Michigan, avec sa fiancée du moment, pour découvrir la facette de Frank, fortement désabusée et partiellement cynique qui au final va mettre en décrépitude tout ce qui tourne autour de sa personne. Un week-end de Pâques pour s'isoler encore plus du monde, un week-end pour faire le point sur sa propre vie, sur sa solitude et ses perspectives les plus profondes à se retrouver seul avec soi, seul à écrire des chroniques bidons sur le sport, seul à boire un verre dans un bar obscur.
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Un "week-end dans le Michigan " de Richard Ford est l'histoire d'un homme en plein doute.
Franck Bascombe n'a pas quarante ans, sa vie ressemble à une ville de banlieue triste à mourir.
Il est divorcé, a perdu son fils aîné Ralph, et pourtant rien ne semble le toucher et l'émouvoir .
Franck est maladroit dans ses paroles et dans ses actes, et cette maladresse lui joue des tours.
" week-end dans le Michigan "est pour moi un roman intimiste, entre introspection et autocritique, j'avais l'impression durant ma lecture d'être avec un ami perdu de vue,assis dans un bar, je l'écoutais parler de sa vie de journaliste sportif, sa carrière litteraire mis de côté, sa famille, ses amis....
Le temps semblait s'être arrêté. A divers moment je me suis reconnu à travers Franck, je reconnaissais mes maladresses à travers les siennes, se sentir invisible aux yeux des autres.
Le livre s'est refermé, j'ai laissé Franck avec l'espoir de le retrouver bientôt dans ce même bar devant une bière et l'écouter se raconter.
Si jamais l'idée vous prend de lire un roman de Richard Ford, commencez donc par ce beau roman " un week-end dans le Michigan " et continuez avec "indépendance " .
C'était ma dernière critique de l'année 2015.
Pour celles et ceux qui me liront je vous souhaite une merveilleuse année.
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Si la lenteur et la passivité vous rebute, passez votre chemin. Car « un week-end dans le Michigan » est un long monologue de Franck Bascombe (présent aussi dans le remarquable « Indépendance »). Un arrêt sur image sur sa vie et plus largement sur celle d'un pays dans les années Reagan. Bascombe est journaliste sportif, il se rend dans le Michigan accompagné de sa petite amie pour interviewer un athlète. Divorcé, il a aussi perdu un fils et n'attend franchement plus grand chose de la vie. On a le sentiment que Bascombe est devenu spectateur de son existence subissant bonheur et malheur sans aucune réactivité, il marche sur le bord de la falaise mais reste finalement du bon côté. le constat est amer, fataliste comme si son anti héros accordaient ses sentiments aux évènements de sa vie. Entre road movie et flash back, Ford dissèque la nature humaine avec une ironie positive et un regard désabusé.
L'écriture de Ford est une nouvelle fois un bijou de finesse, d'intelligence. On suit les pérégrinations de Bascombe avec un plaisir certain. Prenez votre temps, et passez votre week-end avec Ford et son personnage attachant, car c'est un très bon roman.
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Franck Bascombe est un journaliste sportif de presque trente-neuf ans, qui habite dans le New Jersey. Il est divorcé et père de deux enfants, Paul et Clarissa, et ce qu'il aime par dessus tout, ce sont les femmes, d'où la raison de son divorce avec X. Mais une grande tragédie leur est également arrivée à tous deux, celle de la perte d'un enfant, Ralph, âgé de neuf ans, qui est mort dans d'atroces souffrances. Comment peut-on se remettre d'un tel drame en tant que parents ? Je l'ignore mais ce que je sais, c'est qu'il faut pourtant continuer à vivre, du moins pour ceux qui restent. Avant de devenir journaliste sportif, Franck était avant tout un écrivain. Il ne s'est engagé dans cette voie que plus tard, sans vraiment trop savoir pourquoi. Il entretient de bonne relations avec son ex-femme et n'habitent d'ailleurs tous deux qu'à quelques rues d'écart
Dans cette ouvrage, il est beaucoup question d'amour, celui que Franck a vécu un temps avec Vicky, mais aussi d'amitié, et notamment celle qu'il entretînt avec un Walter, un homme divorcé lui aussi et qui s'est beaucoup livré à lui, jusqu'à ce que la vie lui devienne insupportable...

Un roman toujours aussi bien écrit (j'ai découvert Richard Ford il n'y a pas longtemps) mais j'ai été moins emballé que la première fois car j'ai trouvé qu'il y avait parfois des longueurs, ce qui est apparemment propre au style de l'auteur. En effet, sur les cinq cents pages de cet ouvrage ne s'écoulent que quelques jours et pourtant le lecteur a l'impression qu'il s'écoule une vie, ceci grâce aux nombreux flash-back que le narrateur inclut dans son récit.
Malgré ces quelques longueurs, je dirais que cet ouvrage reste tout de même un très bon livre, un hymne à la vie et qui inclut par moments des leçons de vie dont nous devrions tous nous rappeler. A découvrir !

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Vendredi saint, à l'aube.
Frank Bascombe et son ex-femme se rendent sur la tombe de leur fils.
Ainsi commence ce roman aussi contemplatif qu'introspectif.
Franck Bascombe, le temps d'un week-end, nous emmène au coeur de ses pensées, de ses regrets, cachant peu habilement une mélancolie derrière un fatalisme de façade.
Le roman aurait pu aussi s'intituler « petits arrangements avec le destin ».
Mais c'est le titre original qui décrit le mieux ce personnage complexe et attachant : « The Sportwritter ». Frank Bascombe est journaliste sportif. Il a renoncé par la force des choses à une carrière d'écrivain qui s'est enfuie devant son manque de talent.
Frank est persuadé que chaque coin de rue, chaque journée, recèlent le potentiel d'une surprise qui viendra changer le cours de sa vie. Et donc, il attend. Il attend que quelque chose se passe, que le but de son existence se révèle. Les échecs de sa vie lui font ressentir un désenchantement dans lequel il se complaît.
Et si les turpitudes de Frank étaient celles de l'Amérique ? Nous sommes dans les années 1980, les stigmates de la guerre du Vietnam sont encore palpables. C'est aussi le plein essor du courant New Age par lequel chacun cherche à dessiner le chemin de vie qui lui convient le mieux.
Avec ce roman, je découvre un grand auteur américain, capable de faire émerger avec une grande subtilité les pensées d'un homme perdu dans un monde dont il refuse de s'approprier les nouveaux codes. Il dresse le portrait d'une Amérique figée alors même qu'elle est en pleine mutation.
Franck Bascombe est un personnage récurrent de l'auteur. J'ai hâte de parcourir à nouveau un bout de chemin avec lui.

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Bon, cela fait un peu plus d'une semaine que le week-end avec Franck Bascombe, dans le Michigan, s'est achevé...Enfin, quand je dis "week-end", pour moi , il a duré beaucoup plus longtemps puisque j'ai mis pas loin d'un mois pour lire ce livre. Une lecture entrecoupée d'autres lectures pour arriver au bout de cette première rencontre sans jeter le livre à l'autre bout de la pièce !

Avec Franck Bascombe, j'ai hésité entre incompréhension et haussement d'épaules, étonnement et compassion, et également, une certaine forme d'impatience à son égard !

Comment cet homme prétend-il régir sa vie ? J'ai compati à son chagrin d'avoir perdu son fils, deuil dont aucun parent ne se remet jamais...mais je ne comprends pas l'homme qui, bien avant d'être seul dans son âme, a quelque peu poignardé l'idée du mariage en ayant plusieurs aventures, en laissant, sans réagir, le divorce détruire cette seule union dont il semble être resté nostalgique. Pas plus que je ne comprends celui qui va passer un séjour à Détroit avec sa nouvelle compagne en la laissant dans la chambre d'hôtel pour aller exercer son métier de journaliste sportif dans un entretien fou et déprimant au possible, retrouver une ville qu'il a connue et aimée sans le partager, le même homme qui occupe son insomnie en fouillant dans le sac de cette même compagne ( et y est pris la main dedans !! ), ni celui qui joue les confidents d'une relation perturbée dans sa vie intime alors que lui-même me semble avoir beaucoup de mal s'y retrouver !

"Un week-end dans le Michigan" m'est apparu comme un "récit d'hommes". Les femmes sont en retrait quand on les nomme encore - l'ex-femme de Franck s'appelle X tout au long du roman !!! -, elles ont l'air indécises, fermées à tout bonheur simple, perdues dans leurs aspirations personnelles...
La progression des heures racontées de ce week-end m'a semblé étrangement longue et j'ai souvent eu envie de bousculer Franck pour qu'il avance, choisisse, décide ou se ressaisisse au lieu de se laisser porter par ses propres sentiments ou le cours des événements.



Mais le pire de tout, c'est qu'une fois la dernière page tournée, je me suis dit que je voulais absolument lire la suite... L'esprit confus et déprimé, qui me surprend tant chez Franck Bascombe, m'aurait-il envahi au point que je ne puisse plus m'éloigner de lui ?

A suivre !

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Je ne connaissais absolument pas Richard Ford avant de me plonger dans ce livre.
J'ai beaucoup aimé l'écriture, de plus le roman est écrit a la première personne ce qui d'emblée m'a plus. le narrateur, Franck Bascombe, un journaliste sportive de trente neuf ans, va le temps d'un week-end, nous faire un tas de confessions et revenir sur sa vie (on passe de flash back en flash back) : son divorce, la mort de son fils, ses études....
Ce qui m'a dérangé en revanche, c'est la lenteur du roman, la monotonie de la vie de cette homme. J'aime les livres qui se dévore or là le rythme est très lent.
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Franck Bascombe est journaliste sportif, d'un certaine notoriété après voir eu du succès avec un recueil de nouvelles. Il habite dans le New Jersey près de ses enfants et son ex-femme. Il s'apprête à partir pour le Michigan dans le cadre de son travail , avec une sémillante infirmière , elle même divorcée.

Bon , l'action se déroule pendant 479 pages sur deux jours .Pour s'excuser, l'auteur nous résume en 10 pages les 6 mois suivants dans le dernier chapitre !
Il est sympa Franck , même s'il devrait savoir qu'à 39 ans courir 18 lièvres, ou plutôt de levrettes , à la fois risque de se terminer en eau de boudin. Il est sympa, mais il fait beaucoup de digressions , il nous colle une page de description de l'état de ses réflexions entre deux dialogues et finalement moi, il me saoule un peu.
C'est dommage parce que l'on sent bien que ce week-end est un tournant de sa vie qu'il pèse le poids du passé pour se construire un avenir et que les événements qui s'y produisent vont l'inciter au changement.

Certes , la construction de l'évolution des pensées de Franck est brillamment restituée, les personnages sont bien établis mais il y a quand même quelques longueurs fastidieuses, pléonasmes sans doute.
Toujours est il que ce bon Franck ressort ragaillardi de ce livre et qu'il me parait inconcevable de ne pas lire la suite de ces aventures , avec Indépendance.
Enfin , il a beaucoup de chance de faire le deuil de son enfant 4 ans après sa mort. ça paraît grandement utopique ,mais l'on n'est pas tous fait pareil, et surtout quelle signification donne -t-on à "faire son deuil " ?

Une bonne lecture au coin du poêle l'hiver .
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Richard Ford dans toute sa singularité d'écrivain américain : intimiste, introspectif, lucide. Vaguement dépressif et pourtant très américain dans ses valeurs. Statique également, scrutant et disséquant le détail signifiant, capable de décliner un déjeuner sur cinquante pages, et en l'occurrence un week-end dans le Michigan sur 500, au cours desquelles c'est tout un pan de l'Amérique des années 80 qui défile, celle de cette classe moyenne blanche et banlieusarde qui s'accroche vaillamment à ce qu'elle possède encore mais dont certains membres commencent déjà à sombrer.
Autant dire que l'on est loin du modèle scénario trépidant / héros positif ! et je vais me laisser un peu de temps avant d'attaquer la suite de cette trilogie et retrouver Franck Bascombe à une autre période de sa vie. Mais de temps à autre, il fait bon se plonger dans de tels univers contemplatifs qui racontent l'époque en profondeur.
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