C'est un tome 2, ce que j'ignorais, et je comprends mieux pourquoi certaines choses m'ont perdue.
Par contre cela ne m'a pas empêcher d'être imprégnée de l'époque et de cette partie de l'histoire.
L'écriture est très agréable, précise, très douce et relate très bien les faits.
En lisant ce roman, j'ai toujours autant d'effroi de voir les horreurs que les hommes sont capables de faire subir.
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Bien sûr les hommes se faisaient plaisir en prenant une femme parfois très jeune, c‘était le cas ici, mais l’épouse en titre boudait rarement la nouvelle venue qui lui apportait une aide non négligeable dans le travail. Cependant, chez les Cheyennes, Edwina ne connaissait que deux foyers où l’homme avait pris une seconde épouse. Et en ce qui la concernait, elle n’aurait pas du tout aimé partager son époux, le tout petit côté blanc qui subsistait chez elle l’aurait refusé catégoriquement. Ou bien elle serait partie, ou bien elle en aurait été très malheureuse.
Étrange n’est pas le mot. Fascination convient mieux. Car oui, j’en conviens, bien que je bafouasse affreusement les règles de la bienséance, j’étais fascinée par le spectacle que votre couple enlacé m’offrait. Le contraste saisissant de ta peau nacrée sur celle dorée de mon fils. Ta longue chevelure qui ondulait à chacun de tes mouvements, illuminée de reflets d’or, mêlée à la sienne couleur de nuit. Vos soupirs d’extase exhalés à l’unisson. Par tous les esprits de la Terre et du Ciel, que vous étiez beaux ! Je n’avais jamais vu s’aimer avec autant d’ardeur, sans aucune retenue. J’ai cru qu’il me serait impossible de m’arracher à cette vision, si sensuelle, que longtemps après, votre image m’a habitée. J’avais honte et j’étais émerveillée à la fois d’avoir été témoin d’un moment aussi intime.
Elle vouait une admiration sans borne à ces femmes qui reprenaient comme si de rien n’était leur labeur dès que l’enfant était né. Cornes de Lune en était le vivant exemple. De quelle essence étaient-elles conçues ? Forte et endurante, elle l’était de nature et l’éducation virile qu’elle avait reçue de son père avait encore décuplé ces qualités, ainsi que l’existence souvent difficile qu’elle menait ici, mais là c’était plus qu’elle n’en pouvait supporter. Elle aurait donné n’importe quoi pour aller dormir.
À cinquante-six hivers, elle conservait un visage à l’ovale parfait à peine griffé de quelques rides au coin de ses yeux en amande, des lèvres pleines qui dévoilaient quand elle souriait des dents à la blancheur éclatante. Et ce port altier, volontiers hautain dont elle ne se départait jamais qui dénotait ses origines aristocratiques. Fille Intrépide était, en effet, princesse dans la tribu sioux Miniconjou dont elle était native.
C’était même un atout pour lui, car une épouse par trop soumise n’aurait pas pris aux jeux de l’amour les initiatives que sa compagne osait et qui lui plaisaient beaucoup.