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3,92

sur 299 notes
Bien plus qu'une simple biographie inspirée, ce bel ouvrage est un vibrant hommage poétique, consacré à l'énigmatique Emily Dickinson.
Dominique Fortier, romancière et traductrice québécoise, livre ici toute l'admiration portée à cette poétesse américaine. Emily Dickinson, dont l'oeuvre n'a finalement pas connu le succès mérité de son vivant, était une jeune femme à l'esprit très indépendant pour son époque. Très sensible à son environnement, Emily composait des poésies comme des bouquets de fleurs sauvages.
Formidable porte d'accès à l'oeuvre de la poétesse, les Villes de papier offre aussi à travers les échos personnels de sa créatrice, de précieuses réflexions quant à la manière d'habiter le monde.
Avec une délicate simplicité, ce récit saura vous faire savourer chaque mot, chaque image où l'imagination s'ajoute au réel pour en saisir son ineffable vérité.
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C'est avec beaucoup de douceur et d'élégance que Dominique Fortier nous conte Emily Dickinson. Une poétesse aussi insaisissable qu'intrigante, dont la prose est aussi mélodieuse qu'admirable. Mais une poétesse dont nous ne connaissons que peu de choses. Ainsi, l'auteure lui imagine une vie de papier. Parce que, finalement, c'est là que toute la vie d'Emily s'est jouée, sur le papier.

À partir de travaux de recherches, d'autobiographies de l'auteure et de documents ayant appartenu à la mystérieuse Emily, Dominique Portier nous dépeint son portrait, sa vie. Si d'aucuns diraient que mener une vie recluse est nécessairement synonyme de spleen, Dominique Fortier livre la vision d'une femme affranchie de toute contrainte sociale, n'évoluant que dans le monde qu'elle s'est construit. Et puisque son monde réside dans les mots et les traces laissées par la plume sur les papiers, Emily n'a pas besoin de sortir de sa chambre pour voyager. Dans son esprit, à Emily, il y réside toutes les vies, toutes les couleurs, tous les paysages et toutes les émotions de la terre entière. C'est le monde dans sa globalité, qui réside chez Emily.

À l'image de la poétesse, les mots de l'auteure sont poétiques et sensibles, d'une grâce et d'une discrétion ravissantes, et portés par une ardeur qui ne doit avoir d'égal que sa passion Dickinson.

Ce livre se dévore, mais il vous faudra prendre le temps de le savourer, pour y entrevoir toutes ses merveilles.
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Bon, quand je vois la moyenne des notes je me dis que je suis passée à côté.
J'ai trouvé que c'était très décousu.
Je n'ai pas du tout apprécié la partie se passant aujourd'hui, je n'en ai pas compris l'intérêt. Ces pages auraient gagné à être utilisées pour mieux explorer la vie d'Emily Dickinson.

Car sur la partie passée j'ai eu l'impression de survoler chaque scène et chaque personnage. J'ai eu une impression de flou artistique.
Je pense que c'est la plume de l'autrice que je n'ai pas réussi à m'approprier ou son parti pris que je n'ai pas compris.
Dommage !
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A la découverte de la vie d'Emily Dickinson, considérée comme l'une des plus grandes poétesses américaines après sa mort et dont on connait bien peu de chose. Une femme qui a passé les dernières années de sa vie recluse volontaire chez elle et même dans sa chambre et qui pourtant était fascinée par la nature.
Une écriture toute en légèreté et en douceur qui donne envie de lire ou relire la poésie D'Emily Dickinson.
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Une fleur parmi les fleurs

Sous-titré Une vie d'Emily Dickinson, Les villes de papier est un essai écrit par la romancière canadienne Dominique Fortier. L'autrice, née à Québec au début des années 1970, a contribué à faire paraître des textes inédits de la romancière Gabrielle Roy, distinguée par le Prix Femina en 1947. Elle écrit plusieurs romans et s'attelle à la traduction de nombreuses oeuvres avant de s'intéresser au parcours de la poétesse américaine. Il faut dire qu'Emily Dickinson est un personnage singulier, qui a de quoi fasciner. Née en 1830, elle va connaître la Guerre de Sécession et vivra la plus grande partie de son existence dans une petite ville du Massachusetts. Ce que de nombreux biographes pointent souvent du doigt, c'est son isolement et son allure. Elle va petit à petit diminuer ses interactions sociales, ne recevant plus ses invités à partir d'un moment que séparés d'elle par une cloison, et vivra recluse dans sa chambre à la fin de sa vie. Quant à ses vêtements blancs, ils contribueront à bâtir sa légende, qui se construit de son vivant puisque ses voisins la surnommaient déjà « La reine recluse » ou même « le mythe ».

Lorsque naît Emily Dickinson, le village d'Amherst, dans le Massachusetts, compte 2 631 habitants. Proche de Chicago, qui sera bientôt construite, c'est le berceau de la famille depuis plusieurs générations. Très tôt, elle aime la compagnie des animaux et se promener dans la nature, mais aussi rester enfermée dans sa chambre, où elle développe un imaginaire chatoyant. Poussée par son père, elle commence un herbier, qui va devenir une de ses plus grandes passions. Elle passe son quotidien avec son frère Austin et sa soeur Lavinia, qu'elle aide dans les tâches quotidiennes, même si elle ne parvient pas vraiment à exceller dans le domaine des arts ménagers. Grandissant avec des parents sévères mais justes, elle se passionne très vite par la littérature, lisant régulièrement toute sorte d'ouvrage, de science ou de botanique, des romans ou des recueils de poésie, mais aussi la Bible, où elle découvre des cités réelles ou bien imaginaires qui la font voyager.

Avec Les villes de papier, Dominique Fortier s'exerce à un exercice périlleux, celui de mêler certains de ses souvenirs avec des épisodes de la vie d'Emily Dickinson. Si ceux-ci sont le coeur même du roman, la juxtaposition de ces deux temporalités est assez intrigante. L'autrice se permet ainsi de révéler les coulisses de son art, expliquant combien il a été longtemps difficile pour elle d'aller visiter les lieux dans lesquelles la poétesse a vécu. On peut d'ailleurs largement le comprendre, car non seulement ceux-ci sont aujourd'hui muséifiés, mais surtout cela participe de la cristallisation d'un imaginaire, ce qui fait complètement écho à ce qu'elle nous raconte du processus d'écriture d'Emily Dickinson. Celle-ci préférait largement ses espaces mentaux, qui sans doute lui permettaient de magnifier son environnement, elle qui a vécu la plupart du temps dans des espaces clos. C'est ainsi avec beaucoup de délicatesse que la romancière aborde son sujet, préférant les métaphores aux faits stricto sensu.

Ainsi dans les dernières pages des Villes de papier, Dominique Fortier révèle que les anecdotes de la vie d'Emily Dickinson qu'elle relate sont parfois tirées de biographies de la poétesse et parfois inventées. Elle utilise le mythe qui s'est construit autour de ce personnage hors norme pour en livrer une sorte de portrait en creux. Cela ne l'empêche pas de construire son essai chronologiquement, nous brossant les étapes cruciales de son existence, entre sa famille, ses années de collégienne puis son existence peu à peu retirée du Monde, habitant avec sa soeur Lavinia, toutes deux ne s'étant jamais mariées. Mais elle raconte cette histoire au travers de brefs chapitres empreints de lyrisme, qui laissent transparaître bien plus que la vie quotidienne de son héroïne. Elle se permet de s'inspirer du style de celle qui lui inspire ces pages, et n'hésite pas à peupler son récit de tout ce qui entoure les protagonistes, que ce soient les fleurs ou les animaux, les éléments matériels et immatériels de leur environnement.

Car Les villes de papier ressemble avant tout aux poèmes d'Emily Dickinson. Ceux-ci sont principalement inspirés par la nature, par cette faune et cette flore qu'elle aimait si particulièrement. Dominique Fortier n'hésite d'ailleurs pas à nous en livrer quelques extraits pour étayer son propos, tentant même, exercice compliqué dont elle a pleinement conscience, à les traduire pour que le lecteur non anglophone parvienne peu ou prou à en percevoir leur essence. On sent ainsi émerger l'immense respect et la haute estime envers laquelle elle tient la poétesse, prenant un soin tout particulier à nous faire entrer dans son état d'esprit. Cet être qui préférait souvent les personnages de papier, qui existent dans les livres, d'où le titre de son essai, avait certes cet aspect éthéré que l'on peut imaginer, mais pouvait développer de grandes passions, souvent intérieures. Ce monde qu'elle se construisait dans son âme vibre au travers de l'écriture délicate de l'autrice canadienne, et on se plaît à y déambuler.

Lien : https://panodyssey.com/fr/ar..
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Petite lecture sélection mensuelle de ma librairie ... je n'avais pas d'attente particulière vis-à-vis de ce roman, et une vague connaissance d'Emilie Dickinson. j'ai trouvé l'écriture surprenante dans le choix narratif (alternance vie d'Emilie, vie de la narratrice/autrice), et tantôt poétique, tant emphatique, tantôt purement factuelle, tantôt elliptique, tantôt lyrique ... pas d'habitude, pas de ronron dans cette lecture, on est un peu bousculé à mon goût.
je suis allée faire quelques recherches sur la bio' d'Emily Dickinson après cette lecture et je vais aller lire quelques poèmes de la dame ensuite.
Pas sûre que je lise autre chose de cette autrice : le style ne m'a pas emballée ...
En bref : bien, mais sans plus.
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Merci à Dominique Fortier de nous avoir fait découvrir l'univers d'Émily Dickinson avec autant de délicatesse et de poésie. Même si la description du quotidien de cette poétesse est en grande partie le fruit de son imagination, j'aime à penser qu'il en fut ainsi.
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Je ne comprend pas du tout le fait que ce dit: "essai" ait remporté un prix. Je ne comprend pas le fait que le manuscrit ait été publié! "Les villes de papier" comporte plusieurs fautes de syntaxes et de suppositions - par exemple: Dominique Fortier croit (oui pour une fois j'ose utiliser le mot "trop") trop souvent que son lecteur connaît les définitions des termes qu'elle utilise et elle ne prend pas la peine d'expliquer ses idées. Elle s'attend à ce que le lecteur comprenne immédiatement ce qu'elle présente comme mots/propos et elle passe directement aux deuxième sens que les expressions ont; elle perd ainsi la concentration du lecteur! le texte ne se lit plus de manière fluide et il devient ennuyant.

La narration est inutilement complexe: parfois le texte est écrit au "je" et à l'intérieur d'un paragraphe il y a deux phrases écrites au "nous" et d'autres écrites au "elle"; cela enlève à la lecture son rythme stable et sa logique. Il n'est aussi plus possible pour le lecteur de s'assurer, du récit, une compréhension certaine et fluide si ce dernier n'effectue pas des recherches - simultanément avec sa lecture - dans un outil comme un dictionnaire afin de trouver la signifaction des expressions québécoises, des personnifications et des métaphores que Mme Fortier décrit -.

"Les villes de papier" comporte plusieurs fautes de syntaxe banales que l'éditeur n'aurait pas du accepter de publier:

1. (À la page 15, à partir des mots "Les roses sont les pires..." jusqu'à "...leur propre parfum.", il y a une omission d'un élément qui devait être, obligatoirement. Il devait y avoir dans cette phrase un autre verbe à l'indicatif présent pour compléter l'idée dénumération présentée par les mots "Les roses sont les pires". Il y aurait du avoir un fin de phrase ressemblant à: "...leur propre parfum, lancent des insultes à celles qui croisent leurs regards.)

2. (À la page 15 il y a une autre erreur de syntaxe: "Une violette ne se remet pas d'être si frippée. Une autre se plaint de ce que les grands tournesols lui font de l'ombre" devrait être: "... Une autre se plaint de l'ombre que lui font des grands tournesols." - exemple de correction -

3. Autre ambiguité, à la page 14: "Elle ne voit pas...". le lecteur ne sait pas immédiatement si l'auteure évoque ici la fille ou la mère.

4. Page 16, "Les fleurs que les enfants...", le lecteur ne sait pas de quels enfants il est question dans ce début de phrase, car dans les phrases précédents "Les fleurs que les enfants...", les protagonistes - personnages principaux - sont des fleurs et non des enfants.

"À la page 21: "Car, bien sûr, nous savons que les enfants ont survécu", est une phrase subjective qui présente une certitude erronée: pas nécessairement tous les lecteurs connaissent l'histoire d'Emily Dickinson, moi pas exemple j'ignorais que "les enfants avaient survécu" lors de ma lecture.



Bref, Dominique Fortier n'est pas une écrivaine, elle est une dâme qui aime les mots et c'est tout. Elle ne sait pas les utiliser: elle présente beaucoup de mots qui veulent rien dire. Elle présente des images que l'on doit rechercher et que l'on comprend uniquement si l'on est familier avec les expressions qu'elle souève. Elle a été publié je crois uniquement grâce aux images qu'elle crée avec les mots, car ses images sont plaisant à imaginer - se représenter mentalement -. Son essai "Les villes de papier" contient énormément de fautes et il n'aurait pas du être publié ainsi.
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Dominique Fortier, vient de remporter le prix Renaudot, en France, dans catégorie Essais. Il s'agit en fait d'un roman inclassable, à mi-chemin entre le roman et l'essai, dans lequel l'autrice glisse des souvenirs personnels. .

Dominique Fortier est une romancière québécoise qui gagne à être connue. Elle écrit comme un ange.

Dans cet oeuvre onirique, elle se glisse dans l'univers reclus de la poétesse Emily Dickinson, qui n'est presque jamais sortie de chez elle. À la fin de sa vie, elle refusait de rencontrer ceux qui lui rendaient visite.

L'auteure essaie d'imaginer sa vie, ses pensées, elle qui se donne tout entière à sa poésie. Sa prose fleure les odeurs des champs, sous le clair de lune; sa plume trace des rêves en grattant le papier.

Écrit avec beaucoup de finesse et de sensibilité, comme tous les livres de l'auteure. Une auteure de grand talent.
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Emily Dickinson 1830 -1886 – Massachussetts
Que savons-nous finalement de la poétesse Emily Dickinson ? Elle a construit sa propre légende comme l'on érige une forteresse. Il nous reste, ce que le temps veut bien continuer à véhiculer, une photo, deux ou trois dates, l'image tenace d'une vieille fille originale cloitrée dans sa chambre, et la rumeur d'un tiroir rempli de poèmes.
Il n'en fallait guère plus pour susciter l'intérêt l'imagination de Dominique Fortier.
Ainsi, la vie rêvée d'Emily Dickinson prend forme sous nos yeux, l'auteure nous offre des fragments, des épisodes, elle remplit les vides, les silences, et nous propose une silhouette de plus en plus vivante, de plus en plus libre, de plus en plus réelle et tangible. Un glissement de l'âme.
Tandis qu'au fil des pages, le périmètre de la poétesse se rétrécit, du jardin d'Evergreens aux couloirs de Homestead le portait de l'artiste se dessine, comme une peinture, un tableau. de la petite fille soudée à sa fratrie à la femme au caractère obtus qui choisit une vie monacale, Emily Dickinson, singulière, refusant les diktats et critique sur la position sociale de ses pairs.
Et puis, les séquences sont entrecoupées de réflexions et de vagabondages propre à l'auteure qui mettent en lumière cette fois combien les endroits qu'elle a habités ont influé sur sa vie. Ces maisons où résonnent encore après que l'on en soit partis nos voix, nos soupirs, les rires des enfants.
Et en cela, le propos rejoint celui d'Emily la poétesse « de tous les membres de la famille celui qu'elle préfère c'est peut-être la maison. »
Une jolie réflexion sur le pouvoir créatif et l'importance de l'espace dédié. de belles pages sur les livres.
Une approche originale et fantaisiste qui se lit comme une rêverie.
Coup de coeur.
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