Dans les archives inédites du ministère de l'Intérieur

Bruno Fuligni participe souvent à des documentaires de vulgarisation historique et publie ici in extenso un florilège des documents de la surveillance intérieure du temps de la Troisième République et de ses principales « Affaires » politico-criminelles.

Il ne faut pas s'effrayer devant le nombre de pages. Car chaque chapitre est synthétisé par l'auteur avant que ne soient délivrées les pièces du dossier, parfois sous la forme de fac-simile, toujours en donnant leur texte intégral … Ahhh, le style ineffable des procès-verbaux de police …

J'y ai découvert l'affaire du « fort Chabrol », pourquoi on parle de « jaunes » à propos des briseurs de grèves, le scandale des amours de Marie Curie, la déchéance d'un ministre accro au jeu …

Presque toutes les affaires de cette époque troublée sont ici sous revue : assassinats politiques, visites d'agitateurs étrangers ou de réfugiés politiques, scandales financiers, évasions rocambolesques, surveillance des réunions (d'extrême droite comme d'extrême gauche), découvertes de trahisons parmi des parlementaires.

La surveillance politique est confiée aux hommes de la Sureté, et aussi à la police des transports. Les rapports sont classés dans un fichier top secret : des centaines de milliers de dossiers individuels (aujourd'hui conservés au Archives nationales) de journalistes, syndicalistes, personnalités politiques, etc. Parmi ces dossiers, environ 500 constituent le « fonds Panthéon ».

J'y ai retrouvé la plupart des grandes affaires de la IIIème République, sauf quelques-unes (Mata-Hari, Madame Caillaux par exemple) que m'avait déjà fait découvrir un ouvrage paru en 1958 qui m'a donné la passion de l'histoire alors que j'étais adolescente « le roman vrai de la IIIème République » de Gilbert Guilleminaut.

Les techniques de surveillance ont considérablement évolué mais aujourd'hui encore on traque, on écoute, on recoupe les informations. C'est le propre d'une police efficace … et la Presse est, comme jadis, à l'affut. Il faut que tout change pour que rien ne change …
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