L'histoire commence comme ça : Un ballon gonflé à l'hélium s'est envolé avec un message. Porté par le vent, il va être vu par une petite fille curieuse. Celle-ci va le suivre jusqu'à ce qu'un coup de vent le rabatte sur un champ de blé, le ballon éclata. le message n'est pas celui que la petite fille attendais, mais la surprise n'en n'est pas moindre ! ... Une rencontre du troisième type.
Nous sommes au milieu des années 80, dans une cité pavillonnaire, une banlieue berlinoise peut être ... bien que cette histoire puisse se dérouler n'importe ou. Et, nous allons suivre la vie quotidienne d'une famille décomposée. Un père absent, une mère en plein doute sur elle même, et deux jeunes filles.
La première, l'aînée est en pleine crise d'adolescence. En recherche d'aventure et de liberté, elle commence à faire ses premières expériences sexuelles.
L'autre, la cadette, et qui doit avoir environ 10 ans, est appelée tout le long de l'histoire « La petite », Mädchen (Gamine en allemand). C'est notre héroïne, notre «
petite terrienne ». En manque de repère familiale, la jeune fille s'échappe dans son propre monde en cachant dans sa chambre un alien, être imaginaire ou bien réel ?
L'ambiance est étrange, la communication n'est pas le fort de cette petite famille en manque d'amour et de tendresse. Et pourtant, le désir se fait ressentir. Pour la mère, c'est un désir de ne pas revenir sur le temps perdu, d'en faire un deuil. Pour la plus grande des filles, c'est un désir de sauter dans le grand bain du monde des adultes. Et concernant notre terrienne, c'est un désir de rêves d'un monde fantastique, plein de secret et d'insouciance... Paradoxal tout ça !!
Le tic-tac de l'horloge tourne, et il représente le passage incessant du temps qui passe. Où comment faire avancer les choses tout en créant nécessairement du changement ?
Non sans humour,
Aisha Franz raconte dans cette histoire (terre à terre bien qu'un peu barrée), ce qui est difficile à exprimer pour nos trois personnages féminins : le désir de surmonter l'adversité et les limites de la vie quotidienne, pour recommencer à zéro ?
Nous retrouverons en fin d'ouvrage, un autre ballon gonflé à l'hélium, comme un passage de témoin vers un avenir possible ?!...
Avec un trait un peu brouillon, presque maladroit,
Aisha Franz, n'hésite pas à outrepasser les codes, jusqu'à sortir des cases et déborder quand ça manque de place ! Elle va utiliser toutes les particularités du crayon de papier, à savoir : un dessin taché, brouillé, griffonné, ou encore biffé... le découpage quant à lui donne une lecture facile et suivie, où les cases sont comme tirées à la règle et avec peu d'arrière plan. L'imaginaire à une grande place et il en ressort une atmosphère de solitude dans un environnement mélancolique.
Un livre honnête sur un sujet autour de la liberté et du déterminisme, sur le désir et l'éveil.
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